Titre: Babyfaces
Auteure: Marie Desplechin
Éditeur: L’école des Loisirs
Collection: Neuf
Nombre de pages: 138
Quatrième de couverture: À l’école, personne n’aime Nejma. Elle est nulle, méchante, moche et mal habillée. En plus, elle crache par terre. Mais on ne lui dit jamais rien, parce que tout le monde sait qu’il ne faut pas pousser à bout une personne qui n’a rien à perdre.
Aussi, le jour où Jonathan Suyckerbuck, grand amateur de catch, est retrouvé inconscient derrière la porte de la cantine, c’est Nejma qu’on accuse. Elle a beau se défendre, personne ne la croit. Elle fait une coupable idéale.
Mais Nejma n’est pas aussi seule qu’elle veut bien le croire. Au tour de son voisin et ami Rajanikanth, alias Raja, alias Freddy, de faire quelque chose pour Nejma, elle qui l’a toujours protégé.
Sans oublier Isidore, le vigile du supermarché dans lequel Nejma se réfugie après les cours. Isidore estime Nejma. Il la voit différemment. Il a même prononcé ces mots magiques : «Tu n’es pas grosse. Tu es puissante.»
On a emprunté ce livre à la bibliothèque suite aux recommandations d’une amie, Annie (que je remercie au passage pour ses bons conseils). Je recherchais des livres sur le rejet que vivent certains enfants en primaire et l’acceptation de leur propre différence – question qu’on imagine plutôt se poser avec les adolescents, mais non-, il y en aura d’ailleurs sûrement d’autres sur ce thème donc ne vous étonnez pas.
A travers le récit de Freddy (Rajanikanth de son véritable nom), on suit le parcours de Nejma, élève au CM2, enfant brute de décoffrage, un peu brusque dans sa façon d’être et qui ne se soucie pas ou peu de l’avis des autres. Enfin, c’est ce que tout le monde croit. La narrateur réussit à faire de cette gamine un personnage touchant, pas parce que tout l’accuse alors qu’elle est innocente -même si l’état gravissime dans lequel se trouve Jonathan ajoute à l’injustice de l’accusation-, mais parce qu’elle est travaillée à fond : elle est naturelle, transparente, on connaît tout d’elle, elle parle à chaque enfant solitaire ou abandonné qui est en nous – avec une maman seule qui travaille des heures durant pour subvenir à ses besoins et ceux de sa fille. Ses relations sont émouvantes que ce soit avec Freddy ou Isidore – j’ai apprécié ses échanges avec le vigile mais ma méfiance de maman m’a fait tiquer -> parler avec un inconnu, argh, bof bof.
Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour le lire, il était génial. La façon d’écrire de l’auteur était très naturelle, on avait vraiment l’impression d’entendre un gosse de 11 ans parler… avec une franchise désopilante mais rafraîchissante, entrecoupée par les dialogues plus adultes des parents du narrateur.
On a adoré cette lecture, on a beaucoup ri, on a eu peur pour les personnages, on a ressenti un pincement au cœur dû aux conséquences de l’adoption d’Angel. Bref, on a vibré avec chaque protagoniste et ce, jusqu’à la fin.