Une sacrée mamie (double édition), tome 1 – Yoshichi Shimada & Saburô Ishikawa

Titre : Une sacrée mamie (double édition)
Auteurs : Yoshichi Shimada & Saburô Ishikawa
Éditeur : Delcourt-Tonkam
Nombre de pages : 464
Quatrième de couverture : 1958, Hiroshima. À cette époque au Japon, il est difficile pour une jeune femme d’élever seule ses deux fils. Acculée, Hideko décide un jour de confier son plus jeune garçon, Akihiro, à sa mère qui vit à la campagne. Arrivé chez sa grand-mère, une vie complètement nouvelle va commencer pour Akihiro. Pas facile de quitter la campagne quand on n’y est pas préparé !

Ça fait longtemps que ce manga me fait de l’œil donc quand je l’ai vu à la médiathèque, je n’ai pas hésité une seconde à l’emprunter et je suis ravie de l’avoir fait.
Par contre, je dois bien avouer que je ne suis pas fan du format “double”. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour lire ce week-end, donc je l’ai lu d’une traite aujourd’hui pour compenser et comme je n’avance jamais très vite, ça m’a semblé long. Pourtant, le récit est bien fait et les pages défilent toutes seules, mais ça m’a fait le même effet que les lectures marathons, au bout d’un moment, je m’essouffle.

On est en 1958. Akihiro vit à Hiroshima avec sa mère qui travaille pour subvenir à ses besoins et ceux de son frère aîné. Les temps sont durs et les deux garçons ne cessent de se bagarrer pour un rien. À contrecœur, elle envoie son fils cadet chez sa mère à Saga.
La-bas, c’est encore plus compliqué pour le héros : il ne connaît personne et sa mamie est super pauvre. Pourtant, il vit sa best life ! Il est rapidement entouré. Il peut être lui-même avec ses amis, les gens du village sont solidaires et sa mamie est présente, et quelle mamie ! Elle est incroyable ! C’est une putain de force de la nature. J’aime sa philosophie de vie, les valeurs qu’elle transmet à son petit-fils, même si certaines sont contestables.
Akihiro est super attachant. Je le déteste quand il est avec son grand frère et quand il arrive au début à Saga, il ment sur ses origines, sa qualité de vie. Il a honte, puis il apprend, il évolue et est lui-même, ce que j’ai grandement apprécié. Avec ses amis, sa mamie ou sa mère, il est touchant.
Je crois qu’il n’y a pas un personnage (développé) que je n’apprécie pas.

Quant à l’atmosphère de ce manga, elle est toute douce et un brin mélancolique. Akihiro et sa mamie sont pauvres, mais comme elle le dit : ‘il y a deux sortes de pauvreté : la sombre et la gaie’. Et ce manga est loin d’être glauque.
C’est un coup de cœur pour ce premier tome.

Mille femmes blanches, tome 2 : La vengeance des mères – Jim Fergus

Titre : La vengeance des mères
Saga : Mille femmes blanches, tome 2
Auteur : Jim Fergus
Éditeur : Pocket
Nombre de pages : 512
Quatrième de couverture : Enfin la suite de Mille femmes blanches ! Un véritable chant d’amour à la culture indienne.
1875. Little Wolf, un chef Cheyenne, demande au président Grant de lui faire présent de mille femmes blanches afin de les marier à ses guerriers, dans le but de favoriser l’intégration. Grant accepte le marché et envoie les premières femmes dans les contrées reculées du Nebraska, la plupart « recrutées » sous la contrainte dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les accords, la tribu ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre. Parmi elles, deux sœurs irlandaises, Margaret et Susan Kelly. Ayant trouvé refuge parmi les sioux de Sitting Bull, celles-ci, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire des américains, refusent de rejoindre la « civilisation ». Avec quelques autres blanches faites prisonnières par la tribu, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer dans une lutte désespérée pour leur survie.
Jim Fergus nous donne enfin la suite de Mille femmes blanches avec ce nouveau roman qui constitue le deuxième volet d’une trilogie. Depuis les événements dramatiques qui concluaient le premier volume jusqu’à la fameuse bataille de Little Big Horn, nous suivons ici les pérégrinations d’un petit groupe de femmes au milieu des guerres indiennes. Le miracle se produit à nouveau et cette épopée fabuleusement romanesque procure un incommensurable plaisir de lecture.

