Indulgences – Jean-Pierre Bours

Indulgences - Jean-Pierre BoursTitre: Indulgences
Auteur: Jean-Pierre Bours
Éditeur: Éditions HC
Nombre de pages: 415
Quatrième de couverture:
Dans une Allemagne entre Moyen Âge et Renaissance, dans un monde que se disputent la peste et la lèpre, la famine et la guerre, une mère et sa fille doivent braver leur destin pour tenter de se retrouver.
1500, au cœur de la forêt saxonne, une femme abandonne son enfant avant d’être arrêtée pour sorcellerie. Quinze ans plus tard, alors que les premiers feux de la Renaissance et de la Réforme commencent à briller sur Wittenberg, la jeune Gretchen ne sait pas encore que la quête de son identité l’amènera à croiser ceux qui sont en train d’écrire l’histoire, qu’il s’agisse de Luther, de Cranach ou du très mystérieux docteur Faust…

 J’ai reçu ce partenariat grâce à une Masse Critique Babelio spéciale que je tiens à remercier chaleureusement ainsi que HC Editions pour cette opportunité qu’ils m’ont offerte de découvrir cette passionnante épopée moyenâgeuse.
Et je suis ravie de l’avoir lu en avant-première, oui, il ne sort que le 30 octobre.

Lorsque j’en ai lu le résumé, j’ai hésité ; je n’étais pas certaine de vouloir essayer, ça semblait intéressant mais je redoutais d’être déçue ce qui n’a pas du tout été le cas, bien au contraire ! J’ai adoré.
Le titre m’a interpelée, je me demandais quel pouvait être le rapport avec le résumé. Je ne connaissais pas grand chose de cette période historique. Les Indulgences sont décrits comme de petits papiers vendus par un moinillon au profit du pape afin de se construire une toute nouvelle basilique à sa gloire et permettant une rémission des pêchés quel qu’ils soient -une réalité de ce que j’en ai lu-, une hérésie pour l’une des figures historiques présentées dans ce livre, Martin Luther. Dans les premières pages, j’étais loin d’imaginer que ça tournerait ainsi, je pensais qu’on aurait davantage droit à une romance, un truc un peu fleur bleue… ouf, ça n’a pas été le cas !

L’histoire est racontée par Méphistophélès. Comme il le dit en parlant de cette époque, « elle est une partie de cette Force, qui veut toujours le Bien et fait toujours le Mal », reprenant à l’envers des paroles de Goethe dans Faust. On suit deux époques, deux femmes différentes ayant bien entendu un lien de parenté : Eva en 1500 accusée de sorcellerie et jugée par un Tribunal Civil et Margarete, sa fille abandonnée étant bébé pour son bien et élevée par une famille de fermiers qui grandit vite et qu’on suit de 1515 à 1520.
J’ai adoré ce bouquin, il est très dense mais passionnant.
Il mélange à merveille réalité (personnages comme Martin Luther, Lucas Cranach, Mathis der Mäler ; contexte et époque historique comme l’Inquisition, guerre de pouvoir politique et ecclésiastique, etc…), légendes (Faust, les superstitions, etc…) et fiction (bon nombre des personnages principaux).

Ça a été un plaisir de passer ses quelques années dans cette Allemagne moyenâgeuse que je connais si peu autrement que par les légendes locales qui ont passé nos frontières. Je m’y suis sentie dans un environnement familier.
J’ai particulièrement apprécié les notes de l’auteur à la fin qui ont expliqué ses choix, qui ont démêlé le vrai du faux, l’historique de la fiction même si les notes tout au fil des pages ont déjà grandement aidé.
Bref, j’ai adoré cette lecture, ça a été un coup de cœur que je ne peux que vous conseiller.

La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca – Pierre Gripari

La sorcière de la rue mouffetard et autres contes de la rue BrocaTitre: La sorcière de la rue Mouffetard et autres contes de la rue Broca
Auteur: Pierre Gripari
Éditeur: Folio Junior
Nombre de pages: 136
Quatrième de couverture:
Il était une fois la ville de Paris. Il était une fois un café kabyle. Il était une fois un monsieur Pierre. Il était une fois un petit garçon nommé Bachir. Il était une fois une petite fille, une sorcière du placard aux balais, un géant aux chaussettes rouges, une paire de chaussures amoureuses, une poupée voyageuse, une fée du robinet… La rue Broca n’est assurément pas une rue comme les autres.

