Fille de sang – Arounwandi

Titre: Fille de sang
Auteur: Arounwandi
Éditeur: GOPE
Nombre de pages: 226
Quatrième de couvertureUne jeune provinciale d’à peine vingt ans paie le prix d’une enfance et d’une adolescence misérables. Pour se venger des sévices, privations et humiliations qu’elle a subis ; pour implorer des bribes de tendresse de la part de parents qui rejettent son amour – son père militaire qui la répudie ou, au mieux, la brutalise ; sa mère, qui change d’homme comme de sarong et se défoule sur elle de ses frustrations – ; par esprit d’autodestruction et en se calquant sur la cruauté ordinaire du monde rural qui l’entoure envers les animaux domestiques : de dope en perf, de fil en aiguille, cette provinciale joue avec son sang. Un récit peuplé de types humains criants de vérité ; un texte dérangeant, au style musclé, au verbe dru, qui donne de la Thaïlande de tous les jours une image authentique à mille lieues des clichés touristiques.

Je tenais à remercier Babelio ainsi que les éditions GOPE qui ont placé leur confiance en moi.
Le résumé m’avait intriguée mais je redoutais quand même cette lecture parce que le dernier livre asiatique que j’avais lu avait été une épreuve plutôt désagréable… heureusement, cette fois, c’était bien plus intéressant.
Malgré le nombre de pages raisonnables (226 très exactement), j’ai terminé ce roman avec un peu de retard et je m’en excuse. Il ne m’a pas fallu des semaines pour le lire, cinq malheureux jours, cependant le sujet traité était suffisamment délicat et douloureux pour que je ne réussisse pas à avancer aussi vite que prévu.
C’est d’autant plus horrible que c’est autobiographique.

L’auteure nous raconte son enfance qui, n’ayons pas peur des mots, était plutôt glauque. Elle alterne entre des épisodes de sa vie lorsqu’elle était petite et celle plus grande – on ne peut pas dire que dans un cas comme dans l’autre ce soit très gai.
Sa mère la bringuebale comme un fardeau : quand elle ne veut pas s’en occuper, elle la dépose chez son soi-disant père qui est, à coup sûr, celui de la fille aînée mais peu de chance qu’il le soir de la cadette. Chaque fois qu’elle est là-bas, sa vie s’améliore un peu (tout est relatif) jusqu’à ce que sa mère vienne la chercher après son mariage avec un joueur invétéré. Cela ne s’empire pas mais quand elle est une fois de plus abandonnée chez son soit-disant géniteur, ce dernier se venge sur la gamine en l’obligeant à s’occuper de la nourriture de ses oiseaux.
Arrivée à l’adolescence, les ravages de la maltraitance font leur œuvre et elle se retrouve, entre autre, à l’hôpital pour un long moment.
Le petit bémol pour moi est la fin, ce n’en est pas vraiment une ; rien ne change – je pensais qu’on finirait par apprendre comment elle en était venue à écrire son histoire mais non, dommage.

Les épisodes racontés alternent donc entre son enfance et son séjour à l’hôpital. Si les passages de sa jeunesse m’ont accrochée, j’ai eu plus de difficultés avec ceux à l’hôpital qui m’ont ennuyée et freiné ma lecture – heureusement, ils ne sont pas très nombreux et les pages qui suivent se lisaient toutes seules.
J’ai beaucoup aimé le style de l’auteure, il est fluide, musclé comme le précise le résumé sans pour autant être agressif.
Dans l’ensemble, j’ai relativement aimé : j’ai adoré certains passages tout en étant horrifiée qu’une enfant ait pu vivre cela, quant aux autres tranches de vie, j’ai aimé… tout simplement.

Challenge Coupe des 4 maisons :
Chasse aux dragons : Boutefeu chinois – un livre d’un auteur originaire d’Extrême-Orient – 40 points

La Tombe des Lucioles – Akiyuki Nosaka

La tombe des lucioles - Akiyuki NosakaTitre: La Tombe des Lucioles suivi de Les Algues d’Amérique
Auteur: Akiyuki Nosaka
Éditeur: Picquier poche
Nombre de pages: 140
Quatrième de couverture: C’est avec ces deux récits admirables et particulièrement bouleversants, couronnés en 1968 par le prix Naoki, l’une des plus hautes distinctions littéraires, que Nosaka conquit la notoriété. Peu de temps auparavant, Mishima avait applaudi à son premier roman : “Les Pornographes“, roman scélérat enjoué comme un ciel de midi au-dessus d’un dépotoir. La Tombe des lucioles, visionnaire et poignant : l’histoire d’un frère et d’une soeur qui s’aiment et vagabondent dans l’enfer des incendies tandis que la guerre fait rage et que la faim tue. Voici une prose étonnante, ample, longue, proustienne dans le sens qu’elle réussit à concentrer en une seule phrase des couleurs, odeurs et dialogues, mais prose très violente, secouée de mots d’argot, d’expressions crues, qui trouvent ici une beauté poétique et nouvelle, d’images quasi insoutenables – prose parcourue d’éclairs.

