Les Lutins Urbains, tome 1 : L’attaque du Pizz’Raptor – Renaud Marhic

Titre : L’attaque du Pizz’Raptor
Saga : Les Lutins Urbains, tome 1
Auteur : Renaud Marhic
Éditeur : P’tit Louis
Nombre de pages : 127
Quatrième de couverture : On les croyait disparus à jamais, chassés de nos contrées par la modernité. Erreur ! On peut bien avoir construit des villes à la campagne, les lutins se sont faits urbains ! Et ils n’ont rien perdu de leurs pouvoirs d’agaceries, tracasseries, et espiègleries… Quel est donc cet inconnu qui s’en prend aux livreurs de pizzas, leur dérobant leur chargement sans jamais faire main-basse sur l’argent ? Gustave Flicman, jeune policier de la Grosse Cité, croise un soir le voleur. Si ce n’est pas un lutin, ça y ressemble bien… Mais voilà le coupable arrêté : c’était un simple SDF. Affaire réglée. Pas pour Gustave ! Qui ne se doute pas que sa quête du Pizz’ Raptor va le mener jusqu’à l’Université d’Onirie. Là où les Lutins Urbains ont trouvé refuge. Sous la protection du mystérieux Professeur B., Docteur en Lutinologie…

Ça fait longtemps que je n’ai plus entendu parlé de la saga des Lutins Urbains, mais à une époque, ça tournait pas mal sur la toile. Quand j’ai été à la 25ème heure du livre au Mans, j’ai rencontré l’auteur et j’en ai profité pour prendre le premier tome.
Ça s’annonçait bien barrée comme lecture.

Des livreurs de pizzas sont attaqués et leur pizzas volées par un singe en pyjama… non, un nain en barboteuse. Le policier Gustave Flicman est chargé par un Supérieur mystérieux d’enquêter sur l’affaire. Quand un SDF est arrêté pour ces vols, l’affaire semble classée, mais le jeune héros est persuadé que le suspect est innocent et il poursuit ses investigations.

C’était un peu moins délirant que ce à quoi je m’attendais. Il y a bien des moments où ça part en cacahuètes, mais dans l’ensemble, c’était presque normal… ou pas.
Certains passages m’ont fait sourire :
– les marques qui ont racheté les institutions judiciaires, administratives ou autres et dont le nom est accolé aux slogans.
– le Psiiit qui remplace les numéros des notes en bas de page
la plume de l’auteur qui est fluide et se lit super bien parce qu’elle est davantage orale qu’écrite.

Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Gustave est un peu trop mou à mon goût. Le professeur B. est trop professoral et un brin ennuyeux. Les lutins sont amusants, mais pour un premier tome, ils sont trop peu nombreux et pas assez présents. J’ai fini par apprécier Loligoth sur la fin… mais c’était la fin.

Ce premier tome se lit très vite, en une après-midi, c’était fini. C’est appréciable.
C’était une bonne lecture, sans plus.

Nuit du solstice (Livre de moins de 300 pages)

Beyond the clouds : La fillette tombée du ciel, tome 2 – Nicke

Titre : Beyond the clouds : La fillette tombée du ciel, tome 2
Auteur : Nicke
Éditeur : Ki-oon
Nombre de pages : 190
Quatrième de couverture : Théo a décidé d’aider Mia à voler de nouveau, mais sa cachette est découverte par trois sinistres individus qui cherchent à s’emparer de la petite fille ailée! Alors que tout semble perdu, leur cible fait apparaître un gigantesque félin qui met les assaillants en fuite, puis s’effondre, épuisée.
Si la blessure du jeune inventeur est sans gravité, la fièvre de Mia va en empirant… Son unique espoir serait le remède du sage de la forêt : malheureusement, le vieil acariâtre n’a pas l’intention de céder son médicament au premier venu. Et ce n’est pas le seul problème de Théo… car le voilà tout à coup attaqué par une araignée monstrueuse !

Quand j’ai voulu commencer ce second tome, je me suis rapidement rendu compte que je ne me souvenais plus du tout du premier. À partir de là, deux choix s’offraient à moi : relire le précédent ou relire ma chronique. J’ai opté pour la deuxième option et c’était suffisant pour me rafraîchir la mémoire.

