Colocataires à leur manière, tome 1 – Tsunami Minatsuki & As Futatsuya

Titre : Colocataires à leur manière, tome 1
Scénario : Tsunami Minatsuki
Dessins : As Futatsuya
Éditeur : Nobi nobi ! (Genki)
Nombre de pages : 162
Quatrième de couverture : Auteur de romans policiers misanthrope et introverti, Subaru Mikazuki se réfugie chez lui pour se concentrer. Un jour, un chat errant lui inspire un nouveau sujet d’histoire. Il nomme l’animal Haru et observe son comportement énigmatique tout en poursuivant la rédaction de son récit.

J’ai grandement hésité à mettre celui-ci sur ma liste d’anniversaire – encore une histoire de chat !?
Finalement, je suis bien contente de l’avoir fait et encore plus qu’on me l’ai offert parce que non seulement il est chouette, drôle, mais la manière dont le récit est présenté est originale.

Subaru est un écrivain de polar à succès. Il est misanthrope à l’excès et le fait sentir à son entourage qui se compose uniquement de son éditeur. D’ailleurs le premier a lâché l’affaire et il doit composer avec un nouveau, un peu trop envahissant à son goût, surtout quand ce dernier apprend que notre héros a un chat. Chat que Subaru a trouvé sur la tombe de ses parents et a recueilli afin de pouvoir l’étudier pour son prochain roman.

Toute l’originalité de ce manga tient au fait qu’un chapitre est présenté deux fois : l’une du point de vue de Subaru, l’autre du côté de Haru. Bien entendu, les deux personnages n’ont pas la même vision des événements ce qui rend les situations amusantes.
J’aime beaucoup la relation que les deux protagonistes entretiennent. Ils ne se connaissent pas, et ça démarre en douceur. Chacun traîne son passé comme un boulet, on découvre les drames qui ont jonché leur vie. On sent bien qu’ils vont s’entraider et que ce nouveau lien leur permettra de refermer en partie leurs plaies. Ça se fera lentement et au moins deux autres personnages rejoindront cet attachant duo.

J’aime bien les dessins. Haru n’est pas toujours réussi, mais ça ne m’a pas dérangée. J’ai moins constaté cette différence avec les humains.
J’ai adoré cette lecture et je suis contente d’avoir déjà le second tome. J’aurais eu trop les nerfs si j’avais dû attendre.

Ningyo – Mr Tan & Mato

Titre : Ningyo
Scénario : Mr Tan
Dessins : Mato
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 208
Quatrième de couverture : La forêt d’Aokigahara au Japon, autrement appelée “la mer d’arbres” ou “la forêt des suicidés”… Un homme y perd la vie, comme guidé par de mystérieuses créatures. Quelque temps après, Kai, son petit frère, arrive sur place, bien décidé à découvrir les raisons de sa disparition. Mais au fur et à mesure qu’il s’enfonce au cœur de cette forêt, le lieu semble se transformer… Et si la rencontre d’un humain et d’une sirène pouvait influencer l’avenir du monde ?

J’ai acheté ce manga pour plusieurs raisons :
– il est écrit par Mr Tan, l’auteur de Mortelle Adèle et d’Ajax (son chat). J’étais donc curieuse de voir ce qu’un manga (autre que Radiant) scénarisé par un français pouvait donner.
l’histoire se passe dans la forêt d’Aokigahara. Quand j’ai écrit Au-delà du torii avec Laure, j’ai fait pas mal de recherches sur cet endroit et je désirais découvrir l’explication que Mr Tan propose au sujet des nombreux suicides qui ont lieu dans ces bois.

Daichi a une vie parfaite, mais il se rend à Aokigahara afin de s’y pendre. Son frère Kai ne comprend pas cet acte et décide de se rendre sur les lieux du suicide de son frangin pour trouver une explication à son geste.
Il est loin d’imaginer ce qui l’attend.

Et j’avoue que moi non plus. Je connaissais le surnom de « forêt des suicidés » donné à Aokigahara, mais j’ignorais celui de « mer des arbres ». Ça rend le choix du scénario et surtout des créatures cohérent.
J’ai adoré les textes. Les souvenirs de Kai rendent le récit nostalgique et les explications de Ningyo sont poétiques. Je me suis laissé bercer par cette ambiance.

Au début, j’ai eu un peu de mal avec le character design des personnages, enfin surtout celui de Kai : j’ai trouvé que ça faisait vieux. Par contre, j‘ai adoré celui de Ningyo, je n’ai pu m’empêcher de détailler attentivement les mouvements de sa robe que j’ai trouvés fascinants.

J’ai beaucoup aimé cette lecture, il faudra que j’essaie de me procurer le manga Jizô des deux mêmes auteurs.