Il y a quelques mois, AnGee du blog Le Livroscope a annoncé qu’elle présenterait en janvier des articles ayant pour thème Le Japon. J’étais bien tentée de participer pour l’occasion. J’aurai aimé être plus active: lire davantage de livre en relation avec le Japon et écrire plus de chroniques, mais le mois de janvier n’est décidément pas mon mois et le temps me manque cruellement.
Du coup, je me suis lancée dans une relecture de La Tombe des Lucioles, j’ai lu la nouvelle qui suivait Les Algues Américaines que j’ai pu découvrir, ne l’ayant pas lu la première fois… (je me demande d’ailleurs pourquoi!><‘).
J’en ai profité pour faire quelques recherches sur l’auteur Akiyuki Nosaka.
Et j’ai bien entendu revu l’animé Le Tombeau des Lucioles.
Il se fait tard, donc sans plus attendre, je vous laisse découvrir mon article. Bonne lecture !

Mon avis:

La Tombe des Lucioles:
Je l’avais lu il y a déjà bon nombre d’années, et cela faisait longtemps que je tenais à tenter une relecture. Je viens de le terminer. J’ai autant aimé que la première fois si ce n’est plus.
L’histoire est celle de deux orphelins Seito et Setsuko qui tentent de survivre lors de l’été 1945 lorsque le pays était en proie au bombardement américain. Ils arrivent à se débrouiller tant bien que mal, enfin, tant mal que bien, devrais-je dire et attendent le retour de leur père, capitaine dans la marine japonaise.
Cette œuvre est semi-autobiographique, l’auteur s’est inspiré en grande partie de ce qu’il a lui-même vécu et le rendu est saisissant. Le récit est particulièrement émouvant, mêlant dialogues et narrations sans réelle mise-en-page; ils se suivent parfois pêle-mêle donnant une sensation d’essoufflement, de rapidité d’action mais aussi d’épuisement.
J’aime énormément cette nouvelle, mais il faut bien l’avouer, c’est harassant émotionnellement parlant. Je me suis mise sans soucis dans la peau des personnages, j’ai souffert avec eux et j’ai été malmenée du début à la fin, pourtant, j’ai adoré ça.

La tombe des lucioles BabelLes Algues d’Amérique:
Je ne suis pas certaine d’avoir aimé cette nouvelle.
J’ai eu beaucoup de mal à m’y faire, l’atmosphère change énormément par rapport à La Tombe des Lucioles, c’est beaucoup moins sombre.
Voici un petit résumé: Kyoko a rencontré un couple d’Américain lors de son voyage à Hawaï avec son fils Kei.Ichi. Pour les remercier de leur gentillesse, elle les invite à leur rendre visite au Japon ce qui déplaît fortement à son mari Toshio pour qui l’après-guerre et l’occupation américaine l’ont énormément marqué. On a alors droit à certains de ses souvenirs.
Au fur et à mesure de ma lecture, j’ai trouvé que le thème faisait écho à la nouvelle précédente, on a quelques souvenirs de l’été 1945 mais vu différemment que dans la Tombe des Lucioles.
C’était d’autant plus intéressant que je ne connaissais pas grand chose de cette période et finalement, je comprends nettement pourquoi les vieux japonais n’aiment pas les étrangers qui parlent anglais, même si ça ne remonte pas qu’à cette période, j’imagine aisément qu’elle n’a certes pas aidé.
Le point qui m’a particulièrement déplu et qui joue beaucoup dans mon indécision est probablement le désordre dans lequel sont contés les souvenirs de Toshio: ça part dans tous les sens, un coup on se retrouve lors de l’occupation américaine, retour au présent, souvenir du protagoniste à son travail sans vrai repère temporel, retour au présent, etc… Et parfois sans transition ce qui fait qu’on peut mettre quelques lignes à réaliser qu’on est de nouveau au présent.
Du coup, ça donne une désagréable sensation de fouillis.
Je n’ai donc pas trop accroché, même si la fin est finalement bien plus intéressante à partir du moment où les Higgins arrivent.

