Titre : La sorcière aux champignons, tome 01
Auteur : Tachibana Higuchi
Éditeur : Glénat (Shôjo)
Nombre de pages : 194
Quatrième de couverture : Luna la sorcière habite au fond d’une sombre forêt et fait pousser des champignons vénéneux sur son passage. Les villageois la craignent et la fuient, car ils ignorent qu’elle œuvre uniquement dans le but de les aider. Luna cache sa tristesse et tente de se satisfaire de sa condition. Mais un jour, l’amour vient lui jouer des tours…
Ce fut une lecture surprenante. Pas au niveau de l’histoire qui est assez banale au final :
Luna est une sorcière noire. Comme toutes ses consœurs, elle est décriée et les gens ont peur d’elle. Il faut aussi les comprendre, partout où elle passe, poussent des champignons de taille et d’apparence différentes. Certains crachent même des spores, il y a quand même de quoi inquiéter. Et puis, elle est tellement timide (et a peur de les empoisonner avec son souffle toxique), qu’elle ne leur parle pas, ne leur explique pas qui elle est. Ayant toujours connu cette réaction de la part des humains, elle ne s’en offusque pas.
C’est une gentille sorcière qui tient à aider son prochain. Pour ce faire, elle fabrique des remèdes qu’elle vend à l’apothicaire : pas question que les villageois apprennent que ça vient d’elle, ils auraient trop peur et ne les achèterai pas, préférant rester avec leur mal… raaaaah ! La bêtise est décidément partout.
Elle a quand même deux personnes avec qui discuter : l’apothicaire avec qui elle est en affaire et le libraire qui ressemble presque à un ami. Jusqu’au jour où elle rencontre le jeune Henri…
Le début est assez lent. Je n’étais pas certaine que ça me plaise et j’étais incapable de savoir pourquoi, jusqu’à ce que j’arrête ma lecture hier soir pour me coucher et là, ça a fait tilt.
C’est loin d’être un manga classique :
– le récit est original. Un narrateur extérieur nous conte l’histoire, les pouvoirs de Luna, ce qu’elle ressent, etc. Ainsi, l’axe narratif est plus proche de celui d’un roman que d’un manga.
– les dessins sont chouettes, on sent un gros travail derrière que ce soit pour les décors, les vêtements, les textures. Je pense que l’auteure a pris grand plaisir à tout détailler – ça se sent et c’est communicatif parce que j’ai aimé parcourir les illustrations, observer les lieux et contempler les habits différents choisis à chaque chapitre.
– l’histoire est emprunte d’un fort côté onirique. Luna adore lire, elle parvient à représenter des images 3D de ce qu’elle voit. C’est fabuleux, j’adore.
Je n’ai eu aucun mal à m’attacher aux personnages :
Luna est timide et je me retrouve en elle. Elle est aussi d’une douceur incomparable. Je suis fan des petites créatures mi-animaux mi-humanoïdes qui l’accompagnent (la vache est bavarde, mais elle me fait rire et sa compassion la rend attendrissante). Par contre, je m’interroge sur le choix des champignons comme manifestation de son pouvoir et en tant que serviteur. Dans une certaine mesure, je le comprends et c’est cohérent avec le fait qu’ils soient dépolluants, mais d’un autre côté c’est un peu le symbole phallique par excellence… surtout que les Pignoncchios ont quand même l’apparence d’un pénis – c’est moyen.
Henri passe bien, il est sympathique et je l’ai bien aimé. Pareil pour le libraire qui se montre humain avec Luna. Ils sont tous deux attentionnés et délicats pour ne pas blesser notre héroïne.
Pour l’instant, je n’ai pas d’avis sur Claude. Il est brut de décoffrage, honnête mais ne s’encombre pas de scrupules, il a quelque chose à dire à Luna, il le dit, souvent sans y mettre les formes. Habituellement, ça me dérange, c’est blesser les gens inutilement, mais là, il a entièrement raison et les arguments qu’il avance sonnent justes.
C’est un coup de cœur pour ce premier tome qui m’a fait beaucoup de bien. J’ai hâte de lire la suite, mais il me faudra être patiente, parce qu’il ne sort pas avant mai.