Sœurs d’Ys : La malédiction du royaume englouti – M.T. Anderson et Jo Rioux

Titre : La malédiction du royaume englouti
Saga : Sœurs d’Ys
Scénario : M.T. Anderson
Illustrations : Jo Rioux
Éditeur : Rue de Sèvres
Nombre de pages : 224
Quatrième de couverture : Pour ériger les remparts qui protègent Ys des flots tumultueux, la reine Malgven a eu recours à la magie. Sa mort brutale et mystérieuse laisse ses deux fifilles inconsolables et les éloigne l’une de l’autre. Rozenn, héritière du trône, entre en communion avec la nature et s’apaise dans les landes ; Dahut, la cadette, se délecte de la vie fastueuse de la cour et se compromet dans ses intrigues. Mais derrière les murs immenses de la cité se cache un passé lourd de sombres secrets. Le jour où le lien entre les sœurs se rompt définitivement, elles entraînent dans leur chute le destin d’Ys, et les monstres tapis dans l’ombre surgissent alors en pleine lumière.

Quand j’ai vu cette bande-dessinée à la médiathèque, j’ai hésité à l’emprunter.
La couverture me bottait bien et les illustrations sont tout aussi sympathiques.
En va-t-il de même pour le scénario ?

L’histoire s’ouvre sur le récit du roi Gradlon : il conte à ses deux filles sa rencontre avec leur mère, qui vient de décéder. Grâce à la reine, la cité d’Ys est restée prospère, par des procédés plus que malhonnêtes, semble-t-il. Mais maintenant qu’elle n’est plus là, qui va prendre la relève ?
Les deux princesses sont aussi différentes l’une que l’autre ? L’aînée, Rozenn, est sauvage et proche de la nature. La cadette, Dahut, se montre érudite et développe des talents hors du commun, mais ça a un prix. Une telle différence les sépare depuis qu’elles ont perdu leur mère.

Le scénario est intéressant. La trame cohérente et l’intrigue est rondement menée. J’ai lu d’une traite cette bande-dessinée tellement c’était fluide et passionnant.
J’ai aimé les deux princesses. Leur caractère est à l’opposé l’un de l’autre, leurs choix et leurs actes sont contestables pour différentes raisons, pourtant je les comprends et j’ai même fini par les plaindre.
Dans les premières pages, j’ai eu un peu de mal à me faire aux illustrations, pourtant ce style artistique fait le charme de cette bande-dessinée. J’ai fini par les adorer autant que cette lecture.

Le grimoire d’Elfie, tome 2 : Le dit des cigales – Audrey Alwett, Christophe Arleston & Mini Ludvin

Titre : Le dit des cigales
Saga : Le grimoire d’Elfie, tome 2
Scénario : Audrey Alwett & Christophe Arleston
Dessins : Audrey Alwett & Christophe Arleston
Éditeur : Mini Ludvin
Nombre de pages : 80
Quatrième de couverture : Une aventure touchante qui plonge les trois sœurs dans le passé de leur mère, Mélusine. Elfie et ses deux sœurs, Louette et Magda, arrivent avec leur bus-librairie à Gonerbes, un village de Provence écrasé par le soleil. Elles y rendent visite à Alistair Kinloch, un écrivain autrefois ami de leur mère. Mais Alistair ne parvient plus à écrire. Sa machine à écrire a été volée et son inspiration avec.
Dans cette bourgade où ne manquent pas les fortes personnalités, Elfie enquête. Qui en veut à Alistair ? Et pourquoi ? Grace à son grimoire qu’elle doit recharger d’histoires, Elfie va pouvoir compter sur l’aide de la magie… Une aventure touchante qui plonge les trois sœurs dans le souvenir de leur mère, Mélusine.

J’avais presque oublié à quel point c’est agréable de suivre les aventures d’Elfie, Louette et Magda qui voyagent dans leur bus librairie à deux étages.
Cette fois, elle se rendent dans le Lubéron. Elles retrouvent un ami de leur mère, Alistair Kinloch qui est un écrivain. Mais il est en panne d’inspiration depuis qu’on l’a cambriolé et qu’il vit des événements troublants inspirés de son roman en pause.
Elfie décide de mener l’enquête, toujours avec l’aide des créatures en origami que son grimoire fait vivre lorsque les histoires de notre héroïne l’ont rempli de magie grâce aux récits qu’elle écrit dedans.