Théo s’est rendu dans la forêt afin de trouver un remède qui ferait baisser la fièvre de Mia. Il rencontre un vieux (je ne sais plus si c’était lui qu’il cherchait, mais je pense puisqu’il avait un livre qui appartenait au disciple de l’ermite) qui non seulement lui fournit le médicament nécessaire, mais lui donne des explications sur ce qu’est Mia, ainsi que des conseils pour la préserver d’un nouveau malaise susceptible de lui être fatal. Ils partent donc en quête d’un mage.

Il semblerait que j’avais bien aimé le premier tome, par contre, j’ai adoré le second.
Le style de dessins est toujours aussi étrange, la perspective n’est pas le fort du mangaka, ce n’est ni choquant ni dérangeant, mais les traits des murs tracés à main levée qui ne sont pas droits m’ont fait sourire. Parfois, cela paraît brouillon, les passages avec les combats ne sont pas toujours très clairs.
Pourtant, je trouve que toutes ces petites imperfections rendent les illustrations belles et j’adore m’attarder sur chaque planche. Ça amplifie cet effet onirique que le scénario suscite.

J’apprécie les personnages. Théo et Mia sont attachants, autant que l’est la famille de cœur du jeune garçon. Je suis d’ailleurs triste qu’ils soient tous les quatre restés dans la ville jaune, ils vont me manquer.
Le scénario évolue et on voit enfin où l’auteure veut nous emmener. Ça peut encore prendre une tournure inattendue, mais pour l’instant, j’aime le voyage entrepris avec nos héros.
Dans le tome précédent, j’avais repéré quelques petites incohérences. J’ai été soulagée de découvrir que tout était cohérent jusqu’au dernier quart… Pour entrer à Karatope, les personnages ont besoin de laisser-passer. Ils réussissent à s’en procurer un et entrent à deux dans la cité. Ils auraient très bien pu passer les portes sans problème rien qu’en accompagnant Dug… Ce n’est qu’un détail, mais moi qui ai le souci du détail, de telles incohérences me font toujours grincer des dents.

Je suis ravie de ne pas être restée sur l’impression mitigée du premier parce que j’ai adoré ce second tome et j’ai hâte de lire le troisième (qui est dans ma PàL).

La Reine du Mardi-gras, suivi de « Un vitrail en plus » – Brigitte Fontaine

Titre : La Reine du Mardi-gras, suivi de « Un vitrail en plus »
Auteur : Brigitte Fontaine
Éditeur : Riveneuve
Nombre de pages : 63
Quatrième de couverture : La Reine du Mardi-gras était à la fois une mégère douteuse et une fée de soie. […] C’était une souillon miraculeuse qui faisait éclore dans ses doigts bagués d’éblouissantes écharpes d’Isis et de merveilleuses chemises de Venus… »
Comment ne pas voir dans ce conte philosophique plus qu’une histoire pour enfants peu sages ?
Brigitte Fontaine nous livre une nouvelle quasi autobiographique où l’icône punk et poète se dévoile autant qu’elle se cache. Avec toujours la même fougue de vivre et la même créativité fantasque qu’on lui connaît sur scène comme à la ville.

J’ai reçu ce livre par erreur lors d’une des dernières masse critique Babelio ; ça a bien sûr été rectifié, mais du coup, j’ai gagné ce petit roman. Donc autant le lire.
Il contient deux nouvelles :
– la reine du mardi-gras
un vitrail en plus

Je vais commencer par la reine du mardi-gras.
C’est un récit étrange et déroutant.
Je réfléchis depuis cet après-midi au résumé que je pourrais en faire, et ce n’est malheureusement pas possible. Ce sont de courtes pensées et réflexions qu’a écrites l’auteure, elle passe du coq à l’âne. Je n’ai pas trouvé que cela convenait de le classer en conte philosophique : les rares passages qui font références aux contes sont succincts quant au côté philosophique, c’est plutôt light.
D’après la quatrième de couverture, c’est autobiographique… et c’est là que ça pèche en ce qui me concerne, parce que je ne connaissais pas Brigitte Fontaine.
J’ai donc fait quelques recherches après avoir terminé la reine du mardi-gras et j’ai réalisé que j’avais été un peu débile sur ce coup-là, ç’aurait été plus malin de les faire avant. J’aurais compris certaines références, alors que là… de nombreux passages n’avaient ni queue ni tête pour moi, et j’en ai compris certains, mais après coup (comme le nougat).
Par contre, j’ai aimé la plume de l’auteure : les phrases étaient rythmées et je me suis plu à lire plusieurs passages à haute voix pour mieux profiter de la cadence.

