Son Excellence Eugène Rougon – Emile Zola

Son excellence Eugène RougonTitre: Son Excellence Eugène Rougon
Saga: Rougon-Macquart, tome 6
Auteur: Émile Zola
Éditeur: Le livre de poche
Nombre de pages: 424
Quatrième de couverture: Voici un roman centré autour d’un personnage, et ce personnage lui-même ne vit que par et pour la politique. Voici un roman où la politique ne fait pas une apparition occasionnelle, comme dans « L’Éducation sentimentale » ou même Lucien Leuwen, mais qui, d’emblée, se propose de montrer les coulisses gouvernementales, les aspects officiels de la vie politique, et aussi bien ses dessous, nous fait assister à une séance de l’Assemblée et à un conseil des ministres. Un roman qui présente l’ambition politique comme une idée fixe, comme une passion mobilisant toutes les forces d’un homme. Ce n’est pas si mince originalité, du moins à la fin du XIX e siècle. Rassurons-nous, en effet, tout cela se passe sous le Second Empire : aucune allusion à notre siècle finissant n’est à craindre. Et pourtant..

Il m’a fallu 2 mois -à deux jours près- pour terminer ce sixième tome de la saga Rougon-Macquart… De tous ceux que j’ai lus jusqu’à présent, c’est le pire. Je m’y suis atrocement ennuyée… Je n’irai pas par quatre chemin : j’ai détesté ! Encore plus que la faute de l’abbé Mouret.
Le thème principal en est la politique et tous les passages à vocation sociale tournent autour de politique.

Mais ce n’est pas ce qui m’a posé le plus de souci :
Mon problème, ce sont les personnages.
Rougon est un idiot, un tout mou qui a beaucoup d’ambitions et de rêves mais qui est incapable de les réaliser seul, il n’est qu’un beau parleur.
Clorinde est une gourgandine qui s’amuse du pouvoir qu’elle exerce sur les hommes – par contre, j’ai apprécié la leçon qu’elle donne à Eugène dans les derniers chapitres.
Quant à leur bande d’ « amis », des hypocrites qui le soutiennent tant qu’ils peuvent obtenir une part du gâteau mais lorsque Rougon ne parvient pas à accéder à toutes leurs demandes – et se fait même mal voir en les appuyant-, ils se retournent contre lui.

Le cheminement est intéressant : la montée puis la chute de Rougon, la manière dont les alliances se font et se défont, les entourloupes que les personnages se font mais c’est long, c’est chiant. Tout se fait dans les discussions.
J’ai nettement préféré les descriptions, je me suis noyée dans les mots de Zola, c’était très appréciable mais il y en a bien trop peu.

Bref, j’ai détesté ce tome, j’y allais déjà à reculons avant même de commencer ma lecture, maintenant, je sais pourquoi.
Le prochain Rougon-Macquart que je lirai ne sera pas L’Assommoir parce que je l’ai déjà lu, je passerai donc directement au 8.

Arbre généalogique des Rougon-Macquart de 1878J’en suis à 07/20

L’Oeil du loup – Daniel Pennac

L'oeil du loup - Daniel PennacTitre:  L’Oeil du loup
Auteur: Daniel Pennac
Éditeur: POCKET Junior
Nombre de pages: 92
Quatrième de couverture: Chaque jour, au zoo, le vieux loup voit un petit garçon le fixer de ses deux yeux grands ouverts. Et ça, le loup ne le supporte pas : il est borgne et ne sait pas quel œil regarder. Mais l’enfant le comprend et ferme un œil. Le voyage peut commencer : dans l’œil du loup, l’enfant va découvrir le Grand Nord et, dans l’œil de l’enfant, le loup verra défiler la vie dans le désert africain.

Cela faisait longtemps que je voulais m’essayer à du Daniel Pennac, du coup, j’ai profité du challenge week-end à 1000 pages qui a pris fin hier soir pour le découvrir avec cette lecture.