Je l’ai lu avec ma fille qui était malade. Je cherchais un livre sympathique pour les enfants qui aille avec ce mois d’octobre et la venue prochaine d’Halloween, quoi de mieux que des contes merveilleux avec des sorcières, entre autre. Je savais que c’était une lecture plaisante conseillée par une grande amie à moi, sa « madeleine de Proust » comme elle le dit si bien.

Ce livre contient 7 contes (La sorcière de la rue Mouffetard, Le géant aux chaussettes rouges, La paire de chaussures, Scoubidou la poupée qui sait tout, Histoire de Lustucru, La fée du robinet et La sorcière du placard aux balais).
Elles sont courtes, rapides à lire, amusantes également.
la fée du robinetOn a réellement adoré cette lecture, j’ai pris différentes voix, j’ai mêlé les intonations. Il était difficile de garder mon sérieux tellement certains passages étaient tordants. La puce a beaucoup ri et même mon grand garçon qui ne tient plus à ce que je lui lise quoique ce soit, est venu en écouter des bouts, il a même attrapé le livre que je laissé à portée de mains pour découvrir les histoires de lui-même.
Le conte le moins intéressant du moins au début était sûrement l’Histoire de Lustucru, il était un peu long pour un enfant de 7 ans puisqu’il racontait son épopée à travers le temps en partant de Jules César jusqu’à nos jours mais la chute est juste aussi drôle que délirante. Sinon, les autres étaient égales les unes aux autres, c’est-à-dire absolument terribles !

On a adoré découvrir ce livre, il est drôle même pour des adultes. Il est conseillé à partir de 9 ans, pour une lecture seule oui, mais autrement, les enfants âgés de moins peuvent sans problème l’apprécier, le style d’écriture étant suffisamment fluide et abordable pour cela.
Les dessins sont sympathiques et amusants ; ça aurait mérité d’en avoir davantage.

La malédiction de l’épouvanteur – Joseph Delaney

La malédiction de l'épouvanteur - Joseph DelaneyTitre: La malédiction de l’Epouvanteur
Saga: L’épouvanteur, tome 2
Auteur: Joseph Delaney
Éditeur: Bayard Jeunesse
Nombre de pages: 361
Résumé:
 » Voilà six mois que tu es l’apprenti de M. Gregory, me dit maman. Tu as déjà été témoin de bien des événements. A présent, l’obscur t’a remarqué et va tenter de te neutraliser. Tu es en danger, Tom. Toutefois, rappelle-toi ceci lorsque tu seras un homme, mon fils, ce sera au tour de l’obscur d’avoir peur, car tu ne seras plus la proie, tu seras le chasseur. C’est pour cela que je t’ai donné la vie.  »
L’Épouvanteur et son apprenti, Thomas Ward, se sont rendus à Priestown pour y achever un travail. Dans les profondeurs des catacombes de la cathédrale, est tapie une créature que l’Épouvanteur n’a jamais réussi à vaincre. On l’appelle le Fléau. Tandis que Thomas et M. Gregory se préparent à mener la bataille de leur vie, il devient évident que le Fléau n’est pas leur seul ennemi. L’Inquisiteur est arrivé à Priestown. Il arpente le pays à la recherche de tous ceux qui ont affaire aux forces de l’obscur ! Thomas et son maître survivront-ils à l’horreur qui s’annonce ?

 Le premier tome était un gros coup de cœur, le second l’est également.
Je suis ravie d’avoir retrouvé Tom Ward et John Gregory. Je redoutais de ne pas réussir à me replonger dans l’univers de l’Epouvanteur mais dès les premières pages, j’ai pris plaisir à revenir à Chippenden. Et lorsque j’ai eu du mal à me rappeler de tous les détails du premier volume, ils ont été subtilement rappelés au lecteur dans cette suite, du moins lorsque c’était nécessaire. Je suis tout aussi contente d’avoir retrouvé si vite Alice, je ne m’y attendais pas du tout, je pensais qu’il y aurait un certain nombre de volumes avant son retour, ça a été une chouette surprise.

