Les aventures de Sanson la chauve-souris – Laure Allard-d’Adesky & Sylvie Poulain

Titre : Les aventures de Sanson la chauve-souris
Texte : Laure Allard-d’Adesky
Illustrations : Sylvie Poulain
Éditeur : Kiwi E.L.G.
Nombre de pages : 48
Quatrième de couverture : Sanson est une chauve-souris. Elle ne sort que la nuit et n’a jamais vu les paysages du jour. Alors, un jour, elle décide de partir à l’aventure…
Après l’histoire, un dossier sur les chauves-souris à découvrir.

Il y a quelques mois, Laure Allard-d’Adesky m’a offert ce petit album, un geste qui m’a beaucoup touchée… autant que la dédicace qu’elle m’a faite.

Sanson est une chauve-souris qui, à force de regarder les livres, rêve de découvrir la vie diurne. Malgré les conseils de sa famille, elle décide de sortir le jour. Son voyage la déçoit beaucoup.

Il y a plusieurs morales à cette l’histoire :
l’interdit est tentant
l’herbe est toujours plus verte ailleurs
– on n’est jamais mieux que chez soi
notre milieu regorge de merveilles, il suffit d’ouvrir les yeux.
Ce sont de petites vérités que j’ai appréciées et qu’il est toujours bon de rappeler.

À la fin de l’album, on a quelques pages documentaires sur les chauves-souris allant de l’étymologie du nom jusqu’aux inventions qu’elles ont inspirées aux hommes.
Les dessins sont sympathiques, Sanson est très drôle, surtout quand elle grimace après avoir bu du café ou quand elle sort avec ses grandes lunettes de soleil violettes.

J’ai adoré cette lecture. Je me demande s’il y aura une suite… pourquoi pas sur la vie nocturne des chauve-souris ?

Rose, Niels et le Poupounou dans la jungle – Laurie Cholewa & Mlle Mouns

Titre : Rose, Niels et le Poupounou dans la jungle
Auteur : Laurie Cholewa
Illustrations : Mlle Mouns
Éditeur : Gründ
Nombre de pages : 24
Quatrième de couverture : Plonge dans une jungle magique avec Rose, Niels et leur ourson, Poupounou !
Rose et Niels ne veulent pas aller se coucher. Ils préfèrent s’amuser ! Heureusement, Poupounou a le pouvoir de les emmener où ils souhaitent… Direction la jungle mystérieuse ! ?Au fil des pages, le petit groupe découvre que chaque animal (crocodiles, orangs-outans, pandas, éléphants) est déjà endormi… Chut, pas un bruit, il est temps de rejoindre aussi son lit. ??
Un joli conte sur l’heure du coucher de Laurie Cholewa, qui fera voyager les petits dans la jungle grâce aux grands tableaux de la créatrice Mlle Mouns.

Je tiens avant tout à remercier Masse Critique Babelio ainsi que les éditions Gründ de m’avoir confié ce partenariat.
Si l’habitat des héros est original – une forêt tropicale quand même, c’est pas rien ! -, l’histoire assez classique : une fois la nuit tombée, le doudou Poupounou emmène Rose et Niels en excursion dans la jungle. Ils font le tour des endroits qu’ils affectionnent et rencontrent différents animaux, qui bien sûr sont tous endormis… ou presque.
J’ai lu cette histoire à des enfants de deux ans et demi et ils ont bien aimé : ça a été l’occasion de nommer et de chercher les différentes espèces exotiques qui se cachent dans les décors.

Les illustrations sont superbes : il y a de la végétation partout, jusque dans la chambre des enfants. Ça m’a donné la sensation de respirer, ça faisait autant de bien qu’une après-midi en plein air.
Les animaux sont réussis et super beaux. Je me suis plu à détailler les plumages des perroquets, les pelages des pandas, les écailles des crocodiles ou les plis de la peau des éléphants.
Par contre, je n’ai pas accroché au character design des enfants, ils sont mignons et réalistes mais trop pour un album jeunesse.
Les couleurs s’harmonisent bien et ça rend les paysages encore plus beaux. Je l’ai d’ailleurs relu sans les petits, uniquement pour pouvoir contempler les illustrations.