Dans les premières pages, je ne savais pas trop quoi penser : le lecteur se situe du côté de loup et c’est plutôt déconcertant. Lorsque l’enfant découvre le passé de Loup Bleu à travers l’œil de l’animal, j’ai quand même mis quelques lignes à comprendre que c’était un souvenir, il faut dire que ce n’était pas très clair même après une seconde relecture du passage en question et ma fille, qui l’a commencé samedi, a ressenti la même chose, c’était brouillon et il a fallu que je lui explique pour qu’elle capte.
Mais une fois qu’on a saisi ce détail, c’est une lecture super agréable : ça se lit bien, les loups sont attachants – à part les 3 rouquins qui sont plus que secondaires : pas de noms et tout aussi présents que le décors, s’ils n’avaient pas été là, ça n’aurait pas fait grande différence. Puis vient l’histoire du gamin qui observe quotidiennement le loup, un voyage à travers les trois Afrique (jaune, brune et verte) et ce, jusqu’à l’Autre Monde. Un personnage tout aussi attachant qui a la capacité de parler aux animaux et de s’en faire des amis.

J’ai aimé chacun des deux voyages. C’est une lecture très belle, pleine de poésie. Les mots de l’auteur sonnent justes, il parle d’amitié, de loyauté, de la cupidité et de la cruauté des hommes mais également des bons sentiments qui peuvent l’animer.
Bref, j’ai vraiment adoré ce court roman, il aurait pu être plus long mais je l’ai trouvé parfait tel quel.

La faute de l’abbé Mouret – Émile Zola

La faute de l'abbé MouretTitre: La faute de l’abbé Mouret
Saga: Rougon-Macquart, tome 5
Auteur: Émile Zola
Éditeur: Le livre de poche
Nombre de pages: 511
Quatrième de couverture: Serge Mouret est le prêtre d’un pauvre village, quelque part sur les plateaux désolés et brûlés du Midi de la France. Barricadé dans sa petite église, muré dans les certitudes émerveillées de sa foi, assujetti avec ravissement au rituel de sa fonction et aux horaires maniaques que lui impose sa vieille servante, il vit plus en ermite qu’en prêtre. A la suite d’une maladie, suivie d’une amnésie, il découvre dans un grand parc, le Paradou, à la fois l’amour de la femme et la luxuriance du monde. Une seconde naissance, que suivra un nouvel exil loin du jardin d’Eden. Avec cette réécriture naturaliste de la Genèse, avec ce dialogue de l’ombre et du soleil, des forces de vie et des forces de mort, du végétal et du minéral, Zola écrit. certainement l’un des livres les plus riches, stylistiquement et symboliquement, de sa série des Rougon-Macquart.

Cela faisait un moment que je n’avais pas continué mon challenge Rougon-Macquart, depuis fin mars ; j’avais donc particulièrement hâte de le reprendre et ce, malgré tout le mal que j’ai entendu de ce 5ème titre – oui, vraiment beaucoup de mal.
J’ai été ravie, dès les premières pages de constater que ce tome était la suite directe du 4ème : la conquête de Plassans. Malheureusement, c’est sûrement la seule chose dont je pus me réjouir, quoique, le fait que cette œuvre ne contienne pas de thème sur la politique aurait pu m’enthousiasmer mais ça n’a pas suffit : cette lecture fut aussi ennuyeuse que laborieuse.

La première partie se laisse à peu près lire, on découvre Serge Mouret, abbé des Artaud, et le petit monde qui tourne autour de lui : la Teuse, Désirée, le frère Archangias entre autre, ainsi que les ouailles de la paroisse…On se rend vite compte que l’abbé Mouret est aussi bien développé que tous les personnages de Zola dans les précédents volumes, mais c’est loin d’être le cas des autres, déjà ils sont moins présents et sont traités assez superficiellement, peut-être est-ce parce qu’ils disent ce qu’ils pensent sans filtre. Serge tient énormément de sa mère : il est pris d’une ferveur fiévreuse semblable à celle de Marthe, une dévotion religieuse allant jusqu’à la folie. Sur la fin, des dizaines et des dizaines de pages relatent l’amour que Mouret porte à la Vierge Marie, des passages beaucoup trop longs même s’ils ont le mérite d’avoir une utilité : faire le lien entre son amour pour la mère du Christ et son amour pour Albine…
La seconde partie a été atroce : des descriptions interminables sur la nature, le nom des plantes et des fleurs, leur couleur, leur forme, etc. J’ignore si Zola a cherché à décrire dans ce jardin son paradis, en tout cas, pour le lecteur, c’est juste l’enfer ! Même l’histoire entre Serge et Albine m’a ennuyée, elle est énormément développé mais s’est perdue dans la touffeur de la végétation du Paradou.
La troisième partie commençait à nouveau mieux : on retrouve tous les personnages secondaires et pour le coup, je les ai trouvé bien plus intéressants ; peut-être parce que je ne supportais plus Serge depuis la fin de la première partie. Les 100 dernières pages, j’ai cru que j’allais me pendre !