Gueule de Truie – Justine Niogret

Titre : Gueule de Truie
Auteur : Justine Niogret
Éditeur : Mnémos (Hélios)
Format : E-Book
Nombre de pages : 252
Quatrième de couverture : L’Apocalypse a eu lieu.
Pour les Pères de l’Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n’ont plus qu’un seul but : détruire le peu qui reste, afin de tourner une bonne fois pour toutes la page de l’humanité.
À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres.
Un jour, pourtant, il croise la route d’une fille qui porte une boîte étrange, pleine de… pleine de quoi, d’abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n’est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n’est pas de l’aider à atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé, et peut-être même d’apprendre à vivre.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en commençant cette lecture, à un récit post-apocalyptique peut-être sur fond d’Inquisition ? Oui, mais non.

Gueule de Truie est envoyé par les Pères de l’Église afin de débusquer les derniers humains et de les détruire. Ce qu’il fait. Jusqu’au jour où il rencontre la fille à la boîte bleue. Pour lui, elle n’est pas comme les autres Gens : elle possède le mot qu’il recherche. Il décide de le découvrir en l’accompagnant.

C’est un roman très dur que ce soit de par sa narration rythmée qui claque comme un coup de fouet ou de par les événements.
Au début, j’ai eu des difficultés à entrer dans l’histoire : je me suis laissé entraîner par la plume de Justine Niogret qui me plaît beaucoup. Le récit est confus, beaucoup de détails restent dans le flou et on n’est sûr de rien, pas même des mots employés. Ainsi le lecteur est dans le même égarement que les personnages, les doutes de Gueule de Truie deviennent les nôtres. C’est très perturbant : ça donne une sensation brouillonne et pourtant voulue.

J’ai eu du mal avec Gueule de Truie, je crois que je le préfère presque au début quand il se montre froid et impassible plutôt qu’après sa rencontre avec la fille où son caractère est encore plus exécrable : il est d’une violence rare, se montre colérique et imprévisible.
J’ai mieux aimé la fille, mais la pauvre en prend plein la tête. J’admire sa force mentale qui lui a permis de survivre, même si je ne comprends pas toujours ses choix par rapport à Gueule de Truie.

La fin m’a laissée un goût amer parce que je suis passée à côté. Autant j’ai aimé la partie avec le Cerf, autant celle avec Surtr m’a ennuyée : j’ai eu la sensation qu’elle n’apportait rien.
Je suis assez mitigée quant à cette lecture : j’ai adoré la plume de l’auteure, moins l’histoire.

ABC 2022 – Lettre N
19/26

Les témoins de la mariée – Didier van Cauwelaert

Titre : Les témoins de la mariée
Auteur : Didier van Cauwelaert
Éditeur : Albin Michel
Format : E-book
Nombre de pages : 260
Quatrième de couverture : « Nous étions ses meilleurs amis : il nous avait demandé d’être ses témoins. Trois jours avant le mariage, il est mort dans un accident de voiture.
Ce matin, à l’aéroport, nous attendons sa fiancée. Elle arrive de Shanghai, elle n’est au courant de rien et nous, tout ce que nous savons d’elle, c’est son prénom et le numéro de son vol.
Qui aurait pu se douter qu’un tel drame redonnerait un sens à notre vie, et nous ferait enfin découvrir le bonheur ? A nos risques et périls… Elle nous bouleverse, nous fascine, nous rend fous, mais cette Chinoise de vingt ans est-elle la femme idéale ou bien la pire des tueuses ? »

Ce fut une lecture rapide, en 3 jours, c’était torché, sachant que je n’ai pas eu de temps à consacrer à la lecture puisque nous étions toujours en vacances aux États-Unis quand j’ai lu ce court roman.

Je ne m’attendais pas à une telle trame :
Marc, grand séducteur et riche de surcroît, annonce à ses quatre amis qu’il va se ranger et épouser une Chinoise, Yun-Xiang, dont aucun n’a jamais entendu parlé. Elle arrive 2 jours après (il me semble) et deux des quatre potes doivent servir de témoins à la mariée.
Entre temps, Marc meurt dans un accident de voiture et ses amis décident d’accueillir Yun à l’aéroport et de lui cacher le décès de son fiancé.
Ils sont loin d’imaginer ce qui les attend : la fiancée est totalement différente de ce qu’ils pensaient, elle les connaît par cœur et va leur permettre de tout remettre en question et d’avancer.

Du début jusqu’à quasiment la fin, je me suis dit qu’il y avait un couac dans le genre que Marc était encore vivant, qu’il avait tout mis en scène et que Yun n’était pas celle qu’elle semblait être parce qu’elle a bon nombre de coups d’avance sur les témoins et elle est d’une perspicacité effrayante. Ce n’était pas totalement ça, mais mon instinct ne m’a pas trompée, il y avait un truc qui déconnait.

