Noël au pays des bretzels – Ena Fitzbel

Titre : Noël au pays des bretzels
Auteur : Ena Fitzbel
Éditeur : J’ai Lu
Format : E-Book
Nombre de pages : 320
Quatrième de couverture : Comme chaque année, Daphné, médecin généraliste, choisit la Martinique pour remplacer un confrère.
Ainsi, tous les hivers, elle échappe au froid de la métropole, auquel elle préfère la douceur et l’exotisme des îles. Mais en ce jour de novembre, tandis qu’elle choisit de nouveaux maillots de bain sur Internet en prévision de son départ au soleil, Daphné reçoit un e-mail qui fait voler en éclats son projet : son déplacement est annulé ! Après moult recherche, il ne reste plus qu’un poste disponible en Alsace, dans un village complètement paumé et enneigé…
Cerise sur le gâteau, si Daphné accepte l’offre, elle sera hébergée par Matthieu, père célibataire, et devra cohabiter avec le chien de la maison, un énorme berger suisse ! Mais a-t-elle vraiment le choix, de toute façon ?

J’ai choisi cette lecture pour deux raisons.
La première est qu’il me fallait un livre paru il y a moins de 3 mois (je suis dans les clous). La seconde est que j’étais curieuse de découvrir les traditions de Noël de ma région vue par une autrice non-Alsacienne.

Daphné est médecin remplaçante. Elle n’aime pas le froid et habituellement, lorsque l’hiver pointe le bout de son nez, elle part sous les tropiques. Sauf que cette année, ça tombe à l’eau. Il faut bien qu’elle travaille, elle accepte donc un poste à Speildingheim, dans une clinique moderne perdue au fin fond des Vosges. Mais en arrivant, elle déchante.
Non mais franchement, si elle s’était un minimum renseignée sur le village, elle aurait senti le piège à des kilomètres !
Bon, finalement elle n’y perd pas au change : elle rencontre le beau Matthieu, les habitants sont curieux mais adorables et chaleureux.

L’ambiance est sympathique, proche des fêtes de Noël. L’accent est mis sur cette période, mais pas plus que ça non plus. Certaines traditions alsaciennes sont mises en valeur : les maisons à colombage, le récit du St Nicolas et Hans Trapp, les spécialités de la région, etc.
Par contre, il y a de la neige… beaucoup de neige… ça participe à cette atmosphère hivernale et j’ai adoré ça, mais on est en Alsace, pas en Laponie : c’est rare qu’il y ait autant de neige… et sûrement pas aussi longtemps.

J’ai eu un peu de mal avec les personnages.
J’ai apprécié le côté indépendant de Daphné : elle n’a pas d’attaches et sait ce qu’elle veut. Malheureusement, ça ne dure pas et elle se laisse attraper… peut-être que son besoin de liberté n’était qu’une façade.
Je n’ai pas aimé Matthieu. Il est très désagréable, surtout avec Daphné. Alors ok, il a de beaux yeux, mais ça ne fait pas tout. En tout cas, il ne m’a pas charmé le moins du monde. Autant je peux comprendre qu’il prenne ses distances et que vu son passé douloureux, il se protège… mais alors sa décision dans les derniers chapitres m’a sciée.
D’ailleurs leur relation va super vite, c’est beaucoup trop rapide ce qui m’a déplu. Je trouve que ça sonnait faux et ça donne la sensation de manquer de profondeur.
J’ai mieux aimé les personnages secondaires : la gentille Zoé m’a plu et Rudolf également. J’ai aussi bien aimé Laura et Serge, les assistants de Daphné.

Bref, c’était une lecture rapide, plaisante mais sans plus.

Au coin du feu
(feel good)

Coupe des 4 maisons :
Retourneur de temps (3ème année) – Un livre publié il y a moins de 3 mois (publié 05/10/2022) – 30 points

Une journée d’automne – Wallace Stegner

Titre : Une journée d’automne
Auteur : Wallace Stegner
Éditeur : Gallmeister (Totem)
Nombre de pages : 160
Quatrième de couverture : Suspendue au bras de son mari Alec, Margaret guette avec impatience l’arrivée du train de sa sœur Elspeth, venue d’Écosse pour vivre avec eux dans l’Iowa. Vive et malicieuse, s’émerveillant d’un rien, Elspeth respire la joie de vivre et ne tarde pas à illuminer leur vie de riches fermiers bien installés. Mais alors que l’automne s’annonce, un triangle amoureux se forme peu à peu entre Alec et les deux sœurs. Lorsque survient l’irréparable, celui-ci ne tarde pas à se transformer en piège dramatique. Il faudra alors sauver ce qui peut l’être.

