L’amour et la mort – Junji Ito

Titre : L’amour et la mort
Auteur : Junji Ito
Éditeur : Mangetsu (Junji Ito)
Nombre de pages : 416
Quatrième de couverture : La ville de Nazumi est recouverte nuit et jour d’un épais manteau de brume. Dans ses ruelles nébuleuses, les adolescents s’adonnent à un étrange rituel de voyance consistant à demander son avenir au premier passant venu. Mais du jeu innocent naît un funeste cortège de suicides sanglants et une rumeur enfle : la Mort rôde aux intersections de la ville, sous les traits d’un séduisant jeune homme qui exacerbe toutes les passions.
Plongez au cœur de dix récits d’amour et de mort orchestrés par le maître de l’horreur, dont deux nouvelles consacrées à la sinistre famille Hikizuri.

Quand ma fille et moi avons vu ce manga à la librairie, samedi, on a craqué : on est toutes les deux fans de Junji Ito ; de plus, la couverture est splendide et ça résume bien l’ambiance du premier récit.
Il y a plusieurs histoires.

L’amour et la mort.
Ryūsuke est lycéen, il retourne dans sa ville natale, Nazumi, pour le travail de son père. Mais la situation n’enchante pas l’adolescent. On comprend assez vite qu’il a dû vivre une histoire traumatisante en relation avec la tradition de la ville : lors de journées particulièrement brumeuses, les habitants se postent à un carrefour et jouent à « l’oracle à la croisée des chemins » consistant à poser une question qui tracasse le tourmenté à la première personne qu’il croise… et sa réponse est censée se réaliser.
Bien sûr, ça tourne mal et les jeunes femmes, habitées par le « beau jeune homme à la croisée des chemins », mettent fin à leurs jours.
On retrouve le thème de la légende urbaine, enflée par la rumeur. C’était déjà le même principe avec Tomie que j’avais adoré. Mais dans cette histoire, c’est bien amené, l’angoisse monte en puissance et le côté inexplicable est prégnant, ce ne sont pas juste des folles… j’y ai retrouvé l’ambiance qui me plaisait tant dans Spirale, mais en un peu moins bizarre.
Les dessins sont superbes. On retrouve bien la patte de Junji Ito et ça a été un plaisir de m’attarder sur des détails. « Le beau jeune homme à la croisée des chemins » est fascinant : à la fois beau et terrifiant. La nana aux tatouages m’a sciée tellement son corps est métamorphosé – pour elle, j’ai pris énormément de temps pour observer ses tatouages et pareil, ça m’a subjuguée autant qu’horrifiée.

L’étrange fratrie Hikizuri.
Narumi en a marre et suit sa famille composée de ses frères et sœurs, leurs parents étant décédés. Elle s’installe chez un ancien camarade de classe Kotani, mais c’est sans compter ses frangins qui la récupèrent pour son plus grand malheur.
C’est un résumé très succinct. Cette histoire ne se compose que de deux chapitres, mais elle est très dense donc je ne peux pas en dire davantage sans spoiler.
Chaque membre de cette famille est étrange… c’est un peu faible comme terme, je les ai vraiment trouvés aussi glauques que dérangeants. Et y en a pas un pour rattraper l’autre.
J’ai détesté chacun des personnages, pourtant j’ai adoré l’histoire.

La maison des douleurs fantômes.
Kozeki est embauché pour travailler à domicile dans une famille riche. Mais quand il arrive, il se rend compte que quelque chose ne tourne pas rond : la maison est cloîtrée, les fenêtres murées. Le fils de la famille est alité : il ressent une forte douleur qui s’est étendue à toute la maison comme une douleur fantôme et c’est aux employés de le soulager…
Un récit très étrange, rondement mené avec une fin prévisible.

Les côtes.
Yuki n’aime pas son corps, elle est complexée par sa taille qui manque de finesse. Elle décide de se faire ôter les côtes sans savoir qu’elle n’est pas la première qui a fait ça.
On n’a pas trop le temps de s’attarder sur les personnages parce que l’histoire est courte. Pourtant, elle est efficace : un brin angoissante parce que même si on sait ce qui va se passer, on ignore la conclusion de cette affaire, ce qui rend cette lecture passionnante. Jusqu’où Junji Ito ira-t-il ?

On termine ce manga avec un récit ultracourt, quatre petites pages : Le souvenir de l’étron plus vrai que nature.
Rien à en dire, je laisse le soin au lecteur de la découvrir.

Mon histoire préférée reste indéniablement la première qui est très entêtante et qui éclipse forcément les autres, sans pour autant leur ôter leur intérêt.
C’est un coup de cœur pour ce manga.

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