Ce matin, on m’a rappelé cette triste date… J’avoue que je ne m’en souvenais pas. Les gens qui me connaissent savent bien qu’il est étonnant que je ne me souvienne pas d’une date importante: je connais tous les anniversaires, je retiens mon emploi du temps annuel et lorsque ce dernier est chargé, je me souviens au moins qu’il y a quelque chose ce jour-là et mon agenda téléphone me stipule quoi -je suis même la secrétaire de mon compagnon qui m’appelle dès qu’on est invité quelque part pour savoir si on est libre ce jour-là, c’est dire.
Mais les 29 mars, je ne m’en souviens jamais. J’ai refusé de le mettre dans mon agenda annuel, c’est trop glauque. J’ai fait un gros effort de mémoire il y a 2 ans, mais c’était très dur: une angoisse qui montait jours après jours jusqu’au moment ou le chagrin a pris sa place. L’an dernier, j’ai zappé ce jour-là et je me suis demandée pourquoi. Je crois que c’est parce que je ne veux pas m’en souvenir. Ce n’est pas un événement heureux, ça a été plus que douloureux, une longue descente aux enfers jusqu’à ce que j’arrive à remonter la tête hors de l’eau, 18 mois plus tard. Je n’ai pas besoin de me rappeler de ce funeste jour, je n’ai pas besoin de ce jour-là pour me souvenir de mon père. J’y pense quotidiennement, je fais une prière pour son âme les rares fois où je me rend à l’église, je regrette de ne pas aller plus souvent sur sa tombe, mais j’ai du mal à m’y rendre et ce n’est pas le manque de temps qui m’en empêche.
Ajouté à cela qu’aujourd’hui le chat de ma mère (qui était aussi celui de mon père) est en train de mourir… Je vais aller la soutenir cet après-midi, la journée va être longue…