Praërie, tome 1 : Le monde des sinks – Jean-Luc Marcastel

Titre : Le monde des sinks
Saga : Praërie, tome 1
Auteur : Jean-Luc Marcastel
Éditeur : Scrineo
Nombre de pages : 446
Quatrième de couverture : En 1994, un centre de recherche et un village entier disparaissent mystérieusement dans une petite vallée du sud de la France, sans laisser de traces… Vingt ans plus tard, le lieutenant Vincent Marty est envoyé sur les lieux dans le plus grand secret. Objectif : récupérer les travaux de ce laboratoire perdu… des travaux portant sur la miniaturisation. Plus facile à dire qu’à faire, quand on vous réduit à la taille d’une fourmi et que vous disposez de seize heures pour vous frayer un chemin dans la plus impitoyable des jungles, hantée par des créatures cauchemardesques plus terrifiantes, voraces, rapides et meurtrières les unes que les autres… les insectes. Là, au milieu d’un peuple d’humains microscopiques, Vincent découvrira un univers plus incroyable encore qu’un monde de fantasy. Une société violente, impitoyable, calquée sur le modèle du règne animal et des êtres déracinés qui trouveront avec lui le chemin de leur humanité.

Je ne sais pas trop quoi penser de cette lecture… j’ai grandement apprécié le principe : des humains miniatures, les sinks, qui tentent de survivre face aux différents insectes vivant dans Praërie.
Mais la façon dont c’est amené m’a déplu : Vincent est l’homme de main de l’Agence. Ils le chargent de retrouver le laboratoire qui est cause d’un incident passé : la disparition du bâtiment ainsi que celle du village où le héros a grandi. Pour lui faciliter la tâche, il est miniaturisé avec un hélicoptère et son pilote… une mission facile, malheureusement, c’est sans compter la dangerosité de certains insectes.
Bref, l’engin s’écrase, Vincent atterrit au milieu de l’épreuve d’un Traqueviande Sink, Lo’Hiss, ce qui sauve la vie du chasseur. Les deux héros sont alors liés par une detsang.
Vincent est amené à Forroc, ou il découvre la société de ces liliputiens affiliés aux carapattes.

J’ai eu du mal au début avec les passages où l’on suit Vincent, principalement parce que cette histoire de mystérieuse Agence dont on ignore tout, j’en ai déjà soupé sur d’autres romans jeunesse donc j’avais cette sensation désagréable de déjà-lu.
J’ai pris bien plus de plaisir à découvrir Lo’Hiss avec les us et coutumes des sinks, leur rapport aux carapattes, etc. C’était bien plus intéressant. Seule la révélation des douventres m’a déplu et fait grincer des dents. Au fil des pages, ça finit par prendre une tournure un peu plus critique quant à la manière dont les femmes sont traités, mais ça m’est resté en travers… je comprends le choix de l’auteur : c’est une pratique institutionnelle dans cette société et il est normal que les sinks n’y trouvent rien à redire, mais quand Vincent a eu l’occasion de donner son avis à Séfan, il a finalement opté pour le silence, une acceptation tacite de cette déplorable façon de rabaisser les femmes – et peu importent les excuses qu’il s’est trouvées pour se justifier : ne pas chambouler cette société… pourtant, ça ne lui pose pas de soucis de le faire en changeant leur vision du monde des Haoms et en utilisant un équipement moderne comme ses armes à feu. Comme pour rattraper cette gageure, on a l’apparition d’une fillvolmort, super forte, une combattante redoutable (à se demander comment à trois, elles ont pu se faire capturer tellement elle est puissante), mais à part ses actes, on ignore tout d’elle, elle parle peu, même après avoir accepté d’être leur guide. J’imagine qu’on en saura plus sur elle dans le 2… enfin, j’espère.

L’histoire s’est laissé lire. Y a un certain nombre de surprenants retournements de situation, cohérent avec le récit et que je n’ai pas vu venir, ce qui m’a bien plu.
Le gros plus, c’est vraiment l’univers, on sent qu’il y a eu un gros travail de recherche entomologique, probablement beaucoup de visionnages de documentaires pour réussir à si bien décrire les mouvements des insectes, une grande réussite.
Un autre point positif qui démontre le boulot derrière ce roman : les annexes en fin de pages qui explique en détail le monde des sinks et leur glossaire ainsi que les différents carapattes qu’on est amené à rencontrer au fil des pages.

