Nuits d’Alsace – Collectif

Titre: Nuits d’Alsace
Auteur: Morgane Scheinmeer, Brice Chee, Odile Avril, François Fierobe
Éditeur: Luciférines
Nombre de pages: 113
Quatrième de couvertureCigognes, tenues traditionnelles, bretzels et vins blancs, on ne saurait penser à la culture alsacienne sans l’un de ces symboles. Tout à l’Est, à la fois française et d’héritage germanique, la plaine du Rhin éveille l’imaginaire. En 4 nouvelles fantastiques, des auteurs passionnés ont exploré le passé historique d’une région à la frontière de plusieurs mondes et époques. Souvenirs de la Seconde Guerre mondiale, d’un Moyen-âge superstitieux qui vit la publication du Malleus Malleficarum à Strasbourg, et de la Renaissance nordique se croisent sur une terre riche en mystères, qui n’attend que votre visite.

J’ai hésité à chroniquer cette anthologie en raison de la présence de ma nouvelle, mais j’ai pris tellement de plaisir à découvrir les autres histoires que ça aurait été dommage de ne pas vous en parler. Même si j’ai relu la mienne, il est évident que je ne donnerai pas mon avis dessus…

Comme pour Nuits de Lorraine, le recueil contient 4 nouvelles écrites par des auteurs différents. Après chaque récit, on peut trouver un petit article replaçant la légende.
Un copieux Vendredi-Saint de Morgane Scheinmeer :
Alix accompagne sa sœur et ses amis dans la forêt de Westhoffen afin de faire une randonnée et de passer une partie de ce long week-end à camper. Mais à la nuit tombée, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls dans les bois.
Puisque je suis l’auteure de ce texte, il tient forcément une place particulière dans mon cœur. Je laisserai donc à d’autres le soin de juger.
Le tour du Diable de Brice Chee :
Alena Wehrle, SS, est amenée par la Gestapo dans les locaux de la Sicherheitspolizei. Elle est questionnée par le Gauleiter au sujet de la relation qu’elle entretenait avec son ancien collègue Walsdorf et sur les travaux de recherche qu’ils menaient sur la sorcellerie.
Résumé ainsi, je ne suis pas sûre que cela donne forcément envie, pourtant, la nouvelle est captivante. J’ai été rapidement plongée dans l’histoire au point d’oublier totalement ce qui m’entourait. Au début, les noms typiquement allemands/alsaciens m’ont un peu freinée, pourtant je devrais être habituée étant originaire d’Alsace, heureusement, je m’y suis faite rapidement, cela rajoute de l’authenticité au récit.
De plus, on sent bien que l’auteur a fait énormément de recherches, ce qui m’a été confirmée hier matin. Bref, j‘ai adoré cette nouvelle.
Début de roman d’Odile Avril :
La narratrice vit à Montréal. Un jour qu’elle se repose dans un parc, elle découvre sur son bagage un vieux livre. En le feuilletant, elle découvre qu’il manque le début. Le roman est autobiographique : l’auteure raconte sa séquestration en Alsace -partie manquante du bouquin- sa libération puis sa quête de la vérité pour prouver l’existence du château-prison. L’héroïne profite des fêtes de fin d’année pour rendre visite à son frère qui vit en Alsace, et pour découvrir les bois dans lesquels se situe l’histoire du roman.
J’ai bien aimé ce récit, et ce, même si j’ai deviné une partie de la fin – heureusement pas tout et c’est cette chute qui m’a fait apprécier cette nouvelle. J’ai trouvé la narration bizarre lors de l’épisode de la Saint Étienne, un peu décousue. Ce n’est pas désagréable mais ça laisse une sensation d’étrangeté
Les démons d’Issenheim de François Fierobe :
Le narrateur et son ami Bastien mènent une discussion animée sur le retable d’Issenheim et notamment sur son interprétation Bastien tient des propos qu’on pourrait qualifier d’hérétiques, mais le plus inquiétant étant la folie fiévreuse qui commence à le gagner.
Un récit dans lequel il ne se passe pas grand chose, je l’ai pourtant trouvé intéressant : au point qu’il m’a donné l’envie de découvrir ce fameux retable (que je connaissais mais n’arrivais à visualiser, merci mon ami Google 😉 )  et de relire certains passages pour ne rien louper de cette conversation enflammée.
Plus on avance dans le récit et plus certaines descriptions sont dures et m’ont un peu dégoûtée, mais en ce qui me concerne, c’étaient les meilleurs parties, j’ai adoré ça.

