Le chat – Olivier Chapuis

Titre: Le chat
Auteur: Olivier Chapuis
Éditeur: L’âge d’homme
Nombre de pages: 269
Quatrième de couvertureGlaïeul, un abyssin doré, invite le lecteur à se glisser dans la peau de Fabienne, sa maîtresse, une femme battue par son mari, puis dans celle de son jeune voisin Nathan, victime des maltraitances psychologiques de ses parents.
La violence domestique au quotidien, trop souvent passée sous silence, infligée à l’abri des regards, dans les appartements ou derrière les portes des pavillons, est ici mise en lumière avec pudeur et sensibilité.

Dans un premier temps, je tiens à remercier Mass Critique Babelio ainsi que les éditions l’âge d’homme pour m’avoir offert l’opportunité de découvrir cette passionnante lecture.

L’histoire est légèrement différente de ce que m’a laissé penser le résumé. Je m’attendais à ce que le récit soit fait à travers les yeux du chat, Glaïeul. Je pensais donc suivre davantage sa maîtresse Fabienne tout au long de sa vie de femme battue et de temps en temps avoir droit à un coup d’œil chez les voisins. Finalement, il n’en est rien et c’est très bien ainsi.
On évolue principalement au sein du foyer familial de Jean-Baptiste et Christelle à partir du jour de leur mariage, et ce, pendant quatorze ans. Dès le début, on sent que quelque chose est biaisé dans leur relation, sans savoir à quel point, on n’en a qu’un vague aperçu dans les réflexions que l’homme se fait à lui-même – ça annonce quand même la couleur. L’auteur nous présente les pensées de ses personnages à travers ce qu’ils vivent, ça m’a permis de comprendre le cheminement qu’ils suivent, comment ils en arrivent à cette violence domestique.
Si Fabienne subit principalement des agressions physiques de la part de son époux – du moins, c’est ce qui est le plus souvent décrit -, le jeune Nathan subit quant à lui la brutalité de ses parents sous couvert d’éducation.
D’un côté comme de l’autre, on ne peut même pas leur en vouloir d’être les monstres qu’ils sont, ni porter de jugement contre eux parce que leurs souvenirs font régulièrement surface, ce qu’ils ont vécu par le passé est similaire voire même pire. Mais on ne peut pas non plus pardonner aux personnages de faire subir ça aux autres : certaines scènes sont absolument révoltantes – au delà des mots -, d’une intolérable cruauté, qui ont brisé mon petit cœur. Ce sont des passages nécessairement durs.

J’ai dévoré cette lecture, en seulement trois jours. C’est une lecture captivante qui m’a mise dans tous mes états.
J’ai pris énormément de plaisir à découvrir la plume de l’auteur qui est tout particulièrement poétique. J’ai aimé les analogies qu’il fait, je me suis laissée bercer par la beauté de ses mots qui contrastent d’autant plus avec la violence des épisodes. Les transitions entre les événements, les pensées et les souvenirs sont admirablement réussies.
C’est un gros coup de cœur pour ce roman.

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