Titre: Madame Butterfly
Auteur: Benjamin Lacombe
Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages: 70
Quatrième de couverture: Oh, Butterfly ! Ne dit-on pas que toucher les ailes d’un papillon le condamne ?
Benjamin Lacombe réinterprète ici l’inoubliable histoire de Madame Butterfly et nous fait entendre la voix inédite d’un Pinkerton rongé par le remords. Ce livre d’artiste, à la mesure de ce sublime drame amoureux, s’épanouit à travers d’éblouissantes peintures à l’huile et nous entraine dans un Japon révolu mais aux mystères intacts. Au verso, des pages reliés en paravent se déploie, sur 10 mètres de long, une délicate fresque au crayon et à l’aquarelle.
J’ai pendant longtemps été une grande fan des opéras, Madame Butterfly n’a donc pas fait exception à la règle et je lui vouais une vraie fascination ; ma mère n’a donc pas pu manquer de me l’acheter pour Noël dernier -cadeau de mon chéri au final- lorsqu’on l’a vu en magasin.
Benjamin Lacombe a, comme pour Ondine, livré son interprétation de ce drame. J’ai adoré le style d’écriture, j’ai trouvé que le texte était plus long mais surtout plus beau et maîtrisé que pour le conte de La Motte-Fouqué. Contrairement à l’opéra, on a droit à la version de Pinkerton ce qui est plus ou moins intéressant. Malheureusement, je n’ai pas accroché au personnage : son caprice de vouloir épouser Butterfly manquait de conviction, dans la vision que j’ai de l’opéra, Butterfly fascine totalement cet américain, jusqu’à ce que la vie commune et le choc des cultures viennent briser cette fascination… là, je ne l’ai pas ressent, j’ai trouvé le personnage de la geisha un peu vide. Du coup, l’histoire perd un peu… Quant aux remords de Pinkerton, laissez-moi rire, il est lâche jusqu’au bout. J’ai trouvé sa femme américaine Kate plus convaincante et plus touchante.
Les dessins sont absolument sublimes. Je regrette seulement une séparation trop franche entre texte et illustrations : on a des doubles planches illustrées et trois pages de textes sans dessins et cela sur les 3 actes contés, ce n’est pas que ça m’a dérangée mais c’était un peu compact et la petite s’est vite essoufflée.
La fameuse frise de 10 mètres est très jolie mais peu pratique, j’avoue. Je l’ai déplié avec beaucoup de précaution et l’a rapidement replié de peur de l’abîmer.
C’est un très bel album que je ne peux que conseiller si on aime l’auteur : des illustrations aussi belles que d’habitude et une version de l’opéra de Puccini revue, corrigée et remis au goût du jour. J’ai beaucoup aimé.