L’auteur Akiyuki Nosaka:

J’avais très envie d’en connaître davantage sur cet auteur que j’ai découvert avec la Tombe des Lucioles et prévu de découvrir encore davantage au courant de cette année 2014; pour ce faire, j’ai fait de nombreuses recherches appuyées par l’avant-propos de Patrick De Vos.
Akiyuki NosakaNosaka est né le 10 octobre 1930 à Kamakura, au Japon. Suite au décès de sa mère peu après sa naissance, son père le confie à une famille d’adoption qui malheureusement meurt lors d’un bombardement de l’été 1945. Il doit alors s’occuper de sa petite sœur et survit comme il peut. Lorsque cette dernière décède de malnutrition, il s’en sort grâce à différents larcins et trafics.
Il est pris et finit en maison de correction ou son père, gouverneur d’une province, le retrouve.
Il peut alors vivre normalement et faire des études qu’il abandonne très vite, d’ailleurs. Il passe de petits boulots en petits boulots pour en fin de compte, finir parolier, scénariste, journaliste, romancier, mannequin de mode, etc… Il se présente même en tant que Sénateur en 1983, est élu mais démissionne quelques mois plus tard pour se présenter aux législatives (qu’il perd) de Niigata,terre de ses ancêtres.
Le premier roman qui le rendit célèbre est Les Pornographes en 1963, un livre que j’ai également et que je compte lire dans les mois à venir.

Le tombeau des lucioles -DVDLe Tombeau des Lucioles:

C’est un animé que j’ai toujours beaucoup de difficultés à regarder. Non pas qu’il ne soit pas bien, au contraire, je le trouve très beau, mais en même temps, terriblement triste. Je souffre toujours beaucoup lorsque je le visionne, principalement parce qu’il est en grande partie autobiographique.

C’est un animé des studios Ghibli, réalisé par Isao Takahata et sorti en 1988.
Je dois dire que 15 ans après, il a très bien vieilli. L’animation est de très bonne qualité, je connais des dessins animés plus récents qui sont nettement moins bien animés. Le seul bémol qu’on pourrait émettre est que les couleurs sont peut-être encore trop vives pour le contexte, surtout les habits des protagonistes qui ne font décidément pas assez sales vue leur condition de vie.

Le Tombeau des Lucioles 3Les personnages sont attachants, particulièrement la jeune Setsuko, je trouve les expressions de son visage atrocement et douloureusement réaliste. Seita est jeune et se débrouille comme il peut et on ne peut malheureusement pas dire qu’il reçoit beaucoup d’aide de son entourage. Il suffirait que sa si “sympathique” tante soit juste suffisamment douce avec sa petite sœur pour permettre à ce jeune adolescent de la lui laisser pour aller gagner sa croûte, mais non.

C’est loin d’être la première fois que je vois ce film, mais chaque fois, mon petit cœur se brise. L’histoire m’a laissé un goût amer dans la bouche. Que ce soit le début ou la fin. J’ai trouvé la situation dans laquelle se trouve ces deux enfants révoltante, et le fait de savoir qu’il est en partie autobiographique rend cette œuvre encore plus insoutenable.
Le tombeau des lucioles 2Lorsque j’ai éteint mon écran, j’étais tellement mal que je me suis couchée tout de suite. Malgré cela, je sais que je le reverrai un de ces quatre parce que c’est probablement un de mes animés préférés, et cette fois encore, je mettrai de la distance entre les deux visionnages.

De plus, j’ai appris qu’il existait un film live sorti en 2005.
Hotaru no hakaLe rôle de Seita est joué par Reo Yoshitake, quant à Setsuko, elle est interprêtée par Rina Hatakeyama. Si je ne suis pas certaine que l’acteur masculin soit bien choisi (mais je ne jugerai pas, n’ayant vu que des images du film), l’actrice est le portrait craché de son personnage dans l’animé. C’en est effrayant !
Je suis assez partagée quant à ce film: j’aimerai beaucoup voir ce que ça donne, mais en même temps, si l’animé me retourne déjà tellement l’estomac, je ne suis pas certaine que voir la version live soit une bonne idée. Peut-être que si je le trouve, je serai plus motivée à le visionner, je verrai le moment venu.
Bon, de ce que j’en ai vu sur un des forums, le film est encore plus émouvant que le dessin animé… Gloups…

Par rapport au livre, j’ai particulièrement apprécié la concordance entre les deux supports. On retrouve un nombre relativement important de dialogues communs. A l’exception peut-être du langage de Seita qui est bien moins haché syllabiquement parlant dans le film (ex.: “Ç’a pas d’importance, on ira ou qu’on veut. J’t’accompagnerai, j’te dis”). Bizarrement, il parle nettement mieux dans l’animé.
Et je conclurai en disant que j’aime autant l’un que l’autre: j’ai trouvé la nouvelle La Tombe des Lucioles très courte, pourtant très dure, peut-être plus que le film parce que les rares sarcasmes du narrateur m’ont encore davantage révulsé quant à la situation des protagonistes.

