Huis clos suivi de Les mouches – Jean-Paul Sartre

Titre: Huis clos suivi de Les mouches
Auteur: Jean-Paul Sartre
Éditeur: Folio
Nombre de pages: 247
Quatrième de couvertureGARCIN : – Le bronze…
(Il le caresse.) Eh bien, voici le moment. Le bronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent… (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses.
(Il rit.) Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru… Vous nous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril … Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de grill : l’enfer, c’est les Autres.

Huis clos
Ça fait très longtemps que j’ai ce livre dans ma PàL, au moins cinq ans. Ma meilleure amie me l’avait conseillé quand j’étais en terminale. A cette époque, j’avais étudié des passages de la nausée de Jean-Paul Sartre, j’avais même essayé de le lire, mais pas moyen, c’était juste indigeste. C’est une des raisons qui m’ont poussé à prendre du temps à le lire et à y aller à reculons.
L’autre est que le résumé que plusieurs personnes m’ont donné est celui-là : c’est un gars enfermé dans une pièce, mais je ne peux pas en dire plus sans spoiler…. Dis comme ça, ça donne moyennement envie.
Je vais aller un peu plus loin dans le résumé. Le personnage principal, Garcin est en effet coincé dans une pièce. Seul au début puis deux femmes le rejoignent. On ignore la raison de cet enfermement. Donc j’ai pris du temps à lire le premier tiers, soit quatre scènes sur cinq, parce que je ne voulais pas louper une information importante. Finalement, toutes les explications sont données dans le dernier chapitre qui fait les deux tiers de la pièce de la pièce de théâtre.
Dans les premiers temps, les personnages se présentent comme des gens biens, seule Inès se montre agressive. Mais ça sonne faux, j’ai espéré que mon instinct me trompait, qu’ils étaient ce qu’ils prétendaient être, mais non et c’est heureux.
Un gros coup de cœur pour cette lecture.

Les mouches
C’est une tragédie grecque qui se passe à Argos, cité qui vénère Jupiter, le dieu des mouches. Oreste revient dans sa ville natale. Il rencontre sa sœur, Electre qui est traité comme une servante par sa mère Clytemnestre et son beau-père Egisthe qui est également l’assassin de leur père, Agamemnon et qui a tenté de tuer Oreste enfant.
J’ai adoré le début jusqu’au moment où Oreste se laisse convaincre par sa sœur de venger. Il bascule alors dans une folie semblable à celle des habitants de la cité, et j’ai moins apprécié parce que tout était plus sombre ; on perd le contraste entre Oreste jeune, naïf et plein d’espoir et ce que subissent les Argiens, contraste que je trouvais aussi puissant qu’intéressant.
Bon, la fin m’a un peu gâché le plaisir, mais j’ai quand même bien aimé.

Deux textes différents de par l’époque choisie, et à la fois semblables de par le thème « l’enfer, c’est les autres ».
J’ai adoré cette lecture qui s’est lue à la vitesse de l’éclair.

Challenge Tournoi des 3 Sorciers :
Azkaban (Art de la magie noire – 7ème année – semaine compte double) – Un livre dont l’histoire se passe en huis-clos – 70×2 = 140 points

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