Titre: La conquête de Plassans
Saga: Rougon-Macquart, tome 4
Auteur: Émile Zola
Éditeur: E-Book
Nombre de pages: 512
Quatrième de couverture: «Il détachait son cheval, dont il avait noué les guides à une persienne, lorsque l’abbé Faujas, qui rentrait, passa au milieu du groupe, avec un léger salut. On eût dit une ombre noire filant sans bruit. Félicité se tourna lentement, le poursuivit du regard jusque dans l’escalier, n’ayant pas eu le temps de le dévisager. Macquart, muet de surprise, hochait la tête, murmurant :
J’ai eu pas mal de difficultés pour me motiver à entamer ce quatrième volet : le titre ne me plaisait pas du tout, je redoutais grandement que la politique prenne toute la place comme ce fut le cas lors des trois premiers. Il a fallu que je lise l’avis d’AnGee pour que cela me rebooste et j’en suis ravie, j’ai lu 75% de l’oeuvre en 3 jours, puis, malheureusement, la vie a repris son cours et le temps m’a manqué.
Au début, certaines descriptions et habitudes de la société de Plassans sont un peu longuettes et ce, même si la plupart du temps, on les retrouve sous forme de dialogues et commérages de Mouret, surtout. Pourtant, elles sont importantes, elle permettent non seulement de situer les personnages secondaires et leur relation les uns les autres mais aussi de comprendre la façon d’être de l’un des protagonistes : François Mouret, commerçant en vin, rentier, homme moqueur et commère ; il est ainsi parce qu’il s’ennuie dans sa vie, l’oisiveté lui laisse le temps d’épier ses voisins et de pourrir sa famille.
Ce tome nous rappelle l’antagonisme assis entre les Rougon et les Macquart notamment lorsque Félicité croise chez sa fille le demi-frère (ou « frère-bâtard », comme elle le dit si bien) de son mari. Ce quatrième volet est pratiquement la suite directe du premier : La Fortune des Rougon ; lors d’une des nombreuses soirées du jeudi soir, l’auteur en profite pour nous y renvoyer et même si dans ce livre, on se trouvait dans un salon vert, je pensais constamment à leur premier salon jaune. J’ai adoré les mots que Zola a utilisés pour décrire la pré-ascension des Rougon et notamment l’avidité et la gourmandise de Félicité pour le salon des Peirotte ; grâce à cela, tout m’est revenu rapidement en mémoire : les sentiments et sensations éprouvés à la lecture du premier.
Contrairement aux précédents volumes, celui-ci a un côté bien moins politique pourtant, le jeu de pouvoir est bien présent principalement dans la première moitié et on suit tour à tour le personnage qui en impose aux autres et les rôles s’échangent :
-Mouret qui tyrannise sa famille
-Marthe qui tient tête à son mari et vit sa vie spirituelle
-Faujas qui impose sa volonté à l’évêque et conquit Plassans
-Les Trouche qui prennent l’ascendant sur Marthe et dépouillent la famille avec le consentement de la mère prise d’une passion folle pour la religion (dévotion n’étant pas assez fort pour définir sa ferveur.)
J’ai relativement aimé La conquête de Plassans, la vision de Zola sur la religion est intéressante et je m’y suis retrouvée. Deux parties m’ont surtout plu le début avec la relation entre Marthe et François que je n’ai pas trouvée trop déplaisante et la fin ! Bon sang, une de ces fins !!! S’il y a eu quelques longueurs dans les premiers quart, les événements finaux sont juste passionnants. Elle m’a tenue en haleine et j’ai eu beaucoup de mal à devoir m’arrêter.
C’est un de mes préférés de la saga, je suis contente de voir qu’il t’a plu!
Pour l’instant, mon préféré, ça reste Nana, mais je verrai les autres ^_^