Vu la manière dont s’était terminé le roman mille femmes blanches, je ne m’attendais pas à une vraie suite. Pourtant, c’est le cas. Alors d’accord, ce n’est plus May Dodd qui rédige son journal, mais ce sont les sœurs Kelly, ces deux jumelles irlandaises qui faisaient partie du premier contingent du programme FBI (Femmes Blanches pour Indiens) dans le premier tome.

L’histoire se partage entre les journaux de deux personnes :
– Margaret (Meggie pour les intimes) Kelly rapporte son histoire en son nom et en celui de sa sœur Susie. Dans ses parties, le récit est très oralisé : elle écrit comme elle parle. J’ai eu un peu de mal à m’y faire.
– Molly McGill fait partie du dernier contingent envoyé pas le FBI avant la fermeture du programme, un voyage qui ne s’est pas bien passé pour ce groupe où seules sept femmes sont arrivées dans l’Ouest. J’ai moins aimé ce personnage que les jumelles ou d’autres moins importants, cependant, j’ai préféré sa plume que j’ai trouvée plus classique.

Le récit a quelques longueurs surtout au début et j’ai eu du mal à entrer dedans. Il était beaucoup moins immersif que le premier qui était génial.
Les personnages sont également moins attachantes malgré la cruauté de leur passé. En fait, je pense que ce qui m’a freinée est le lien entre les femmes blanches : il m’a semblé ténu, ça manquait de profondeur.

En conclusion, j’ai bien aimé cette lecture. J’ai le troisième dans ma Pile à Lire, j’essaierai de le lire l’été prochain.

Bilan lecture du mois d’août 2024

Bilan de lectureBon ben on voit que ma formation est terminée et que j’ai repris un rythme de vie pas trop dégueulasse avec un peu de temps pour la lecture et le blog. C’ que ça fait du bien… maintenant, il ne me reste plus qu’à trouver un taf dans le domaine de l’informatique (ce serait un miracle), ou dans la bureautique (formation en cours pour combler les manques).
J’ai lu 15 livres (1 comics, 2 bandes-dessinées, 9 mangas et donc 3 romans).
Commençons sans plus tarder:

Coup de coeur
Coup de Cœur:
  



J’ai adoré
:
    


Gif heureux
J’ai aimé:
    



Ça m’a trop déçue:



J’ai détesté:

On arrive donc à un total de 2913 pages (128 en comics, 441 en bandes-dessinées, 1703 en mangas et donc 641 pages en roman).


Bilan challenge :

Challenge Rougon-Macquart : 13/20

Challenge Goodreads : 72/100

Challenge Réduit ta PàL à néant (illimité) : 037/412


Actuellement, je lis :
Mille Femmes blanches, tome 2 : La Vengeance des mères
Jim Fergus
(37%)


Actuellement, je joue sur PC à :

Pumpkin Autumn Challenge 2024 : le crépuscule des phalènes

Tout au long de cette année scolaire, je n’ai pas beaucoup lu, ma formation ne m’a pas laissé le temps pour ça et j’avoue que j’ai perdu l’habitude de lire… et ça, c’est terrible pour moi. J’ai bien essayé de reprendre cet été, mais ça a été compliqué. Je compte donc sur le Pumpkin Autumn Challenge pour me permettre de reprendre le train de la lecture et de raccrocher les wagons.

Comme les années précédentes, le but est de lire des livres en rapport avec les catégories (le nom ou les mots-clefs qui lui correspondent). On peut remporter des titres en fonction du nombre de lectures validées.
Cette fois, ce qui change est qu’il n’y a que trois tableaux (et non quatre) contenant chacune quatre catégories.

Sans plus attendre, voici les titres possibles :
Je vous laisse découvrir les trois tableaux proposés cette année – je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’adore les visuels de cette année. Ils sont superbes.
Comme les années précédentes, je vise le titre “Le festin des ténèbres”. Par contre, cette fois, ça va être plus coton : je ne mélange pas romans et mangas/BD. Je ne suis pas certaine d’y arriver, mais je ferai de mon mieux.