Y a du pour autant que du contre. C’était une bonne lecture, sans plus.

Automne enchanteur
« La lunette de pierre, c’est extra ! Quand on veut voir ce qui ne se voit pas » (Petit peuple/ Féerie/ Nature/ Nature Writing)

L’Impératrice des chimères – Jérôme Camedescasse

Titre : L’Impératrice des chimères
Auteur : Jérôme Camedescasse
Éditeur : Crin de chimère
Nombre de pages : 502
Quatrième de couverture : Brouillard de cauchemar mortifère, la Chevelure de Hel a envahi les Terres du Nord. Tjor de Noirelouve est-il animé par sa foi, ou par une sorte de témérité aveugle, pour oser vouloir s’y frotter et chasser une telle malédiction ? Entouré d’une cohorte de « héros » aux motivations aussi variées que douteuses, il devra s’y aventurer et y affronter des créatures vomies des tréfonds des enfers.
Perdition. Aliénation. Au-delà de ces monstruosités et de ces sbires décérébrés, un être malicieux attend. Une entité inconnue déterminée à retourner contre eux angoisses et déchirures de l’âme grâce à moult illusions. Invisible et insaisissable, elle sèmera leur chemin d’embûches, déterminée à les détruire ou les confiner à la folie.

Avant tout, parlons de la couverture que je trouve magnifique. Le résumé me plaisait bien.
C’est une lecture mitigée : certes, j’ai bien aimé l’histoire.
Les Terres d’Hiver sont envahies par un brouillard maléfique. Personne n’y entrant n’en ressort jamais. Tjor, mandaté par le prince, monte une expédition pour libérer cette partie du monde, mais le jarl responsable de la région refuse de les laisser passer. Il invoque donc une ancienne coutume « le sacrifice des sept » (je me souviens du nom scandinave utilisé, mais je ne me risquerait pas à l’écrire de peur de me tromper). Ainsi, il choisit six compagnons qui l’aideront à mener à bien sa quête. Il est loin d’imaginer qu’ils ont chacun d’autres projet en l’accompagnant. La traversée de la Chevelure de Hel s’avère compliquée, faite de faux-semblants difficiles à démêler.

Le principe de passer d’une aire à l’autre hanté par des rêves et cauchemars m’a plu, cette impossibilité de discerner le songe de la réalité est bien joué, la plume de l’auteur est plaisante et les descriptions intéressantes ; une connaissance suffisamment poussée des mythes nordiques pour que j’y prenne plaisir, un florilège de créatures fantastiques digne de toute saga fantasy.
Paradoxalement, pour une lecture qui avait tout pour me plaire, ça m’a paru interminable !

Je n’ai pas réussi à vibrer en même temps que les personnages, leur peur ne m’a pas été communiquée, un peu plus pour Signe que pour les autres… pas assez au final. Tout comme je n’ai pas ressenti grand-chose à leur contact.
J’avoue que Grikar est un bâtard et son franc-parler vulgaire m’a fait rire, la perte de patience de Tjor m’a surprise et j’ai adoré sa façon d’y réagir. Knud m’a énervée dès le début, Rehn m’a insupportée de par son mépris, ses airs supérieurs et sa façon de traiter les autres (sauf quand elle morigène le champion), Jarand et Aslak m’ont laissé indifférente, seule Signe passait à peu près mais elle est trop effacée.

J’ai aussi eu beaucoup de mal à me concentrer et j’ai souvent perdu le fil de l’histoire, mes yeux poursuivaient la lecture pendant que mon esprit faisait un black-out complet – je ne peux même pas dire que je pensais à mes courses, ma prochaine tâche ménagère ou ma série en cours, je n’étais juste plus là et c’est assez désopilant surtout que ça ne m’arrive que rarement.
Certains chapitres commencent par une ellipse et ça ne m’a pas aidée : j’avais du mal à me plonger dans le récit et ça me demandait beaucoup d’effort pour poursuivre.

Le pire, c’est que je ne peux même pas dire que j’ai détesté cette lecture, ce n’est pas le cas. Ça a été trop laborieux pour que je puisse dire que j’ai aimé. Je crois simplement que je n’ai pas accroché et c’est dommage, il avait tout pour me plaire : des combats épiques, des héros bien dépeints, un background travaillé et complet, un univers sombre.