Neige de Printemps – Yukio Mishima

Neige de printemps - Yukio MishimaTitre: Neige de Printemps
Saga: La mer de la fertilité 1
Auteur: Yukio Mishima
Éditeur: Folio
Nombre de pages: 450
Quatrième de couverture: Deux jeunes amants vivent leurs amours surannées au temps où le Japon tente d’assimiler les modes de l’Occident, alors que la Belle Époque jette ses derniers feux.
Kiyoaki Matsugae est issu de l’aristocratie née des récentes transformations politiques de l’ère Meiji, et Satoko Ayakura appartient à une antique famille de la noblesse de Cour. Prisonniers des méandres de leur propres personnage, ils vont éprouver une passion intense et vouée à l’échec, connaissant ainsi le drame du déshonneur.

J’ai choisi ce livre parce que je trouvais qu’il correspondait bien au thème du mois de juillet (sur le blog Arestis Momenta – blog fermé) : Les Saisons et le passage du temps. Déjà, le titre contient le mot printemps. Ensuite, en me basant sur le résumé, je pensais que nous aurions droit au passage d’une époque à une autre : la fin de l’ère Meiji, l’ouverture du Japon au monde extérieur, oubliant que cette ouverture s’était faite progressivement pendant les 44 années qu’a duré cette ère. Bref, on arrive dans un Japon où les coutumes et modes occidentales sont déjà implantées, certes pas aussi bien qu’actuellement, mais suffisamment pour que le contraste entre tradition et nouveauté soit inexistant. Dommage.
Pourtant, après avoir terminé ce livre, je peux affirmer qu’il entre parfaitement dans le thème : le passage du temps permettant aux protagonistes d’évoluer et de grandir dans un monde relativement nouveau.

Malgré cela, je n’ai pas aimé. Le style descriptif de l’auteur est magnifiquement poétique, j’ai adoré lire ses descriptions, j’ai aimé suivre certains personnages. Mais ce qui m’a gâché tout le plaisir, c’est le personnage principal : Kiyoaki Matsuragae. Je l’ai exécré ! Il n’est rien d’autre qu’un sale gosse (il a quand même 18 ans au début de l’histoire), égoïste, égocentrique, il se vexe pour un rien, il a un complexe d’infériorité -surtout en rapport avec son âge- qui le pousse à tout prendre mal, même les phrases les plus neutres; et enfin, je l’ai trouvé limite malsain dans sa façon d’être avec Satoko. Et même s’il évolue énormément tout du long, on conserve l’impression que tout ce qu’il fait, c’est uniquement pour son propre bien, sans se soucier ni des autres, ni des conséquences.

Ça a donc été 450 pages relativement difficile à lire. Vers la moitié du livre, on a droit à quelques pauses qui nous permettent de découvrir d’autres personnages, ce sont ces moments-là qui m’ont permis de bien avancer, sinon, je crois que j’y serai encore.
Le point positif, c’est qu’il y a une vraie fin à ce livre, malgré le fait qu’il fasse parti d’une quadrilogie, donc on peut s’arrêter là lorsqu’on a fini. le second tome reprend l’histoire d’un des personnages secondaires: Honda Shigekuni que j’ai relativement bien apprécié d’ailleurs, mais même en sachant cela, je ne suis pas certaine de lire la suite du nom de Chevaux Échappés

Bref, j’ai été très déçue par cette œuvre. Une lecture fastidieuse et même si j’ai trouvé certains personnages intéressants, ça n’a pas suffit à me faire apprécier ce livre.

La marche de Mina – Yoko Ogawa

J’avais à nouveau envie de lire une œuvre japonaise, je me suis donc lancée et ai terminé la Marche de Mina de Yoko Ogawa en une petite semaine. J’ai un peu été déçu, je m’attendais à bien autre chose. Ce n’est pas qu’il n’était pas bien, c’est qu’il était loin d’être comme bon nombre de livre nippon que j’avais lu. Si on ne m’avait pas dit que c’était un livre japonais, j’aurai juré qu’il était plutôt québécois. J’ai trouvé que la façon d’écrire de l’auteure était très proche de celle de Lucy Maud Montgomery, avec bien sûr un côté un peu plus moderne vue que l’histoire se déroule en 1972 et avec une atmosphère quand même nettement moins fraîche, on sent que l’auteure a essayé, mais en vain. De plus, j’ai trouvé que ça aurait pu être un super livre, mais c’est resté trop superficiel: on a les événements, un bout de ce que la narratrice ressent, mais ça reste très vague, aucune vraie plongée dans l’univers de la protagoniste. Pas une fois j’ai eu l’impression d’être dans l’histoire, dans sa vie, de vivre au milieu de cette famille… Au final, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé, mais je ne peux pas non plus dire que j’ai apprécié, mon avis sur le livre est aussi superficiel que le bouquin en lui-même. Il manque quelque chose pour qu’il soit vraiment bien.

