Titre: Enon
Auteur: Paul Harding
Éditeur: Cherche Midi
Nombre de pages: 287
Quatrième de couverture:
« La plupart des hommes de ma famille font de leurs épouses des veuves, et de leurs enfants des orphelins. Je suis l’exception. Ma fille unique, Kate, est morte renversée par une voiture alors qu’elle rentrait de la plage à bicyclette, un après-midi de septembre, il y a un an. Elle avait 13 ans. Ma femme Susan et moi nous sommes séparés peu de temps après. »
Ainsi commence Enon, du nom de la bourgade de Nouvelle-Angleterre où Charlie Crossby, détruit par cette tragédie, va entamer une longue descente aux enfers qui le mènera aux confins de la folie. Dans un paysage de fin du monde, Charlie se débat avec les démons de la drogue et le peuple des fantômes qui ne cessent de l’assaillir : celui de sa fille, dont l’existence trop brève se reconstitue à travers le prisme de ses souvenirs chaotiques, mais aussi celui des autres morts d’Enon, endormis sous la terre du petit cimetière paroissial que hante Charlie, errant nuit et jour à la recherche de la délivrance.
Voici le troisième livre que j’ai lu dans le cadre du prix de la rentrée littéraire Fnac que je remercie au passage ainsi que les éditions Cherche midi pour la chance qu’ils m’ont donné en découvrant ce superbe roman. Je l’ai lu du 21 au 26 juin 2014.
Des trois, c’est sûrement celui que j’ai préféré. Ce roman m’a beaucoup touchée, j’ai trouvé que la plume de l’auteur était emplie de justesse quant à ce drame qui peut toucher n’importe lequel d’entre nous. J’avoue qu’avec un tel résumé, je n’ai plus grand chose à dire de l’histoire en elle-même, la plupart des événements marquants y sont cités : la descente aux enfers d’un père qui a perdu sa fille unique, le soleil de sa vie, qui finit par tomber dans une folie douce, touchant à la drogue comme à l’alcool (vous me direz quelle différence y a-t’il entre ces deux substances ? ), incapable de lutter tellement la douleur est pénétrante. Mais ce qui compte, c’est le cheminement de Charlie, ce père endeuillé : si on en connaît le pourquoi, on se demande comment il est tombé si bas et c’est ce à quoi l’auteur répond dans ces pages.
Le style de l’auteur est fluide et poétique.
Ça a été une lecture douloureuse qui n’a pas été sans heurt de mon côté. Le développement émotionnel en est tellement bien décrit que je me suis retrouvée à la place du narrateur, que les larmes me sont montées souvent aux yeux.
J’ai vraiment adoré ce roman – je lui ai mis la note de 9/10, il y a quelques petites longueurs, mais assez peu et surtout pas suffisamment pour ne pas en avoir apprécié le contenu. Une très belle histoire à lire si l’on aime les drames humains.