Eh ben, ce fut une lecture rapide : si j’avais pu lire hier soir, je l’aurais terminé en 24h.
Elspeth vient vivre chez sa sœur aînée Margaret et son mari Alec qui habitent dans une ferme en Iowa.
Elle se sent seule et s’entend bien avec l’un des employés de son beau-frère, mais comme ça ne plaît pas à sa sœur, elle prend ses distances pour se rapprocher d’Alec.
On sent bien qu’il va se passer un truc entre eux deux… et s’en est angoissant.

J’ai apprécié le personnage de Margaret, elle est un peu trop collet-monté, mais ce qui lui arrive et sa douleur la rendent attachante.
Je suis plus mitigée pour Elspeth. Dans un premier temps, elle s’est montrée joyeuse et solaire, mais sa naïveté m’exaspérait un peu.
Par contre, dès le début, j’ai détesté Alec et sa manie de raconter n’importe quoi. Ses histoires sont censées être amusantes, elles le sont probablement quand on a 8 ans, ça ne devrait pas l’être quand on a vingt-quatre ans comme Elspeth.

J’ai adoré les descriptions : celles du premier chapitre m’ont un peu ennuyée, mais par la suite, quand elle va se balader, les décors sont magnifiquement détaillés… je m’y suis cru. Les personnages sont tout aussi bien dépeints, de manière réaliste : ils sont humains, avec leurs qualités et leurs défauts.
Ce fut une lecture courte, mais passionnante. J’ai adoré ce roman.

Coupe des 4 maisons :
Citrouilles géantes (item éphémère Spooky Boo) – lire un livre se déroulant à l’automne, ou en octobre 85 points

 

L’Ombre du chardon, tome 1 : Azami – Aki Shimazaki

Titre : Azami
Saga : L’Ombre du chardon, tome 1
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 120
Quatrième de couverture : Mitsuo Kawano est étonné quand il croise par hasard un ancien copain d’école devenu président d’une importante compagnie. Il est encore plus surpris lorsque celui-ci l’invite dans un club très sélect où travaille une autre ancienne camarade de classe, la belle et mystérieuse Mitsuko, devenue entraîneuse. Mitsuo est un homme satisfait, un père de famille attentionné, et il a un bon métier. Certes, son mariage est désormais sexless, mais il se contente de soulager ses besoins dans les salons érotiques. Revoir Mitsuko, son premier amour, le poussera à revisiter ses années de jeunesse et ses rêves d’alors.
Avec ce premier roman d’un nouveau cycle, Aki Shimazaki place sans pitié ses personnages au carrefour de leur vie, là où des choix importants s’imposent, là aussi où se multiplient les inconnus et les possibles.

Je ne sais pas trop ce que je vais dire sur ce roman, non pas qu’il n’est pas bien, au contraire, mais il est court. Le récit est efficace :
Mitsuo est rédacteur dans une revue. Il est marié et a deux enfants, mais son couple ne va pas fort : sa femme et lui s’entendent super bien et s’aiment, mais ils n’ont plus de relation sexuelle depuis plusieurs années.

On découvre leur vie : la manière dont le couple en est arrivé là, le rythme de travail de Mitsuo, le changement de profession de sa femme Atsuko…
Les personnages sont bien dépeints et je n’ai eu aucun mal à croire en leur existence.
Lorsque Gorô réapparaît, c’est le passé de Mitsuo qui ressurgit : il repense à son premier amour, Mitsuko. Et par un heureux hasard, il la retrouve : elle travaille en tant qu’entraîneuse dans un bar et serveuse dans un café.

J’ai bien aimé les personnages :
Mitsuo est humain : il a des défauts et les avoue au lecteur, ça le rend relativement sympathique.
Atsuko me laissait indifférente au début, mais à mesure que j’en ai appris plus sur l’historique de son couple, je l’ai trouvée attachante.
– dans un premier temps, je ne savais pas trop quoi penser de Gorô, quelque chose me dérangeait avec lui, mon instinct me disait de me méfier.
Mitsuko n’est pas assez présente pour que je me fasse une idée précise d’elle. Je crois que je l’aime bien.

