Titre : L’attente
Auteur : Keum Suk Gendry-Kim
Éditeur : Futuropolis
Nombre de pages : 243
Quatrième de couverture : Soixante-dix ans se sont écoulés depuis le déclenchement de la guerre de Corée. Depuis 1953, la Corée est divisée en deux pays distincts, la Corée du Sud et la République populaire démocratique. Des familles entières ont été séparées. La mère de la narratrice n’a jamais revu son premier mari et son fils. Aujourd’hui encore, des démarches sont entreprises pour retrouver des proches disparus. Saisie par un sentiment d’urgence alors que la génération qui a connu la guerre s’éteint et la nouvelle oublie le passé, Keum Suk Gendry-Kim a interrogé sa mère pour qu’elle lui raconte ces blessures traumatisantes de la guerre et de la séparation.
Séoul, de nos jours. Guja a 92 ans. Sa vie de retraitée est bousculée le jour où, parlant avec une amie, elle découvre le programme gouvernemental permettant à des familles coréennes séparées par la guerre en 1950 de se retrouver. Lui revient alors son passé, sa jeunesse, son premier mariage, ses deux premiers enfants. Et surtout, cet exode qui va la séparer de son mari et de son premier fils alors qu’elle reste seule avec son nourrisson. Jamais plus elle ne les reverra. Au crépuscule de sa vie, elle raconte à sa fille Jina, dessinatrice pour la jeunesse, cette vie brisée, ces moments de désespoir, sa vie d’après.
Après Les Mauvaises Herbes, Keum Suk Gendry-Kim s’attaque à un autre pan dramatique de l’histoire de la Corée.
Ça a été une lecture en dents de scie… non pas que ce n’était pas bien, mais le temps m’a manquée… une fois de plus. Je vais finir par m’y faire… ou pas.
Comme pour les mauvaises herbes, cette bande-dessinée traite d’un sujet historique coréen : la guerre qui a amené à la séparation de la Corée du nord et du sud.
Guja, la mère de la narratrice vit à Seoul. Elle espère pouvoir participer aux rencontres organisées par la croix rouge et qui réunissent les familles séparées des deux Corée. On découvre son histoire au fil des pages : elle a grandi au nord dans une famille modeste. Les tensions existent déjà : des rumeurs commencent à courir comme quoi les soldats japonais enlèveraient les jeunes filles qui n’ont pas d’époux.
Guja est donc rapidement mariée à un homme qu’elle ne connaît pas. Elle vit quelques années de bonheur jusqu’à ce que la guerre éclate. Elle est alors séparée de son mari et de son fils aîné en tentant de rejoindre le sud.
La force de cette bande-dessinée, ce sont les émotions que l’autrice parvient à transmettre à travers ses personnages :
– la joie et la sérénité de courte durée
– l’angoisse générée par la guerre et l’exode
– l’attente…cette attente interminable qui s’étend du début à la fin (la réponse de la croix rouge, les nouvelles de ce mari et de ce fils perdu, puis dans les souvenirs l’attente de leur arrivée dans la ville frontière).
Bref, une bande-dessinée qui porte très bien son nom.
Les personnages sont si bien dépeints que je n’ai eu aucun mal à m’attacher à eux. On ne fait pas que compatir à leur destin de douleur, on souffre avec eux.
J’ai adoré cette lecture. Il faudra que je lise d’autres ouvrages de Keum Suk Gendry-Kim.