Titre: Akira, tome 01
Auteur: Katsushiro Otomo
Éditeur: Glénat
Nombre de pages: 192
Quatrième de couverture: 2030. Néo-Tokyo est devenue une gigantesque poubelle high-tech. Tetsuo, Kaneda et leur bande de jeunes du centre d’insertion et d’apprentissage professionnel foncent dans la nuit sur des motos volées, sans autre but que de repousser toujours plus loin les limites du speed. Quand ils croisent un drôle de petit garçon au visage de vieillard, leur premier réflexe est de l’agresser mais cette créature perdue possède un étrange moyen de défense… Ils viennent de faire connaissance avec le nº26 et de franchir, sans s’en rendre compte, la première étape d’un processus irréversible : le réveil d’Akira…
J’ai une des premières versions de ce manga, celle qui est colorée, de 1991 – oui, ça remonte. A l’époque, je l’ai découvert grâce à l’animé ; mon frangin et moi découvrions les mangas et le frère d’une amie m’avait conseillé de le voir puisqu’il passait sur Canal +. Souvenirs, souvenirs !
On l’a donc regardé et l’émotion ressentie en était tellement forte que je ne trouve toujours pas les mots.
Puis, on a trouvé les BD à la bibliothèque de notre quartier. On a attendu quelques semaines que le premier revienne mais comme ça durait et qu’on était pressé, on a commencé par le n°5. Bref, on a lu les premiers dans le désordre – tant pis, à l’époque, on était des fouz’ – puis ma gentille maman nous les a offert progressivement, parce que pour les années 90, c’était un peu cher.
J’avais tellement aimé cette série que je l’ai lu plus d’une fois, mais ça remonte plus de vingt ans maintenant.
Il y a quelques semaines, j’ai montré l’animé à mon fils et l’envie de les relire est revenue. Je me suis donc lancée ce mois-ci.
J’ai ressenti les mêmes émotions avec un peu plus de retenu malgré tout, principalement parce que je ne m’identifie plus aux personnages et que je n’aspire plus à être aussi cools qu’eux.
Pourtant, mon avis reste pratiquement le même qu’à l’époque : Kaneda et sa bande sont loin d’être sympathiques, ils sont violents, effrontés, insouciants, et leur perspective d’avenir est quasi-nulle mais ils sont unis malgré les petites disputes et les rivalités de coq qui éclatent dans leur petit groupe.
Dans ce premier tome, je n’apprécie pas des masses Kaneda, il fanfaronne un peu trop à mon goût et est très dur avec Takashi, alors d’accord, il est un peu effrayant avec son corps d’enfant et sa tête ridée de petit vieux mais il ne se montre pas agressif envers le chef de bande, il essaie seulement de fuir. J’admets qu’on ne peut pas dire que ce dernier ait totalement tort dans le sens ou le numéro 26 est dangereux, mais sa réaction sous le coup est excessive puisqu’il ne sait pas encore à quel point.
Ce que j’adore dans ce manga, c’est que Katsuhiro Otomo n’a pas dépeint des personnages manichéens, ils ont tous une part d’ombre mais aussi de bons côtés : le point de vue de chacun est défendable que ce soit celui du rigide colonel, celui du jaloux Tetsuo ou du vantard Kaneda, etc.
Le style de dessin du mangaka est particulièrement reconnaissable et j’aime beaucoup. Par contre, à l’époque, j’avais adoré le colorisation de la série, ça donnait un cachet qui manquait à la version noir et blanc, mais aujourd’hui, je trouve que ça n’a pas super bien vieilli.
Sans surprise, c’est un coup de cœur pour ce premier tome qui place chaque pion sur l’échiquier de Néo-Tokyo et de ses expérimentations sur les enfants.