C’est un coup de cœur pour ce roman qui m’a été offert par une collègue. Il faudra impérativement que je me prenne la suite.

Coupe des 4 maisons :
Ratatinage (1ère année) – un livre de poche10 points

Les témoins de la mariée – Didier van Cauwelaert

Titre : Les témoins de la mariée
Auteur : Didier van Cauwelaert
Éditeur : Albin Michel
Format : E-book
Nombre de pages : 260
Quatrième de couverture : « Nous étions ses meilleurs amis : il nous avait demandé d’être ses témoins. Trois jours avant le mariage, il est mort dans un accident de voiture.
Ce matin, à l’aéroport, nous attendons sa fiancée. Elle arrive de Shanghai, elle n’est au courant de rien et nous, tout ce que nous savons d’elle, c’est son prénom et le numéro de son vol.
Qui aurait pu se douter qu’un tel drame redonnerait un sens à notre vie, et nous ferait enfin découvrir le bonheur ? A nos risques et périls… Elle nous bouleverse, nous fascine, nous rend fous, mais cette Chinoise de vingt ans est-elle la femme idéale ou bien la pire des tueuses ? »

Ce fut une lecture rapide, en 3 jours, c’était torché, sachant que je n’ai pas eu de temps à consacrer à la lecture puisque nous étions toujours en vacances aux États-Unis quand j’ai lu ce court roman.

Je ne m’attendais pas à une telle trame :
Marc, grand séducteur et riche de surcroît, annonce à ses quatre amis qu’il va se ranger et épouser une Chinoise, Yun-Xiang, dont aucun n’a jamais entendu parlé. Elle arrive 2 jours après (il me semble) et deux des quatre potes doivent servir de témoins à la mariée.
Entre temps, Marc meurt dans un accident de voiture et ses amis décident d’accueillir Yun à l’aéroport et de lui cacher le décès de son fiancé.
Ils sont loin d’imaginer ce qui les attend : la fiancée est totalement différente de ce qu’ils pensaient, elle les connaît par cœur et va leur permettre de tout remettre en question et d’avancer.

Du début jusqu’à quasiment la fin, je me suis dit qu’il y avait un couac dans le genre que Marc était encore vivant, qu’il avait tout mis en scène et que Yun n’était pas celle qu’elle semblait être parce qu’elle a bon nombre de coups d’avance sur les témoins et elle est d’une perspicacité effrayante. Ce n’était pas totalement ça, mais mon instinct ne m’a pas trompée, il y avait un truc qui déconnait.

Quatre personnages, quatre narrateurs différents. La plume de l’auteur change à chaque récit, c’est bien joué tout en étant déroutant :

– la narration de Hermann est plutôt classique, parfait pour introduire chaque protagoniste ainsi que leur passé.
Lui, je l’apprécie. Il manque de confiance en lui, mais ne se cache pas derrière les autres. Il assume ses faiblesses et se montre franc envers lui-même, envers ses amis et envers le lecteur.

Marlène est cinglante, ses propos sont crus. Elle est davantage dans l’analyse des comportements de ses amis comme de la situation.
Au début, je n’étais pas sûre de l’apprécier et finalement, je l’aime beaucoup. Elle est probablement ma préférée et j’adore la complicité qui se crée avec Yun, même si elle est teintée de tristesse.

– les chapitres qui mettent en scène Jean-Claude ne sont pas trop différents des autres, mais je n’aime pas du tout le personnage, et ce, depuis le début.
Il est désagréable. Je déteste la façon dont il parle de sa fille, alors O.K., c’est une connasse, mais ce n’est pas étonnant vu son père. J’ai détesté les relations qu’il entretient avec les femmes que ce soit Judith, Yun ou Marlène.

– Lucas clôture le récit en beauté. Il est le seul qui se méfie de Yun et son analyse de la situation m’a donné les réponses que j’attendais. Si je n’accrochais pas avec lui dans les trois premières parties (il était trop extrémiste et intolérant dans ses propos contre la Chine), mais finalement, il est encore plus perspicace que Marlène et ça m’a plu.

J’ai adoré cette lecture et je suis ravie de l’avoir lu.

