Titre : Sauvage
Auteur : Jamey Bradbury
Éditeur : Gallmeister (Totem)
Nombre de pages : 336
Quatrième de couverture : À dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. Elle vit à l’écart du reste du monde et sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités sauvages de l’Alaska. Immuablement, elle respecte les trois règles que sa mère, trop tôt disparue, lui a dictées : «ne jamais perdre la maison de vue», «ne jamais rentrer avec les mains sales» et surtout «ne jamais faire saigner un humain». Jusqu’au jour où, attaquée en pleine forêt, Tracy reprend connaissance, couverte de sang, persuadée d’avoir tué son agresseur. Elle s’interdit de l’avouer à son père et ce lourd secret la hante jour et nuit. Une ambiance de doute et d’angoisse s’installe dans la famille, tandis que Tracy prend peu à peu conscience de ses propres facultés hors du commun.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec cette lecture ; en partie à ça : de grandes étendues sauvages, des courses de traîneaux sur neige, les préparatifs de ces échappées… mais y a toute un pan inattendu de l’histoire.
Tracy a perdu sa mère quelque chose comme deux ans auparavant. Elle vit avec son père qui est un ancien musher et son petit frère Scott. Elle est plutôt sauvage, s’absente dans la forêt pour installer et relever ses pièges, et part se balader en traîneau. Sauf que son caractère la rend asociale et lui cause des soucis à l’école. Son père la punit de tout, mais elle n’en fait qu’à sa tête et s’enfuit : elle est alors attaquée par un homme et se défend comme elle peut en le poignardant. Elle cache l’événement, mais lorsque l’homme blessé surgit dans la cour, le père de Tracy l’emmène se faire soigner au dispensaire. Tout au long du récit, l’adolescente n’a qu’une crainte : qu’il revienne se venger.
Bon, c’est beaucoup plus compliqué que ça, et l’arrivée de Jesse change beaucoup de choses.
Tout du long, j’ai eu du mal avec le personnage de Tracy. Elle est franche et ne cache rien de ses pensées ou de ses actes : certains diront que c’est une sauvageonne, personnellement je pencherais pour psychopathe – un avis que je m’étais fait bien avant la moitié du roman, et même si je redoutais la fin, elle ne m’a pas étonnée.
En grandissant, elle apprend les codes de la société, pourtant elle ne les respecte pas, ce qui ne me dérangerait pas si elle ne mettait pas la vie d’autrui en danger sans aucun scrupule. Elle piège des animaux quand elle va dans la forêt, les tue pour le plaisir ; j’ai encore la scène de l’écureuil qu’elle préfère vider lentement de son sang pour le sentir tout mou ou les passages où elle s’abreuve du sang des bêtes, mais pas que. Attention, ce n’est pas un vampire, et au fil des pages, elle justifie son besoin de boire, mais ça ne me l’a pas rendue plus sympathique pour autant. Même si ça s’améliore avec la présence de Jesse qui l’apaise.
Par contre, j’ai adoré les passages où Tracy passe du temps avec sa mère : elle comprend sa fille et nous aide d’une certaine manière à appréhender le côté sauvage de l’héroïne. Ce sont des moments empreints de nostalgie et c’était plaisant à lire.
La plume de l’autrice est plaisante et j’ai pris plaisir à découvrir les étendues d’Alaska. Par contre, pour les dialogues, il n’y a ni guillemets, ni cadratins. Le récit est suffisamment bien fait pour qu’on comprenne que ce sont des conversations, mais c’est aussi surprenant que déroutant.
Il y a du bon et du moins bon dans ce roman. Je crois que j’ai aimé parce qu’au bout d’un moment, j’ai été incapable d’arrêter ma lecture, même si Tracy m’a déplu.