Le scénario est intéressant et a titillé ma curiosité. J’ai cherché en parallèle d’Elfie le responsable des misères faites à Alistair. Mon intuition ne m’a pas trompée, sans que j’ai pour autant de certitudes.
Les dessins sont toujours aussi beaux, j’ai pris plaisir à m’y attarder, à détailler les vêtements, les mouvements des cheveux. Je suis fan du charadesign.

Les personnages sont toujours aussi attachants. On voit un peu moins Louette, dommage, mais Alistair prend un peu sa place de protecteur, ce qui permet à l’aînée de nos héroïnes de souffler un peu.
Magda m’avait un peu énervée dans le premier, mais ce n’est pas le cas dans celui-ci. Je l’ai trouvée plus sympathique et j’ai apprécié qu’elle finisse par coopérer avec Elfie.

Et le gros plus, c’est l’ambiance très estivale… et je me laisse volontiers emportée par l’aventure dans des décors de Provence.
J’ai adoré ce second tome, il faudra que je trouve la suite à la médiathèque.

Lulu et Nelson, tome 3 : La lionne blanche – Jean-Marie Omont, Charlotte Girard & Aurélie Neyret

Titre : La lionne blanche
Saga : Lulu et Nelson, tome 3
Scénaristes : Jean-Marie Omont & Charlotte Girard
Illustrations : Aurélie Neyret
Éditeur : Soleil (Métamorphose)
Nombre de pages : 68
Quatrième de couverture : À leur arrivée en Afrique du Sud, Lulu et son père ont été malmenés : ce dernier s’est fait arrêter pour avoir tenté de défendre un jeune garçon noir, Nelson. Depuis, Lulu a trouvé refuge dans la ferme de Mary, femme militante, de caractère. Sa rencontre avec Danny, qui sait parler aux lions, pourrait l’aider à recréer sa ménagerie, mais les menaces fusent de tous côtés…

Ça m’a pris plus d’un an pour pouvoir emprunter cette bande-dessinée à la médiathèque, mais c’est fait et j’en suis ravie !
C’est le troisième et dernier tome de cette saga et comme les précédents, je n’ai pas vu les pages défiler.

Le père de Nelson est censé revenir chercher son fils. Est-ce que Danny va prévenir Hendrick ? Le père de Lucia va-t-il réussi à sortir de prison ?
Il ne se passe finalement pas grand-chose. Les événements ne tournent pas aussi mal que ce qui était sous-entendu dans les tomes précédents ; c’est un soulagement, aussi bien qu’une déception.

Les illustrations me plaisent toujours autant. Le charadesign est réussi : les visages sont superbement expressifs, l’apparence des animaux est merveilleusement travaillée.
Le contexte historique est placé, mais reste assez vague. On peut faire des recherches sur le mouvement de l’ANC, sur la lutte pour la libération de l’Afrique du Sud, mais il y a beaucoup de ressources et on s’y perd, j’aurais apprécié un petit dossier en fin d’ouvrage pour découvrir les inspirations des auteurs.

J’avoue que je n’ai plus rien d’autre à dire de ce troisième tome si ce n’est que j’ai adoré cette lecture.

Comme un oiseau dans un bocal : Portraits de surdoués – Lou Lubie

Titre : Comme un oiseau dans un bocal : Portraits de surdoués
Auteur : Lou Lubie
Éditeur : Delcourt
Collection : Hors collection
Nombre de pages : 181
Quatrième de couverture : On parle beaucoup des enfants précoces, mais que deviennent-ils une fois adultes ? Birdo, brillant chef de restaurant, discret et solitaire, sait qu’il est surdoué depuis tout petit. Raya, prise dans une vie qu’elle sabote inconsciemment, cherche des réponses dans son diagnostic tout récent de « Haut Potentiel Intellectuel ». En confrontant leurs expériences, ces deux êtres singuliers vont repenser leur rapport à la douance.

