Bréchéliant – Annick Le Scoëzec Masson

Titre: Bréchéliant
Auteur: Annick Le Scoëzec Masson
Éditeur: Garamond
Nombre de pages: 85
Quatrième de couvertureBréchéliant nous conte une intrigue médiévale. La scène se passe dans un château archétypal, en lisière d’une forêt, seuil de l’inconnu, à une époque qui pourrait être le XIIe ou le XIIIe siècle. Dans cet univers traversé de passions muettes, où le lointain bruit du monde est amorti sous le souffle de la prière, l’apparition d’un mystérieux voyageur précipite le drame…
Variation sur l’Amor de lonh de Jaufré Rudel, ce récit «breton » fait la part belle aux légendes liées à la mythique Brocéliande, ainsi qu’à la poésie courtoise.

Dans un premier temps, je tenais à remercier Babelio ainsi que les éditions Garamond pour la confiance qu’ils ont placé en moi.

C’est un roman qui est loin d’être épais, seulement quatre-vingt-cinq pages, on pourrait se dire que c’est court, mais personnellement, cela m’a paru très long, du  moins pour la première partie qui couvre la moitié du livre.
Le début présente les lieux et les personnages, il ne s’y passe rien. On découvre la châtelaine de Tréhogonteuc qui est de santé fragile, mais reprend des forces quand une conteuse, Ariane, est embauchée pour lui tenir compagnie. Elles vivent au château avec Violaine, belle-sœur de la maîtresse des lieux, et tous deux attendent le retour du Seigneur, parti en Croisade, il me semble.
Cela bouge un peu plus dans la deuxième partie lorsqu’un jeune garçon naufragé est trouvé et hébergé au château – alors je résume grandement, et n’en révélerai pas davantage.

Le récit m’a particulièrement ennuyée, du moins pour la première moitié. La seconde est plus intéressante et s’est lu très vite. Avec le résumé, je m’attendais à ce que cela tourne autour des légendes celtiques surtout avec une conteuse parmi les personnages : on pouvait espérer découvrir ou redécouvrir quelques fables ; ce ne fut pas le cas… ou alors c’était trop brouillon pour que cela me parle.

J’ai adoré la plume de l’auteure, elle écrit vraiment très bien et a beaucoup de style. Si l’histoire manquait de cadence, ce n’est pas le cas de la narration qui est aussi rythmée que chantante. C’est vraiment une lecture à faire à voix haute et j’y ai pris énormément de plaisir quand je le faisais, alors que j’avais du mal à avancer et à conserver ma concentration en lisant dans ma tête.

Pour le coup, mon avis est assez mitigé : une intrigue ennuyeuse et inexistante mais un discours intéressant et plaisant. Pourtant, cela m’a plus ou moins laissée indifférente.

Challenge Coupe des 4 maisons :
6ème année : Scrouts à pétards – un livre dont le titre comporte un néologisme (un mot inventé, propre à l’univers) – 60 points

4 réflexions sur « Bréchéliant – Annick Le Scoëzec Masson »

  1. A propos de « Bréchéliant » :
    « Bréchéliant » est un récit poétique qui tente de recréer l’épaisseur du temps médiéval perçu depuis l’intimité de l’univers féminin. C’est un roman de la solitude et de l’attente, habitées par les errances du sentiment, qu’il soit amitié, jalousie, impossible désir amoureux ou quête, plus improbable encore, du divin. Les légendes de Brocéliande constituent le cadre imaginaire, la matière où s’inscrit cette attente, loin du vaste monde, de son écume, de son bruit et de sa fureur…
    Jusqu’à ce que, insoupçonnée, une soudaine bourrasque de fureur force les portes du château pour s’introduire jusqu’au fond des cœurs..

  2. Merci pour cette explication qui est presque évidente mais seulement une fois qu’on a terminé la lecture de Bréchéliant. Cela ne change malheureusement rien au fait que la première partie m’a profondément ennuyée, si c’est ce que cherchait l’auteur, c’est une réussite ; j’ai lu bien d’autres romans qui s’inscrivaient dans l’attente du temps médiéval et où il ne se passait pas grand chose, pourtant, ils étaient autrement plus passionnants. C’est dommage parce que la plume de l’auteure est vraiment chouette mais il a manqué quelque chose pour que j’accroche… peut-être un peu de mystère, une réelle intrigue.

  3. Dommage que vous n’ayez pas perçu le mystère… Certes, ce n’est pas un roman qui s’inscrit dans la tradition de la fantasy ou d’un Moyen Age contemporain. Rien n’est évident dans « Bréchéliant ». Tout est allusif, feutré, à lire entre les lignes, mais néanmoins violent : le Val sans retour où la fée Viviane enfermait les amants infidèles et les condamnait à errer pour l’éternité, la fontaine de Barenton et son perron d’où jaillissait le feu quand on y jetait de l’eau, les démons « korriganes » qui venaient hanter les âmes… La forêt toute proche est hantée. Elle effraie. On ne sait au juste ce qu’on y risque, mais on ne s’y risque qu’avec grand péril. On en parle de loin. On l’évite. On y meurt, ou peut-être y a-t-on la révélation, la découverte d’une autre dimension, tellement plus forte… L’expérience mystique est très importante dans ce roman, et le secret des deux châtelaines en relève grandement… Et puis, il y a le mystère de toutes ces formes « d’amour de loin » dans la tradition occitane des troubadours… Quand la tradition courtoise rejoint celle des chevaliers de Brocéliande telle que l’évoquèrent Chrétien de Troyes et bien d’autres. Mais on n’est pas obligé, bien sûr, d’être réceptif à cette forme de sensibilité….

  4. En effet, on y retrouve bien le mystère de la forêt Bréchéliant, mais en ce qui me concerne, les quelques légendes que vous avez mentionnées restent fugaces, le temps que mon imagination galope pour finir sa course dans un mur : j’ai eu l’impression d’être un feu de paille qui s’embrase rapidement mais qui, au bout de quelques pages, meure par manque de matière pour l’alimenter… pour la première partie en tout cas.
    La seconde est bien mieux, notamment parce qu’on y retrouve cet amour courtois dont j’ai oublié de parler dans ma chronique, et également pour ce secret qui lie les deux châtelaines, détail que j’ai tu pour éviter les spoilers.
    J’aurais peut-être dû relire la première partie pour la voir sous un autre jour maintenant que j’avais le fin mot de l’histoire, ça m’a d’ailleurs traversé l’esprit, mais je n’ai pas eu le courage : la première partie m’a pris 3 jours quand la seconde ne m’a pris que quelques heures…

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