Titre : Aux douze coups de minuit…
Auteur : Emmanuel Delporte
Éditeur : Otherlands
Nombre de pages : 176
Quatrième de couverture : Aux douze coups de minuit… les enfants dorment. La lune éclaire le pays des ombres et la mort rôde. Monstres évanescents, croque-mitaines, spectres égarés errent dans les contrées des rêves, prêts à tailler en pièces les voyageurs imprudents et à s’abreuver au comptoir de leurs âmes.
En 12 textes, Emmanuel Delporte établit une cartographie du pays de l’horreur, empruntant les chemins du fantastique, de la science-fiction et du polar pour torturer ses personnages et secouer le lecteur. 12 récits imaginaires mais ancrés dans la réalité de vies fragiles, 12 coups de minuit au-delà desquels il traque les démons tapis dans les sombres recoins des maisons humaines.
La devise de Stephen King n’a jamais semblé si vraie : Les monstres existent.
Mais aux douze coups de minuit, ils étalent un reflet terrifiant sur les miroirs brisés : le nôtre.
C’est un recueil de douze nouvelles, comme quoi le titre porte bien son nom.
– la cave : le narrateur est enfermé dans une cave, il nous raconte ce qu’est ce lieu pour lui et ce qui l’a conduit là.
Une première nouvelle assez courte qui nous plonge dès le début dans l’ambiance de ce recueil, avec une chute surprenante.
– la chance des uns : le narrateur est parqué dans une espèce d’enclos bétonné avec d’autres de ses congénères. Tous ne rêvent que d’une chose, avoir la chance de quitter les lieux en franchissant la grande porte, tous sauf le héros de cette nouvelle.
J’ai bien aimé cette histoire. Je l’ai trouvé intéressante, me demandant tout du long si c’était bien des humains ou des animaux ? La conclusion n’est pas étonnante, dès le début j’ai bien senti ce qui allait arriver.
– les reflets brisés : une maison abandonnée portant le nom de la verrue, deux fillettes qui jouent à se faire peur et qui se mettent au défi d’y entrer.
Un récit assez typique des maisons lugubres où se passent des événements étranges. Pourtant, l’intérieur de la bicoque est loin d’être classique.
– le portrait : elle est partie, il se retrouve seul avec pour seule compagnie son portrait à elle.
De toutes les nouvelles, c’est celle que j’ai le moins aimée.
– baby sisters : Naylis est une élève exemplaire qui fait de baby sitting. Le soir où elle travaille chez les Decatur, elle dévoile au lecteur qu’elle est loin de l’image qu’elle donne à tout le monde.
On se doute assez rapidement que ça va mal se terminer, la famille est étrange : les parents sont bien trop calmes pour une première garde, les enfants dorment déjà mais ça a quelque chose d’inquiétant toute cette quiétude.
Une fois de plus, la conclusion est surprenante.
– de vieux souvenirs : le narrateur et son fils s’installe dans une nouvelle maison pour se reconstruire après le décès de la mère. Tout se passe bien jusqu’à ce qu’il découvre le laboratoire du précédent propriétaire, disparu sans laisser de trace. La pièce est transformée en laboratoire photo pour le fils.
– diplopie : la voiture de Franck Rice tombe en panne alors qu’il doit aller chercher ses enfants pour le week-end. C’est tendu entre les trois et au fil des pages, la situation nous est expliquée.
Le personnage est vraiment glauque. J’ai trouvé le récit un peu long, pourtant il n’aurait pas pu être plus court. Je pense que j’ai eu cette sensation parce que j’ai dû m’arrêter plusieurs fois au cours de la nouvelle, pas parce que j’avais des obligations, mais parce que je ne pouvais pas continuer – un gros malaise dans cette histoire.
– l’impasse : Yann Roig travaille beaucoup. Alors qu’il avait décidé de rentrer tôt, un client lui demande d’intervenir chez lui. Ne pouvant pas lui dire non, notre héros prend la route… une route qui n’en finit pas, jusqu’à ce que…
Tout en conduisant, Yann réfléchit à sa vie. Y a des pensées qui se répètent et ça m’a fait buguer. Je crois que une des rares nouvelles où la chute était prévisible.
– amnésie : on a droit à une chronique d’Ezequiel Derleth, chasseur de monstre. Il nous conte l’histoire d’Aléna Sybaris.
J’ai détesté la nana, c’est vraiment une connasse finie, malgré ça, j’ai apprécié le récit. J’aurais d’ailleurs préféré qu’il soit plus long, ça aurait presque mérité un début de saga.
– NRBC : on a droit au journal d’une petite vie qui refuse de parler, donc elle écrit ses pensées sur une tablette. On découvre son monde à travers ses yeux.
Le style d’écriture est très enfantin, mais ça a le mérite d’être efficace. La fin était courue d’avance.
– les larmes amères : le professeur Milton gère un laboratoire dont le seul but est de faire des bénéfices. Lorsque sa collègue se permet de changer les données, il se fâche. Sauf que ces changements vont lui permettre d’être encore plus productif, mais à quel prix ?
J’ai bien aimé la ligne narrative de cette nouvelle : le fait de suivre dans chaque chapitre un personnage différent, mais au final tous liés.
– un jeu dangereux : Lucie quitte le domicile familial pour rejoindre son petit copain William. Pour se déplacer, elle fait de l’autostop… ça la titille de lancer le jeu inventé par son amoureux.
J’ai bien aimé, j’aurais préféré avoir plus tôt les règles du fameux jeu, mais c’était l’occasion d’imaginer plein de versions différentes à partir des rares indices donnés.
Les histoires prennent toutes des tournures inattendues : on sait que ça va forcément mal se terminer, mais je n’ai pas réussi à anticiper toutes les conclusions qui sont pour le moins originales, pourtant même les fins prévisibles étaient intéressantes.
J’ai bien aimé ce recueil, ça s’est lu tout seul.
Automne de l’étrange
“In the dark I hear a call” ( obscurité, mauvaise influence)
Coupe des 4 maisons :
Nox (2ème année) – un livre avec une couverture sombre – 20 points