Titre : Pot-Bouille
Saga : Rougon-Macquart, tome 10
Auteur : Émile Zola
Éditeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 470
Quatrième de couverture : Zola est entré partout, chez les ouvriers et chez les bourgeois. Chez les premiers, selon lui, tout est visible. La misère comme le plaisir saute aux yeux. Chez les seconds tout est caché. Ils clament : « Nous sommes l’honneur, la morale, la famille. » Faux, répond Zola, vous êtes le mensonge de tout cela. Votre pot-bouille est la marmite où mijotent toutes les pourritures de la famille.
Octave Mouret, le futur patron qui révolutionnera le commerce en créant Au Bonheur des Dames, arrive de province et loue une chambre dans un immeuble de la rue de Choiseul. Beau et enjoué, il séduit une femme par étage, découvrant ainsi les secrets de chaque famille.
Ce dixième volume des Rougon-Macquart, retraçant la vie sous le Second Empire, c’est ici la bourgeoisie côté rue et côté cour, avec ses soucis de filles à marier, de rang à tenir ou à gagner, coûte que coûte. Les caricatures de Zola sont cruelles mais elles sont vraies.
Ça fait un bout de temps que je voulais reprendre mon challenge Rougon-Macquart, mais j’avoue que j’avais toujours mieux à lire. Oui, j’y suis allée à reculons, et ce, pour deux raisons :
– du Zola, c’est toujours compliqué… il faut que je sois d’humeur sinon la lecture devient laborieuse et je dois bien avouer que depuis un an, le moral n’est pas au beau fixe donc je préférais des lectures de l’imaginaire : pas envie de me rajouter un récit terre à terre dans un monde réel et misérable (alliant pauvreté, maladie, déprime) dans lequel l’auteur sait si bien nous plonger.
– je n’avais jamais entendu parlé de Pot-bouille donc dans mon esprit, c’était un obscur roman inintéressant… oui, ben c’est loin d’être le cas.
Octave Mouret monte sur Paris afin de conquérir la capitale et surtout les mondaines, comme il l’a fait à Marseille. Son truc, c’est la mode et, grâce à des connaissances de Plassans, il trouve à se loger ainsi qu’une place dans la boutique tenue par madame Héduin : au bonheur des dames (qui est d’ailleurs le prochain tome des Rougon-Macquart). Il vit dans un immeuble bourgeois et côtoie ses habitants qu’on découvre progressivement au fil des pages.
On suit donc plusieurs personnages :
– Octave, petit provincial qui compte s’élever en conquérant les bourgeoises parisiennes, un personnage que j’ai trouvé de plus en plus méprisable à mesure qu’on avance dans le roman.
– la famille Josserand qui vit au-dessus de ses moyens, qui a inculqué ces valeurs vénales aux deux filles et qui cherche à marier la plus grande – c’est surtout la mère qui est ainsi, le père est effacé et tente de garder sa barque à flots malgré les dépenses exorbitantes de son ménage.
– les Vabre et Duveyrier sont les héritiers du propriétaire de l’immeuble, ils semblent différents les uns des autres, mais au final pas tant que ça : ils ont un rapport biaisé avec l’argent, soit avares, soit cupides.
– les autres locataires comme les Pichon (un jeune couple à la vie ennuyeuse et qui n’a rien demandé jusqu’à ce qu’Octave s’en mêle et ce dernier joue les sauveurs mais il en est loin, je l’ai trouvé lamentable d’hypocrisie) et les Campardon (le trio amoureux formé par le mari, la femme et sa cousine)
– les Gourd, concierges de l’immeuble qui s’estiment le gardien de la moralité des lieux, crachant après les gens du peuple qui manquent de moralité, mais fermant les yeux sur les saletés de la petite bourgeoisie.
– les domestiques des familles qui sont traités comme de la merde et propagent rumeurs, mais aussi des vérités dérangeantes.
Un tome tourné davantage vers la sociologie, l’analyse des comportements.
Je l’ai trouvé super intéressant, je n’avais qu’une envie : découvrir ce que l’auteur nous réservait par la suite.
J’ai adoré cette lecture et ça me rebooste pour le prochain (au bonheur des dames) qui est la suite directe de celui-ci.