Le soleil finit toujours par nous lever – Jeanne Raboutet

Titre : Le soleil finit toujours par nous lever
Auteur : Jeanne Raboutet
Éditeur : Jets d’encre
Nombre de pages : 151
Quatrième de couverture : Mafalda, infirmière en Nouvelle-Calédonie, est une femme volontaire, joyeuse, toujours pleine d’entrain et de projets. Sa prochaine aventure sera une marche sur la côte sauvage de l’île, à pied, en hommage à la vie. Elle a tout prévu : un sac à dos sur lequel elle invitera les passants à nouer des étoffes de couleur, des patients chez lesquels faire étape, une présentation du périple sur les réseaux sociaux… l’ensemble promet d’être merveilleux ! Mais il y a une chose que Mafalda n’avait pas envisagée : qu’au bord de la route, sans raison et sans pitié, un homme la violerait…Parce que le soleil finit toujours par nous lever et l’espoir par triompher, Jeanne Raboutet entreprend dans ce témoignage poignant un travail de reconstruction, tâche aussi rude que nécessaire pour de nouveau pouvoir aller de l’avant.

Je remercie Masse Critique Babelio ainsi que les éditions Jets d’encre pour la confiance qu’ils m’ont accordée.
Parmi tous les livres qui étaient proposé, c’était celui qui m’intéressait le plus non pas pour les détails du viol (dont le récit est d’ailleurs court et c’est tant mieux parce que c’est bien assez éprouvant comme ça), mais pour le chemin de reconstruction qu’a tracé l’auteure, Jeanne Raboutet.

L’héroïne, Mafalda (non, son nom n’est pas Jeanne), est une force de la nature : elle a subi des événements difficiles au court de sa vie, mais elle a toujours réussi à s’en remettre. Elle est infirmière en soins palliatifs et s’occupe merveilleusement bien de ses patients. J’ai beaucoup aimé sa façon d’être avec eux.
Elle est attachée à eux et décide de célébrer la vie en faisant une randonnée de trois-cent trente kilomètres à travers l’île de Nouvelle-Calédonie où elle vit depuis vingt ans. Elle prépare son périple, part et rencontre des gens, des cultures différentes. Ça promet d’être un voyage formidable… jusqu’à ce qu’elle croise la route d’Abel, qui la jette violemment dans le fossé et la viole.

Un parcours du combattant commence pour elle : sa déposition à la gendarmerie, l’examen médical, les journaux, etc. Tout devient une épreuve. Elle va devoir se reconstruire pour elle, pour ses enfants, pour sa famille et ses amis… au bout de plusieurs mois, elle se rencontre qu’elle doit changer les termes qui la définissent ainsi que ce qu’elle vit : réinventer sa vie et non se reconstruire, etc. Cette lecture m’a rappelé à quel point il est essentiel de bien choisir ses mots, ils ont une importance capitale lorsqu’on doit se remettre de situations traumatisantes.
L’auteure a des mots qui sonnent justes et qui m’ont parlé, des réactions terriblement angoissantes qu’elle est parvenue à me communiquer. Heureusement, on ne tombe pas dans le pathos et les passages qui racontent les mois de vide et de douleurs après son viol sont courts et beaucoup dans les faits. Malgré tout, elle exprime des sentiments forts sans s’étaler, ce qui la rend attachante, elle mais également tous les gens qui l’entourent que ce soit sa mère, ses enfants, ses amis ou Ludo (que j’ai grandement apprécié, au passage).

J’ai beaucoup aimé cette lecture et j’ai hâte de découvrir le second tome… quand il sortira. Il faudra donc que je prenne mon mal en patience et que je surveille les sorties littéraires.

Le choix nous appartient : Une bosse dans le dos – Isabelle Poirot

Titre : Le choix nous appartient : Une bosse dans le dos
Auteur : Isabelle Poirot
Éditeur : PUG Presses universitaires de Grenoble
Nombre de pages : 70
Quatrième de couverture : Un couple attend un enfant. Cet enfant est porteur d’une malformation importante, le spina bifida, qui, du fait de sa gravité, autorise d’interrompre la grossesse, mais donne parfois également accès à la possibilité d’une chirurgie anténatale. Comment se croisent le monde médical et la famille pour accompagner leur cheminement vers un choix libre et responsable ? Au-delà de la brutalité des faits, ce livre aborde des sujets difficiles : celui de la question du diagnostic anténatal d’une malformation grave, celui de la question de l’information donnée et reçue aux patients, à la famille, puis de leur consentement, qui permet de donner l’espace de liberté et d’autonomie au couple. Il en résulte un ouvrage d’une puissance peu commune. Court et dense, sensible et émouvant, il se lit rapidement mais fait mouche au plus profond de soi, que l’on soit parent ou futur parent, soignant, sage-femme, acteur du handicap, etc.