En ce qui concerne Un vitrail en plus, il tient beaucoup plus du conte philosophique et en plus, je peux en faire un maigre résumé :
Nour traverse différentes pièces (de sa demeure ?) et prend plusieurs cachetons de Gardénal. C’est alors que commence un voyage onirique et entêtant.
Je me suis d’ailleurs demandé si elle avait mis fin à ses jours ou si ce qu’elle vivait par la suite était bien réel. Une fois arrivée à la fin de la nouvelle, j’ai d’ailleurs relu la première page et j’ai hésité à tout relire une seconde fois.
J’ai adoré cette lecture, je me serais cru dans un rêve : certains passages étaient féériques, d’autres incongrus, d’autres encore dérangeants et tout le récit alterne ainsi.
Ce fut une lecture courte, impossible à arrêter tant qu’elle n’était pas fini.

Autant la reine du mardi-gras m’a laissé indifférente, autant c’est un coup de cœur pour un vitrail en plus.

Yule (Mythologie, légendes, divinités)

L’atelier des sorciers, tome 7 – Kamome Shirahama

Titre : L’atelier des sorciers, tome 7
Auteur : Kamome Shirahama
Éditeur : PIKA
Nombre de pages : 170
Quatrième de couverture : À l’Académie, les apprenties sorcières ont passé avec brio leur épreuve de rattrapage pour le deuxième examen. Mais dans la foulée, Coco se fait convoquer, en pleine nuit, par Berdalute, l’un des trois grands sages. À sa grande surprise, il lui propose de rester à l’Académie pour devenir sa disciple et la mettre à l’abri de la confrérie du Capuchon et de Kieffrey. Coco, perplexe, se demande pourquoi elle devrait renoncer à son maître. Avant de prendre sa décision, elle décide de partir à la recherche de la vérité et se dirige vers la Tour-bibliothèque…

J’avais bien dit que je n’attendrai pas pour commencer à lire le septième tome.
C’est bien normal après la proposition que maître Berdalute fait à Coco de la prendre en tant que disciple. Pourquoi une telle offre ? La raison en est le passé de Kieffrey qu’on découvre enfin : le lien qu’il entretient avec la confrérie du Capuchon. On sait depuis longtemps qu’il y a un truc entre eux, mais jusqu’à présent, on ignorait quoi.
On apprend également quels sont ses motivations et surtout ses projets… par contre, j’ai trouvé que ce n’était pas très clair, même en relisant le chapitre deux fois.
Coco n’en fait qu’à sa tête (on peut difficilement lui en vouloir) et décide de se rendre à la tour-bibliothèque à la recherche du sort qui délivrera sa mère, sans tenir compte des mises en garde qu’elle a déjà reçues dans un des tomes précédents (par Agathe si mes souvenirs sont bons).
Heureusement, maître Kieffrey lui vient en aide. Il ne fait pas que lui sauver la vie, il lui offre une voie de secours : elle s’y engouffre et choisit de se tourner vers l’espoir plutôt que de sombrer dans le désespoir et de rejoindre la confrérie. Mais pour combien de temps ?

Depuis le début de la série, c’est le tome que j’ai le moins aimé. Pourtant, j’attendais avec impatience les révélations qui sont faites. Ce n’est pas qu’elles n’étaient pas à la hauteur de mes attentes, c’est surtout que je n’ai pas réussi à me plonger dans l’ambiance. Il y avait moins de magie, un scénario moins complexe et davantage tourné vers l’action. Peut-être est-ce aussi dû au fait qu’on ne voit pas les autres apprenties sorcières (Agathe, Trice et Tétia). Elles m’ont manqué. Faut dire qu’à elles quatre, elles forment une bonne équipe.
Pendant longtemps, je ne savais pas quoi penser d’Olugio… avec ses airs bourrus. Et j’étais incapable de dire si la sympathie que j’éprouvais pour lui était bien réelle ou si c’était dû au charisme qu’il dégageait. Mais maintenant, je suis fixée : je l’aime bien. Il est d’un réel soutien pour Kieffrey et son atelier. Et les rapports qu’il forge avec les filles au fil des tomes le rendent d’autant plus attachant.

