Titre : Et puis après
Auteur : Kasumiko Murakami
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 112
Quatrième de couverture : Ce matin-là, Yasuo, directeur syndical des pêcheurs du village, perçoit immédiatement l’inhabituelle violence des premières secousses. Tout près de lui sur la plage, les hommes penchés sur leurs filets sont inquiets. Et quand brusquement la mer semble reculer à l’extrême, quand Yasuo n’écoutant que son intuition se met à hurler, tous obéissent, le suivent, s’échinent à pousser leur navire sur le sable ; puis, comme lui, s’élancent, passent la vague encore accessible et atteignent ainsi l’au-delà du tsunami. À près de dix kilomètres au large, Yasuo coupe le moteur, jette l’ancre et se retourne. Le paysage qui s’offre à lui est effrayant. À l’endroit où s’étendait la plage se dresse maintenant un mur noir et luisant. Cinq ans après la terrible catastrophe survenue le 11 mars 2011 au Japon, ce roman inquiétant explore le cheminement d’un homme confronté à l’incertitude de son geste. Entre découragement et culpabilité, il va devoir vivre l’instant et se reconstruire en dehors de toutes les évidences propres à nos sociétés, sûres de leur puissance et animées d’un extravagant sentiment d’éternité.
J’avais un peu de mal à avancer dans ma lecture « les anges meurent de nos blessures« , du coup j’ai sauté sur l’occasion qui m’était offerte de le mettre en pause. Je m’explique : les organisatrices du challenge Coupe des 4 maisons ont organisé une « semaine compte double » et ayant envie de participer pleinement, j’en ai donc profité pour choisir un livre entrant dans la chasse aux animaux fantastiques.
C’est donc tombé sur Et puis après.
Ce n’est pas une lecture qui m’a enthousiasmée et ce n’est pas dû au thème du tsunami frappant un village japonais, c’est dû à un début un peu longuet.
On découvre Yasuo, un pêcheur d’une soixantaine d’années, qui est connu dans son milieu et participe à la vie de la communauté en tant que directeur syndical des pêcheurs. Il remarque les signes précurseurs annonçant le tsunami et est le premier à sortir son bateau afin non seulement de sauver son bien, mais également de se protéger en gagnant le large. Les autres en font autant. Ils restent des jours loin de la côte puis ils retourne dans ce qui reste de leur village.
Les 40 premiers pour cents se passe sur le bateau de Yasuo. Il est seul, il a deux visites de copains marins. Il ne s’y passe pas grand chose. Le passage du tsunami est plutôt mal écrit, je me suis sentie obligée de le lire plusieurs fois et je ne suis pas certaine d’avoir compris : est-ce que le bateau du héros prend cher ? Est-ce qu’il va bien sur un radeau ou canot de sauvetage ? Et pourquoi ?
C’est un moment assez ennuyeux où le personnage principal pense à sa famille restée à terre, à son passé quand il était l’aîné de la famille, à sa vie auprès de sa femme, de ses enfants et de sa mère, etc. Ses angoisses et ses craintes n’ont pas été communicatives : je me suis bien demandée ce qui était arrivé à ses proches, mais la pudeur qu’il met à partager ses sentiments avec le lecteur a mis une distance… Je m’attendais à davantage vibrer.
Même si j’ai trouvé ça un peu long, c’était un passage obligé pour comprendre la suite, tous les tenants et les aboutissants, notamment les relations qu’il entretient avec sa famille et ses amis.
Une fois qu’il revient à terre, c’est la découverte des dégâts : les habitations ravagées, les véhicules emportés, l’obligation de vivre avec les autres réfugiés dans un centre (une immense pièce où ils doivent vivre les uns sur les autres).
J’ai nettement préféré cette partie. Elle était loin d’être drôle notamment lorsque son ami lui raconte son histoire, sa marche d’avant et d’après tsunami, mais on sent son trouble, sa gêne et sa souffrance à l’évocation de sa fuite puis de son retour en arrière.
Sans compter la difficulté que les personnages ont à vivre dans la précarité, l’ennui et la vacuité qui menacent et entraînent la dépression, etc. Des sentiments bien retranscrits qui, sans être explicitement dit, m’ont touchée.
Une lecture en demi-teinte avec un début difficile et une suite bien mieux. Ça s’est finalement laissé lire.
Challenge Coupe des 4 maisons :
Oiseau-Tonnerre (Chasse aux animaux fantastiques – semaine compte double du 10 au 16 février 2020) : Un livre avec une catastrophe naturelle dans l’histoire – 80 points