Tous malades ! – Neil Gaiman & Stephen Jones

 

Titre: Tous malades !
Anthologistes: Neil Gaiman & Stephen Jones
Éditeur: Bragelonne
Nombre de pages: 144
Quatrième de couvertureNeil Gaiman et Stephen Jones ont réuni dans cet ouvrage exceptionnel une trentaine de poèmes humoristiques et effrayants par les plus grands maîtres de l’horreur, de la fantasy et de la SF anglo-saxonne. Dans la plus grande tradition des comptines d’enfants, ces auteurs s’en donnent à coeur joie, et vous livrent leurs créations les plus macabres dans l’espoir de vous faire rire.
Si à des enfants vous aviez pensé
Que ce livre était en fait destiné
Veuillez nous en excusez platement
Et refermez-le immédiatement !
Ne prenez pas ceci comme une insulte,
Lorsqu’on vous dit : Réservé aux adultes !
Poèmes et recueil illustrés de mains de maîtres par Clive Barker, Boulet, Mélaka et Reno.

Cette chronique risque d’être difficile à écrire, non pas que je n’ai pas aimé ce recueil, mais ce sont des poèmes donc à moins de les commenter un à un, ce que je ne compte pas faire, mon avis restera aussi vague que global.

Contrairement à ce qu’annonce le titre de l’article, ce ne sont pas Neil Gaiman et Stephen Jones qui ont écrit ce recueil, ils n’en sont que les anthologistes. Ils ont réuni trente poèmes donc trente auteurs. Beaucoup de ces écrivains ont obtenus des prix littéraires, souvent issus des thèmes de l’imaginaire. Quelques uns sont célèbres comme Brian Aldiss, Terry Pratchett ou Gene Wolfe pour ne citer que les plus connus, d’autres le sont moins voire pas du tout, pourtant tous ont publié.
Pour ce recueil, quatre illustrateurs ont été réunis, par contre, il n’est pas précisé s’ils ont travaillé sur la version américaine ou seulement sur l’anthologie française, la question est à se poser puisque trois sont français. Et le quatrième, Clive Barker a seulement fait la couverture.
Pour la traduction, il semblerait qu’elle s’est faite en deux temps : Alain Névant l’a traduit et c’est Gudule qui les a mises en forme – chapeau bas pour son boulot, ça devait être difficile et pourtant, le challenge est réussi pour un certain nombre de poèmes. Alors bien sûr, dans certains textes, quelques vers sont bancals mais est-ce dû aux poèmes originaux ou pas ? Aucune idée et on s’en fiche un peu, pour la majorité, c’est réussi et admirable. Il aurait été intéressant de sortir une version bilingue de cette anthologie, dommage. Je pourrais chercher sur le net mais je n’en ai pas le courage.

Dans l’ensemble, c’est un recueil que j’ai vraiment bien aimé. Comme l’indique la couverture, ce sont de sales poèmes, une  lecture parfaite pour se mettre dans l’ambiance d’Halloween comme ce fut mon cas, hier. Ils sont un peu glauques, un peu gores et malsains pour certains mais ça m’a fait du bien. Quelques uns étaient dégueulasses, d’autres m’ont fait sourire et tous m’ont fait sacrément plaisir.
Bref, j’ai passé un excellent moment d’autant que cela faisait longtemps qu’une lecture ne m’avait pas tellement enthousiasmée.

Challenge Coupe des 4 maisons :
5ème année : Champs de citrouille – un livre terminé le jour d’Halloween – 50 points

Fille de sang – Arounwandi

Titre: Fille de sang
Auteur: Arounwandi
Éditeur: GOPE
Nombre de pages: 226
Quatrième de couvertureUne jeune provinciale d’à peine vingt ans paie le prix d’une enfance et d’une adolescence misérables. Pour se venger des sévices, privations et humiliations qu’elle a subis ; pour implorer des bribes de tendresse de la part de parents qui rejettent son amour – son père militaire qui la répudie ou, au mieux, la brutalise ; sa mère, qui change d’homme comme de sarong et se défoule sur elle de ses frustrations – ; par esprit d’autodestruction et en se calquant sur la cruauté ordinaire du monde rural qui l’entoure envers les animaux domestiques : de dope en perf, de fil en aiguille, cette provinciale joue avec son sang. Un récit peuplé de types humains criants de vérité ; un texte dérangeant, au style musclé, au verbe dru, qui donne de la Thaïlande de tous les jours une image authentique à mille lieues des clichés touristiques.

