Titre : Blue Period, tome 01
Auteur : Yamaguchi Tsubasa
Éditeur : PIKA
Nombre de pages : 228
Quatrième de couverture : Yatora est un lycéen banal qui n’a pas vraiment d’ambition. Un jour, il aperçoit par hasard le tableau peint par une camarade de classe en cours d’arts plastiques : un événement qui va bouleverser sa vie et le projeter dans des sphères où il n’aurait jamais pensé entrer !
Ça fait un moment que les libraires du Camphrier me parlent de Blue Period. Lors de ma séance de dédicaces pour La Malédiction des Atuas, ils m’ont pitché le premier tome et malgré mon scepticisme (est-ce qu’il y a moyen de créer une saga et de passionner le lectorat avec un tel sujet ? – la réponse est oui oui oui !), je me suis laissé tenter.
Yatora est en première. Le soir, il traîne avec sa bande de potes qui a une sale réputation, pourtant ses résultats scolaires sont excellents. Il a pris en option art plastique et est loin d’imaginer ce qui l’attend. Lorsqu’il découvre une peinture à l’huile réalisée par une camarade, Mori, ça le marque profondément et le fascine, au point qu’il décide de se lancer sérieusement dans le dessin.
Ils ont rajouté quelques anecdotes qui ont titillé ma curiosité et ça m’a convaincu de le prendre pour moi mais surtout ma fille qui adore dessiner, qui passe énormément de temps à plancher sur son sketchbook et qui s’essaie continuellement à de nouvelles techniques.
Cette saga est un brin autobiographique : l’auteur s’est inspirée de son propre parcours et ça se sent. Yatora se pose beaucoup de questions avant de se lancer dans l’art, mais également tout au long de son cheminement. Ce sont des questionnements légitimes quand on est adolescent, à chaque étape de son orientation – je me suis retrouvée dans ses interrogations à l’époque du lycée, mais encore maintenant : lorsque tu te lances dans des projets artistiques, créatifs, tu es obligé de te remettre en question, de douter, de t’interroger sur ton futur, sur tes choix, etc.
Pour moi, c’est le premier gros point fort : cette lecture m’a parlé.
Ce côté réaliste est renforcé par le message sous-jacent qui parsèment le récit : le talent peut jouer un rôle dans la réussite, mais pour s’épanouir pleinement, il a besoin de travail. J’adore le moment où Mori se vexe presque quand Yatori lui annonce qu’il la trouve douée et qu’elle lui sort la phrase :
« … même en dessin, il existe des techniques et on doit tout apprendre… alors quand on me dit à la léger que j’ai du talent, c’est un peu comme si on me disait que je n’avais pas travaillé pour en arriver là… »
Ça m’a foutu une putain de claque !
Et puis, autre bonus : on découvre le parcours universitaire qui mène à une carrière artistique au Japon, donc c’est super intéressant.
Tout du long, Yatora suit les consignes et dessine ce qui est demandé. À la fin, il y a toujours un affichage des travaux de tous les élèves et chaque croquis a réellement été réalisé par des personnes réelles (on a d’ailleurs leurs noms en dessous de chaque vignette : d’après mes recherches, ce sont des élèves de Geidai ou des connaissances de la mangaka) et ça, c’est fort.
D’ailleurs, autant en profiter pour parler des illustrations de l’autrice : ils sont beaux et travaillés, pas toujours égaux, mais ça passe bien. J’ai pris plaisir à m’arrêter sur pas mal de planches, à détailler les ombrages, les mouvements des corps et des cheveux, les décors, etc.
Ce qui a également éveillé mon intérêt, c’est le côté didactique de l’œuvre : au fil des pages, on découvre de nouvelles techniques de dessin. Pour une néophyte telle que moi, c’était génial parce que j’ai appris plein de choses (attention, je n’ai jamais dit que je les avais retenues :’D), ce ne le sera peut-être pas pour quelqu’un versé dans les arts. Je verrai ce que ma fille en pense.
C’est un coup de cœur pour ce premier et je me suis acheté hier le second pour ne pas avoir à attendre trop longtemps.