Je tiens tout d’abord à remercier la masse critique Babelio ainsi que les éditions PUG pour ce partenariat qui m’a permis de découvrir ce passionnant petit roman.

Ce livre fait partie de la collection En lien. Comme son nom l’indique, son but est de faire le lien entre le lecteur, les professionnels et les néophytes. C’est réussi, pour celui-là en tout cas. J’ai eu la sensation d’avoir ma place dans ce récit, pas seulement en tant que spectatrice : j’ai partagé les sentiments des parents… le désarroi quand ils ont appris que leur petite fille était atteinte de spina bifida, l’angoisse puis l’espoir lorsqu’ils cherchent des informations sur le net puis face au spécialiste, la résignation et la tristesse qui suit.
Certains chapitres sont du point de vue de l’auteure, médecin spécialisée dans ce handicap, des informations données sous forme de cours et cela permet au lecteur d’en comprendre tous les tenants et les aboutissants.

On ne connaît rien des personnages ce qui aurait pu être problématique pour s’y attacher, mais il n’en est rien. Tout est dans l’émotionnel, sans pour autant tomber dans le pathos, et cela rend le récit autant que les protagonistes de ce drame touchants.
Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est qu’il n’y a aucun jugement : certes la pression exercée au début par des praticiens m’a choquée (il est probable qu’elle soit malheureusement très réelle dans une telle situation), mais la réaction des proches est chouette… Les dernières paroles de Baba, la grand-mère, m’ont émue : elles sonnent justes et je les ai trouvées très belles pour clôturer ce roman. Je rêve d’être aussi sage qu’elle en vieillissant.

C’est un coup de cœur pour cette lecture. il faudra que je m’essaie à d’autres livres de cette collection.

Into the wild – Jon Krakauer

Titre : Into the wild
Auteur : Jon Krakauer
Éditeur : 10/18
Nombre de pages : 288
Quatrième de couvertureIl avait renoncé au rêve américain. Pour vivre une aventure extrême. En 1992, le cadavre d’un jeune homme est découvert dans un bus abandonné en Alaska, au pied du mont Mckinley, loin de tout lieu habité. Fils de bonne famille, Chris McCandless aurait dû en toute logique devenir un américain bien tranquille à l’avenir sans surprise. Mais, dès l’obtention de son diplôme universitaire, il décide de partir à l’aventure. Après avoir fait don de ses économies à une œuvre humanitaire, il entame son périple sous un nom d’emprunt avec sa vieille voiture, qu’il abandonnera un peu plus tard. Il sillonne le sud des Etats-Unis, subsistant grâce à de menus travaux, avant de réaliser son grand projet: s’installer au cœur de l’Alaska, seul, en communion avec la nature. Mais on ne s’improvise pas trappeur, ni homme des bois… Ce parcours dramatique d’un jeune homme qui a voulu vivre jusqu’au bout son impossible idéal est retracé par Jon Krakauer, l’auteur du best-seller tragédie à l’Everest. Livre-culte dans le monde entier, Into the Wild a d’emblée fasciné Sean Penn, qui en a réalisé une adaptation cinématographique applaudie par la critique américaine.

La seule raison qui m’a poussée à lire ce livre est l’item éphémère « Forêt de Poudlard ». J’avais conservé cette lecture dans ma PàL pour le pumpkin autumn challenge, mais comme il me fallait du nature writing, je l’ai sorti.
Il y avait une chance sur deux que cette histoire me plaise tout dépendait du choix de l’auteur quant au récit : il aurait pu le romancer, il avait bien assez d’informations pour cela, mais il a préféré l’écrire comme un article… Un très long article. Je déteste ce style journalistique, ça m’ennuie.

