Cela fait une bonne heure que je me tourne et me retourne dans mon lit, cherchant désespérément le sommeil… en vain. Habituellement, il me suffit de rêvasser pour m’apaiser suffisamment et trouver le sommeil, ou de m’auto-conditionner en me disant que je suis fatiguée. Pas ce soir. Ce soir, j’ai la désagréable impression de tourner en rond, alors je me suis levée discrètement, j’ai doucement allumé mon PC et j’écris en espérant que coucher mes angoisses m’aideront à me calmer et à trouver mon chemin vers le pays des rêves. Car oui, je suis angoissée. Nerveuse et stressée. D’habitude, c’est moi qui suis malade, et ça ne me met jamais dans de tels états, c’est devenu une habitude, être malade fait presque parti de mon quotidien, et je m’y suis fait, c’est saoulant, mais c’est normal, presque comme une seconde nature. Je me connais, je sais comment je réagis, la façon dont mes défenses immunitaires trop faibles ne font pas leur travail, la façon dont mon corps réagit à la douleur, au traitement, etc… Je me connais par cœur, ou presque. Et cela m’est égal parce que je sais qu’en fin de compte, ce n’est jamais grave. Mais lorsque ce sont mes proches, ça me mets dans tous mes états, surtout quand ils sont sous traitements et qu’on a presque l’impression que le temps empire la situation au lieu de l’améliorer, et là, c’est mort, je me fais des films, je n’en dors presque plus, et j’avoue que je n’en suis même pas fatiguée, et c’est ça le pire… J’écoute les bruits dans la nuit, la façon dont les miens bougent, les écoutant respirer, me demandant si mon absence n’en réveillera pas. Et je me dis qu’à entendre le lit grincer encore et encore, ça ne saurait tarder. Alors je vais retourner m’allonger, prendre mon mal en patience et espérer que je finisse par m’endormir avant de péter une pile.