Le fantôme de la tasse de thé – Lafcadio Hearn, Jean-Philippe Depotte, N. M. Zimmermann & Jérôme Noirez

Titre : Le fantôme de la tasse de thé
Auteurs : Lafcadio Hearn, Jean-Philippe Depotte, N. M. Zimmermann & Jérôme Noirez
Éditeur : Issekinicho
Nombre de pages : 160
Quatrième de couverture : Un samouraï voulant se désaltérer, avale un fantôme et se retrouve maudit. Dans quelques jours, le fantôme reviendra pour se venger…
Ainsi s’achève brusquement cette légende, consignée en 1904 par Lafcadio Hearn dans son livre Kwaïdan, sous le titre “In a cup of tea”.
Dans Le Fantôme de la tasse de thé, trois auteurs français imaginent la suite de ce récit japonais inachevé.
Chacun nous offre une suite possible, nous transportant du Japon féodal au Japon contemporain.

Ça fait un moment que ce recueil m’a été offert par un pote, et je prends enfin le temps de le lire.
Le nom de l’auteur, Lefcadio Hear, ne me disait rien, pourtant je le connaissais à travers son nom japonais Yakumo Koizumi. Étant donné qu’il est le premier occidental à avoir été obtenu la nationalité japonaise en 1890, on avait parlé de lui et de sa nouvelle restée inachevée sans raison; c’était en fac de japonais donc ça remonte à 20-25 ans, mais ça m’avait marquée.

Dans une tasse de thé (Lefcadio Hearn) :
Un wakatō (homme d’armes d’un samouraï) du nom de Sekinai se sert une tasse de thé ou apparaît un visage. Il boit malgré tout son thé. La nuit suivante, il est menacé de mort par les serviteurs du fantôme.
C’était ultra court. Et ça s’arrête de manière très brusque. C’est un peu désagréable et ça m’a laissée sur ma faim.
Heureusement, ce recueil nous propose 3 nouvelles écrites par des auteurs différents et qui relatent une suite possible.

Le reflet du samouraï de Jean- Philippe Depotte :
Pour le coup, cette histoire est davantage un préquel qu’une suite.Tout du long, je ne voyais pas le rapport entre la courte nouvelle Dans une tasse de thé et celle-ci. Il y avait même pas mal de différences : le héros se nomme Shikibu et pas Sekinai (même si je n’ai tilté sur ce détail qu’à la fin), il est samouraï, pas wakatō. Je suis restée bloquée sur le fait que c’était censé être une suite… ben non.
Donc j’ai eu du mal à entrer dans le récit d’autant que le personnage principal est détestable : il est lâche et imbu de sa personne. Il n’hésite pas à faire du mal à ceux qui l’entourent pour couvrir ses incompétences. Son rôle était de protéger la fille de son seigneur, mais il en a été incapable : sa peur et son hésitation ont entraîné la mort de la jeune femme et il a caché sa faute au lieu d’asumer.
Cette lecture m’a laissée indifférente, pourtant c’était étrangement entêtant : plusieurs scènes me sont revenues en mémoire lorsque je lisais les nouvelles suivantes.

Le thé hanté de N.M. Zimmermann :
Je ne sais pas trop quoi penser de ce récit. Je n’ai pas accroché à l’histoire : après avoir bu le thé hanté, Sekinai rêve toutes les nuits de Shikibu et de ce qui l’a mené à sa perte.
L’intrigue est rondement menée avec quelques rebondissements. De plus, la plume de l’auteur est plaisante, je me suis surprise à relire certains passages qui me bottaient. Ça aurait dû me plaire et ce n’est pas le cas. Peut-être parce que j’ai mis trop de temps à le lire.

Obaké Café de Jérôme Noirez :
Pour le coup, c’est une nouvelle qui n’est pas vraiment liée au récit original. Il y a bien une histoire de thé, de fantôme « hanteur » et une courte apparition de Sekinai, mais c’est tout. La grosse différence est que ça se déroule dans une époque moderne.
Satoshi est lycéen. Masao, son meilleur ami de toujours, lui déclare sa flamme. Notre héros le repousse avec des mots très durs. L’adolescent blessé met fin à ses jours.
Je crois que des trois, c’est ma nouvelle préférée. Il faut dire aussi que contrairement aux précédentes, je l’ai lu d’une traite donc ç’a été plus simple de me plonger dedans.

Les récits m’ont semblé longs dans l’ensemble. Les illustrations sont relativement chouettes, ça me faisait une agréable coupure quand j’avais du mal à avancer.
En conclusion, c’est un recueil plus ou moins sympathique, mais sans plus.

