Au cœur du Yamato, tome 4 : Tsukushi – Aki Shimazaki

Titre : Tsukushi
Saga : Au cœur du Yamato, tome 4
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 128
Quatrième de couverture : Lors de la fête qui Souligne le treizième anniversaire de sa fille Mitsuba, Yûko découvre une boîte d’allumettes décorée d’une image de tsukushi. Cette figure symbolique, qu’elle trouve “artistique et érotique”, sera le déclencheur d’une série de révélations qui pourraient compromettre l’existence de Yûko et la sérénité de son sentiment familial. Est-il possible que. derrière le rideau de son mariage, “l’apparence d’être un couple importe plus que l’amour” ? Trahisons, doubles vies enfouies dans un silence impénétrable risquent bientôt de bouleverser sa vision du bonheur et le cours de sa vie.

Ce quatrième tome est la suite quasi-directe avec le premier tome : Mitsuba, puisque le personnage principal de cette histoire est Yûko, la femme dont Takashi était amoureux.
On a donc la version de Yûko sur ce qu’il s’est passé. Globalement, ça coïncidait avec ce qu’on en savait, mais on découvre le fameux rival : le fils de la famille Sumida et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est charmant, bon, compréhensif et humble.
C’est un personnage que j’aime beaucoup et j’adore la relation de parfaite entente qu’il entretient avec Yûko.

Ce couple s’est créé une vie parfaite et au fil des pages, on prend connaissance de leur existence dorée : ils sont riches, s’entendent à merveille, s’aiment et intègrent leurs amis et leur famille à leur bonheur.
Néanmoins, ça paraît trop beau pour être vrai et plus le récit avançait, plus je sentais que son mari, Takashi, lui cachait quelque chose qui les brisera à tout jamais. Aucune surprise quant à son terrible secret, mais la révélation est bien amenée, et l’angoisse monte crescendo, ça m’a rendue nerveuse.

On navigue entre deux époques au travers des  souvenirs de Yûko : lorsqu’elle travaillait à Goshima et sa vie actuelle d’épouse. C’est bien fait, c’est super agréable de retrouver certains des personnages des autres romans.
Et puis ce qui m’a plu est qu’on en apprend plus sur la femme qu’a finalement épousée Takashi Aoki : la fameuse Yuriko – dans le premier, je me demandais si c’était celle qu’il connaissait à Tokyo et là, on a la réponse… pfiou, il était temps.

C’est un coup de cœur pour ce quatrième tome. Plus qu’un et j’ai terminé cette saga – j’ai hâte de savoir qui sera le dernier personnage mis en valeur.

Au coeur du Yamato, tome 3 : Tonbo – Aki Shimazaki

Titre : Tonbo
Saga : Au coeur du Yamato, tome 3
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 115
Quatrième de couverture : Nobu a fondé en 1981 un juku, établissement de cours privés spécialisé dans la préparation des examens. Six ans plus tard, avec la visite inattendue d’un homme qui réveille le souvenir du suicide de son père, il apprend une tout autre histoire que celle qui a assombri sa jeunesse. Professeur respecté, injustement accusé d’avoir provoqué la mort d’un élève rebelle, le père de Nobu avait vu son destin littéralement pris dans les mailles inextricables d’une rivalité d’étudiants. Mais le drame d’alors prend aujourd’hui une tournure imprévue. Après le remarquable succès public de son cycle Le Poids des secrets, récompensé au Canada par plusieurs prix littéraires, Aki Shimazaki construit un nouveau projet romanesque à multiples facettes : chaque titre de la série composée pour l’instant de Mitsuba, Zakuro et Tonbo peut se lire indépendamment, mais ensemble ils éclairent dans toute leur complexité des secrets familiaux imbriqués dans la cruelle réalité du monde professionnel et de l’Histoire japonaise. Dépouillée, aussi précise qu’économe, la plume d’Aki Shimazaki n’en est pas froide pour autant : son art de la litote suscite une empathie remarquable et crée un suspense psychologique tout à fait fascinant.

C’est sympa ces petits coups vaches que nous offre le hasard. Je m’explique. Il y a deux semaines, j’ai commencé le drama Tomorrow sans en connaître l’histoire. J’ai failli reculer en constatant que le thème principal en était le suicide… un sujet douloureux, surtout en cette période. J’ai finalement regardé la totalité de la série qui m’a émue et m’a fait du bien. Elle est vraiment géniale.
Je pensais en avoir terminé avec ce thème et je commence sereinement la lecture de Tonbo en sachant que je retrouverai Nobu, mon personnage préféré du premier tome de cette saga… et là, je découvre qu’un des thèmes principaux est le suicide… Décidément !

Nobu a quitté la compagnie Goshima parce qu’il a refusé sa mutation à São Paulo. Il finit par ouvrir un juku, une école de cours privé, le soir pour les jeunes et en journée pour les adultes. Il a un certain succès et se partage entre son travail et sa famille.
On découvre sa nouvelle vie, et au fil des pages, des souvenirs lui reviennent : ce qu’il a vécu au sein de la société Goshima, mais également le suicide de son père. Il nous expose les causes qui ont entraîné ce drame, du moins ce qu’il en sait, et les conséquences que cela a eu sur lui et sa famille.

