Oedipe, schlac ! schlac ! – Sophie Dieuaide

Titre: Oedipe, schlac ! schlac !
Auteur: Sophie Dieuaide
Éditeur: Casterman Poche
Nombre de pages: 119
Quatrième de couverture« OEdipe se fâche, il sort son épée et couic! il le zigouille… Ça y est! Il a tué son père!
– Ça, ça me plaît comme scène ! a lancé Baptiste.
Monter un spectacle de qualité, ce n’est pas simple, surtout quand on s’attaque à la légende d’OEdipe !
Un vent de folie (grec) souffle sur le théâtre de l’école Jean-Jaurès.

Une fois de plus, c’est mon désir d’une lecture fraîche et plaisante qui m’a poussée à commencer ce roman jeunesse et mon choix fut judicieux.
Les CM2 de l’école Jean Jaurès monte un spectacle de fin d’année. Les élèves aimeraient jouer la suite de l’année passée, « Godzitor le retour », mais la maîtresse y met son véto, et décide de monter la pièce Œdipe Roi, en version improvisée. Elle pousse ses élèves à utiliser un langage proche de celui de l’époque. Autant dire que c’est loin d’être gagné.

Dans les premières pages, je n’étais pas convaincue par le thème… mais alors, du tout. Je trouvais presque une hérésie de laisser les enfants réécrire à leur sauce une pièce aussi célèbre, une sensation amplifiée dès lors que les premiers dialogues ont été prononcés. Pourtant, le récit m’a amusée, les discussions sont si naturelles, tellement plausibles pour des enfants de cet âge-là, que je n’ai pas pu m’empêcher d’esquisser un sourire.
Les personnages sont spontanés, c’est probablement ce qui les rend un brin attachants, malgré les bêtises qu’ils peuvent dire ou faire.
Sans surprise, vient un moment où ça part en cacahuète et étonnamment, ça m’a fait éclater de rire. Je ne pensais pas que cette lecture me plairait autant.

J’ai passé un agréable moment, c’était frais et drôle, d’autant que j’avais besoin de cela. Bref, je ne regrette pas un instant de l’avoir sorti de ma Pile à Lire.

Challenge Coupe des 4 maisons :
1ère année : Farces pour sorciers facétieux
– un livre qui vous a fait rire – 10 points

Le monde de Charlie – Stephen Chbosky

Titre: Le monde de Charlie
Auteur: Stephen Chbosky
Éditeur: Sarbacane
Nombre de pages: 256
Quatrième de couvertureAu lycée,où il vient d’entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas « raccord ». Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige ; pour les autres c’est juste un « freak ». En attendant, il reste en marge, jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, le sexe, les fêtes : le voilà entré dans la danse…et tout s’accélère.

J’ai choisi ce livre parce que je désirais terminer le mois avec une lecture facile, rapide et plaisante. Ben c’est loupé… C’était long, laborieux et fort désagréable à lire.
L’histoire est tellement plate qu’elle peut se résumer en peu de phrases. Charlie a quinze ans, bientôt seize, il arrive au lycée. Son meilleur ami ayant mis fin à ses jours, il est seul et un peu perdu. Il se prend d’amitié pour Patrick et Sam, deux élèves de terminale donc plus âgés que lui. Il les suit partout et rejoint leur bande. Charlie est amoureux de Sam, Patrick est homosexuel – oui, aucun rapport mais un peu comme beaucoup des sujets abordés et mis bout à bout dans ce livre.

Ce roman est rédigé à la première personne : Charlie écrit à quelqu’un, mais on ne sait qui. Donc c’est retranscrit comme l’adolescent parlerait : pas de n’ dans les négations, un langage très oral. Sous le coup, ça choque un peu, néanmoins on s’y fait.
Malheureusement, j’ai rencontré un certain nombre de soucis au cours de cette lecture qui l’ont rendue pénible :
le style d’écriture de Charlie est atroce : il est censé avoir quinze ans or, j’ai eu la sensation de lire le courrier d’un enfant de huit ans ; ma fille de onze ans écrit mieux que lui, c’est dire.
– il passe d’un sujet à l’autre sans aucune transition, il enchaîne les phrases sans la moindre relation entre elles, genre il nous sort qu’il aime sa famille, point, que sa mère va au cimetière voir les membres de sa famille, point, que son père a pleuré une fois et que c’est un secret entre eux, point, et il poursuit dans sa lancée sur le fait qu’il a été chez le dentiste et qu’il n’a qu’une carie. J’ai relu le paragraphe trois fois cherchant un rapport entre toutes ces affirmations… Vous en voyez un ? Moi pas.
– le personnage de Charlie est fade, inintéressant et passif. Il ne prend aucune décision, il suit bêtement les autres dans les fêtes, boit, fume et se drogue comme eux. Il prend les lettres qu‘il écrit comme exutoire à son malaise, mais il ne fait que raconter les faits, son ressenti est très basique, voire inexistant, et même lorsque son meilleur ami met fin à ses jours, ça ne lui fait rien ! Normalement, on est censé être en colère, ne pas comprendre pourquoi il a fait ça, chercher les raisons de cet acte, etc. Ben non, il a vaguement pleuré et c’est tout, comme s’il était passé à autre chose d’un claquement de doigt. Il n’analyse rien, il n’intervient pas quand ses amis se mettent en danger ou le mettent mal à l’aise, et j’en passe. A la fin, on en comprend la raison, mais le souci, c’est que son manque de réaction est poussé à l’excès et lorsqu’il intervient enfin, ça reste très plat. J’aurais nettement préféré suivre Patrick ou Sam qui sont bien plus fascinants comme personnages.