Le premier tome faisait beaucoup plus contes que celui-ci mais ça n’était nullement désagréable : La malédiction de l’Epouvanteur est plus mature que le précédent, pourtant, seulement 6 mois ont passé entre les deux et Tom a toujours 13 ans. J’aime ce personnage, il est rare que les héros de livre me plaisent ; j’ai trouvé qu’il se comportait comme un gamin de son âge dans une telle situation, il est parfois perdu, parfois prend des décisions, suivant son instinct, et ce, contre l’avis de son maître. Il est déraisonnable comme il se doit.
Niveau suspens, j’ai été servie. Ma lecture m’a stressée, le Fléau est une belle saloperie, autant qu’elle m’a passionnée ; elle était rapide et plaisante. J’avais beaucoup de difficultés à m’arrêter et aurais volontiers lu des nuits entières si j’avais pu. A lire en soirée, ça ajoute à l’atmosphère du bouquin.

Petit bonus, la couverture est juste magnifique, je n’ai pas eu l ‘occasion d’en profiter lors du premier puisque c’était un ebook mais là, ça a rajouté du charme à ma lecture. Le titre et le dessin sont légèrement en relief, du bonheur à le voir, à le tenir. J’ai aimé la police de caractère utilisé et chaque dessin ombré sous le numéro de chapitre ajoute une touche particulière.

Bref, j’ai plus qu’adoré ce second tome. Comme je le disais plus tôt, ça a été un coup de cœur et j’ai hâte de lire le troisième.

Tlimiaslo – Monique Thomassettie

Tlimiaslo - Monique Thomassettie 001Titre: Tlimiaslo
Auteur: Monique Thomassettie
Éditeur: M.E.O
Nombre de pages: 106
Quatrième de couverture:
… Est-ce vraiment le Temps qu’on retrouve ? N’est-ce pas plutôt l’air intemporel qui baigna ou berça nos extases enfantines ? Extases nées d’un rien, un rien déclenchant une compréhension immanente – animiste ! – du monde, le vaste monde existant dans le moindre caillou, dans le plus mince rayon de soleil, dans le plus filigrané bourdonnement d’insecte, dans la plus humble baie…
 » … Les interprétations sont multiples et c’est ce qui constitue une des richesses de travail (…) Ce n’est pas une poésie de « bonne conscience », non, pas quelque chose qui dit que le monde est beau et qu’il faut s’aimer, c' »est bien plus subtil ; ce sont des mots qui aident à voir plus clair et comprendre que oui, la vie est là, à nous de la construire. »
Sahkti, à propos de : Les doigts de chèvrefeuille de la nuit

Tout d’abord, je tiens à remercier le site Babelio ainsi que la maison d’édition M.E.O (Mode Est-Ouest) pour l’opportunité qui m’a été offerte de découvrir ce recueil de nouvelles.

J’ai adoré le style d’écriture de l’auteure. Sa plume est très poétique, onirique parfois. Elle a un réel sens de l’esthétique que ce soit dans le choix de ses mots, des métaphores employées, des images décrites. Le thème des nouvelles tournent principalement autour de la création ; le point fort, c’est qu’elle ne cantonne pas cela qu’à la peinture ou à la musique, elle arrive à étendre ce domaine à d’autres compétences comme la science, le droit, l’éducation… De plus, on sent qu’elle sait de quoi elle parle ce que j’ai vraiment apprécié.

Par contre, le gros point noir : j’ai trouvé que chaque nouvelle manquait d’une histoire en fil conducteur des idées et ressentis développés ce qui est dommage. Du coup, j’ai eu la sensation que l’auteure essayait de faire passer un message, de transmettre son sentiment quant à sa passion ; malheureusement, la quasi-absence d’histoire a davantage donné la sensation de lire des anecdotes et j’ai trouvé que ça rendait le recueil assez impersonnel. J’ai bien aimé quelques nouvelles, notamment celle d’une large famille, mais il manquait une suite, elle n’était pas assez développée, à peine entrée dans l’histoire des personnages, leur passé, leur vie, leurs relations qu’on passe à autre chose, c’était frustrant.