Quatre personnages, quatre narrateurs différents. La plume de l’auteur change à chaque récit, c’est bien joué tout en étant déroutant :

– la narration de Hermann est plutôt classique, parfait pour introduire chaque protagoniste ainsi que leur passé.
Lui, je l’apprécie. Il manque de confiance en lui, mais ne se cache pas derrière les autres. Il assume ses faiblesses et se montre franc envers lui-même, envers ses amis et envers le lecteur.

Marlène est cinglante, ses propos sont crus. Elle est davantage dans l’analyse des comportements de ses amis comme de la situation.
Au début, je n’étais pas sûre de l’apprécier et finalement, je l’aime beaucoup. Elle est probablement ma préférée et j’adore la complicité qui se crée avec Yun, même si elle est teintée de tristesse.

– les chapitres qui mettent en scène Jean-Claude ne sont pas trop différents des autres, mais je n’aime pas du tout le personnage, et ce, depuis le début.
Il est désagréable. Je déteste la façon dont il parle de sa fille, alors O.K., c’est une connasse, mais ce n’est pas étonnant vu son père. J’ai détesté les relations qu’il entretient avec les femmes que ce soit Judith, Yun ou Marlène.

– Lucas clôture le récit en beauté. Il est le seul qui se méfie de Yun et son analyse de la situation m’a donné les réponses que j’attendais. Si je n’accrochais pas avec lui dans les trois premières parties (il était trop extrémiste et intolérant dans ses propos contre la Chine), mais finalement, il est encore plus perspicace que Marlène et ça m’a plu.

J’ai adoré cette lecture et je suis ravie de l’avoir lu.

ABC 2022 – Lettre V
18/26

L’épopée de Gengis Khan, tome 2 : Le seigneur des steppes – Conn Iggulden

Titre : Le seigneur des steppes
Saga : L’épopée de Gengis Khan, tome 2
Auteur : Conn Iggulden
Éditeur : POCKET
Format : E-book
Nombre de pages : 512
Quatrième de couverture : L’appétit de conquête de Gengis Khan n’a plus aucune limite. Après avoir unifié les tribus mongoles à la pointe de l’épée, le voilà qui tourne son regard vers l’Est. L’ennemi chinois est sa prochaine proie. Mais n’est-ce point un trop grand défi pour le grand Khan ? Le chemin est long et pénible pour arriver jusqu’à l’Empire du milieu. Ses cavaliers mongols n’ont jamais combattus de villes fortifiées. Et au moindre revers, comment réagiront ses bouillants généraux ? Cette campagne est un tournant périlleux pour le chef de guerre. S’il ne succombe pas aux dangers d’une telle entreprise, Gengis Khan deviendra alors un conquérant de légende…

J’ai du mal à me dire que cela fait 5 ans que j’ai lu le premier tome de cette saga. J’ai l’impression que c’était il y a quelques mois tellement je me souvenais bien de certains passages. Le reste m’est revenu en quelques pages.

Après avoir rallié la dernière tribu, les Naïmans, à sa horde et avoir intégré le chaman Kököchu à son peuple, Gengis se lance à l’assaut du royaume des Jin. La tâche n’est pas aisée : ils construisent des forts das les passes et leurs villes sont entourées de hauts murs imprenables.
Mais les Mongols se montrent rusés et rien ne semble les arrêter.

De nouveaux personnages apparaissent qui font avancer l’histoire et évoluer les protagonistes déjà en place :
– le chaman Kököchu que je trouve antipathique prend comme apprenti Temüge, le plus jeune des frères de Gengis et je n’aime pas du tout le chemin qu’emprunte le benjamin.
Subotei m’a bien plu, il est jeune et loyal envers le kahn.
certains personnages jin : Chakatei la seconde épouse de Gengis qui me laisse dubitative. Ho Sa, Lian ou Wen Chao passent bien. Le général Zhu Zong m’a fait grincer des dents.
Kachium et Khasar ont une place primordiale dans ce second tome, je ne me souviens plus si c’était autant dans le précédent. J’ai aimé les retrouver au fil des pages. Arslan qui m’a tellement plu dans le premier n’est quasiment pas là, dommage.

L’histoire est rythmée : le récit se partage équitablement entre intrigues et combats. C’était passionnant et il m’est arrivé par moment de ne pas pouvoir interrompre ma lecture pour savoir la suite, et ce, malgré l’heure tardive.
La plume de l’auteur est fluide et entraînante, autant que dans le premier. Je lirai le trois dès que l’occasion s’en présentera parce que j’ai adoré ce second tome et j’ai très envie de découvrir ce que me réserve le prochain.

ABC 2022 – Lettre I
17/26