1, 2, 3… sommeil ! – Guido Van Genechten

Titre: 1, 2, 3… sommeil !
Auteur: Guido Van Genechten
Éditeur: Milan jeunesse
Nombre de pages: 20
Quatrième de couvertureLa nuit, tout le monde dort, même les animaux ! Il y a ceux qui dorment à plat ventre, ceux qui dorment sur le dos, ceux qui dorment à l’envers, ou encore les dormeurs solitaires. Et le petit Tommy, comment dort-il ?

J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque pour pouvoir le lire aux enfants que je garde.

Mon choix s’est porté entre autre sur ce petit album pour plusieurs raisons :
– Il est cartonné donc solide ce qui permet aux petiots de le feuilleter à loisir.
Le thème du sommeil est tout à fait d’actualité avec au moins l’un des loulous.
– On y trouve différents animaux, et les enfants prennent du plaisir à répéter leur nom.
Les dessins sont sympathiques, je n’aime pas trop le character design de Tommy, mais c’est le seul. Bon, on passera sur le rhinocéros qui est présenté dormant sur le dos ou l’escargot qui a la tête à l’envers dans sa coquille. Les couleurs sont également chaleureuses.

La première fois que je leur ai lu cette histoire telle qu’elle est, ça ne les a pas plus accroché que cela, pourtant, les textes sont courts, il est coloré. Bref, il avait tout pour leur plaire.
Donc j’ai cherché une autre manière d’attirer leur attention. Et j’ai opté pour intercaler des chants, enfin, les refrains – c’est court et ils adorent ça. Sur les sept animaux présentés, il me manque deux chansons : une sur le rhinocéros et une sur la chauve-souris. Dommage ! Mais qu’à cela ne tienne, il va falloir que j’étoffe mon répertoire.
Mais on en a une pour chacun :
Que ce soit les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles […], un éléphant qui se balançait […], petit escargot porte sur son dos […], Bergère rentre tes blancs moutons […] ou les petits poissons dans l’eau […]

En tout cas, les petits adorent cette version : ils regardent les illustrations avec attention, dansent sur les chansons, me font de grands sourires et commencent à fredonner les airs. Rien que pour cela, j’adore cet album.

Les couleurs des tumuli, un jour à Gyeonju – Elisa Haberer & Simon Hatab

Titre: Les couleurs des tumuli, un jour à Gyeonju
Photographe: Elisa Haberer
Auteur: Simon Hatab
Éditeur: Atelier des cahiers
Nombre de pages: 125
Quatrième de couvertureLes Couleurs des tumuli est un livre qui fait cohabiter deux récits – l’un photographique, l’autre textuel – qui se déroulent entre Paris et Gyeongju en Corée du Sud. La photographe Elisa Haberer est née à Gyeongju puis a été adoptée en France dès ses premiers mois. En 2014 elle y retourne pour la première fois. Partant de l’endroit où elle est née – l’ancienne maison d’une sage-femme transformée en magasin d’ustensiles de cuisine – elle décide d’explorer et de photographier Gyeongju.
A partir d’un lieu qui lui est à la fois proche et étranger, elle part à la rencontre d’un quartier, d’une ville et de ses habitants. Au retour de son premier voyage en septembre 2014, elle débute une série d’entretiens sur ce projet avec Simon Hatab, dramaturge et auteur. Ce dialogue qui s’étend sur deux ans forme la matière d’un récit à mi-chemin entre le biographique, le carnet de voyage et le journal de création.
Au-delà de la quête mémorielle, il développe une réflexion sur l’art photographique, sur notre rapport au temps et sur la construction de notre identité.

Je tiens tout d’abord à remercier la Masse Critique Babelio ainsi que l’Atelier des Cahiers pour m’avoir permis de découvrir ce sympathique ouvrage.

J’avoue que pour une fois, ce n’est pas la couverture qui m’a poussée à postuler pour cette œuvre, mais bien le résumé. J’étais curieuse de découvrir ce voyage vers ses origines, ce parallèle entre Paris et Gyeongju.
L’album se divise en deux parties :
– des photographies de lieux qu’Elisa Haberer a visité et de personnes qu’elle a rencontrées.
– le texte de Simon Haberer.

Je ne savais pas trop comment lire ce carnet de voyage et aucun indice ne nous est donné au début sur la marche à suivre. Je l’ai donc lu normalement en m’arrêtant sur chaque photo, en les détaillant, m’en imprégnant, essayant de retenir ce qu’indiquait la légende. J’ai trouvé certaines photos fascinantes, d’autres retranscrivent la vie de leur personnages de manière neutre. En tout cas, aucune ne m’a laissé indifférente et toutes m’ont interpelée.
C’est lorsque je me suis lancée dans le texte que j’en ai compris toute l’importance. Dans le récit que fait Simon Hatab, les lieux sont indiqués. A chaque mention d’endroit, je revoyais les photos correspondante, elles surgissaient, s’imposaient à moi. J’ai eu l’impression très forte d’avoir été aux côtés d’Elisa et de me souvenir de ces endroits, des personnes qu’elle a rencontrées et dont elle ne parle pas la langue. J’ai vraiment eu la sensation de faire partie de ce carnet de voyage et c’était aussi plaisant que déstabilisant.