Bref, un avis assez mitigé quant à ce recueil. Le style de l’auteure m’a plu, cependant, je n’ai pas accroché sur les nouvelles en elles-même.

Le ventre de Paris – Emile Zola

Le ventre de ParisTitre: Le ventre de Paris
Auteur: Émile Zola
Éditeur: E-Book
Nombre de pages: 376
Quatrième de couverture:
C’est dans les Halles centrales de Paris récemment construites par Baltard que Zola situe le troisième épisode des Rougon-Macquart.
Après  » la course aux millions  » décrite dans la Curée, ce sera la fête breughelienne du Ventre de Paris, sa foule fiévreuse, tourbillonnante et bigarrée, ses amoncellements de victuailles, ses flamboiements de couleurs, ses odeurs puissantes de fermes, de jardins et de marées. Florent, arrêté par erreur après le coup d’État du 2 décembre 1851, s’est évadé du bagne de Cayenne après 7 ans d’épreuves.
Il retrouve à Paris son demi-frère qui, marié à la belle Lisa Macquart fait prospérer l’opulente charcuterie Quenu-Gradelle. Mais la place de Florent est-elle à leurs côtés ? A-t-il renoncé à ses rêves de justice ? Car si l’Empire a su procurer au  » ventre boutiquier, au ventre de l’honnête moyenne,… le consentement large et solide de la bête broyant le foin au râtelier « , il n’a guère contenté les affamés.

Dans ce troisième volume, on découvre le personnage de Lisa, elle n’est certes pas l’héroïne de ce volume mais elle a une grande importance. Histoire de la situer dans cette épopée, elle est la fille aînée d’Antoine Macquart et la soeur de Gervaise (L’Assommoir) et de Jean (La Terre, La Débâcle). On a droit à quelques allusions à la Curée et à son cousin Saccard, ce que j’ai apprécié.
Le héros de l’histoire, c’est Florent, évadé de Cayenne. Il rentre à Paris où il se cache chez son frère et sa belle-sœur avant de prendre un poste d’inspecteur au sein des Halles de Paris, un emploi offert par l’Empire qu’il exècre pour l’avoir emprisonné à tort. Il vit très mal sa situation.

Le ventre de ParisJ’ai adoré ce livre, surtout les descriptions ; celles des étaux sont criantes de vérité : que ce soit ceux des viandes, des fromages ou de la charcuterie. C’était tellement réaliste que je n’avais plus faim rien qu’à les lire. Je dois bien avouer que parfois, c’était si bien décrit que ça m’a presque dégoûtée de la nourriture, surtout la scène ou mademoiselle Saget se tient devant l’étal de fromage, j’en ai presque eu la nausée.
Pour les personnages, il y en a beaucoup, un peu trop peut-être, ce qui a rendu ma lecture difficile au début ; du coup, j’ai dû prendre plus de temps pour le lire. Étonnamment, je n’ai aimé aucun personnage -à part peut-être Claude Lantier (EDIT : qui je viens de l’apprendre en regardant la généalogie Rougon-Macquart est le fils de Gervaise)- ce qui habituellement est cause de déplaisir dans mes lectures mais pas là. J’ai trouvé les rapports de voisinage, de travail et de rivalité qu’ils entretiennent les uns avec les autres terribles et en même temps tellement réels. Ils ont tous un caractère, un passé différent ; cependant, ils sont tous dans une catégorie spéciale les Gras, les Maigres, les Maigres qui rêvent de devenir Gras (le laïus du peintre à ce sujet m’a énormément plut). Je pense que c’est ce qui fait que j’ai autant accroché.

Je l’ai autant aimé que L’Assommoir. Je compte bien lire La Conquête de Plassans avant la fin d’année, ça m’a grandement relancé dans cette saga.

Je passe à 04/20
Arbre généalogique des Rougon-Macquart de 1878