 

ABC Imaginaire 2021 – lettre C :
17/26

Le monde de Milo, tome 01 – Richard Marazano & Christophe Ferreira

Titre : Le monde de Milo, tome 01
Scénario : Richard Marazano
Illustrations : Christophe Ferreira
Éditeur : Dargaud
Nombre de pages : 56
Quatrième de couverture : Le Monde de Milo se situe tout près de cette maison au bord du lac, dans laquelle il est si souvent seul. Un jour, il trouve un magnifique poisson d’or, et sa vie bascule ! Car après le merveilleux poisson, c’est un homme à tête de crapaud, puis un autre à tête d’aigle qui apparaissent, bientôt suivis par une jeune fille prisonnière. Milo découvre que, de l’autre côté du lac, existe un monde fantastique dans lequel une bataille entre le Bien et le Mal fait rage.
Il comprend surtout qu’il n’est pas impliqué dans cette histoire par hasard…

C’est une bande-dessinée que j’avais loupée lors d’un ancien 48hBD, mais lors du dernier, je l’ai trouvé à prix réduit en opération spéciale pour l’été, j’ai donc profité de l’offre pour découvrir ce premier tome et je suis ravie de m’être laissé tenter.

Milo vit seul dans sa maison au bord du lac tandis que son père est en voyage pour son travail. Le gamin n’est pas laissé à l’abandon, il a trois vieilles « tantes » qui sont chargées de veiller sur lui : lui amènent à manger, prennent des nouvelles, etc. Tout en lui laissant sa liberté donc il en profite pour s’adonner à son passe-temps : la pêche à l’écrevisse. Sauf que cette fois, ce n’est pas un crustacé qu’il capture, mais un gros œuf jaune… que renferme-t-il ? On ne le sait pas tout de suite, mais cela attire un batracien humanoïde dégueu qui sera source de bien des ennuis.
J’évite sciemment de rentrer dans les détails pour ne pas spoiler.

J’ai bien aimé le personnage de Milo, il est sympathique comme héros, mais j’espère que dans les prochains, son caractère s’affirmera plus.
En ce qui concerne Valia, on n’en sait pas assez sur elle pour s’en faire une idée.
J’ai aussi hâte d’apprendre ce que cachent les trois vieilles.
J’ai adoré le character design de chacun. Ça a un côté très ghibli dans la façon qu’ils ont de se tenir ou de bouger. D’ailleurs, l’histoire en elle-même avait des airs d’un ghibli.
Le seul point négatif, pour moi, sont les couleurs : elles sont un peu ternes, mais ce n’est pas le problème, c’est surtout que les planches sont sombres même en plein jour, c’est déroutant et assez désagréable au final.

C’est un premier tome d’introduction, donc à voir ce que donne la suite, mais ça promet.
J’ai bien aimé cette lecture et il me semble qu’ils ont la saga à la médiathèque, ce sera l’occasion de tous les lire plus ou moins rapidement.

Chien du heaume – Justine Niogret

Titre : Chien du heaume
Saga : Chien du heaume, tome 1
Auteur : Justine Niogret
Éditeur : Mnémos
Nombre de pages : 222
Quatrième de couverture : On l’appelle Chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre…
On l’appelle Chien du Heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle.
Dans l’univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l’image idéalisée que l’on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu’elle a de plus cher, son passé et son identité.

Je me suis pris cet e-book lors d’une des dernières OP et je suis enchantée de l’avoir fait. C’était une lecture incroyable. Je n’ai qu’un seul regret : ne pas l’avoir lu plus tôt.

Chien du Heaume est une guerrière au caractère bien trempé. Elle ne se souvient ni de son passé, ni de son nom. Elle part donc à la recherche de son nom avec pour seul indice le souvenir de son père, un homme gagné par la folie, ainsi que la hache magnifiquement forgée qu’elle a hérité de lui. En remontant la trace des exploits de son père, elle rencontre Bruec, le chevalier du Sanglier et maître du château de Broe qui l’invite à passer l’hiver dans son castel.
À partir de là, la vie de la guerrière change, les relations qu’elle tissent avec bon nombre de personnages la transforment, mais une constante reste : c’est une guerrière impitoyable.

C’est l’un des traits de caractère les plus impressionnants de l’héroïne, mais c’est loin d’être le seul. Elle se montre directe et son franc-parler m’a beaucoup plu. Ses paroles sonnaient juste à mon oreille, au même titre que celles de Bruec.
J’ai adoré chacun des personnages pour leur compagnie, le charme qu’ils ajoutent au récit, mais aussi pour d’autres raisons qui leur sont propres : la rudesse de Regehir, la sérénité de Iynge, la monstruosité qui se tapit au sein de l’enfançonne Noalle, la force de Chien, l’esprit torturé de Bruec, etc.

