Titre : Nouveaux contes de fées
Auteur : Comtesse de Ségur
Éditeur : Hachette
Nombre de pages : 249
Quatrième de couverture : » Blondine pénétra dans le vestibule de marbre blanc et rare ; toutes les portes s’ouvrirent seules comme la première, et Blondine parcourut une suite de beaux salons. Enfin, elle aperçut, au fond d’un joli salon bleu et or, une biche blanche couchée sur un lit d’herbes fines et odorantes. […] – Soyez la bienvenue, Blondine ; il y a longtemps que moi et mon fils Beau-Minon nous vous attendons. » Nouveaux Contes de Fées nous entraîne dans un univers merveilleux peuplé de bonnes et de mauvaises fées, et nous relate les prodigieuses aventures vécues par cinq jeunes héros soumis à de terribles sortilèges.
J’adorais la Comtesse de Ségur quand j’étais petite. J’avais lu tous ses livres. Il m’avait semblé avoir lu celui-ci également, mais je n’en étais pas sûre jusqu’à ce que je commence ma lecture.
Je l’avais bien lu et au fil des pages, je me suis également souvenu de mon ressenti : une sensation de malaise, sans pouvoir mettre de mot sur le sentiment qui m’avait envahi en lisant ce recueil. Maintenant, je peux l’expliquer et je le ferai à la description de chaque conte.
Un recueil de 5 contes :
– Histoire de Blondine, de Bonne-Biche et de Beu-Minon : le père de Blondine se remarie et sa belle-mère décide de s’en débarrasser. Elle est aidée par Gourmandinet qui pousse la jeune princesse à pénétrer dans la forêt des Lilas, lieu dans lequel on entre mais d’où l’on ne sort jamais. Là-bas, elle fait la connaissance d’un chat Beau-Minon et de Bonne-Biche.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce conte ne fait pas passer de bons messages (attention, spoilers) : pendant toute l’histoire, on ne cesse de répéter que Blondine doit se plier aux règles, soit sauf que c’est grâce à sa désobéissance que tout le monde est libéré… donc je ne vois pas trop le message là…
Et le deuxième très mauvais message est dans le sort de sa sœur : elle est méchante, pour s’en débarrasser son père la marie au prince Violent qui va la corriger jusqu’à ce que son caractère s’améliore et à la fin, ils vivent presque heureux ! Bon, je sais bien que c’était une autre époque, mais ça m’a choquée. Surtout que c’est une nouvelle édition, il aurait été bien que l’éditeur mette un petit mot final au sujet des violences conjugales.
– Le bon petit Henri : Henri vit seul avec sa mère, mais quand cette dernière tombe malade, il sollicite l’aide de la fée Bienfaisante pour la sauver. Elle ne peut rien faire si ce n’est lui prodiguer le conseil de se rendre au sommet de la montagne afin d’y cueillir la plante de vie, seul remède pour sa mère mourante. Il s’y rend faisant fi de tous les obstacles.
Loin d’être passionnant, toujours les mêmes astuces: il rencontre un obstacle, un génie de la montagne apparaît et lui donne une tâche colossale, il l’exécute seul ou avec l’aide de ceux qu’il a sauvé et zou, il passe.
– Histoire de la princesse Rosette : la princesse Rosette est élevée à la campagne, chez une nourrice jusqu’à ses 15 ans. C’est alors qu’elle reçoit une lettre de son père, le roi, la conviant au bal qu’il organise pour trouver un époux à ses deux aînées. Il ne se donne même pas la peine de lui fournir une tenue, elle doit donc se débrouiller avec sa pauvre robe de percale. Mais c’est sans compter sur la marraine de la jeune fille, la fée Puissante. Une fois à la fête, les choses se corsent : Rosette est fascinante ce qui suscite la jalousie de ses parents et de ses sœurs.
Une histoire assez typique des contes de fées, et que je trouvais intéressante et sympathique jusqu’à la conclusion (attention spoilers) quand la fée Puissante punit les sœurs de Rosette non seulement en les laissant défigurées, mais surtout en leur faisant épouser des hommes brutaux chargés de les corriger jusqu’à ce que leur caractère s’améliore -_-
Non mais c’est quoi cette manie !? Et puis c’est bien connu, il n’y a que les femmes qui le méritent qui se font battre. Quant aux hommes violents, c’est qui qui les corrige, eux ?
– La petite souris grise : Rosalie vit seule avec son père depuis que sa mère est morte, peu après sa naissance. Tout le jour, le père se rend dans la maisonnette du jardin. En grandissant, Rosalie se pose des questions sur ce curieux rituel et quand elle demande à l’accompagner, il refuse targuant que la curiosité est un vilain défaut. Un jour qu’il s’absente, elle ne résiste pas et découvre que la maisonnette retient prisonnière une fée… la fée Détestable… sous la forme d’une petite souris grise.
Le thème principal de cette nouvelle est la désobéissance (encore et toujours) mêlée à la curiosité, ce vilain défaut… seulement si elle est mal orientée ou mal exercée ! On sait tous que des enfants curieux sont des enfants intelligents. Non, mais c’est quoi cette mentalité de merde ?
Bon, faut dire aussi que dans l’histoire, Rosalie se comporte vraiment comme une idiote finie… cette incapacité qu’elle a se contrôler deux pauvres semaines la rend vraiment antipathique.
– Ourson : Agnella et Passerose ont trouvé refuge dans une maison isolée, fuyant le roi Féroce. Un soir, Agnella se met à dos la fée Rageuse qui commence à maudire la naissance de son fils : il sera aussi velu qu’un ours, mais elle est arrêtée par la fée Drôlette qui offre une porte de sortie à la malédiction. Les années passent et bientôt, ils sont 4 dans cette maisonnette : une fillette perdue les rejoint – je n’en dis pas plus, surtout pas ce qui les lie, pour éviter davantage de spoilers.
Alors la cinquième histoire est beaucoup mieux que les quatre précédents, même si j’ai tiqué à la fin quand Violette et Ourson se déclarent leur amour en s’appelant « mon frère », « ma sœur ». Malheureusement, les contes précédents ont usé toute ma patience et celui-ci m’a paru long.
Je pense avoir tout dit après le petit résumé des contes.
J’ai détesté ce recueil et je ne le conseille pas aux enfants. Il passe de mauvais messages :
– une obéissance excessive et indiscutable envers l’autorité supérieure, et ce, même si l’adulte en abuse
– des violences conjugales administrées au méchantes en guise de punition
– la curiosité est un vilain défaut… cf plus haut ce que j’en pense
GRRRRR !
Automne Douceur de vivre :
Siroter un chocolat chaud sous les saules (Anthropomorphisme, Enfance, Feel Good, Cocooning)