Les dessins sont toujours aussi beaux. C’est impressionnant de voir qu’à chaque nouveau tome, la mangaka parvient à conserver son style. Il n’y a jamais de vignettes moins travaillées ou bâclées. Un tel talent, ça force le respect.
Même si j’ai moins aimé ce tome-ci, il n’en reste pas moins que j’ai adoré.
J’ai hâte de découvrir la suite, mais il va falloir prendre mon mal en patience : le 8 n’étant pas encore sorti au Japon, il n’est donc pas prêt de paraître en France (même s’il est annoncé pour mai 2021).

Généalogie d’une Sorcière – Benjamin Lacombe & Sébastien Perez

Titre : Généalogie d’une Sorcière
Texte : Benjamin Lacombe & Sébastien Perez
Illustrations : Benjamin Lacombe
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 105
Quatrième de couvertureCoffret de luxe comprenant : – La Petite Sorcière et Grimoire de Sorcières.

Ma maman m’a offert ce coffret il y a déjà quelques années pour la St Nicolas : elle savait que j’adorais Benjamin Lacombe et c’est un des quelques albums dont elle m’a fait cadeau. Et je ne la remercierai jamais assez pour toutes les petites attentions qu’elle a envers moi et mes enfants.

Ce coffret est composé de deux albums :
Grimoire de sorcières : c’est une mini encyclopédie qui regroupe des femmes puissantes possédant un don que ce soit de guérisseuse, d’empoisonneuse, victime de malformation physique, etc. Les pseudo-raisons pour les avoir traitées de sorcières ne manquent pas.
Elles sont au nombre de 13 et on commence par la célèbre Lilith, puis viennent Isis, Méduse, Yama Uba (considéré comme un yôkai), Gretchen (la sorcière de Hansel et Gretel), Jehanne (Jeanne d’Arc), (Mona) Lisa, Malvina (la belle-mère de Blanche-Neige), Leonora (sœur de lait de Marie de Médicis), les siamoises Mary et Anny (elles deux, je ne les connais pas), Mambo (Marie Laveau de la Nouvelle-Orleans), Olga (en gros, c’est la Reine des Neiges qui a voyagé sur le Titanic), Lisbeth (c’est le personnage du second album de ce coffret – oups, j’aurais peut-être dû commencé ma lecture par celui-ci)
On découvre leur histoire, leurs pouvoirs et la façon dont ils se sont développés.
Chaque récit est joliment illustré. À tel point que parfois, je me suis demandé si certains dessins étaient des photos de réels objets retouchés ou plus probablement des trompe-l’œil (ou trompe-les-n’yeux comme j’aime le dire pour rire).
Je connaissais quasiment tous les personnages. Néanmoins, c’était sympa de découvrir quelle version de leur histoire les auteurs ont choisi de raconter dans ses pages.

La petite sorcière : Lisbeth va chez sa grand-mère afin de passer ses vacances de Noël chez elle. Elle y retrouve son ami, Edward qui l’attendait avec impatience. Deux événements changent la vie de la jeune fille : elle découvre sa généalogie dans un grimoire de sorcières, ce qui réveille ses pouvoirs. Et grâce à cela, elle part à la recherche d’Edward qui a disparu.
Alors en effet, j’aurais peut-être dû commencer par cette lecture, pour deux raisons assez simples : d’un, Lisbeth est le personnage qui clôture le second album de ce coffret donc je me suis un peu spoilé son histoire. Et de deux, parce que le fameux grimoire qu’elle lit contient sa généalogie de sorcières : les sorcières citées et les pages énumérées font clairement référence à l’autre album.
Finalement, c’était quand même plaisant et surprenant de lire dans cet ordre, comme ça, je connaissais les détails du grimoire et je n’ai pas eu besoin d’interrompre ma lecture pour m’y reporter.
C’était une lecture plaisante et surtout rapide… peut-être trop. La période où se déroule l’histoire convient parfaitement à décembre et les paysages enneigés m’ont mise dans l’ambiance de Noël et j’ai aimé ça.
Les dessins sont aussi beaux qu’à l’accoutumée, avec ce petit brin d’étrangeté caractéristique à Benjamin Lacombe.

Je suis ravie d’avoir enfin lu ces deux bouquins, ça faisait longtemps qu’ils me faisaient de l’œil du haut de mon étagère. Du coup, j’ai profité du Cold Winter Challenge pour le sortir de ma PàL. Je trouvais qu’un récit de sorcière était la transition parfaite avec le Pumpkin Autumn Challenge.
C’était deux lectures fort sympathiques que j’ai adorées.

Reine des Neiges – Femme de pouvoir, féminisme, sorcière