Je vous présente donc ma Pile à Lire pour la session 2024 :

Et pour finir, mon suivi du Pumpkin Autumn Challenge :

Automne frissonnant :
– L’esprit et le corps en un instant séparés se retrouvent et s’épousent pour l’éternité (Halloween, fantôme, possession, exorcisme, insecte, comédie) :
– Fenêtres cassées, portes ouvertes (Horreur, huis-clos, piège, peur, suspense, thriller, créature) :
– Le crâne qui parle (Gardien, cimetière, squelette, zombie, médiéval, sorcière, alchimie) :
– Des pancakes pour Onze (Science-fiction, dimension parallèle, espionnage, extraterrestre, super-pouvoir) :

Automne douceur de vivre :
– Take care of cinnamon homes (Automne, tendresse, foyer, famille, singularité, cozy, gourmandise) :
– La délicieuse malaventure de Sadima (Conte, réécriture, adolescence, féminisme, déconstruction, genre) :
– Cad, je suis contente d’être tombée de cet arbre ! (Amitié, aventure, bande-dessinée, anxiété, santé mentale, lumière) :
– Je crois bien n’avoir songé qu’à vous seule (Orgueil, préjugé, amour, célibat, classique, sarcasme, verve, satire) :

Automne crépusculaire :
– Le règne des phalènes (Âme, vie, mort, messager, magie, transformation, ombre, animal, nocturne) :
– Voyageuse contemplant une mer d’étoiles (Romantisme, poésie, lyrisme, mystère, rêve, cauchemar, émotion, vague à l’âme) :
– La chute de l’or ailé (Ange, déchu, éthéré, prophétie, mémoire, roman choral, fleur, envoûtant, évanescent) :
– Le crépuscule des Sidhes (Elfe, démon, crépuscule, mythologie, légende, petit peuple, fantasy, nature) :

Mon expérience neutoatypique

Comme je l’ai annoncé dans mon article d’hier, j’ai décidé de partager mon expérience. J’ai découvert il y a 18 mois que j’avais beaucoup de comportements et de fonctionnements similaires à des HPI.
Revenons sur ce qui m’a amenée à rédiger cet article.

Ma meilleure amie m’a offert Comme un oiseau dans un bocal pour mon anniversaire pour deux raisons :
– elle m’a reconnu dans certains fonctionnements et situations que vivent les personnages
– elle savait qu’avant de débuter ma reconversion professionnelle, ma conseillère avait reconnu beaucoup de traits typiques des surefficients (je déteste ce terme, je préfère nettement celui de neuroatypique, moins pompeux, moins arrogant et qui offre une meilleure compréhension de ce que c’est).
Plusieurs raisons l’ont poussée à cette conclusion : on a fait le point sur mon passé, mes savoir-faire et savoir-être, mon parcours scolaire et professionnel ainsi que les résultats que j’avais obtenus sur des exercices complexes. Ils étaient excellents (avec le doute qui m’obligeait à vérifier avant de valider ma réponse, le stress/angoisse de ne pas y arriver, le plaisir ressenti à la résolution des problèmes avant même de connaître la solution, la frustration que l’exercice se termine si tôt, et la minimisation de la réussite : “c’était pas dur, tout le monde peut le faire”), etc.
Pour elle, ça correspondait tout à fait aux HPI. Je n’y croyais pas un seul instant.

Donc, j’ai fait des recherches, suivi des conférences de Christelle Petitcolin qui est d’ailleurs en référence dans Comme un oiseau dans un bocal. J’ai même acheté son livre Je pense trop, mais avec la RAN des métiers du numérique, je n’avais pas pris le temps de le lire. Dans tout ce que j’ai trouvé, je m’y retrouve à 90%.
Ça a été terrifiant. Je me suis construite sur l’image de quelqu’un de moyen, avec des résultats scolaires moyens, pour qui tout était difficile :

– l’apprentissage n’était pas stimulant, apprendre pour apprendre n’a aucun sens ;

les relations sociales sont compliquées, je n’ai pas les codes et si y a une maladresse à faire, elle est pour ma pomme. “Faire la conversation”, j’en suis incapable. Pour moi, parler pour ne rien dire n’a pas de sens. Malheureusement, ça passe pour de l’indifférence. J’arrive à me fondre dans le décor… en restant discrète, effacée jusqu’à ce que les gens me connaissent.
J’ai la chance d’avoir des amis super, ouverts qui me connaissent, me comprennent et m’acceptent comme je suis… et je remercie tous les jours le ciel pour ça. Mais malgré ça, je suis en perpétuelle insécurité affective… j’ai tellement peur d’être abandonnée que pendant longtemps, si je sentais un couac ou une distance, je détruisais les relations que j’avais parce que si je partais la première, on ne me quitterait pas ;