Diosphère – Juliette Fournier & Jean-Gaël Deschard

Titre : Diosphère
Scénario : Juliette Fournier
Illustration et couleurs : Juliette Fournier & Jean-Gaël Deschard
Éditeur : EP
Nombre de pages : 198
Quatrième de couverture : Diosphère, un univers poétique, étrange et inquiétant…
Un monde souterrain habité d’espèces parfois accueillantes et parfois effrayantes.
A peine sortis de « l’œuf », ignorants de ce qui les entoure, Aaran et Norodji partent à la recherche de leurs semblables… Une exploration initiatique pour ces êtres naïfs qui ont tout à apprendre dans la découverte de ce nouveau monde.

Je n’avais aucune attente particulière quand j’ai commencé cette lecture. J’espérais passer un bon moment, et je crois que c’est réussi.
L’histoire est à la fois basique, étrange et intéressante.

Deux enfants naissent de bulbes dans un espace. Ils sont seuls, et décident de quitter ce lieu clos. Ils arrivent chez des géants mi-homme mi-animaux, ce qui leur permet de découvrir certains concepts de la diosphère. Nos héros décident de partir afin de trouver un village abritant leurs pairs, les sans-museaux.
C’est l’occasion pour eux comme pour le lecteur de découvrir ce monde, leurs habitants, leurs croyances, etc.

J’ai trouvé les dessins assez classiques, mais ça m’a plu. Les couleurs manquaient parfois de peps, ce qui aurait pu jurer avec des nuances plus flashy, pourtant, ça s’harmonisait bien et ça a contribué au charme de cette lecture.
Ce que j’ai le plus apprécié, ce sont les débats métaphysique et sociologiques qu’ont les personnages, les jugements qu’ils portent sur d’autres races et qui s’avèrent erronés, les actes discutables des uns et des autres. Ça force à réfléchir à la notion de bien et de mal, différent selon le camp dans lequel on se trouve.

Je commence à fatiguer, je ne vais pas m’éterniser : j’ai bien aimé cette lecture et le fait que ce soit une intégrale est un vrai plus.

Levius, tome 1 – Haruhisa Nakata

Titre : Levius, tome 1
Auteur : Haruhisa Nakata
Éditeur : Kana
Nombre de pages : 235
Quatrième de couverture : Au XIXe siècle de la nouvelle ère, après une guerre dévastatrice qui a tué son père et plongé sa mère dans le coma, le jeune Levius Cromwell vit avec son oncle Zack. Dans la capitale, un nouvel art martial fait fureur : la boxe mécanique. Des lutteurs équipés de membres mécaniques s’affrontent violemment dans une arène. Levius va y révéler d’étonnantes prédispositions ! S’annonce alors un combat au sommet qui pourrait bien avoir des répercussions sur l’avenir de la civilisation…

Je ne m’attendais à rien en commençant cette lecture, et surtout pas à ça. Je suis agréablement surprise.
Levius vit chez son oncle et sa grand-mère. On ignore ce que son père est devenu et sa mère est hospitalisée depuis des années. Notre héros participe à des combats de boxe mécanique et il se débrouille plutôt bien.
Le scénario est un peu bateau, mais le gros point fort, c’est le contexte autant que les personnages.

Ce qui m’a le plus étonnée dans cette lecture, c’est le coup de crayon de l’auteur. Je l’ai trouvé super intéressant : c’est un manga, pourtant, le style est plus proche des bandes-dessinées européennes. De plus, histoire que ce soit plus accessible mondialement parlant, Haruhisa Nakata et son éditeur ont décidé de le publier dans le sens de lecture occidental. Les traits des personnages sont pas mal détaillés, les décors sont semblables à des croquis. Ça s’accorde parfaitement avec le contexte de l’histoire : ambiance steampunk dans un pays qui me fait étrangement penser à l’Angleterre du milieu du XIXème siècle.

Levius se montre froid, sauf lors de ses rares accès de colère. Donc je n’ai pas réussi à m’y attacher, pourtant je crois que je l’apprécie.
J’aime bien son oncle. Je ne savais pas trop quoi penser de lui : est-ce qu’il exploite mes talents de Levius ? Peut-être… n’empêche qu’il semble sincèrement s’inquiéter pour lui, et j’ai apprécié sa prévenance.

J’ai adoré cette lecture, et je compte bien lire les prochains tomes… dès que je me les suis procurés.