J’ai adoré découvrir les nouvelles contées dans ce recueil. Elles sont variées de par leur thème mais également de par la plume des auteurs.
Tout aussi dépaysant que Nuits de Lorraine, on a beau vivre dans une région, on ne connaît pas toutes les légendes qui y ont cours. Et même si on les connaît, c’est un plaisir de les redécouvrir à travers les yeux d’auteurs alsaciens.

Challenge Tournoi des 3 Sorciers :
Histoire de la magie : Beedle le barde (1ère année) – Un recueil de contes ou de nouvelles – 10 points

Nuits de Lorraine – Collectif

Titre: Nuits de Lorraine
Auteur: Aaron Judas, Aude Cenga, Patrick Godard, Ambroise Dehaye
Éditeur: Luciférines
Nombre de pages: 90
Quatrième de couvertureLégendes urbaines ou venues du fond des campagnes, nos régions aussi ont leurs histoires à faire peur. En 4 nouvelles, le patrimoine lorrain est revisité par des auteurs bien décidés à secouer la littérature du terroir. Vous saurez tout des mésaventures d’une petite fille le jour de la Saint Nicolas, du vrai mystère de la bête des Vosges, ou des protecteurs de la cathédrale St Epvre. Les pages documentaire qui accompagnent les textes proposent un tourisme d’un nouveau genre qui, derrière ses airs inquiétants et décalés, nous rappelle les richesses du pays de la mirabelle.

Ce n’est plus à prouver, puisque j’ai tous les livres qui sont parus chez les Luciférines – ils m’en restent quelques uns à lire et à chroniquer – mais il est toujours bon de répéter que j’aime cette maison d’édition. Donc quand elle a lancé son projet Ulule pour Nuits de Lorraine et Nuits d’Alsace (qui est prévu pour septembre), je n’ai pas hésité à participer. J’ai eu la chance de récupérer mon anthologie lors des Imaginales 2018 et de me le faire dédicacer par trois des quatre auteurs.
Le but de cette collection est de faire découvrir au lecteur des légendes régionales horrifiques écrites par des auteurs locaux. Je simplifie à l’extrême mais c’est cela.

Le recueil est composé de 4 récits suivis chacun d’un texte nous présentant la légende en question.
Bête de Aaron Judas :
On commence l’histoire dans la peau d’un homme entouré de mystère et qui décide de dévoiler la vérité suite à l’assassinat d’un groupe de jeunes gens. Puis une fois l’introduction passée, on suit une journaliste, Julia. Elle a rendez-vous avec l’homme du début et on sait qu’il va lui révéler la vérité sur la Bête.
L’histoire est tellement bien faite que je me suis laissé berner dès le début. Cependant, je me suis rapidement méfiée de mes déductions que je trouvais trop faciles, mais j’ai été incapable de déterminer ce qui sonnait faux dans cette introduction. Finalement, la fin m’a prise au dépourvu, ça n’arrive pas souvent et ça rend l’histoire d’autant plus plaisante.
Les cadeaux du Père Fouettard de Aude Cenga :
La fillette, Sonia, se lève au matin du 6 décembre et découvre sous le sapin des légumes et un denier en chocolat abîmé… enfin, elle croit qu’il est en chocolat.
Impossible d’en dire plus sur l’histoire sans tout spoiler.
C’est une nouvelle courte. La fin est prévisible, mais il ne pouvait pas en être autrement. Cela n’empêche pas le récit d’être prenant et connaissant la famille de l’enfant à travers ses yeux, on ne peut que stresser pour elle.
Est-ce ainsi qu’il faille que je meure de Patrick Godard :
Le narrateur nous conte son passé et la manière dont il est devenu l’ennemi public numéro un. Il se cache dans une cabane jusqu’au jour ou la Mesnie Hellequin vient.
J’avoue que la légende de la Mesnie Hellequin ne me disait rien jusqu’à l’explication… la chasse sauvage, ça me parle davantage. J’ai trouvé le récit passé du narrateur très réaliste et juste horrible ! Je ne m’attendais à rien quant à cette nouvelle, je me suis laissé porter par l’histoire et j’ai bien apprécié.
Voix de Basilique de Ambroise Dehaye :
Katrine est une taggueuse de rue. Elle et ses acolytes entrent de nuit dans la basilique de St Epvre. Lorsque la police intervient, elle est séparée du groupe et est enfermée à l’intérieur du lieu saint. C’est alors que les saints sculptés apparaissent ailleurs qu’à leur place d’origine. Se sont-ils déplacés seuls, est-ce le délire de Katrine ?
Une question intéressante qui ne trouvera pas de réponse : l’auteur laisse au lecteur se faire sa propre idée de la fin. Personnellement, ça m’a frustrée de rester dans le doute. D’autant que ce récit appelle également d’autres questions, mais autant vous laisser les découvrir.

