Titre: Le ventre de Paris
Auteur: Émile Zola
Éditeur: E-Book
Nombre de pages: 376
Quatrième de couverture: C’est dans les Halles centrales de Paris récemment construites par Baltard que Zola situe le troisième épisode des Rougon-Macquart.
Après » la course aux millions » décrite dans la Curée, ce sera la fête breughelienne du Ventre de Paris, sa foule fiévreuse, tourbillonnante et bigarrée, ses amoncellements de victuailles, ses flamboiements de couleurs, ses odeurs puissantes de fermes, de jardins et de marées. Florent, arrêté par erreur après le coup d’État du 2 décembre 1851, s’est évadé du bagne de Cayenne après 7 ans d’épreuves.
Il retrouve à Paris son demi-frère qui, marié à la belle Lisa Macquart fait prospérer l’opulente charcuterie Quenu-Gradelle. Mais la place de Florent est-elle à leurs côtés ? A-t-il renoncé à ses rêves de justice ? Car si l’Empire a su procurer au » ventre boutiquier, au ventre de l’honnête moyenne,… le consentement large et solide de la bête broyant le foin au râtelier « , il n’a guère contenté les affamés.
Dans ce troisième volume, on découvre le personnage de Lisa, elle n’est certes pas l’héroïne de ce volume mais elle a une grande importance. Histoire de la situer dans cette épopée, elle est la fille aînée d’Antoine Macquart et la soeur de Gervaise (L’Assommoir) et de Jean (La Terre, La Débâcle). On a droit à quelques allusions à la Curée et à son cousin Saccard, ce que j’ai apprécié.
Le héros de l’histoire, c’est Florent, évadé de Cayenne. Il rentre à Paris où il se cache chez son frère et sa belle-sœur avant de prendre un poste d’inspecteur au sein des Halles de Paris, un emploi offert par l’Empire qu’il exècre pour l’avoir emprisonné à tort. Il vit très mal sa situation.
J’ai adoré ce livre, surtout les descriptions ; celles des étaux sont criantes de vérité : que ce soit ceux des viandes, des fromages ou de la charcuterie. C’était tellement réaliste que je n’avais plus faim rien qu’à les lire. Je dois bien avouer que parfois, c’était si bien décrit que ça m’a presque dégoûtée de la nourriture, surtout la scène ou mademoiselle Saget se tient devant l’étal de fromage, j’en ai presque eu la nausée.
Pour les personnages, il y en a beaucoup, un peu trop peut-être, ce qui a rendu ma lecture difficile au début ; du coup, j’ai dû prendre plus de temps pour le lire. Étonnamment, je n’ai aimé aucun personnage -à part peut-être Claude Lantier (EDIT : qui je viens de l’apprendre en regardant la généalogie Rougon-Macquart est le fils de Gervaise)- ce qui habituellement est cause de déplaisir dans mes lectures mais pas là. J’ai trouvé les rapports de voisinage, de travail et de rivalité qu’ils entretiennent les uns avec les autres terribles et en même temps tellement réels. Ils ont tous un caractère, un passé différent ; cependant, ils sont tous dans une catégorie spéciale les Gras, les Maigres, les Maigres qui rêvent de devenir Gras (le laïus du peintre à ce sujet m’a énormément plut). Je pense que c’est ce qui fait que j’ai autant accroché.
Je l’ai autant aimé que L’Assommoir. Je compte bien lire La Conquête de Plassans avant la fin d’année, ça m’a grandement relancé dans cette saga.