Titre : Tomie, intégrale
Auteur : Junji Ito
Éditeur : Mangetsu
Nombre de pages : 752
Quatrième de couverture : Des élèves massacrent une jeune fille sans raison, un couple de personnes agées sans histoire se comporte étrangement, un médecin est obsédé par une patiente, une jeune fille subit une greffe et devient peu à peu l’exacte réplique de la donneuse… Tous ces phénomènes étranges ont la même explication : Tomié ! Tomié, la beauté suprême incarnée dans un démon ! Aussi belle que froide. Tour à tour enjôleuse et capricieuse. Une fois pris dans ses filets, plus rien ne vous séparera… pas même sa mort !
Ça fait des années que je voulais lire Tomié. Quand il est sorti en 2004 aux éditions Tonkam, je m’étais procuré le premier, mais pas les suivants pour des raisons personnelles… du coup, je n’ai pas voulu lire le seul tome que je possédais. Ça aurait été trop frustrant.
Donc quand il est paru il y a quelques mois en intégrale, je n’ai pas hésité une seule seconde et je ne peux que m’en féliciter 😉
La question qui se pose tout le long du manga est : qui est Tomié ? Enfin plus exactement qu’est-elle ?
On ne rencontre pas la véritable Tomié : dans le premier chapitre, on assiste à sa cérémonie d’enterrement. C’était une adolescente qui a sauvagement été assassinée.
Dès le lendemain, elle réapparaît en cours. Elle est belle et exerce une fascination malsaine sur les hommes, et parfois sur les femmes aussi. L’histoire se termine toujours de la même façon pour elle et ceux qu’elle fréquente : elle rend folle ceux qu’elle captive au point qu’ils finissent par la tuer de façon violente. Elle est souvent démembrée et chaque partie de son corps se régénère, créant de nouvelles Tomié.
Au début, on suit les personnages qu’elle rencontre : le prof qui se fait passer pour son père sur plusieurs chapitres, puis des membres de la famille de ceux qui se sont épris de Tomié, des rivales qui ne tombent pas sous le charme de cette créature diabolique.
Et plus on avance dans le manga, plus les chapitres deviennent des récits indépendants. Tomié devient le seul fil rouge et se suffit à elle-même.
Bon, il faut aborder le sujet des dessins, on sent que c’est vieux. Le premier chapitre m’a fait un choc, Tomié n’est ni belle ni fascinante… elle poursuit les hommes de ses assiduités et on a plus l’impression qu’ils la butent pour se débarrasser de son harcèlement que parce qu’ils veulent la posséder. C’est assez maladroit, mais ça s’explique parfaitement : c’est le premier manga de Junji Ito, il prend ses marques et s’essaie au manga.
Rapidement ça s’améliore que ce soit en ce qui concerne les dessins ou du récit. Tomié devient fascinante au fil des pages : à la fois belle et horrifiante. Même moi, je me suis laissé prendre par son charme.
Par contre, j’ai été incapable de lire ce manga en une fois. C’est tellement sombre, glauque et parfois dégueulasse, que je me suis obligée à interrompre ma lecture : je mourrais d’envie de découvrir le prochain chapitre, mais ça instillait un malaise trop important, au bord de la nausée. C’était parfait !
Je pense avoir dit l’essentiel. C’est un coup de cœur pour cette lecture que j’ai autant aimée que Spirale.