Bref, je suis déçue par cette lecture. Je ne comprends pas l’engouement engendré par ce roman. Je pensais aimé et j’ai détesté.

Challenge Coupe des 4 maisons :
5ème année : FIlet du diable
– un livre que vous pensiez aimer mais qui est une déception – 50 points

Maisie Hitchins, tome 4 : L’affaire du masque à plumes – Holly Webb

Titre: L’affaire du masque à plumes
Saga: Maisie Hitchins, tome 4
Auteur: Holly Webb
Éditeur: Flammarion
Nombre de pages: 157
Quatrième de couvertureMaisie Hitchins est réveillée en pleine nuit par les aboiements d’Eddie. Le petit chien a flairé la présence d’un cambrioleur dans la maison. Comme Maisie cherche à l’arrêter, l’intrus la fait tomber dans les escaliers avant de s’échapper, emportant avec lui le précieux masque à plumes du professeur Tobin. Mais la jeune détective n’a pas dit son dernier mot !

Cela fait un très long moment que ma fille et moi devions le lire, mais la lecture précédente nous a pris tant de mois qu’il n’a pas été possible de nous y mettre avant.

Dans ce volume, on retrouve le professeur Tobin qui loge dans la pension de Grand-Mère Hitchins. Il décide de donner bon nombre des œuvres de sa collection à des musées, ainsi, il pourra repartir à l’aventure et ramener d’autres trésors. C’est l’occasion d’en savoir plus sur ce personnage et sur ses voyages. Ce don fait grand bruit et notamment dans les journaux de Londres. Un soir, un individu pénètre dans l’immeuble et dérobe l’un des masques du professeur, blessant Maisie au passage. C’est alors l’occasion pour notre héroïne de nous montrer une fois de plus ses talents de détective.
On retrouve pas mal des personnages rencontrés précédemment et surtout Georges, le livreur boucher, qui tient un rôle important dans ce volume – j’étais d’ailleurs bien contente de le revoir, j’aime beaucoup les rapports qu’il entretient avec Maisie.

Une fois de plus, le récit est cohérent et rondement mené, la conclusion est amenée en douceur et la fin est à mille lieue d’être prévisible, bien au contraire, ce qui est super agréable à mon sens puisque, habituellement, je trouve le criminel bien avant les dernières pages.
Les personnages sont toujours aussi attachants, même si je trouve que le fait que Maisie ait pris de l’assurance la rend un peu moins touchante.

C’est le quatrième tome de la saga, il est sorti en 2015. Malheureusement, en France, c’est le dernier paru alors qu’il y en a huit en tout et pour tout. Il n’y a donc aucune chance que le cinquième soit traduit en français, c’est bien dommage. Cela signifie que si nous voulons avoir la suite, il faudra les lire en version originale. Peut-être que je me lancerai dans cette lecture.
J’ai beaucoup aimé ce volume, l’ambiance est toujours aussi plaisante, je regrette juste que Grand-Mère ne soit pas plus présente, je l’apprécie beaucoup et je trouve qu’elle manquait.

Challenge Coupe des 4 maisons :
5ème année : Rita Skeeter
– un livre dont vous avez posté la critique sur internet – 50 points

Louison, la petite souris – Laure Allard d’Adesky

Titre: Louison, la petite souris
Auteur: Laure Allard d’Adesky
Illustratrice: Marine Karmowski
Éditeur: Anyway
Nombre de pages: 24
Quatrième de couverture:
Découvrez les aventures de Louison,
Une fée des dents pas comme les autres et apprenez comment on devient un jour la petite souris qui récolte les dents des enfants.

La fée des dents, la petite souris… selon les pays et les cultures, le mythe change. Ce n’est pas toujours aisé de choisir l’une ou l’autre version et c’est tellement ancré chez les enfants qu’ils ont du mal à intégrer que ce soit différent ailleurs.
Dans cet album, l’auteure nous propose une alternative aussi surprenante qu’intéressante en mélangeant les deux légendes, ce qui est bien joué : Louison la petite souris est sur le point de recevoir son diplôme de fée des dents. Pour elle, les choses sérieuses commencent ; jusqu’à présent, elle était étudiante, assistée dans sa tâche par une fée des dents chevronnée, mais désormais, elle doit voler de ses propres ailes et accomplir sa mission seule ce qui ne semble pas lui poser de problème tant qu’elle n’imagine pas le pire… c’est alors que le doute s’insinueHeureusement que sa mère est là pour la réconforter et l’encourager.