Quelle claque cette lecture !
Bon, cette chronique était partie pour être très personnelle parce que c’est un sujet qui me touche de près et de beaucoup plus près que ce que j’aurais envisagé il y a encore 18 mois, mais j’ai changé mon fusil d’épaule : dans cet article, je donnerai mon avis sur cette bande-dessinée, dans un second, je parlerai de mon cas et je le mettrai en parallèle avec cette lecture.

Birdo est hpi, il a réussi sa scolarité, il est doué dans son boulot, il est intégré socialement, cependant il se sent en décalage avec les autres. Quand il rencontre Raya, il se sent bien avec elle. Elle est aussi haut potentiel, il y a quelques similitudes mais pas mal de différences aussi. Elle était une élève moyenne, elle n’a pas été détectée enfant, elle est hypersensible, etc.
Donc on suit ces deux personnages, on découvre leur parcours et leur quête d’identité.
C’est donc l’occasion pour Lou Lubie de nous présenter l’évolution des neurosciences depuis le début du XXème siècle, de nous expliquer la manière dont les tests peuvent être interprétés. Elle détricote les stéréotypes sur les surdoués et rétablit les traits caractéristiques des profils de ses héros.

Il y avait beaucoup de choses que je savais déjà, mais pas tout. Donc j’ai trouvé cette lecture super intéressante. J’ignore si le scénario peut plaire à quelqu’un qui ne se reconnaît pas dans les personnages parce que finalement, c’est très orienté, mais ça peut assouvir la curiosité des lecteurs face à ce fonctionnement intellectuel et cognitif si particulier et responsable de tant de malentendus et de mésententes.
En ce qui me concerne, ça m’a parlé, ça m’a ému… j’ai même pleuré à la fin quand Birdo se fissure.

Les illustrations sont spéciales, peu de couleurs, mais ça passe bien.
C’est un coup de cœur pour cette lecture.

Mon expérience neutoatypique

Lucien – Stéphane Sénégas & Guillaume Carayol

Titre : Lucien
Auteurs : Stéphane Sénégas & Guillaume Carayol
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Nombre de pages : 260
Quatrième de couverture : Lucien est le gentil balayeur du parc, un virtuose de la feuille morte, un poète de la bourrasque qui aime les choses simples. Son existence est réglée comme du papier à musique. Il ne veut surtout pas que ça change. Mais on ne le sait que trop, la vie fait ce qu’elle veut. Un jour, au cœur même du parc, tout va imploser, voilant d’une teinte sombre le destin de Lucien…

C’est une bande-dessinée en noir et blanc, ce que j’ai vraiment apprécié. Il n’y a pas de couleur et pourtant, les émotions des personnages sont superbement bien retranscrits… en tout cas, ça m’a pris aux tripes et par moment, les réactions de Lucien m’ont fait peur. Pourtant, il est gentil.

Lucien est balayeur, il passe beaucoup de temps dans le parc et semble pouvoir faire danser les feuilles qu’il balaie, ce qui fascine le jeune Paul. Mais Lucien a un certain retard, il ne comprend pas tout, il subit les moqueries et les méchancetés des gens, ce qui provoque parfois des réactions violentes. Paul devient son ami et parvient à canaliser ses crises… jusqu’au jour où…

Les scènes alternent entre moment de nostalgie, de calme et d’angoisse, ce que j’ai adoré.
J’ai préféré la première partie malgré (ou peut-être en raison de) les montagnes russes émotionnelles ressenties.
Je pense que dans la seconde partie, ce sont les personnages qui m’ont déplu…. enfin, surtout celui de Kadeg, un pervers narcissique dans toute sa splendeur.
Carmen n’est pas terrible, elle m’a exaspérée : elle est aveuglément amoureuse de Kadeg et fait tout pour lui plaire (ou pour le calmer) sans se soucier du bien ou du mal.
En ce qui concerne Maria, je suis partagée je ne suis pas sûre de l’apprécier et pourtant, sa rédemption est touchante.

J’avoue que je ne m’attendais pas du tout à la tournure que prennent les événements. L’histoire est cohérente. J’aurais aimé lire cette bande-dessinée d’une traite, mais je l’ai commencé trop tard hier donc j’ai dû m’interrompre et c’était frustrant.
Bref, je suis ravie de l’avoir emprunté à la médiathèque. C’est un coup de cœur pour cette lecture.