Je tenais à remercier Babelio ainsi que les éditions GOPE qui ont placé leur confiance en moi.
Le résumé m’avait intriguée mais je redoutais quand même cette lecture parce que le dernier livre asiatique que j’avais lu avait été une épreuve plutôt désagréable… heureusement, cette fois, c’était bien plus intéressant.
Malgré le nombre de pages raisonnables (226 très exactement), j’ai terminé ce roman avec un peu de retard et je m’en excuse. Il ne m’a pas fallu des semaines pour le lire, cinq malheureux jours, cependant le sujet traité était suffisamment délicat et douloureux pour que je ne réussisse pas à avancer aussi vite que prévu.
C’est d’autant plus horrible que c’est autobiographique.

L’auteure nous raconte son enfance qui, n’ayons pas peur des mots, était plutôt glauque. Elle alterne entre des épisodes de sa vie lorsqu’elle était petite et celle plus grande – on ne peut pas dire que dans un cas comme dans l’autre ce soit très gai.
Sa mère la bringuebale comme un fardeau : quand elle ne veut pas s’en occuper, elle la dépose chez son soi-disant père qui est, à coup sûr, celui de la fille aînée mais peu de chance qu’il le soir de la cadette. Chaque fois qu’elle est là-bas, sa vie s’améliore un peu (tout est relatif) jusqu’à ce que sa mère vienne la chercher après son mariage avec un joueur invétéré. Cela ne s’empire pas mais quand elle est une fois de plus abandonnée chez son soit-disant géniteur, ce dernier se venge sur la gamine en l’obligeant à s’occuper de la nourriture de ses oiseaux.
Arrivée à l’adolescence, les ravages de la maltraitance font leur œuvre et elle se retrouve, entre autre, à l’hôpital pour un long moment.
Le petit bémol pour moi est la fin, ce n’en est pas vraiment une ; rien ne change – je pensais qu’on finirait par apprendre comment elle en était venue à écrire son histoire mais non, dommage.

Les épisodes racontés alternent donc entre son enfance et son séjour à l’hôpital. Si les passages de sa jeunesse m’ont accrochée, j’ai eu plus de difficultés avec ceux à l’hôpital qui m’ont ennuyée et freiné ma lecture – heureusement, ils ne sont pas très nombreux et les pages qui suivent se lisaient toutes seules.
J’ai beaucoup aimé le style de l’auteure, il est fluide, musclé comme le précise le résumé sans pour autant être agressif.
Dans l’ensemble, j’ai relativement aimé : j’ai adoré certains passages tout en étant horrifiée qu’une enfant ait pu vivre cela, quant aux autres tranches de vie, j’ai aimé… tout simplement.

Challenge Coupe des 4 maisons :
Chasse aux dragons : Boutefeu chinois – un livre d’un auteur originaire d’Extrême-Orient – 40 points

Alpha & Omega, tome 1 : Le cri du loup – Patricia Briggs

Titre: Le cri du loup
Saga: Alpha & Omega, tome 1
Auteur: Patricia Briggs
Éditeur: Milady
Nombre de pages: 363
Quatrième de couvertureAnna est un loup-garou.
Elle découvre un nouveau sens à son existence quand le fils du roi des loups-garous débarque en ville pour réprimer les troubles au sein de la meute de Chicago… et qu’il insuffle à Anna un pouvoir qu’elle n’avait jamais ressenti.

Comme je l’avais dit dans ma chronique du Alpha & Omega hors-série, les Origines, j’ai eu énormément de mal à entrer dans l’histoire de ce premier tome, du moins dans un premier temps : j’avais la sensation qu’il me manquait un bout d’histoire. Du coup, j’ai fait une pause de deux jours afin de lire la préquelle de la série et ça a été une très bonne chose puisque cela a débloqué ma « panne ».