C’est une lecture que j’ai adorée.
J’appréciais beaucoup Nobu, c’est toujours le cas dans ce troisième tome de Au coeur du Yamato. Il aime sa famille, et finalement, ce qui m’a le plus touché, ce sont les paroles de sa femme Haruko, elles sonnent justes et j’ai eu l’impression que depuis des années, c’est elle qui le porte et lui inspire une belle façon de vivre.
Après tout, malgré l’acte désespéré de son père, il s’en est sorti beaucoup mieux que Jirō (et si vous voulez savoir qui est ce mystérieux Jirō et son lien avec Nobu, il faudra lire ce roman).

J’ai adoré cette lecture et dès que j’aurai terminé mes trois traditionnels mangas qui entrecoupent chaque roman, j’entamerai le prochain tome.

Au cœur du Yamato, tome 2 : Zakuro – Aki Shimazaki

Titre : Zakuro
Saga : Au cœur du Yamato, tome 2
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 140
Quatrième de couverture : La dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c’était en 1942, quand ce dernier partait travailler en Mandchourie, d’où il a été déporté en Sibérie après la fin de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à peu dans les errances de l’alzheimer tout en conservant l’espoir de revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu, est vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de sa disparition: ce qui s’est passé sur le bateau qui le ramenait au Japon a brisé net le cours de sa vie. D’une logique dramatique imparable, ce roman explore le destin d’êtres que l’Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux.

J’ai été ravie de retrouver la plume de cette autrice japonaise et je compte bien lire les trois prochains dans la foulée, ça me permettra de rendre la saga à mon ancienne collègue qui a eu la gentillesse de me les prêter.
C’est le second tome de la saga Au cœur du Yamato et comme souvent, je me suis demandée qui était le personnage du premier qu’on allait découvrir.

L’histoire se situe quelques années avant le tome précédent, ce qui m’a perturbée au début. Puis lorsque le contexte se dessine progressivement, j’ai rapidement fait le lien : Tsuyoshi travaille pour la compagnie (oui, la même que celle de Takashi) et il a fait pression auprès de l’entreprise pour qu’elle indemnise correctement la famille de l’un de leur shōsha décédé lors d’une mission.
Il n’en fallait pas plus : il s’agissait de monsieur Toda.
On découvre son passé et ses origines. Son père a disparu : il travaillait en Mandchourie en 1945 et a été envoyé dans les camps de travail russes. Tsuyoshi s’est occupé de sa mère et de ses frères et sœurs. Maintenant, il vit avec sa femme et prends soin de sa mère qui souffre d’Alzheimer et attend désespérément le retour de son époux.

J’ignorais tout de cette période historique : les travailleurs japonais prisonniers des russes, la barbarie qu’ont subi leur famille, l’exil vers le sud à travers la Corée, etc. C’était super intéressant, mais un brin sombre. Il faudrait que je trouve un roman plus complet sur cette époque.
J’ai adoré le personnage principal, monsieur Toda. Je l’appréciais déjà dans le précédent, mais là, je l’ai découvert sous un jour nouveau. Il est doux et prévenant que ce soit avec sa mère, son neveu Satoshi ou Eiji Satô. C’était plaisant de faire un bout de chemin avec lui.

C’est un coup de cœur pour cette lecture, et j’ai hâte de savoir de qui parlera le prochain tome.

La ronde de nuit – Patrick Modiano

Titre : La ronde de nuit
Auteur : Patrick Modiano
Éditeur : Folio
Nombre de pages : 156
Quatrième de couverture : Comment devenir traître, comment ne pas l’être? C’est la question que se pose le héros du récit qui travaille en même temps pour la Gestapo française et pour un réseau de résistance. Cette quête angoissée le conduit au martyre, seule échappatoire possible.

Avant cette semaine, je n’avais jamais entendu parler de ce roman. Pour mon challenge Coupe des 4 maisons, j’ai cherché un livre paru en 1969 et j’ai tiré au sort parmi les 40 bouquins trouvés.

Le début fut laborieux, et ce, sur les 40 premiers pourcents pour une raison toute simple : on est projeté au milieu des protagonistes, qui s’interrogent, se poussent à révéler des informations précises, mais on n’a aucun contexte. Et je n’ai rien compris à ce qui se jouait, à part une vague histoire de trahison. Mais qui trahit qui ? Quel groupe est dans quel camp ? Pourquoi ? À quelle période ? Mystère. Heureusement que j’avais lu le résumé, ça m’a vaguement situé l’époque du récit et ça m’a confirmé qu’il y avait trahison, mais c’est tout. À ce stade-là, c’était déstabilisant, mais surtout désagréable au possible.

La suite se recentre sur le personnage principal, son vécu, comment il es est arrivé là. Cette partie était beaucoup plus intéressante… enfin, un temps seulement.
Le narrateur aurait pu me paraître sympathique : j’ai apprécié son caractère initial, mais pour l’argent il se renie et étouffe sa conscience, ce qui me l’a rendu antipathique au final.
Le personnage principal n’est pas, et de loin, le plus gros problème dans ce récit. Vers le milieu, j’ai eu la sensation de retourner vers une trame traditionnelle, mais le dernier tiers part de nouveau en latte. Ils cherchent le chef de la résistance Lamballe – mais c’est pas le nom de narrateur, ça ?