– une hypersensibilité, souvent considérée comme une immaturité affective.
Une empathie envahissante dont je suis incapable de me protéger. Pendant quelques années, j’ai réussi : la colère était mon bouclier, mais c’est pas possible d’être tout le temps en colère, c’est épuisant.

– une hyperacuité sensorielle handicapante : tout m’agresse, le bruit, le toucher, la lumière, les odeurs, les goûts que je n’aime pas et qui ressortent puissance 10. Les migraines que ce trop provoque. La difficulté à entendre certains bruits à l’extérieur parce que certains sons (les véhicules, le vent, les basses, etc.) ont une fréquence qui parasitent les autres.
J’ai réussi à pallier aux problèmes de concentration que ça occasionne, pourtant, ça coupe quand même ma concentration.

les pensées envahissantes : impossible de ne pas anticiper des problèmes qui n’arriveront peut-être jamais, ou de ne pas résoudre des problèmes existants.
Mon cerveau va me proposer des solutions les unes à la suite des autres, souvent toute la nuit et me réveillant avec des fulgurances.
Je vais me lancer dans une activité, en parallèle je continuerai à réfléchir à mon problème jusqu’à ce qu’il soit résolu. Ça peut prendre des jours. C’est une charge mentale très lourde que je me rajoute.
J’ai un besoin presque compulsif d’être occupée, ne pas laisser la place au vide… ou ne pas laisser la liberté à mon cerveau de vagabonder. J’ai commencé à écrire afin de sortir les histoires envahissantes et entêtantes qui m’assaillaient pour me vider l’esprit et pouvoir passer à une autre histoire.

Le seul point sur lequel je ne me retrouve pas, c’est la curiosité. Je le suis, mais c’est une curiosité sélective en fonction de son utilité et je vais avoir du mal à aller au bout de ce qui m’intéresse parce qu’une recherche va m’amener à une autre puis à une autre et je n’aurai pas été au bout de la première exploration.

Comme je le disais plus haut, ça a été très compliqué d’accepter que peut-être, j’étais moins bête que ce que je croyais. Je sentais bien qu’entre l’image que je m’étais créé et mes réalisations, quelque chose clochait, mais pas moyen de mettre le doigt dessus. Mes réactions sont excessives, bien différentes de ceux qui m’entourent, mais je me disais que j’étais un peu barrée, un peu obsessionnelle, rien de méchant ni de grave. Pourtant, la différence est là et parfois, dure à vivre.
Et cette formation en informatique m’a conforté dans cette idée que finalement, je faisais probablement partie des neuroatypiques. J’ai réussi ma licence professionnelle, mais à quel prix ? Je ne compte plus les fois où j’ai lutté contre moi-même ou contre :
le syndrome de l’imposteur : déjà en tant qu’auteur, j’avais la sensation de ne pas avoir mérité  mais alors là… je réussissais les soutenances parce que je n’étais pas seule, on m’a pris parce qu’il fallait combler le nombre de participants, et ne parlons pas de la chance cette formidable alliée (c’est ironique quand on sait à quel point j’ai la poisse), etc. Bref, mes réussites n’étaient jamais de mon fait, mais toujours d’un facteur extérieur ou grâce à un travail acharné ;
la culpabilité de me faire passer avant les autres, d’être moins présente et moins à l’écoute pour mes proches ;
– le stress et l’angoisse paralysante d’échouer qui me freinaient ;
– les crises de larmes que ça a engendré.
Heureusement qu’on avait une intervenante en communication avec laquelle on a travaillé dessus. Ça m’a fait beaucoup de bien.

Maintenant, la question qui se pose : suis-je vraiment neuroatypique ?
Je n’en sais rien. J’en ai tous les signes.
Mais je resterai dans le flou puisque je ne compte pas me faire tester. Pourquoi ce choix ? Parce que je ne sais pas ce qui serait le pire : avoir confirmation que je suis HPI avec toute la pression que ça représente ou me retrouver avec un résultat négatif ou “non significatif” comme Raya dans Comme un oiseau dans un bocal.