Trois gros points forts sont à noter dans cette anthologie :
Découvrir de nouvelles légendes, on ne les connaît pas forcément toutes, même quand elles sont de nos contrées.
Son petit prix, seulement 8,50€.
– Le troisième détail qui ajoute du cachet au recueil ; on a quand même droit à deux illustrations sympathiques pour nous mettre un peu plus dans l’ambiance. Sans compter que je n’ai pas parlé de la couverture que je trouve vraiment chouette.

C’est un coup de cœur pour cette lecture.

 

Innocents – Laure Allard d’Adesky

Titre: Innocents
Auteur: Laure Allard d’Adesky
Éditeur: Art en mots
Format: Ebook
Quatrième de couvertureEnfants, bibliothécaire, mamie gâteau, vendeuse de glaces ou animaux de compagnie… Nous avons tous dans notre entourage des êtres d’apparence innocente. Dans ce recueil de nouvelles fantastiques ces figures rassurantes ne le sont pas tant que ça.

La première chose qui saute aux yeux, c’est la couverture. Je la trouve magnifique, elle annonce la couleur : un personnage d’apparence innocente qui cache bien son jeu.
Je regrette presque de l’avoir en ebook parce que ma liseuse est en noir et blanc et qu’elle perd vachement de son charme ainsi.

Ce recueil comporte dix nouvelles : Le condamné, Le diable en sabot, Le réveillon des orphelins, L’éclipse d’Halloween, Maman, Le chat, Adèle, Mamie Gâteau, La Bibliothécaire, Le ruban noir.
Pour une raison évidente, je ne donnerai pas de résumé : que ce soit les titres des histoires ou la quatrième de couverture, ils en disent bien assez longs.
Chaque héros est différent que ce soit de par leur caractère, par leur vie quotidienne ou par leur métier. Ils n’ont rien en commun si ce n’est qu’ils ne sont pas aussi innocents que ce qu’ils semblent l’être.
Chacune des nouvelles est rondement menée : certaines ont une fin surprenante (le condamné, le diable en sabot), d’autres sont davantage prévisibles (le chat, mamie gâteau), d’autres encore nous laissent totalement dans le flou quant à la chute (la bibliothécaire), mais dans tous les cas, elles sont plaisantes et addictives au point que j’ai eu beaucoup de difficultés à m’arrêter, je mourrais littéralement d’envie de voir ce que l’auteure nous réservait dans le récit suivant.

J’ai été surprise par cet ouvrage. Je n’en suis pas au premier roman de Laure Allard d’Adesky mais c’est indéniablement mon préféré ; habituellement, ses histoires sont plutôt fraîches, légères et enlevées, ce qui n’est pas possible là, vu le genre horrifique. Et pourtant, l’auteure excelle : elle a un talent fou pour instaurer l’ambiance voulue et nécessaire à ses récits, qu’ils soient courts ou plus longs.
C’est un énorme coup de cœur pour ce recueil que j’ai dévoré en quelques heures tant j’ai aimé.

Challenge Coupe des 4 maisons :
2ème année : Eckeltricité
– un livre numérique – 20×2 = 40 points

Tous malades ! – Neil Gaiman & Stephen Jones

 

Titre: Tous malades !
Anthologistes: Neil Gaiman & Stephen Jones
Éditeur: Bragelonne
Nombre de pages: 144
Quatrième de couvertureNeil Gaiman et Stephen Jones ont réuni dans cet ouvrage exceptionnel une trentaine de poèmes humoristiques et effrayants par les plus grands maîtres de l’horreur, de la fantasy et de la SF anglo-saxonne. Dans la plus grande tradition des comptines d’enfants, ces auteurs s’en donnent à coeur joie, et vous livrent leurs créations les plus macabres dans l’espoir de vous faire rire.
Si à des enfants vous aviez pensé
Que ce livre était en fait destiné
Veuillez nous en excusez platement
Et refermez-le immédiatement !
Ne prenez pas ceci comme une insulte,
Lorsqu’on vous dit : Réservé aux adultes !
Poèmes et recueil illustrés de mains de maîtres par Clive Barker, Boulet, Mélaka et Reno.

Cette chronique risque d’être difficile à écrire, non pas que je n’ai pas aimé ce recueil, mais ce sont des poèmes donc à moins de les commenter un à un, ce que je ne compte pas faire, mon avis restera aussi vague que global.