Ce n’est pas le seul détail qui m’a bloquée, je vais en énumérer trois autres afin d’en être débarrassée mais cela ne reflète en rien mon ressenti final puisque j’ai adoré cette lecture et ce, malgré ce début chaotique.
Dans le premier tiers, on trouve énormément de répétitions de mots de liaison (et ou mais notamment et principalement) ; j’ignore si c’est un souci de traduction, c’est fort possible puisque je n’ai jamais ressenti ce frein à la lecture d’autres livres de Patricia Briggs. Par la suite, cela s’améliore.
De plus, j’ai eu du mal à me faire une idée de la relation qu’Anna entretient avec Charles, c’était froid et en même temps, pas tant que cela ; une impression d’étrangeté renforcée par la sensation d’avoir manqué un bout d’histoire. Une fois lues les Origines, c’est passé.
Quant au personnage d’Anna, il m’a été difficile de m’y attacher, son côté légèrement pleurnichard (« qu’est-ce que j’ai mal fait ? » à chaque fois qu’un de ses comparses se mettaient en colère) m’a un peu saoulée parce que je trouvais les réactions des autres loups qui l’entouraient parfaitement normales et elle pas – alors d’accord, elle a beaucoup de lacunes quant aux règles de vie des loup-garous puisque son ancien clan l’a laissée ignorante dans ce domaine, mais il suffit de connaître un minimum les loups pour comprendre… ou même de simplement d’écouter son instinct. Par contre, ne croyez pas qu’elle m’a dérangée ; par la suite, elle évolue doucement mais sûrement… Elle manque encore d’initiative mais mon petit doigt me dit que ça va venir.

Les gros points forts en ce qui me concerne sont les suivants :
On découvre le clan du Marrok d’un autre point de vue, plus objectif, bien différent de ce que Mercy Thompson ou Samuel nous en ont dit dans la saga principale.
Bran sort également de son rôle de chef intouchable et froid que réclame son rang pour se dévoiler encore davantage protecteur que ce qu’on en savait. On en apprend plus sur son passé, les fêlures qu’il cache à merveille. Il en paraît plus humain mais en même temps plus terrifiant.
Quant à l’histoire, elle est loin d’être ce qu’elle semble : Charles ramène Anna avec lui à Aspen Creek, il a du mal à se remettre de ses blessures de Chicago. Malheureusement, les ennuis n’attendent pas qu’il se rétablisse et il doit rapidement reprendre son rôle d’homme de main (tueur aurait mieux convenu) du Marrok, afin de traquer un loup solitaire qui commet agressions et meurtres dans la région. Seulement, les apparences sont trompeuses. Je redoutais que l’auteure ne tourne en rond et reste cantonnée aux loup-garous, vampires, faës mais ce premier tome nous révèle que c’est loin d’être le cas. Elle a réussi à me surprendre surtout de par l’approfondissement de son « bestiaire » fantastique.
Une fois dans la forêt, le récit en devient passionnant, haletant et on n’a qu’une envie, dévorer les pages le plus rapidement possible pour arriver à la conclusion de ces terribles événements et pouvoir souffler… du moins, on l’espère.

J’ai adoré ce premier tome malgré un début difficile et j’ai hâte de découvrir le prochain.

Challenge Coupe des 4 maisons :
2ème année : Niffleur – le premier tome d’une saga – 20 points

Alpha & Omega, hors-série : L’origine – Patricia Briggs

Titre: L’origine
Saga: Alpha & Omega, hors-série
Auteur: Patricia Briggs
Éditeur: Milady
Nombre de pages: 122
Quatrième de couvertureAnna est un loup-garou.
Elle découvre un nouveau sens à son existence quand le fils du chef des siens débarque en ville pour réprimer les troubles au sein de la meute de Chicago et qu’il insuffle à Anna un courage qu’elle n’avait encore jamais ressenti.

Il ne m’a pas fallu longtemps pour lire cette « préquelle », si je peux l’appeler ainsi : deux petits jours et c’était plié. C’est sûr, il a peu de pages et est écrit relativement gros mais au-delà de ça, il est vraiment passionnant.
J’avais d’abord commencé semaine dernière le premier tome de la saga Alpha & Omega, mais j’ai malheureusement dû le mettre en pause : j’avais la désagréable sensation d’avoir loupé quelque chose et puis, je n’arrivais pas à accrocher aux personnages de Charles et Anna. Une fois ma décision prise, je me suis lancée dans la découverte de ce petit roman et je n’ai pas été déçue, il permet de mieux appréhender les prochains, de mieux comprendre la relation qui lie les deux protagonistes mais également un certain nombre de remarques que se fait notre héroïne par la suite.