J’en profite pour faire le parallèle avec cette bande-dessinée de Lou Lubie.

Attention, SPOILER
Je me suis reconnue dans les deux personnages, pas à 100%, mais à environ 70% sur Birdo et 80% sur Raya.
Comme Birdo, je ne suis pas un ermite social, j’ai des amis, j’arrive à discuter avec les gens en prenant sur moi, mais comme lui, j’ai un faux-self : l’image que je montre, alors que dans ma tête, ça crie et ça veut se libérer, mais je suis prise au piège des conventions sociales que je respecte pour ne pas blesser les autres, pour me cacher.
J’ai une grande capacité de recul quand je ne suis pas impliquée ou quand je fais abstraction de l’émotionnel donc surtout dans ma vie professionnelle. Je prends sur moi, je m’ajuste aux situations et je réagis pour changer ce qui est nécessaire.
Mais j’ai tendance à trop m’adapter aux attentes des autres quitte à m’oublier, ce qui peut mener au burn-out ou à l’effacement de mon moi.
J’ai une réflexion intuitive. En maths, j’avais les réponses, mais mon raisonnement n’était jamais celui attendu donc j’ai fini par me dire que j’étais nulle en sciences et ne pas chercher plus loin.

Comme Raya, j’ai eu un parcours scolaire chaotique : élève moyenne parce que l’apprentissage linéaire ne me convenait pas (et peut-être une dyslexie phonique non détectée, mais palliée avec beaucoup de travail sur moi-même et d’entraînement pour distinguer les sons f, v, j et faire correspondre la bonne lettre). Je ne me débrouillais que lorsque ça avait du sens, que c’était difficile ou que ça me passionnait (fac de japonais, licence pro en développement web et d’application, etc.). J’ai eu plein de petits boulots en intérim qui ne duraient jamais plus de 2 ans et je m’en contentais. Le dernier a duré 10 ans, et je me suis sentie mourir à petit feu tellement je m’ennuyais à la fin. Je m’intéresse à des domaines variés.
J’ai de l’imagination, ce qui me permet d’écrire des romans, étonnamment, ça cohabite assez bien avec ma rigueur et mon sens de l’organisation, probablement parce que ces savoirs-être ont été développés par-dessus.
Je ressens un fort décalage avec les humains, avec la société dans laquelle on vit. Je ne m’y sens pas à ma place. L’injustice me révolte et Dieu sait qu’il y en a dans ce monde. Tout me blesse.
Tout ce que je fais doit avoir du sens, quand ce n’est pas le cas, je le vis assez mal. Malheureusement, rien de ce que je fais n’est jamais bien, saleté de manque de confiance en soi ! J’ai une putain d’exigence envers moi-même, je ne me passe rien, c’est terrible.
J’ai bien ri sur les conversations qu’elle a avec son copain où lui a confiance en elle donc accepte sans problèmes qu’elle voit Birdo alors qu’elle s’en fait une montagne et ça prend des proportions pas possibles – et ça me rappelle tellement certaines discussions avec mon conjoint.
Je ne reviendrai pas sur les points que j’ai listés plus haut (le syndrome de l’imposteur, l’hypersensibilité, etc.).

Qu’est-ce que cette suspicion de neuroatypisme m’a apporté ?
Comme dit, beaucoup de soucis et d’angoisse. Beaucoup de larmes aussi.
Mais c’est une bonne chose.
Ça me permet de mieux comprendre et d’anticiper les malentendus dans mes conversations de couple. Avant, les réactions de mon compagnon m’exaspéraient, pourquoi il vit au jour le jour, pourquoi parler de la mort l’énerve et le pousse dans ses retranchements ? Les sujets étaient multiples. Maintenant, je sais que j’ai un fonctionnement différent, je fais attention aux sujets que j’aborde et je n’insiste pas si de son côté je le sens réfractaire.
En fait, je me sens moins incomprise. J’ai en partie trouvé ma place.
Enfin, et c’est le plus important pour moi, ça m’aide également avec ma fille, nos relations sont moins tendues, on s’est rapprochées, mais c’est une autre histoire.