Contrairement à ce qu’annonce le titre de l’article, ce ne sont pas Neil Gaiman et Stephen Jones qui ont écrit ce recueil, ils n’en sont que les anthologistes. Ils ont réuni trente poèmes donc trente auteurs. Beaucoup de ces écrivains ont obtenus des prix littéraires, souvent issus des thèmes de l’imaginaire. Quelques uns sont célèbres comme Brian Aldiss, Terry Pratchett ou Gene Wolfe pour ne citer que les plus connus, d’autres le sont moins voire pas du tout, pourtant tous ont publié.
Pour ce recueil, quatre illustrateurs ont été réunis, par contre, il n’est pas précisé s’ils ont travaillé sur la version américaine ou seulement sur l’anthologie française, la question est à se poser puisque trois sont français. Et le quatrième, Clive Barker a seulement fait la couverture.
Pour la traduction, il semblerait qu’elle s’est faite en deux temps : Alain Névant l’a traduit et c’est Gudule qui les a mises en forme – chapeau bas pour son boulot, ça devait être difficile et pourtant, le challenge est réussi pour un certain nombre de poèmes. Alors bien sûr, dans certains textes, quelques vers sont bancals mais est-ce dû aux poèmes originaux ou pas ? Aucune idée et on s’en fiche un peu, pour la majorité, c’est réussi et admirable. Il aurait été intéressant de sortir une version bilingue de cette anthologie, dommage. Je pourrais chercher sur le net mais je n’en ai pas le courage.

Dans l’ensemble, c’est un recueil que j’ai vraiment bien aimé. Comme l’indique la couverture, ce sont de sales poèmes, une  lecture parfaite pour se mettre dans l’ambiance d’Halloween comme ce fut mon cas, hier. Ils sont un peu glauques, un peu gores et malsains pour certains mais ça m’a fait du bien. Quelques uns étaient dégueulasses, d’autres m’ont fait sourire et tous m’ont fait sacrément plaisir.
Bref, j’ai passé un excellent moment d’autant que cela faisait longtemps qu’une lecture ne m’avait pas tellement enthousiasmée.

Challenge Coupe des 4 maisons :
5ème année : Champs de citrouille – un livre terminé le jour d’Halloween – 50 points

Hannibal Lecter, tome 2 : Le silence des agneaux – Thomas Harris

le-silence-des-agneauxTitre: Le silence des agneaux
Saga: Hannibal Lecter, tome 2
Auteur: Thomas Harris
Éditeur: France Loisirs
Nombre de pages: 457
Quatrième de couverture: Pour retrouver un tueur psychopathe, Clarice Sterling, jeune recrue du FBI, doit entrer dans la tête d’Hannibal Lecter.
Mais peut-elle en sortir vivante ?

Depuis de très longues années, je suis une grande fan du film Le Silence des Agneaux, je le trouve grandiose, le personnage d’Hannibal Lecter est captivant, les échanges entre Clarice et lui sont fascinants.
Cela fait un moment que je sais que c’est une adaptation d’un livre de Thomas Harris et jusqu’à présent, je n’ai jamais osé le lire, principalement parce que j’avais deux craintes: dans un premier temps, je redoutais qu’il ne soit pas aussi bien que le film (ça n’arrive pas souvent, mais parfois on a des surprises), dans un second temps, je craignais que le bouquin soit si génial que le film en paraisse fade.
J’ai autant aimé l’un que l’autre, les scénaristes ont conservé pas mal de dialogues du roman. Ouf !

On suit une étudiante de Quantico, Clarice Starling, qui se retrouve envoyée à l’institut du docteur Chilton afin d’interroger Hannibal Lecter et remplir un questionnaire pour le programme de profilage de serial killer – quelque chose comme ça. La raison pour laquelle le choix se porte sur elle est simple : déjà tous les agents officiels sont occupés à traquer Buffalo Bill, le chef Crawford également ; de plus, ses deux diplômes en psychologie et en criminologie, ainsi qu’une bonne formation en médico-légal, entrent en ligne de compte dans cette décision.
C’est à ce moment-là que commencent les échanges entre Starling et Lecter ; ce dernier s’amuse avec elle et l’envoie sur les traces du tueur en série qui occupe tout le département du FBI. L’enquête est délicate mais rondement menée ; forcément plus complète que dans le film et tout aussi intéressante.

J’ai eu beaucoup de difficultés à arrêter ma lecture que ce soit pour manger, travailler ou dormir, sachant que pour ce dernier point, j’ai rarement de mal mais l’intrigue me tenait tellement en haleine que j’aurais volontiers sacrifié de longues heures de sommeil si mon corps et la nausée d’épuisement ne m’avaient pas rappelé à l’ordre.
C’est un coup de cœur pour cette lecture et si je n’ai pas encore lu le premier tome, je compte bien y remédier et lire les suivants courant d’année 2017.

Challenge - Coupe des 4 maisonsChallenge Coupe des 4 maisons :
3ème année : Mimi Geignarde – un livre dont vous n’aimez pas la couverture 15 points

Challenge LEAF Le Manège de PsylookChallenge LEAF : 16/50