Assassination classroom, tome 02 – Yusei Matsui

Titre : Assassination classroom, tome 02
Auteur : Yusei Matsui
Éditeur : Kana
Nombre de pages : 194
Quatrième de couverture : Une ravissante professeur d’anglais est affectée à la classe E. Mais la jeune femme est en réalité une tueuse professionnelle qui va user de ses charmes pour se rapprocher de la cible !! L’assassinat de M. Koro réussira-t-il cette fois-ci ?!

Après la déception du premier tome, je n’étais vraiment pas motivée pour lire celui-ci. Heureusement, il est un peu mieux… pas beaucoup, mais c’est déjà mieux passé.

Un nouveau personnage fait son apparition : Irina Poufanovitch. C’est une nouvelle prof que les élèves surnomment, avec beaucoup de lucidité, madame Pouffe. On découvre assez vite que c’est une tueuse professionnelle… je n’ai qu’un conseil à lui donner et c’est de changer de métier, elle est vraiment nulle.
Le deuxième événement marquant est l’arrivée des examens et leur préparation. C’était intéressant de voir les autres élèves se confronter à la classe E que tous appellent la classe des Épaves.
Enfin, on termine avec le voyage scolaire à Kyoto où les élèves n’ont pas le temps de se reposer puisqu’ils doivent organiser l’assassinat de M. Koro.

À part Irina qui m’exaspère, les autres personnages m’ont laissée indifférente. J’apprécie mieux M. Koro, dommage que ses intentions soient mauvaises, mais je commence à me demander si c’est vraiment le cas. Il fait bien son travail et a à cœur de voir ses élèves réussir. D’ailleurs, les raisons qu’il donne pour tellement vouloir ce succès sont cohérentes.

Les dessins passent. Rien de transcendant et je n’ai pas grand-chose de plus à dire.
Le scénario est sympathique, mais là encore rien de vraiment captivant. Il semblerait que les élèves aient décidé de s’entraîner et de réfléchir à une stratégie avant d’attaquer à nouveau leur professeur.
Bref, terminons. Ça s’est laissé lire, sans plus.

Le poids des secrets, tome 5 : Hotaru – Aki Shimazaki

Titre : Hotaru
Saga : Le poids des secrets, tome 5
Auteur : Aki Shimazaki
Éditeur : Babel
Nombre de pages : 136
Quatrième de couverture : À la saison des lucioles (hotaru), lorsqu’elle rend visite à sa grand-mère Mariko Takahashi, Tsubaki est loin de se douter que celle-ci lui confiera bientôt le secret qui ronge sa vie depuis cinquante ans, incapable qu’elle fut de le révéler à son mari. Étudiante en archéologie, Tsubaki apprend à travers cette confession les lois cruelles de la vie : l’innocence et la naïveté des jeunes filles sont souvent abusées par les hommes de pouvoir et d’expérience, et leur destinée s’en trouve à jamais bouleversée.

J’ai pris tout mon temps pour lire ce roman et c’était frustrant de ne pas lire selon mon envie, pourtant j’ai savouré chaque chapitre ; en fait, je n’avais pas envie de terminer cette saga et comme c’est le dernier tome, j’ai essayé de prolonger le plaisir.

Je me doutais que dans ce cinquième opus, on suivrait Tsubaki, la cadette des filles de Yukio, celle avec qui Mariko s’entendait le mieux et dont l’autrice nous a souvent parlé.
Par contre, ce qui m’a surprise (étonnant, mais bien agréable), c’est que Mariko lui conte son histoire : donc on a les réponses à toutes les questions restées en suspens, notamment dans le troisième tome. On n’avait qu’une vision lointaine et superficielle de sa relation avec monsieur Horibe. Là, on a les détails et c’est pas glop du tout : dès le début, c’est le seul personnage que je n’aimais pas, et le récit que nous en fait Mariko a renforcé ma première impression. C’est un connard fini (pardonnez-moi du peu). Et leur relation est horrible !

Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire sur ce roman.
J’ai déjà donné mon avis sur Horibe. J’apprécie toujours autant Mariko, je l’ai trouvée presque plus touchante après ça. Pour Tsubaki, je reste sur ma faim : je n’ai pas réussi à me faire une idée plus précise de la jeune femme. Les précédents tomes me l’avaient rendu sympathique, mais il n’y a pas de valeur ajoutée à sa présence dans ce dernier tome… il y a bien son histoire avec son professeur, néanmoins c’est trop anecdotique ; ça n’a rien éveillé en moi.

C’est un coup de cœur pour ce roman qui vient clore en beauté cette saga.