Titre: L’éveil des chimères
Auteur: Eric Amon
Éditeur: Léha
Nombre de pages: 448
Quatrième de couverture: Qui a dit que les monstres n’avaient pas d’âme ? Dans un monde dominé par les humains, où la magie est à peine plus qu’un soupir, les créatures mythiques de l’ancien temps (sphinx, minotaure, manticore, hydre, faune…) essaient tant bien que mal d’exister. Dans cet univers imaginaire et extraordinaire, quand elles ne sont pas simplement considérées comme de pures fictions, elles passent désormais aux yeux des hommes pour des monstres.
Le sont-elles toutes vraiment ?
Je remercie Babelio ainsi que les éditions Léha pour leur confiance.
J’ai commencé cette lecture il y a un peu plus de dix jours, j’avais misé sur une petite semaine pour le lire – une petite cinquantaine de pages par jour, c’était largement faisable – malheureusement, je n’ai pas réussi : ma chronique aurait dû paraître il y a déjà deux jours, seulement, j’ai bloqué sur le récit et la façon dont il est développé.
J’ai fait plusieurs jours de gros forcing lecture néanmoins, je n’ai pas du tout accroché. Les cent cinquante et une premières pages sont laborieuses – sauf l’histoire du faune que j’ai adoré et j’aurais aimé que chaque aventure soit du même acabit mais cela n’a pas été le cas. Du coup, j’ai fini par abandonner à 48%, n’en pouvant plus.
Que j’ai continué à me forcer à lire dans ces conditions peut paraître aberrant, même pour un SP, mais il y a une raison toute simple, c’est que j’ai adoré le style d’écriture de l’auteur : il a des mots très justes, des phrases poétiques que j’ai pris plaisir à lire voire à relire pour certaines. J’avais envie que quelque chose se passe, que le développement des histoires me parle autant que les discours d’Eric Amon, mais ce ne fut pas le cas.
Dans les premières pages, chaque chapitre est en réalité une nouvelle sans lien apparent autre que le monde dans lequel elle prend vie : c’est le seul fil rouge, qui plus est est ténu, quelques références de-ci de-là à l’une ou l’autre ville.
Ainsi, on découvre des bribes d’histoire sur des créatures qui pour certains humains sont des monstres, pour d’autres d’anciens dieux mais qui, quoiqu’il arrive, font peur et sont persécutés pour une raison ou une autre : leur différence, leur horrible apparence, les superstitions, etc.
Ainsi, j’ai suivi le Sphynx qui fuit, d’anciens rois de Lacustre qui vivent dans la cité de leur conquérant, la manticore qui découvre le cadavre d’une enfant, crime qu’on risque de lui imputer, le faune qui se cache derrière une apparence normale et tente de survivre dans sa solitude, la cité de Lescinq pour qui le chiffre cinq est sacré ou la confrérie qu’on retrouve de façon plus développée que dans le second texte – et légèrement avant, chronologiquement parlant… Je me suis arrêtée là.
Ce ne sont pourtant pas les raisons avancées précédemment qui m’ont bloquée, contrairement à la suite :
Au début, les histoires nous sont rapportées à la première personne ce que j’ai trouvé assez désagréable. Cela permet bien entendu de mettre un peu de mystère quant à l’apparence de la créature qui nous parle, mais personnellement, cela m’a juste énervée : j’ai trouvé cela inutile et si dans un premier temps, je jouais le jeu, je m’en suis rapidement lassée pour me rendre systématiquement à la fin du chapitre pour découvrir la sympathique illustration me révélant l’identité du protagoniste.
Et surtout, cela demandait à chaque fois de faire table rase de ce qu’on avait lu précédemment, de l’attachement qu’on avait fini par ressentir pour le protagoniste pour repartir à zéro – déjà que ça prenait la moitié de la nouvelle. Et à chaque nouveau récit, il fallait donner à nouveau le même investissement pour un résultat nul puisque la nouvelle s’arrêtait en pleine action – ce qui est aussi frustrant qu’épuisant.
Mais je crois que ce qui m’a achevée, c’est ce manque de fil rouge, ça donne la sensation d’un récit décousu. Certains pourront avancer que c’est original… je suis tentée de dire que l’originalité n’est pas gage de qualité. J’aurais préféré qu’à la fin du chapitre Notre secret, le héros devienne narrateur, tout était fait pour… mais non.
Bref, je n’attendais pas grand chose de cette lecture autre que de passer un bon moment… c’est raté. Ç’aura été une déception, dommage.