Titre : Nuits de Bretagne
Auteur : Collectif
Éditeur : Luciférines
Nombre de pages : 158
Quatrième de couverture : Quand il est question de légendes et de folklore, la Bretagne est la région idéale. Berceau du cycle arthurien, terre de la forêt de Brocéliande soumise au caprice des marées, l’ancienne Armorique est riche de son Histoire et de ses secrets. Oserez-vous les découvrir en vous aventurant, la nuit, sur ses chemins les plus reculés ?
Six auteurs bretons ont exploré le monde invisible pour vous, celui de la bonnes fée Margot, mais aussi des inquiétantes lavandières de nuit, du Yannig-an-Aod et des fêtes korriganes. Les vieilles légendes sont loin d’être passées de mode, il paraît même que l’Ankou s’est remis au goût du jour…
C’est le troisième recueil de la collection « Nuits de » aux éditions Luciférines après Nuits de Lorraine et Nuits d’Alsace. J’avais adoré les autres, mais celui-ci est mon préféré. Ses récits semblent hors du temps, avec une atmosphère à la fois féerique et angoissante… Ce qui se marie à merveille.
Contrairement aux premiers, il ne contient pas quatre, mais six nouvelles que je vais grosso modo vous présenter.
– Naia la sorcière de Camille Salomon
Des enfants disparaissent dans un village, les habitants sont persuadés que la coupable est Naïa la sorcière, tous sauf une femme.
Un texte très poétique que j’ai adoré. Il y a bien quelques répétitions qui, au début, m’ont fait tiquer, mais j’ai rapidement compris que c’était inévitable parce que pour beaucoup, les remplacer aurait cassé le rythme et brisé l’envoûtement du récit.
– Yannig-an-Aod de Morwenna le Bevillon
L’inspecteur Le Gellec est appelé sur les lieux d’un crime : un jeune homme est retrouvé la nique brisée. Les premières observations le laissent dubitatif : cette mort est étrange, même pour un crime.
J’ai bien aimé cette nouvelle. La lecture était fluide, une atmosphère inquiétante qui va crescendo sur la fin. C’est presque dommage que l’histoire de Yannig-an-Aod ait été raconté au milieu de l’histoire parce que du coup, on s’attend à la chute et le suspens est moins important.
– la lavandière de la nuit de Rose Morvan
Quand Ivona la boiteuse vient au lavoir à la nuit tombée, les autres lavandières en ont peur et la fuient. Seule la jeune Maela lui parle, elle rentre rapidement chez elle mais en oublie son panier de linge. Elle retourne le chercher le lendemain, il est impeccable, sec et plié… Trop pour que ce ne soit pas l’œuvre d’Ivona la fille du Malin.
Une histoire hors du temps que j’ai adorée, c’était dépaysant, plein de superstitions, mais ne contiennent-elles pas une part de véracité ?
– La ferme de Marie de Louise Sbretana
Le narrateur nous raconte ses vacances dans la ferme de sa grand-mère, à la campagne, ce qui ne l’enchante guère. Un jour, il libère un lapin pour le porter, mais l’animal s’enfuit. En le suivant, le héros découvre l’existence du Petit Peuple, ainsi que le secret qui entoure les alentours de la ferme et notamment la fée Margot.
Une nouvelle dépaysante. Le fait que le narrateur nous conte un souvenir d’enfance y est pour beaucoup. J’ai adoré cette histoire. La chute m’a fait sourire.
– Bon Dieu de lait tourné de Séverin Foucourt
Fridolin Rabier, Normand et membre de la Compagnie de la Teurgoule, fait une incursion punitive chez les Bretons qui exploitent la spécialité culinaire de sa région dont sa guilde porte le nom. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu.
J’ai lu la première page plusieurs fois parce que je ne parvenais pas à situer l’histoire. Finalement, j’ai avancé et c’était la chose à faire pour profiter pleinement de ce récit. La fin était surprenante et m’a amusée. J’ai bien aimé cette nouvelle.
-À faucher la lumière de Quentin Foureau
De Saigneul est conteur et parcourt la Bretagne à la recherche d’histoires et de tradition. Le jour de la St Armand, il arrive à une maison en ruine et y est accueilli par une enfant… Une enfant très étrange qui l’invite à rester pour la nuit.
C’est une histoire qui demande une grande concentration pour ne pas se perdre. Non pas qu’elle est compliquée, mais le conteur est littéralement habité par des légendes bretonnes donc la nouvelle également. Du coup, à chaque fois qu’un conte était évoqué (et il y en avait pas mal) mon esprit vagabondait vers cette évocation et j’oubliais le fil du récit. C’est très perturbant, mais aussi super agréable d’être ainsi transporté.
C’est un coup de cœur pour ce recueil et j’espère que les Luciférines sortiront un quatrième tome.