Je ne développerai pas davantage, j’ai énormément souffert lors de cette lecture. Ça me fait rudement redouter le 15ème titre de cette saga : La terre qui se passe dans les Artaud selon les notes de l’éditeur. Et je ne parlerai pas du prochain, Son Excellence Eugène Rougon qui doit mélanger politique aussi bien que religion… Bon, ce sera pour l’an 2016, hein !
Bref, j’ai détesté ce cinquième tome.

Arbre généalogique des Rougon-Macquart de 1878J’en suis à 06/20

La gloire de mon père – Marcel Pagnol

La gloire de mon pèreTitre: La gloire de mon père
Saga: Souvenirs d’enfance, tome 1
Auteur: Marcel Pagnol
Éditeur: Éditions de Fallois
Nombre de pages: 219
Quatrième de couverture
: Marcel Pagnol raconte, en qualité de témoin, les personnages de son enfance et la vie dans la famille d’un instituteur d’Aubagne, qui va s’animer avec la location d’une bastide dans la garrigue de l’arrière-pays marseillais où ils vont passer les grandes vacances. Cette villa dont rêve Marcel depuis toujours se nommera la Bastide neuve, il y passera les plus beaux jours de sa vie.
On y voit comment le petit Marcel parvient à épanouir peu à peu sa personnalité, celle d’un fils aîné de Provence, passionné par la lecture et les aventures dans les collines, partagé entre son amour exclusif pour la belle couturière, éternelle jeune fille incarnée par Augustine, qui sera une mère tendre et discrète, et l’admiration pour son père, Joseph le maître d’école, anticlérical et anti-alcoolique, mais profondément humain. Il ne deviendra complètement son héros qu’en lui prouvant qu’il aime autant que lui ses chères collines, glorifié par un exploit de chasse. L’enfant se débat entre ses rêves et les découvertes parfois angoissantes de la réalité du monde où il vit : Les adultes peuvent aussi mentir…
Sentir qu’il est aimé et entouré, parvenir à être fier de ses parents et de lui-même est le défi même de cette belle et poignante histoire…. à la fois unique et universelle.

Cela faisait des années que je désirais lire du Marcel Pagnol. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai vu pratiquement tous les films issus de ses œuvres et je les adorais au point de les revoir régulièrement. L’apothéose a, pour moi, été lorsque le film La gloire de mon père est sorti au cinéma -je tairai l’année, ça fait trop mal. C’était le premier film que j’allais voir sans adulte au cinéma -il faut dire qu’à l’époque, il était déjà rare d’y aller (genre une fois par an et encore) mais cette fois-là, seule avec mon amie de l’époque ! C’était la fête ! ^_^

J’ai donc hésité pendant très longtemps à lire ce livre principalement de peur d’être déçue et finalement, c’est ce qui s’est passé.
Ne me souvenant que peu du film, à part quelques bribes d’images et la sensation qu’il était génial, je n’ai donc pas pu comparer. J’espérais que ce souvenir d’enfance contiendrait davantage de jeux et de moment de vacances, un air de dépaysement dans le sud.
Ça n’a pas vraiment été ça, une bonne partie du livre est consacrée aux premières années de Marcel : pas de souci, ça permet de connaître le personnage, sa famille, son histoire ; une petite partie sur la préparation des congés d’été et notamment la restauration des meubles ; un bout pour le trajet jusqu’à la location de la maison, quelques bribes d’activités estivales -ils m’ont fait un peu peur à torturer les insectes, son frère et lui n’était-il pas légèrement psychopathes ?- et enfin, une grosse partie sur la chasse : la fabrication des munitions, passage que j’ai beaucoup aimé, les préparatifs pour l’ouverture de la chasse et enfin la chasse elle-même qui se termine avec la gloire de Joseph.

