Titre: La faute de l’abbé Mouret
Saga: Rougon-Macquart, tome 5
Auteur: Émile Zola
Éditeur: Le livre de poche
Nombre de pages: 511
Quatrième de couverture: Serge Mouret est le prêtre d’un pauvre village, quelque part sur les plateaux désolés et brûlés du Midi de la France. Barricadé dans sa petite église, muré dans les certitudes émerveillées de sa foi, assujetti avec ravissement au rituel de sa fonction et aux horaires maniaques que lui impose sa vieille servante, il vit plus en ermite qu’en prêtre. A la suite d’une maladie, suivie d’une amnésie, il découvre dans un grand parc, le Paradou, à la fois l’amour de la femme et la luxuriance du monde. Une seconde naissance, que suivra un nouvel exil loin du jardin d’Eden. Avec cette réécriture naturaliste de la Genèse, avec ce dialogue de l’ombre et du soleil, des forces de vie et des forces de mort, du végétal et du minéral, Zola écrit. certainement l’un des livres les plus riches, stylistiquement et symboliquement, de sa série des Rougon-Macquart.
Cela faisait un moment que je n’avais pas continué mon challenge Rougon-Macquart, depuis fin mars ; j’avais donc particulièrement hâte de le reprendre et ce, malgré tout le mal que j’ai entendu de ce 5ème titre – oui, vraiment beaucoup de mal.
J’ai été ravie, dès les premières pages de constater que ce tome était la suite directe du 4ème : la conquête de Plassans. Malheureusement, c’est sûrement la seule chose dont je pus me réjouir, quoique, le fait que cette œuvre ne contienne pas de thème sur la politique aurait pu m’enthousiasmer mais ça n’a pas suffit : cette lecture fut aussi ennuyeuse que laborieuse.
La première partie se laisse à peu près lire, on découvre Serge Mouret, abbé des Artaud, et le petit monde qui tourne autour de lui : la Teuse, Désirée, le frère Archangias entre autre, ainsi que les ouailles de la paroisse…On se rend vite compte que l’abbé Mouret est aussi bien développé que tous les personnages de Zola dans les précédents volumes, mais c’est loin d’être le cas des autres, déjà ils sont moins présents et sont traités assez superficiellement, peut-être est-ce parce qu’ils disent ce qu’ils pensent sans filtre. Serge tient énormément de sa mère : il est pris d’une ferveur fiévreuse semblable à celle de Marthe, une dévotion religieuse allant jusqu’à la folie. Sur la fin, des dizaines et des dizaines de pages relatent l’amour que Mouret porte à la Vierge Marie, des passages beaucoup trop longs même s’ils ont le mérite d’avoir une utilité : faire le lien entre son amour pour la mère du Christ et son amour pour Albine…
La seconde partie a été atroce : des descriptions interminables sur la nature, le nom des plantes et des fleurs, leur couleur, leur forme, etc. J’ignore si Zola a cherché à décrire dans ce jardin son paradis, en tout cas, pour le lecteur, c’est juste l’enfer ! Même l’histoire entre Serge et Albine m’a ennuyée, elle est énormément développé mais s’est perdue dans la touffeur de la végétation du Paradou.
La troisième partie commençait à nouveau mieux : on retrouve tous les personnages secondaires et pour le coup, je les ai trouvé bien plus intéressants ; peut-être parce que je ne supportais plus Serge depuis la fin de la première partie. Les 100 dernières pages, j’ai cru que j’allais me pendre !
Je ne développerai pas davantage, j’ai énormément souffert lors de cette lecture. Ça me fait rudement redouter le 15ème titre de cette saga : La terre qui se passe dans les Artaud selon les notes de l’éditeur. Et je ne parlerai pas du prochain, Son Excellence Eugène Rougon qui doit mélanger politique aussi bien que religion… Bon, ce sera pour l’an 2016, hein !
Bref, j’ai détesté ce cinquième tome.