J’ai bien aimé cette lecture, elle est probablement plus adaptée pour des plus grands, mais ça n’a pas empêché les tout-petits de suivre l’histoire, de poser des questions et de remarquer des détails qui m’avaient échappé.

La trêve de Noël – Michael Morpurgo & Michael Foreman

Titre : La trêve de Noël
Texte : Michael Morpurgo
Illustrations : Michael Foreman
Éditeur : Gallimard jeunesse
Nombre de pages : 38
Quatrième de couverture : Noël 1914.
Ce jour-là, dans les tranchées du front ouest, Jim Macpherson, un jeune soldat anglais, écrit à sa fiancée pour lui raconter l’incroyable événement qu’il vient de vivre…

J’ai acheté cet album pour ma fille qui est en troisième. Elle participe à un concours de bande-dessinée et a choisi le thème de la trêve de Noël qui a eu lieu dans les tranchées en 1914.
Il y a trois ans, on avait vu le film Joyeux Noël qui s’était inspiré de cet événement et elle avait trouvé ça si beau, que ça l’a motivée.

Dans cet album, le narrateur a acheté un ancien bureau à cylindre. En le retapant, il tombe sur une cachette secrète : à l’intérieur, une petite boîte contenant une lettre de Jim MacPherson, soldat dans les tranchées lors de la première guerre mondiale, courrier destinée à Connie, sa fiancée de l’époque. Dans sa missive, il lui raconte comment s’est déroulé le soir de Noël 1914 : comment, Français, Allemand et Anglais ont décidé d’une trêve avec jeux, vivres et moments partagés.
Le plus important est le message d’espoir que cela amène : l’homme n’est pas fait pour ce haïr, personne ne veut de cette guerre, elle ne durera pas un an… s’ils avaient su.

En tout cas, on ne pourra pas nié que cette trêve a été un beau geste, même si elle fut brève et n’a pas abouti à la paix souhaitée.l’auteur nous partage la lettre de Jim, j’ignore si c’est la véritable ou si elle a été réécrite et abrégée pour les besoin de cet album. Ça m’a beaucoup fait penser au film Joyeux Noël, les deux formats doivent avoir la même source.

J’ai bien aimé les illustrations, elles sont joliment crayonnées, certaines m’ont davantage plu que d’autres : je n’ai pas accroché au character design des personnages, ce n’est pas qu’ils sont moches, mais ils sont assez classiques et très anglais. Donc je préfère celles où ils sont plus loin, principalement parce que les décors sont chouettes.

J’ai beaucoup aimé cette lecture, je suis contente de l’avoir lue, surtout en cette période.

La légende d’Ysoré – Alexandre Lavaur & Léa Dapremont-Thomas

Titre : La légende d’Ysoré
Texte : Alexandre Lavaur
Illustrations : Léa Dapremont-Thomas
Éditeur : Y.I.L.
Nombre de pages : 50
Quatrième de couverture : Deux frères de deux et quatre ans entendent au bout de leur rue un géant pleurer. C’est le géant de la Tombe-Issoire, le géant Ysoré qui a perdu sa tête. Les enfants et leur chat vont l’aider à la retrouver et rencontrer toutes les légendes du sud Francilien : le dragon de l’évêque Marcel, les fantômes des catacombes…

Ça faisait longtemps que j’attendais de pouvoir me prendre cet album et de découvrir la plume d’Alexandre Lavaur… Ça valait le coup d’attendre !

Lorsque Liam et Lucas sont couchés, la chatte Honfleur entre dans leur chambre pour regarder par la fenêtre. Elle constate que le géant Malassis se tient sur l’aqueduc… c’est l’occasion d’emmener les enfants le rencontrer. En avant pour une nouvelle aventure !

C’est une lecture que je conseillerai pour les plus grands : au-delà de 4 ou 5 ans parce que le récit est dense. Il y a beaucoup d’événements et tout autant de références à des légendes (le géant Malassis, le dragon de la Bièvre, la sorcière Marie Très-Bas, ou les chiens de Rhodes), des lieux ou personnages historiques (Guillaume de Rodès, la tombe d’Issoire, l’aqueduc d’Arcueil).
Certaines références sont vaguement expliquées pour répondre au mieux aux questions que peuvent se poser les petits bouts de chou, d’autres ne le sont pas mais titillent la curiosité des adultes – en tout cas, ça a été le cas pour moi et je me suis plu à faire des recherches.
J’ai adoré découvrir cette part de légende d’Arcueil, je trouve ça d’autant plus génial que l’auteur Alexandre Lavaur habite dans la commune d’Arcueil, il a eu envie de développer et de faire connaître ces histoires qui prennent leurs racines dans son quartier. Et c’est prenant, bien joué !

