Titre: Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi
Auteur: Mathias Malzieu
Éditeur: J’ai Lu
Nombre de pages: 151
Quatrième de couverture: » Comment on va faire maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu’est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu’est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ? »
Mathias, une trentaine d’années mais une âme d’enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu’il rencontre sur le parking de l’hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 m, » docteur en ombrologie « , soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et rêver malgré la douleur… Il le fera grandir.
Ce livre entre tout à fait dans le thème du mois: le passage du temps. Je voulais terminer sur cette lecture parce que j’estimais qu’après les Saisons, il fallait conclure avec un événement qui nous ferait grandir, nous forcerait à changer. Et quoi de plus marquant qu’un deuil ? Qu’est-ce qui peut nous transformer plus vite que ce triste événement ?
Le narrateur a perdu sa mère et depuis, il ne ressent qu’un grand vide. Il erre dans les lieux où elle a vécu ne trouvant que des ombres, des souvenirs fugaces. N’importe qui ayant vécu ce drame comprend tout à fait ce qu’il traverse. Les mois n’ont pas suffit à lui faire oublier cette impression de vide, les événements heureux non plus parce que les questions sur l’après restent sans réponses. Ce livre n’est pas une réponse à cette question existentielle.
C’est un charmant conte qui nous fait voyager, oublier pour un temps nos interrogations, mais j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, excepté à la fin. Je n’étais pas assez déconnectée de la réalité, du moins pas suffisamment tôt pour me plonger totalement dans le monde proposé, peut-être n’avais-je pas assez de recul. Ce n’est que lorsque Jack nous fait traverser les ombres en compagnie du narrateur que j’ai pu totalement me plaire dans cet univers – et ce n’est pas un spoil, on se doute depuis l’apparition du géant que ça finira ainsi ; malheureusement, ce n’est même pas le dernier tiers du roman.
J’ai beaucoup aimé le style narratif; il alterne entre des passages très poétiques et d’autres plus modernes, le contraste est par moment étrange, parfois violent, mais quand même agréable.
L’histoire aurait pu être triste à pleurer – elle n’est certes pas très gaie, mais on ne tombe pas dans le pathos, un bon point 🙂 Ça reste une tristesse empathique mais supportable.
Par contre, je suis incapable de dire si j’ai aimé ou non. Je tendrais à dire que oui parce qu’après tout, je suis bien incapable de dire du mal de cette œuvre, mais quelque chose me retient: peut-être le fait que je n’ai pas été totalement transportée.
Je pense que pour me faire une idée plus précise du monde de l’auteur, il faudra que je lise autre chose de lui.