L’histoire est vraiment très chouette. En vingt-quatre petites pages, on découvre progressivement Louison, à travers ses expériences passées mais aussi ses espoirs et ses craintes. C’est un personnage attachant que j’ai bien aimé même si j’ai nettement préféré sa mère qui sait trouver les mots pour lui redonner confiance.

Les dessins sont à la fois originaux et spéciaux : tout en crayonné noir et blanc ce qui est loin d’être courant surtout pour un album jeunesse. Les planches contiennent de nombreux éléments qu’il est intéressant de détailler.
J’ai beaucoup aimé le character design des personnages, leurs grands yeux leur donnent un cachet particulier que ce soient ceux des souris ou ceux du chat – je les ai trouvés fascinants.

En ce qui me concerne, j’ai grandement apprécié cet album ce qui est également le cas de ma fille de 11 ans : elle a passé énormément de temps dessus, s’arrêtant sur chaque planche. Je me demandais ce qui l’avait tellement ralentie, maintenant, je sais : elle contemplait attentivement chaque illustration.

Le pirate qui n’avait jamais vu la mer – Laure Allard d’Adesky & Eric Tournaire

Titre: Le pirate qui n’avait jamais vu la mer
Auteure: Laure Allard d’Adesky
Illustrateur: Eric Tournaire
Éditeur: Chérubins éditions
Nombre de pages: 45
Quatrième de couvertureHakim est un pirate ; il a un bandeau sur l’œil droit, un bandana sur la tête, un perroquet sur l’épaule et une jambe de bois. Il porte une barbe épaisse et parle avec une grosse voix. C’est un authentique pirate, sauf qu’il n’a jamais vu la mer.

Je désirais cet album depuis sa sortie : je l’avais commandé sur un gros site de vente et j’ai attendu quasiment un mois avant de l’annuler. Du coup, j’ai contacté l’auteure pour connaître le meilleur endroit où me le procurer et la réponse fut simple : sur Cultura. Une bonne chose parce que le délai fut super rapide.

Quand je l’ai réceptionné, ce qui m’a étonnée dans un premier temps, ce sont les dimensions de l’album (21x14cm), c’est précisé sur la description du produit mais ça ne me semblait pas si petit – en même temps, je n’ai aucun sens des distances ou proportions. Mais, plus je le regarde et plus je trouve cela lui donne un certain charme, ça fait un peu carnet de bord. Sans compter qu’il est sacrément épais avec ses quarante-cinq pages donc il y a de quoi lire. Comme le laisse deviner la couverture, le format est à l’italienne ; quant aux pages, elles sont glacées ce qui est fort agréable au toucher.

J’aime énormément les dessins : les couleurs sont chaleureuses et harmonieuses. Le character design de la souris pirate m’a énormément plu, il est pourtant particulier : son apparence est à la fois bourrue mais également chou. J’ai moins accroché aux autres personnages qui ont davantage des faciès absurdes.
Au fil des pages, on suit Hakim dont le physique est proche de l’image qu’on se fait d’un pirate : un bandeau sur l’œil, une barbe rousse, une jambe de bois, accompagné d’un fidèle perroquet. Mais voilà, il vit dans un village au bord d’une rivière. Son rêve est de construire un bateau pour rejoindre la mer. Il persévère et, aidé de ses amis loups, il y arrive. Il prend alors le large avec son petit vaisseau.

L’histoire est rondement menée, les événements s’enchaînent admirablement bien. Le personnage d’Hakim est aussi sympathique qu’attachant, il n’abandonne pas et poursuit son rêve quelques soient les embuches qu’il rencontre ; j’apprécie les personnages déterminés qui ne troquent pas leur valeurs pour s’accomplir, ça vaut pour Hakim, mais pas que lui. Les protagonistes de cet album sont surprenants, seul son perroquet, Barnabé, m’a laissée relativement froide, pourtant, il est important dans le récit.
On peut tirer deux morales de ce texte : la première est explicite, il faut poursuivre ses rêves pour les réaliser. Pour moi, il y en a une seconde : on a toujours besoin d’un plus petit que soi – mais c’est peut-être mon peu de hauteur qui m’a poussée à cette conclusion.

Le petit que je garde l’a dévoré : il a tout de suite accroché aux illustrations, a trouvé le format et la taille pratiques pour ses petites mains. Enfin, il a beaucoup aimé l’histoire en elle-même.
De mon côté, j’ai adoré et je suis ravie d’avoir persévérer pour l’obtenir.