En ce qui concerne les illustrations, j’étais partagée au début : avant de commencer cette lecture, quand l’album était encore en campagne Ulule, je redoutais que ça ne passe pas. Heureusement, mes craintes n’étaient pas fondées.
Les dessins se marient à merveille avec l’histoire : le character design des personnages est simple, ce qui les rend sympathiques. Les couleurs sont chouettes et harmonieuses, les décors sont détaillés.
J’ai eu l’impression de visiter Arcueil et on y retrouve certains lieux mémorables que j’ai découvert grâce à des photos sur internet (l’aqueduc, la sculpture colossale du carrefour Alessia Tombe-Issoire, l’ossuaire, etc.)

J’ai adoré cette lecture et j’attends avec impatience la suite des aventures de Liam et Lucas… j’espère qu’il y aura un prochain tome puisque c’est ce qu’annonce le dernier paragraphe.

Cold Winter Challenge :
Sorcellerie hivernale – Yule (mythes, légendes, contes, réécriture de contes)

Le goûter de la sorcière – Nadia Al Omari & Richolly Rosazza

Titre : Le goûter de la sorcière
Auteur : Nadia Al Omari
Illustration : Richolly Rosazza
Éditeur : Passepartout
Nombre de pages : 32
Quatrième de couverture : Une petite fille va très souvent acheter des œufs chez une vieille dame aux habitudes étranges. Et bien que tous les enfants du village la traitent de sorcière, sa maman lui assure qu’il n’en est rien. Alors à chacune de ses visites, malgré la peur qui la tenaille, la petite fille se donne du courage pour entrer et accepter le délicat gouter que lui prépare, pour l’occasion, la vieille dame. Mais, dans la maisonnette, tout ne fait que l’inquiéter et mille questions la tourmentent : Que peut-elle bien faire de toutes ces fioles colorées, rangées dans la vitrine ? Des racines séchées, épinglées sur des fils, des outils aux formes bizarres, accrochés sur les murs ? Et, surtout, à quoi peuvent bien lui servir ces longues tresses de cheveux qui dépassent des gros sacs de toile, au milieu du salon ?

Je remercie les éditions Passepartout ainsi que la masse Critique Babelio pour la chance qu’il m’ont offerte de découvrir ce très bel album.

La trame de l’histoire est plutôt simple : une fois par semaine, l’héroïne est envoyée par sa mère chez Tante Tikita pour y chercher des œufs. Les enfants du village sont persuadés que la vieille est une sorcière, une rumeur persistante qui n’est pas pour rassurer la fillette.
Bon, il faut dire aussi que la décoration intérieure de la maison de Tante Tikita n’aide pas : avec ses plantes qui pendouillent au plafond ou ses bocaux remplis qui ornent les étagères.

Au fil des pages… et des phrases, on sent l’angoisse de la petite fille qui monte à l’idée de se retrouver seule avec la vendeuse d’œufs : elle est tiraillée entre nervosité, crainte de la sorcière et le bien-être procuré par le goûter offert.
C’est loin d’être la première fois que l’héroïne se rend chez Tante Tikati, pourtant ça la stresse toujours autant, dommage parce que la vieille dame est gentille avec elle.

Comme l’annonce la couverture, les dessins sont superbes. Les couleurs sont sombres, mais ça donne du cachet à l’histoire, ça renforce cette sensation d’anxiété qui gagne la fillette, mais aussi le lecteur – même si les paroles de la maman sont pleines de bon sens et rassurantes, je me suis laissé gagnée par les inquiétudes de la demoiselle.
Le plus impressionnant, ce sont les textures : toutes différentes selon la matière (bois, pierre, crépi, plumes d’oiseaux, etc.) Et je ne parlerais même pas des nombreux détails que je me suis plu à contempler.

J’ai adoré cette lecture qui m’a transportée dans ce petit village où tout le monde semble se connaître et où le seul magasin qu’on découvre est celui de jouet qui fascine l’héroïne.