Je me suis un peu ennuyée, c’était loin d’être vivant. Bref, une déception pour cet ouvrage. Peut-être en attendais-je trop ? C’est possible.

Challenge ABC2015Je passe à 22/26

Challenge LEAF Le Manège de PsylookJe passe à 06/50

La conquête de Plassans – Émile Zola

La conquête de Plassans - Emile ZolaTitre: La conquête de Plassans
Saga: Rougon-Macquart, tome 4
Auteur: Émile Zola
Éditeur: E-Book
Nombre de pages: 512
Quatrième de couverture: «Il détachait son cheval, dont il avait noué les guides à une persienne, lorsque l’abbé Faujas, qui rentrait, passa au milieu du groupe, avec un léger salut. On eût dit une ombre noire filant sans bruit. Félicité se tourna lentement, le poursuivit du regard jusque dans l’escalier, n’ayant pas eu le temps de le dévisager. Macquart, muet de surprise, hochait la tête, murmurant :

J’ai eu pas mal de difficultés pour me motiver à entamer ce quatrième volet : le titre ne me plaisait pas du tout, je redoutais grandement que la politique prenne toute la place comme ce fut le cas lors des trois premiers. Il a fallu que je lise l’avis d’AnGee pour que cela me rebooste et j’en suis ravie, j’ai lu 75% de l’oeuvre en 3 jours, puis, malheureusement, la vie a repris son cours et le temps m’a manqué.

Au début, certaines descriptions et habitudes de la société de Plassans sont un peu longuettes et ce, même si la plupart du temps, on les retrouve sous forme de dialogues et commérages de Mouret, surtout. Pourtant, elles sont importantes, elle permettent non seulement de situer les personnages secondaires et leur relation les uns les autres mais aussi de comprendre la façon d’être de l’un des protagonistes : François Mouret, commerçant en vin, rentier, homme moqueur et commère ; il est ainsi parce qu’il s’ennuie dans sa vie, l’oisiveté lui laisse le temps d’épier ses voisins et de pourrir sa famille.

Ce tome nous rappelle l’antagonisme assis entre les Rougon et les Macquart notamment lorsque Félicité croise chez sa fille le demi-frère (ou « frère-bâtard », comme elle le dit si bien) de son mari. Ce quatrième volet est pratiquement la suite directe du premier : La Fortune des Rougon ; lors d’une des nombreuses soirées du jeudi soir, l’auteur en profite pour nous y renvoyer et même si dans ce livre, on se trouvait dans un salon vert, je pensais constamment à leur premier salon jaune. J’ai adoré les mots que Zola a utilisés pour décrire la pré-ascension des Rougon et notamment l’avidité et la gourmandise de Félicité pour le salon des Peirotte ; grâce à cela, tout m’est revenu rapidement en mémoire : les sentiments et sensations éprouvés à la lecture du premier.

Contrairement aux précédents volumes, celui-ci a un côté bien moins politique pourtant, le jeu de pouvoir est bien présent principalement dans la première moitié et on suit tour à tour le personnage qui en impose aux autres et les rôles s’échangent :
-Mouret qui tyrannise sa famille
-Marthe qui tient tête à son mari et vit sa vie spirituelle
-Faujas qui impose sa volonté à l’évêque et conquit Plassans
-Les Trouche qui prennent l’ascendant sur Marthe et dépouillent la famille avec le consentement de la mère prise d’une passion folle pour la religion (dévotion n’étant pas assez fort pour définir sa ferveur.)

J’ai relativement aimé La conquête de Plassans, la vision de Zola sur la religion est intéressante et je m’y suis retrouvée. Deux parties m’ont surtout plu le début avec la relation entre Marthe et François que je n’ai pas trouvée trop déplaisante et la fin ! Bon sang, une de ces fins !!! S’il y a eu quelques longueurs dans les premiers quart, les événements finaux sont juste passionnants. Elle m’a tenue en haleine et j’ai eu beaucoup de mal à devoir m’arrêter.

Challenge ABC2015Je passe à 07/26

Arbre généalogique des Rougon-Macquart de 1878J’en suis à 05/20