Pourtant, ce n’est pas à proprement parlé un récit de voyage. Certes, il est séparé en trois parties qui correspondent aux trois séjours suivis des retours à Paris qu’a faits Elisa, ce n’est pas pour autant une histoire traditionnelle. Ce sont davantage plus des notes prises et retranscrites à vif, des phrases et réflexions qu’elle s’est faites au fil de son voyage, des bribes de conversations entre la photographe et l’auteur. Ce qui permet à Simon Hatab de se l’approprier en quelque sorte en rebondissant sur ses pensées et en partageant son vécu avec le lecteur. C’est à la fois désordonné tout en restant ordonné et cohérent. Une sensation étrange, toutefois intéressante.
Par contre, j’ai trouvé dommage qu’on n’en apprenait pas suffisamment sur les gens qu’Elisa Haberer a rencontrés, sur leur mode de vie, sur ce que lui a apporté ces contacts, etc.

J’ai beaucoup aimé découvrir cet ouvrage. il était aussi dépaysant qu’intéressant.

Jordi, le dragon et la princesse – La Luciole Masquée & Marine Gosselin

Titre: Jordi, le dragon et la princesse
Texte: La Luciole Masquée
Illustrations: Marine Gosselin
Éditeur: Karibencyla
Nombre de pages: 30
Quatrième de couverture: Une cité blottie au
creux d’une montagne,
une princesse passionnée
de livres et de belles histoires,
un dragon affamé et solitaire
et un valeureux chevalier
épris de justice…
Tels sont les ingrédients de cette
légende qui parcourt le monde
de son message universel
d’amour et de bravoure.

Je tiens tout d’abord à remercier Babelio pour sa masse critique ainsi que les éditions Karibencyla qui m’ont permis de découvrir ce sympathique album jeunesse.

Comme souvent, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais la couverture ainsi que le résumé me plaisaient bien.
Le titre était un peu surprenant, enfin surtout le nom de Jordi, mais une explication en fin d’album m’a permis de remettre l’histoire dans son contexte : Sant Jordi est plus connu sous le nom de Saint Georges en Catalogne !
Et là, l’histoire prend un autre sens pour deux détails importants
l’insertion du personnage mythique tueur de dragon dans le récit
l’importance qu’y revêtent les livres de la princesse Aurélia, et notamment le roman Don Quichotte de Cervantès.
J’ai presque regretté que ces éclaircissements ne soient pas donnés au début.

En effet, comme le stipule le résumé, un dragon affamé menace de détruire la cité si les habitants ne le nourrissent pas. N’ayant guère le choix, ils cèdent mais au bout d’un moment, le bétail vient à manquer et le dragon impose deux sacrifices humains quotidiens. La princesse est tirée au sort dès le premier jour au grand dam des habitants.
Ce n’est que dans les toutes dernières pages que le héros, Jordi, arrive et vient la secourir. Il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe pour sauver une princesse conteuse qui avait réussi à passionner suffisamment le dragon pour qu’il en oublie ses projets de festin.
Même si je comprends tout à fait son intervention pour les besoins contextuels, j’aurais presque préféré que la princesse se débrouille seule, d’autant qu’elle était bien partie. Ou à la rigueur, qu’elle file un coup de main à Jordi. Ça en aurait fait un conte plus moderne.

Pour les personnages, j’ai bien aimé Aurélia, elle est dépeinte rapidement, mais suffisamment pour qu’on s’y attache. Le dragon étant le grand méchant de l’histoire, on peut difficilement l’apprécier. Quant à Jordi, son arrivée est tardive et on ne sait rien de lui, du coup, il m’a laissée indifférente.
Pour les illustrations, j’ai beaucoup aimé : les couleurs se marient bien et sont harmonieuses autant que chaleureuses – j’ai particulièrement aimé les effets d’ombrages et de reliefs. Le character design des personnages est très chouette, j’ai adoré m’y arrêter et les détailler – je suis fan du dragon qui est magnifique et du mouton qui fait une très voire trop courte apparition.

En ce qui me concerne, ce fut une lecture agréable. L’histoire a davantage plu au garçon que je garde qu’à ma fille qui l’a trouvée un peu trop classique.

Louison, la petite souris – Laure Allard d’Adesky

Titre: Louison, la petite souris
Auteur: Laure Allard d’Adesky
Illustratrice: Marine Karmowski
Éditeur: Anyway
Nombre de pages: 24
Quatrième de couverture:
Découvrez les aventures de Louison,
Une fée des dents pas comme les autres et apprenez comment on devient un jour la petite souris qui récolte les dents des enfants.