On découvre donc Anna, louve-garou depuis trois ans, qui vit au sein de la meute de Léo, à Chicago. On apprend rapidement certains détails sur sa vie et on se rend assez vite compte que quelque chose cloche, surtout si on a déjà lu quelques tomes de la saga Mercy Thompson du même auteure. Elle décide donc de désobéir à l’ordre de son Alpha et de contacter le Marrok (chef suprême des loups-garous d’Amérique ou un truc du genre – bref, Marrok est bien moins pompeux et plus rapide). Ce dernier envoie son fils, Charles, afin d’enquêter sur toutes les incohérences relevées.

J’ai adoré cette lecture : c’était rapide, le personnage d’Anna m’a bien plu, elle est bien dépeinte et son rapport à sa louve est également bien mise en scène. Elle reste malgré tout effacée. J’ai bien aimé la manière dont évolue doucement sa relation avec Charles. Cela explique bien des choses pour plus tard.
Pour l’intrigue en elle-même, j’avais deviné qui était responsable des soucis dans la meute mais je n’arrivais pas à comprendre la raison de ce désordre – ce qui est bien naze, j’aurais dû le voir venir après avoir lu la moitié du premier tome. Je ne vais pourtant pas pleurer, c’est pas plus mal ainsi, puisque cela m’a donné envie d’avancer vite, ce que j’ai fait.

Challenge Coupe des 4 maisons :
1ére année : Réducto – un livre de moins de 150 pages – 10 points

Seuls, tome 3 : Le clan du requin – Fabien Vehlmann & Bruno Gazzotti

Titre: Le clan du requin
Saga: Seuls, tome 3
Auteur: Fabien Vehlmann & Bruno Gazzotti
Éditeur: Dupuis
Nombre de pages: 48
Quatrième de couvertureDans un pays dont les habitants ont mystérieusement disparu, cinq enfants vont devoir apprendre à se débrouiller seuls.

J’avais prévu de lire ce troisième tome juste après les deux premiers mais mon grand a absolument tenu à voir le film avant que je ne puisse commencer le clan du requin… oh la la grand mal nous en prit !
Déjà, on ne s’attendait pas à ce que la version cinématographique nous spoile la fin. En effet, avec une bande-dessinée en dix volumes, on avait l’espoir d’avoir une suite… ben non. De plus, il est très épuré et complètement nul. Du coup, ça ne m’a nullement donné envie de lire ce troisième tome.

Finalement, je me suis quand même lancée tout en redoutant qu’à la longue, l’histoire s’essouffle tourne en rond. Pour l’instant, ce n’est pas le cas et j’ai très bien fait de reprendre cette série.
Au début, nos cinq héros sont toujours seuls mais lorsqu’une meute de chiens affamés les poursuive, ils sont secourus par d’autres jeunes qui appartiennent le clan du requin et sont conduits jusqu’à leur repaire qui n’est autre qu’un ancien parc d’attraction – je vous laisse découvrir la raison pour laquelle le clan porte ce nom.
Si l’ambiance au départ est un peu plus légère, on se rendent rapidement compte que les règles instaurées rendront la vie tout aussi dangereuse au sein de ce nouveau groupe si on ose s’opposer au chef, Saul.

J’ai beaucoup aimé cette bande-dessinée, le ton change grandement et si on exclut la colère et le mécontentement permanents de Dodji, les autres se comportent enfin comme des jeunes de leur âge et profitent des amusements qui leur sont offerts même si c’est de courte durée… ça fait du bien.
De plus, de nouveaux personnages entrent en scène comme Zoé ou Anton – et je suppose qu’ils resteront dans les prochains.
Bref, j’ai à nouveau hâte de découvrir ce que les auteurs nous réservent dans le quatrième tome. Il faudra juste qu’on se le procure.