ABC 2022 – Lettre V
18/26

Momoko une enfance japonaise – Kotimi

Titre : Momoko une enfance japonaise
Auteur : Kotimi
Éditeur : Rue du Monde
Nombre de pages : 162
Quatrième de couverture : Huit histoires relatant l’enfance de l’auteure à Tokyo. Élevée dans une famille modeste avec sa sœur handicapée, elle évoque les jeux dans la rue, le marchand de poissons rouges, l’agitation du marché et la cérémonie du thé chez sa grand-mère.

Une amie m’a prêté cet album qu’elle avait emprunté pour son fils.
L’autrice nous raconte sa propre histoire et a choisi 8 histoires issues de son passé et qui l’ont marquée.

Mon inoubliable entrée en CP : Momoko doit faire sa rentrée au CP, malheureusement, des boutons de varicelle apparaissent et elle est contrainte de rester chez elle, mais elle nous partage ce qu’elle sait de ce premier jour de rentrée.
C’est l’occasion de découvrir la tradition des rentrées scolaires : la cérémonie, le premier jour d’école et surtout le matériel que les enfants reçoivent (brassard, chapeau, protection pour le cartable tout de couleur jaune, et la boîte de mathématiques qui a titillée ma curiosité).

Le dimanche où j’ai découvert papa : le papa de Momoko travaille beaucoup et ne la voit quasiment pas. Le dimanche, il va jouer au golf et ce jour-là, il emmène sa fille.
Je m’attendais à ce que le papa joue sur un green, comme on le voit souvent dans les séries américaines et pas du tout. C’était surprenant et chouette de découvrir ainsi ce sport.

La journée de monsieur Poissons Rouges : une tranche de vie de Momoko. Petit-déjeuner, visite d’un chat errant, cache-cache entre enfants et enfin la rencontre avec le vendeur de poissons rouges.
Une petite histoire sympathique qui nous plonge dans l’ambiance toute nippone avec le repas typique, le décor du terrain de jeu des enfants, et les fameux poissons rouges qu’on retrouve souvent dans les mangas lors de festivals d’été.

Minako, ma petite sœur : on découvre la vie avec Minako, cadette d’un an de Momoko, et qui souffre d’un retard.
Un sujet loin d’être évident à traiter pour des enfants, mais l’autrice a su en parler de manière simple.

La visite des parents à l’école : le titre du chapitre en dit long. La maman de Momoko vient avec Minako et cela ne se passe malheureusement pas bien.
C’est sympa de découvrir l’envers du décor : les parents doivent venir, tout est préparé à l’avance et répété en amont. Un chapitre qui rend aussi le personnage de Momoko plus attachant.

La cérémonie du thé chez ma grand-mère : une cérémonie très ritualisée au Japon, un peu long pour la petite Momoko.
Pour avoir déjà assisté à une cérémonie du thé, je sais que le rituel est strict, mais intéressant. On découvre les gestes que doit faire celui qui reçoit le thé, mais pas comment il est préparé… c’est dommage.

C’est l’heure du repas : ça se passe à l’école. On connaît tous les repas bento, mais dans cette histoire, il n’y en a pas. Le repas se prend dans les classes, les tables sont bougées. Et ce sont des élèves qui se déplacent avec les chariots de nourriture et qui servent.
Je savais que les élèves participaient au ménage, j’ignorais qu’il en allait de même pour le service cantine.

Ce jour de marché que je n’oublierai jamais : pendant que leur mère file faire des courses au milieu des étals du marché, Momoko et Minako doivent l’attendre devant l’échoppe du vendeur de taïyakis. Tandis que Momoko observe la fabrication des gâteaux poissons, sa sœur cadette se fait la malle.
Une petite histoire sympathique qui me rappelle des souvenirs personnels.

On termine cet album avec trois petites surprises, mignon mais sans plus.
J’ai trouvé cette lecture intéressante du point de vue du récit : un décor dépaysant, mais des histoires universelles d’enfants – chacun pourra s’y retrouver.
Le seul bémol en ce qui me concerne, ce sont les dessins. Un enfant de six ans aurait pu les faire – remarquez, c’est peut-être l’effet recherché afin que les enfants se reconnaissent dans ce style de dessin, ça rend peut-être les histoires plus authentiques pour eux, mais j’ai eu du mal.
J’ai bien aimé et j’ai passé un bon moment.