La fée des dents, la petite souris… selon les pays et les cultures, le mythe change. Ce n’est pas toujours aisé de choisir l’une ou l’autre version et c’est tellement ancré chez les enfants qu’ils ont du mal à intégrer que ce soit différent ailleurs.
Dans cet album, l’auteure nous propose une alternative aussi surprenante qu’intéressante en mélangeant les deux légendes, ce qui est bien joué : Louison la petite souris est sur le point de recevoir son diplôme de fée des dents. Pour elle, les choses sérieuses commencent ; jusqu’à présent, elle était étudiante, assistée dans sa tâche par une fée des dents chevronnée, mais désormais, elle doit voler de ses propres ailes et accomplir sa mission seule ce qui ne semble pas lui poser de problème tant qu’elle n’imagine pas le pire… c’est alors que le doute s’insinueHeureusement que sa mère est là pour la réconforter et l’encourager.

L’histoire est vraiment très chouette. En vingt-quatre petites pages, on découvre progressivement Louison, à travers ses expériences passées mais aussi ses espoirs et ses craintes. C’est un personnage attachant que j’ai bien aimé même si j’ai nettement préféré sa mère qui sait trouver les mots pour lui redonner confiance.

Les dessins sont à la fois originaux et spéciaux : tout en crayonné noir et blanc ce qui est loin d’être courant surtout pour un album jeunesse. Les planches contiennent de nombreux éléments qu’il est intéressant de détailler.
J’ai beaucoup aimé le character design des personnages, leurs grands yeux leur donnent un cachet particulier que ce soient ceux des souris ou ceux du chat – je les ai trouvés fascinants.

En ce qui me concerne, j’ai grandement apprécié cet album ce qui est également le cas de ma fille de 11 ans : elle a passé énormément de temps dessus, s’arrêtant sur chaque planche. Je me demandais ce qui l’avait tellement ralentie, maintenant, je sais : elle contemplait attentivement chaque illustration.

Le pirate qui n’avait jamais vu la mer – Laure Allard d’Adesky & Eric Tournaire

Titre: Le pirate qui n’avait jamais vu la mer
Auteure: Laure Allard d’Adesky
Illustrateur: Eric Tournaire
Éditeur: Chérubins éditions
Nombre de pages: 45
Quatrième de couvertureHakim est un pirate ; il a un bandeau sur l’œil droit, un bandana sur la tête, un perroquet sur l’épaule et une jambe de bois. Il porte une barbe épaisse et parle avec une grosse voix. C’est un authentique pirate, sauf qu’il n’a jamais vu la mer.

Je désirais cet album depuis sa sortie : je l’avais commandé sur un gros site de vente et j’ai attendu quasiment un mois avant de l’annuler. Du coup, j’ai contacté l’auteure pour connaître le meilleur endroit où me le procurer et la réponse fut simple : sur Cultura. Une bonne chose parce que le délai fut super rapide.

Quand je l’ai réceptionné, ce qui m’a étonnée dans un premier temps, ce sont les dimensions de l’album (21x14cm), c’est précisé sur la description du produit mais ça ne me semblait pas si petit – en même temps, je n’ai aucun sens des distances ou proportions. Mais, plus je le regarde et plus je trouve cela lui donne un certain charme, ça fait un peu carnet de bord. Sans compter qu’il est sacrément épais avec ses quarante-cinq pages donc il y a de quoi lire. Comme le laisse deviner la couverture, le format est à l’italienne ; quant aux pages, elles sont glacées ce qui est fort agréable au toucher.

J’aime énormément les dessins : les couleurs sont chaleureuses et harmonieuses. Le character design de la souris pirate m’a énormément plu, il est pourtant particulier : son apparence est à la fois bourrue mais également chou. J’ai moins accroché aux autres personnages qui ont davantage des faciès absurdes.
Au fil des pages, on suit Hakim dont le physique est proche de l’image qu’on se fait d’un pirate : un bandeau sur l’œil, une barbe rousse, une jambe de bois, accompagné d’un fidèle perroquet. Mais voilà, il vit dans un village au bord d’une rivière. Son rêve est de construire un bateau pour rejoindre la mer. Il persévère et, aidé de ses amis loups, il y arrive. Il prend alors le large avec son petit vaisseau.

L’histoire est rondement menée, les événements s’enchaînent admirablement bien. Le personnage d’Hakim est aussi sympathique qu’attachant, il n’abandonne pas et poursuit son rêve quelques soient les embuches qu’il rencontre ; j’apprécie les personnages déterminés qui ne troquent pas leur valeurs pour s’accomplir, ça vaut pour Hakim, mais pas que lui. Les protagonistes de cet album sont surprenants, seul son perroquet, Barnabé, m’a laissée relativement froide, pourtant, il est important dans le récit.
On peut tirer deux morales de ce texte : la première est explicite, il faut poursuivre ses rêves pour les réaliser. Pour moi, il y en a une seconde : on a toujours besoin d’un plus petit que soi – mais c’est peut-être mon peu de hauteur qui m’a poussée à cette conclusion.

Le petit que je garde l’a dévoré : il a tout de suite accroché aux illustrations, a trouvé le format et la taille pratiques pour ses petites mains. Enfin, il a beaucoup aimé l’histoire en elle-même.
De mon côté, j’ai adoré et je suis ravie d’avoir persévérer pour l’obtenir.