La divine comédie, tome 1 : L’enfer – Dante Alighieri

Titre : L’enfer
Saga : La divine comédie, tome 1
Auteur : Dante Alighieri
Format : E-book
Nombre de pages : 225
Quatrième de couverture : Peut-on encore aujourd’hui aimer Francesca, être troublé par Ugolino, trembler aux tourments des damnés de la Comédie ? L’Enfer de Dante, poétique et médiéval, n’a-t-il pas pâli irréparablement auprès des Enfers tout proches, et actifs, que notre époque n’a pas encore fini, semble-t-il, de susciter ? L’imagination créatrice de Dante est si puissante, et si précise, qu’elle semble décrire par avance, parfois, l’inimaginable horreur moderne.
Le gigantesque entonnoir de l’Enfer, qui se creuse jusqu’au centre de la terre, est dépeint comme le réceptacle de tout le mal de l’univers, comme une sorte de sac où viennent s’engouffrer tous les noyaux, tous les atomes de mal épars sur la planète. Mais nous lisons aussi autre chose dans L’Enfer plus que le catalogue effrayant des péchés et des châtiments possibles, il correspond pour nous au départ de l’exploration, à la première étape du grand roman initiatique d’une civilisation qui est la racine de la nôtre.

Il y a de cela presque deux ans, je me suis décidée à lire la divine comédie : un roman d’une telle influence, c’était une hérésie de ne pas l’avoir lu plus tôt.
J’ai donc commencé avec une version en vieux français. L’édition Jean de Bonnot, très belle : couverture reliée (en cuir me semble-t-il) avec des dorures, une police sympathique, des images. C’était charmant au début, malheureusement, la lecture en est rapidement devenue laborieuse.
J’ai donc opté pour une version un peu plus moderne où le traducteur, Rivarol (traduction parue vers 1784) a fait le choix de ne pas traduire mot pour mot le texte, mais plutôt le sens global. Donc c’est plus compréhensible et moins fastidieux (ouf !), mais on perd la « mise en page » c’est-à-dire le côté chant et j’ai trouvé ça dommage.

Pour l’histoire, tout le monde la connaît : Dante rencontre Virgile qui lui propose de visiter l’enfer et ses neuf cercles. Il y rencontre des « célébrités » de son époque et aussi antérieure, qui lui racontent leur histoire où ce qui a entraîné leur chute. Au bout du chemin, Beatrix doit l’en faire sortir.

Il y 9 cercles en enfer où sont répartis les pêcheurs en fonction de leur crime, sauf que sur les derniers cercles, Dante triche un peu : si dans les premiers, les vices sont explicitement définis, ce n’est pas aussi clair dans les trois derniers, il a donc fallu les séparer – le 7ème en 3 tours, le 8ème en 10 vallées, le 9ème en 4 girons.
Je m’attendais à plus de descriptions pour cette lecture : il y en a quelques unes qui sont d’ailleurs prenantes au même titre que certaines actions (et là, je parle notamment de l’affrontement des démons qui fut certes bref mais intense), malheureusement, le plus souvent, c’est une vitrine de personnages historiques célèbres que Dante et Virgile croisent, avec qui ils discutent… des références historiques trop obscures pour qu’un non-historien s’y retrouve (dispute d’untel ou tel au Sénat, coup de pute de l’un à un autre, etc). J’ai repéré quelques évocations de personnages littéraires, mais là encore, pour beaucoup c’était trop pointu pour que je les reconnaisse tous alors que j’en connaissais certains (merci les notes).
En ce qui concerne les supplices, j’ai trouvé que Dante restait souvent bien trop vague : s’il n’y avait pas eu les notes pour les expliquer, je serai passé à côté. J’ai, par moment, eu l’impression de lire une ébauche de roman.

J’ai honte de l’avouer, mais je n’ai pas aimé cette lecture. Je me suis ennuyée… c’était très chiant. C’est dommage parce que le principe des 9 cercles est génial et les châtiments que Dante décrit (quand il le fait) correspondent bien au crime et certains font froid dans le dos.
Je me demande si le côté traduction « non littérale » ne m’a pas perdue. C’était peut-être plus compréhensible, mais ça perdait de son charme. Je me suis aussi souvent demandée au fil des pages si les références historiques floues ou trop pointues étaient du fait de Dante ou du traducteur qui au final s’est laissé emporté ? Mystère – et je n’ai pas le courage de relire la version vieux françois pour en avoir le cœur net.
En l’état, une question me taraude : pour le prochain, dois-je reprendre l’édition jolie ou renouveler l’expérience avec une traduite globalement ?