C’était brouillon et incompréhensible… et c’est clairement dit à la fin : ” vous avez rien compris à l’histoire, ben moi on plus.” Mais alors écrire une telle merde et nous faire perdre notre temps avec un bouquin aussi pourri !
Donc oui, vous sentez mon exaspération au comble ! Je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture ces dernières semaines et ça me fâche de perdre mon temps avec une merde pareille. Vous l’aurez compris, j’ai détesté cette lecture.

Coupe des 4 maisons :
La révolte des Gobelins (item éphémère du 26 juin au 2 juillet 2023) – Lire un livre publié en 1969, année des émeutes de Stonewall100 points

Billie – Anna Gavalda

Titre : Billie
Auteur : Anna Gavalda
Éditeur : Le Dilettante
Nombre de pages : 223
Quatrième de couverture : Franck, il s’appelle Franck parce que sa mère et sa grand-mère adoraient Frank Alamo (Biche, oh ma biche, Da doo ron ron, Allô Maillot 38-37 et tout ça) (si, si, ça existe…) et moi, je m’appelle Billie parce que ma mère était jolie de Michael Jackson (Billie Jean is not my lover / She’s just a girl etc.). Autant dire qu’on ne partait pas avec les mêmes marraines dans la vie et qu’on n’était pas programmés pour se fréquenter un jour… Non seulement Franck et Billie n’étaient pas programmés pour fredonner les mêmes refrains, mais en plus, ils avaient tout ce qu’il faut en magasin pour se farcir une bonne grosse vie de merde bien ficelée dans la misère – misère physique, misère morale et misère intellectuelle. Vraiment tout. Et puis voilà qu’un beau jour (leur premier), ils se rencontrent. Ils se rencontrent grâce à la pièce On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. Billie a été tirée au sort pour jouer Camille et Franck, Perdican. A un moment, dans cette scène qu’ils doivent apprendre par coeur et déclamer devant les autres élèves de leur classe, Camille lance à Franck : Lève la tête, Perdican ! et à un autre, un peu plus loin, Perdican finit par avouer à Billie : Que tu es belle, Camille, lorsque tes yeux s’animent ! eh bien voilà, tout est là et tout est dit : ce livre ne raconte rien d’autre qu’une immense histoire d’amour entre deux vilains petits canards, lesquels, à force de s’obliger mutuellement à lever la tête et à se rappeler l’un l’autre qu’ils sont beaux, finissent par devenir de grands cygnes majestueux. En fait, on dirait du Cyrulnik, mais en moins raffiné. Là où Boris aurait employé les mots «gouffre» ou «résilience», Billie, quand elle est heureuse, lâche en ricanant : Et tac. Encore niquêe, la vie. Bah… À chacun, ses maux et sa façon de les écrire… A. G. Billie est le sixième ouvrage d’Anna Gavalda paru aux éditions Le Dilettante. Elle a aussi signe la traduction du roman de John Williams, Stoner.

Je ne suis pas sûre que j’aurais lu ce roman avant longtemps sans mon Challenge coupe des 4 maisons. J’avoue que la couverture me laissait dubitative, et jusqu’à la dernière partie, je m’interrogeais sur la présence de l’âne dessus.

On entre dans le vif du sujet sans préambule : c’était plutôt violent et confus.
Billy et son ami Francky ont fait une chute ; on suppose que c’est lors d’une randonnée, d’un week-end campé ou un truc du genre… on en saura plus qu’à la fin, ça m’a un peu saoulée de devoir attendre l’explication.
Francky est plutôt mal en point, et Billie se retrouve à prier toute la nuit sa bonne étoile en lui racontant son passé : comment elle a mal grandi dans les Morilles, sa rencontre avec Francky, la pièce de théâtre qui les a rapprochés, leurs années d’éloignement pour mieux se retrouver, etc.

J’ai eu un peu de mal avec cette lecture : des difficultés à entrer dans l’histoire, une incapacité à m’attacher aux personnages, à aucun d’ailleurs… si, peut-être Boubou, mais il n’est pas assez présent pour sauver cette histoire. Je pense que c’est dû au ton oral du récit donc à la façon d’être de Billie : elle est cassante et agressive, donc je me suis sentie brutalisée par elle, ce qui était particulièrement désagréable.
L’histoire en elle-même aurait pu me plaire, mais la façon dont c’est amené et conté m’a posé problème : non seulement ça ralentissait ma lecture, mais ça cassait le rythme de mon avancée. Donc je préférais encore faire le ménage que de lire.

En conclusion, j’ai détesté ce roman et même les quelques passages qui m’ont intéressée n’ont pas réussi à me faire changer d’avis, ne serait-ce qu’un peu.

Coupe des 4 maisons :
Bloclang (BUSES) – Un livre dont le titre est en un seul mot?? points