Jon Krakeuer nous retrace son enquête de façon anachronique : le corps de Chris McCandless est retrouvé dans les territoires sauvages de l’Alaska. Comment a-t-il péri ? Qu’est-ce qui l’a poussé à aller dans une région reculée avec si peu de matériel ? Comment y a-t-il survécu plus d’une centaine de jour ?
C’est ce qu’on apprend au fil des pages. L’auteur a choisi de nous partager des passages du journal de Chris, des récits faits par les gens qu’il a rencontrés à travers le pays et qu’il a marqués, des textes qu’il a surlignés au cours de son voyage, etc.

Les chapitres se suivent de manière désordonnée, ce qui est assez désagréable au début et m’a obligée à retenir les dates pour m’y retrouver dans la chronologie. De plus, dans certains passages, Chris est comparé à d’autres « explorateurs » qui ont connu eux aussi de semblables drames ; intégré au récit ça aurait pu être intéressant, mais là, ça n’était une succession d’exemples et c’était too much pour moi.
C’est vraiment dommage, parce qu’il y aurait eu moyen de romancer l’histoire, de la rendre palpitante, mais finalement, ça n’est qu’un long reportage ayant bien peu d’intérêt (pour moi du moins). Seuls les trois derniers chapitres ont retenu mon attention parce qu’on a le fin mot de l’histoire sur ce qu’il lui est vraisemblablement arrivé.

En conclusion, c’est une lecture qui m’a laissée indifférente et je suis soulagée de l’avoir terminée.

Challenge Coupe des 4 maisons :
Forêt de Poudlard (Item éphémère du 21/03 au 04/04) – Un livre de nature writing (où la nature tient une place importante) ou dont le thème principale est l’écologie80 points

Vigile – Hyam Zaytoun

Titre : Vigile
Auteure : Hyam Zaytoun
Éditeur : Le Tripode
Nombre de pages : 125
Quatrième de couverture : Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une jeune femme dans la nuit. Elle pense que son compagnon la taquine. Mais le silence revenu dans la chambre l’inquiète. Lorsqu’elle allume la lampe, elle découvre que l’homme qu’elle aime est en arrêt cardiaque.
Avec une intensité rare, Hyam Zaytoun confie son expérience d’une nuit traumatique et des quelques jours consécutifs où son compagnon, placé en coma artificiel, se retrouve dans l’antichambre de la mort.
Comment raconter l’urgence et la peur ? La douleur ? Une vie qui bascule dans le cauchemar d’une perte brutale ? Écrit cinq ans plus tard, Vigile bouleverse par la violence du drame vécu, mais aussi la déclaration d’amour qui irradie tout le texte. Récit bref et précis, ce livre restera à jamais dans la mémoire de ceux qui l’ont lu.

Une collègue m’a prêté ce roman avant les vacances. Je n’ai pas eu le temps de le lire en août, et puisqu’il ne faisait que 125 pages, je ne me suis pas mis la pression. Et j’ai bien fait parce que je l’ai lu en une soirée tant j’ai adoré cette lecture.

L’auteure, Hyam Zaytoun, se rappelle l’un des pires événements de sa vie : le soir où son compagnon, Antoine, a fait une attaque. Elle s’est vu contrainte de le maintenir en vie le temps que les secours arrivent… Un temps qui paraît une éternité – et pour avoir été mise dans une situation semblable mais moitié moins longue (et moins stressante) en formation SST, je ne peux que comprendre cette sensation que cela n’en finit jamais.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Suit son hospitalisation, l’incertitude quant à son état de santé, etc.
Le récit est sous forme d’une longue lettre qu’elle adresse à son homme bien après l’événement traumatisant de cette nuit.

Ce fut une lecture éprouvante en ce qui me concerne. L’auteure a des mots très justes sur la souffrance et l’angoisse provoquées par la perte d’un être cher vécu un peu comme un abandon. On sent également de la colère dans ce texte, des souvenirs plus anciens qui remontent. Tout s’imbrique parfaitement.
C’était un récit émouvant qui m’a mise dans tous mes états. Ça a fait remonter des souvenirs douloureux au point d’en avoir plusieurs fois les larmes aux yeux.
Et jusqu’au bout, je me suis interrogée quant à la fin : qu’allait-il se passer ? Antoine allait-il survivre ? Comment la narratrice va-t-elle s’en sortir ? Tant d’autres questions qui se posent et qui finissent par trouver réponses.
J’ai adoré ce roman.

Challenge Coupe des 4 maisons :
Dictionnaire de runes (4ème année) – Un livre de non fiction – 40 points