La lettre de Conrad suivi de Pas de résurrection, s’il vous plaît – Fred Uhlman

Titre : La lettre de Conrad suivi de Pas de résurrection, s’il vous plaît
Auteur : Fred Uhlman
Éditeur : Stock
Nombre de pages : 214
Quatrième de couverture : Ce bref et bouleversant roman, une suite de L’Ami retrouvé – qui valut à Uhlman sa célébrité ne fut publié, à la demande de l’auteur, qu’après sa mort.
Quelques jours avant d’être exécuté en 1944 pour avoir participé au complot contre Hitler, Conrad von Hohenfels écrit à Hans Schwarz, son ami d’enfance. La guerre a séparé les deux adolescents parce que Hans était juif. Dans cette lettre, Conrad tente de justifier ses choix et ses erreurs passés et de demander pardon à Hans avec qui il partagea autrefois tant de moments de bonheur exaltant.
Bien que les personnages en soient différents Pas de résurrection, s’il vous plaît constituait, dans l’esprit d’Uhlman, une sorte de troisième volet à L’Ami retrouvé et à La lettre de Conrad.

Ça fait un moment que je voulais m’acheter ce bouquin, mais je ne le trouvais pas. Cette année, j’ai réussi à me le procurer.
Ce roman est divisé en 2 récits.

Le premier, la lettre de Conrad, se déroule quelques années après l’ami retrouvé. Comme son nom l’indique, c’est un long courrier que Conrad écrit à Hans Schwartz, son ami de l’époque, afin de lui expliquer la raison qui les a divisés et a brisé leur amitié.
Bien sûr, le contexte historique n’a pas aidé, la pression familiale non plus.
Je m’attendais en effet à un retour sur la période où Conrad et Hans étaient amis, mais je ne pensais pas que ça prendrait autant de place. La seule différence avec l’ami retrouvé, c’est que là c’est du point de vue de Conrad. Sa vision de l’amitié et ses relations amicales ou familiales sont beaucoup moins sympathiques que celles de Hans… de ce que je m’en souviens.
Je me suis un peu ennuyée. Conrad écrit de manière très froide, à part quelques passages où la peur prend le dessus puisqu’il est à quelques jours de son exécution.

La seconde partie, Pas de résurrection, s’il vous plaît, nous conte l’histoire de Simon Elsas qui revient en Allemagne, dans la ville qu’il a quittée vingt ans plus tôt. On ne sait pas pourquoi il s’y arrête (lui non plus d’ailleurs), mais il souffre de la situation… pas étonnant puisqu’il est juif et a dû fuir en Amérique après la montée au pouvoir de Hitler. Il tombe par hasard sur un ancien copain de classe qui le reconnaît. Ce dernier lui donne des nouvelles de leurs camarades du lycée et l’invite à une réunion d’anciens élèves.
J’avoue que vu le passé du personnage, il aurait tout aussi bien pu s’appeler Hans Schwartz. Il y a quand même beaucoup de ressemblances entre eux. Ils étaient au même lycée Karl Alexander Gymnasium. Simon devait être un élève d’une autre classe puisque la demeure des Hohenfels (famille de Conrad) est mentionnée à un moment.
Les rencontres que fait Simon sont loin d’être légères : le plaisir de se retrouver n’est pas là ; il s’est passé trop de choses entre ceux qui sont restés et ceux qui sont partis, trop de non-dits, de cachotteries. La réunion des anciens élèves ne se passent pas bien : Simon est en colère, certains se sentent coupables, d’autres sont fiers de ce qu’ils ont fait…. bref, rien n’est simple, ce n’est ni tout blanc ni tout noir… c’était terrible d’avoir tous les points de vue : tous se montrent convaincants parce qu’ils sont convaincus par leurs propos.
Mais ce qui m’a le plus ému, c’est la lettre finale que Simon reçoit de Charlotte… elle ne révèle rien, pourtant, sa missive est émouvante (et explique le titre de cette partie), j’en ai eu les larmes aux yeux.

J’ai nettement préférée la seconde partie à la première parce qu’elle m’a davantage touchée, elle sonne plus juste.

ABC 2022 – Lettre U
24/26

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