Titre : My Broken Mariko
Auteur : Waka Hirako
Éditeur : Ki-oon (Seinen)
Nombre de pages : 194
Quatrième de couverture : Quand Tomoyo apprend aux informations la mort de son amie Mariko, elle n’en croit pas ses oreilles. Elles s’étaient pourtant vues la semaine précédente, sans que rien ne laisse présager un tel drame. Mariko, à la jeunesse brisée, qui lui vouait une admiration sans bornes et qui s’est vraisemblablement suicidée…
Tomoyo ne contient pas sa rage : elle doit trouver un moyen de rendre un dernier hommage digne de ce nom à sa seule confidente. Pas question de laisser le père violent de la jeune fille prendre les choses en main ! Bouleversée et confuse, elle se précipite chez lui, vole l’urne funéraire et, malgré les coups, hurle les mots de colère que Mariko a gardés en elle pendant toutes ces années ! Les précieuses cendres sous le bras, Tomoyo se lance dans une course effrénée, en quête du lieu de dispersion idéal… mais aussi du salut, pour son amie comme pour elle-même.
Ce manga comporte deux histoires : My broken Mariko et Yiska qui est le premier de l’auteur.
J’avais vu passer cette lecture parmi les coups de cœur de mon libraire et une amie m’avait confirmé qu’il était bien. J’ai hésité à le prendre en raison du thème : le suicide. Je savais que ça ferait remonter des souvenirs douloureux, j’étais loin d’imaginer à quel point, loin d’anticiper la justesse avec laquelle le sujet serait traité.
My broken Mariko :
C’est l’histoire de Tomoyo qui apprend par les infos que sa meilleure amie a mis fin à ses jours. Commence alors pour elle le processus de deuil :
– le déni avec les sms ou les mails qu’on envoie à l’être perdu dans l’espoir que ce soit une erreur et qu’il nous réponde.
– la colère qui revient telle une vague se fracasser sur son chagrin, avec une violence qui la fout à terre.
– l’incompréhension d’un tel acte : O.K. elle a eu une vie difficile (une mère qui l’a abandonnée, un père violent et abusif), mais elle est adulte et a quitté le domicile paternel, elle avait Tomo à qui se rattacher, cette amie pleine de fougue qui la soutenait… mais elle n’a pas suffit et c’est dur à accepter.
– l’impuissance et tous les questionnements qui vont avec : pourquoi ? Au moins là, on a une réponse, ça n’est pas toujours le cas. Qu’est-ce qu’on a loupé ? Comment on a pu ne pas voir venir cette fatale issue ? Puis la ronde des souvenirs commence à la recherche d’un appel à l’aide manqué, d’un grain de sable dans l’engrenage qui aurait pu nous mettre la puce à l’oreille.
On retrouve toutes ces émotions douloureuses tout au long de cette lecture qui m’a bouleversée. J’ai énormément pleuré parce que, même si le contexte était différent de ce que j’ai vécu, le ressenti de Tomoyo a été et est encore le mien.
Les dessins sont sciemment inégaux : pour moi, les grimaces que fait Tomo sont là à la fois pour casser ce trop plein d’émotion, comme une pause qui permettrait au lecteur un fugace sourire avant de replonger dans sa souffrance, mais sont aussi présentes pour accentuer sa douleur.
Ce fut une lecture passionnante, mais douloureuse que j’ai été incapable de lire d’une traite, j’ai dû faire une pause.
Yiska :
C’est un récit style western. Un vieux bonhomme arrête sa voiture dans le désert, il y croise un jeune qui ramasse les déchets en bon état pour les revendre et il l’engage pour qu’il l’emmène à la frontière. Mais c’est sans compter ses poursuivants qui ont retrouvé sa trace.
Je ne vais pas m’éterniser sur cette lecture, c’était court et ça m’a laissé indifférente. J’ai presque trouvé dommage se rajouter cette petite nouvelle insipide derrière une histoire aussi puissante que My broken Mariko.
Peu importe, je reste sur une impression forte : ce manga m’a émue aux larmes, c’est un coup de cœur.