Résumé: Après le décès de son père, alors que sa mère part suivre une formation professionnelle, la petite Tomoko, douze ans, va passer un an chez son oncle et sa tante. Tout dans la belle demeure familiale est singulièrement différent de chez elle : sa cousine Mina passe ses journées dans les livres et collectionne des boîtes d’allumettes illustrées qui lui inspirent des histoires minuscules ; un hippopotame nain vit dans le jardin ; l’oncle a des cheveux châtains, il dirige une usine d’eau minérale et sa mère se prénomme Rosa.
A travers la littérature étrangère, les récits de Rosa sur son Allemagne natale et la retransmission des Jeux Olympiques de Munich à la télévision, Tomoko découvre l’au-delà de son archipel, un morceau d’Europe et une autre réalité.
Hommage aux amitiés rêveuses de l’enfance, La Marche de Mina est un roman d’initiation combinant étrangeté et tendresse, nostalgie et ironie insouciante.

Les bébés de la consigne automatique – Murakami Ryû

Après de nombreuses semaines, j’ai enfin réussi à venir à bout de ce bouquin. Je l’avais commencé il y a bon nombres d’années et pour diverses raisons, j’avais dû le mettre de côté un temps et par la suite, pas moyen de le reprendre. J’ai donc laissé passé du temps avant de le relire entièrement. Là, comme la première fois, les cent premières pages, super bien, je l’ai lu en quelques heures… Mais alors par la suite… Ça a été super long. J’ai vraiment galérer pour le continuer, non seulement le temps me manquait, mais j’étais partagé quant à mon avis sur le bouquin, jusqu’à la page 350 environ, j’étais bien incapable de savoir si j’aimais ou pas cette œuvre, et une fois passé cette limite, le verdict est tombé: je n’aimais pas. Depuis, j’ai accéléré l’allure et l’ai fini relativement vite histoire d’en être débarrassé, et là encore, j’ai changé d’avis: je le déteste, ça a été une perte de temps totale ! Déjà, j’ai eu bien des difficultés à accepter la façon d’écrire de l’auteur: la narration qui au beau milieu du paragraphe se transforme en dialogue, mais non un dialogue traditionnel avec les ponctuations qui vont avec, non, non, une simple suite de phrase accolées les unes aux autres; alors après, ne chipotons pas, ça a été tellement bien fait, qu’on comprend immédiatement que c’est un dialogue, et qu’on sait indubitablement qui parle, mais je reste vieux jeu sur ce point, on m’a toujours appris qu’en littérature la ponctuation était importante ! Autant que son absence de ponctuation, je dirai, et là, je fais allusion aux longs monologues sans points, sans virgule, des suites de phrases courtes séparées entre elles par… rien -_-‘ ! Hérésie ! Et surtout,  j’ai eu beaucoup de mal avec cela parce que l’auteur en abuse tout au long des 500 pages du volume et comme dirait l’autre quand c’est trop, c’est… Quant à la fin, ça n’en est pas une, une porte ouverte à une suite… En tout cas, il est surtout dommage que le livre ne tient pas ses promesses du début, ni celle du résumé, il est long, lent et chiant ! Un bouquin au début surprenant et par la suite, tellement prévisible que c’en est lassant !

Résumé: Bien qu’abandonnés dès leur naissance dans une consigne automatique, Kiku et Hashi vont vivre. À l’orphelinat où ils passent une majeure partie de leur enfance, ils font leurs premiers apprentissages dans la haine et la violence ; une initiation au crime. D’ailleurs, si Hashi semble bien s’en tirer, il devient un chanteur adulé du public, Kiku lui, après un passage par la compétition sportive, tue sa mère.
Le Japon décadent avec sexe, drogue, alcool et convulsions en tous genres. Le Japon malade, pourri. Les odeurs qui s’échappent de ces pages sont acides, un mélange d’urine, de transpiration, de stupre, de crasse. Après l’abandon, plus rien n’a vraiment d’importance, et la plongée sordide qui se met en place n’est qu’une suite nécessaire composée pour ces deux destinées. Une écriture décapante !