D’ailleurs, par moment, ce roman est dur… autant que l’est l’hiver qui frappe le château des brumes. Certaines scènes sont gores, impressionnantes dans les combats…. elles m’ont coupé le souffle tant ça m’a pris aux tripes, et ce, dès le prologue où l’affrontement entre Chien et Manfred donne le ton.
La plume de l’auteur est agréable et fluide. Un ton soutenu sans l’être trop. J’ai adoré au point où j’ai même relu certains paragraphes qui m’avaient plu.

Cette lecture est un coup de cœur. À peine terminé, j’étais prête à relire ce roman. La fin m’a laissée un peu sur ma faim… mais heureusement, en écrivant cette chronique, j’ai découvert l’existence d’une suite… trop bien ! Une chose est sûre, je vais me le prendre courant du mois et le lire dans la foulée.

ABC Imaginaire 2021 – lettre M :
15/26

La légende des quatre, tome 1 : Le clan des loups – Cassandra O’Donnell

Titre : Le clan des loups
Saga : La légende des quatre, tome 1
Auteur : Cassandra O’Donnell
Éditeur : France Loisirs
Nombre de pages : 352
Quatrième de couverture : Ils sont quatre
Quatre héritiers de leurs clans
Ils doivent s’unir pour survivre …
Loups, tigres, aigles et serpents
Quatre clans ennemis …
Les yokaïs , créatures tantôt humaines tantôt animales vivent dans une harmonie fragile …
Sur les terres humaines, la tension est palpable …
Maya, l’héritière du clan des loups et Bregan, des tigres sont les garants de la paix …mais pourront-ils résister à leurs instincts profonds pour sauver leurs tribus?

J’ai profité de l’absence de ma fille pour lui piquer ce premier tome dans sa bibliothèque. Je n’étais pas certaine de l’avoir fini avant son retour… ben si.
Résumer l’histoire est un brin compliqué et c’est la troisième fois que je recommence.

Mika, un jeune Taïgan (humain ayant la capaciténde se transformer en tigre), chasse sous la surveillance de son grand frère, Bregan, mais le gamin n’en fait qu’à sa tête et parvient à s’échapper. Sans s’en rendre compte, il traverse la frontière des Lupaï, le clan des loups, et se retrouve face à Maya. Elle le laisse repartir avec Bregan, ce qui lui aurait causé de graves ennuis si le chaman n’était pas intervenu en sa faveur.
Cela se complique encore lorsqu’une sentinelle Lupaï est retrouvée assassinée par un Taïgan. La paix, jusqu’ici fragile, menace de se rompre. Les héritiers des quatre clans (Taïgan, Lupaï, Rapaï et Serpaï) devront s’allier pour empêcher la guerre d’éclater.

J’ai eu du mal au début à entrer dans l’histoire.
Le contexte est très succinct : Maya, Bregan et les autres Yokaï sont étudiants dans une école fréquentée également par des humains, sur un territoire neutre. Et dans un premier temps, c’est le décor le plus important. C’était un peu trop ado à mon goût et si j’ai adoré les personnages de Nel, la jeune et brillante Rapaï, ou Wan, le Serpaï sadique et tordu, j’ai moins aimé Bregan… enfin, c’est surtout sa relation avec Maya qui m’a laissée indifférente voire un peu saoulée : une sensation de vu et revu.

Au fil des pages, on en apprend davantage sur le passé des clans Yokaï et des humains, mais j’aurais préféré que certaines informations soient lâchées un peu plus tôt, notamment sur les conflits avec les hommes. En fait, je crois que ce qui m’a freinée et frustrée est que je n’arrive pas à situer l’univers créé : il est moderne puisqu’il y a une école avec pas mal d’élèves, j’ai l’impression, leur façon de s’habiller est semblable à la nôtre, de ce que j’en ai relevé, mais les luttes avec les humains ont entraîné une régression… malheureusement, je suis incapable de déterminer jusqu’à quel point… et ça, ça m’a bloquée et m’a empêchée d’apprécier ma lecture à sa juste valeur.

Malgré cela, j’ai bien aimé cette lecture, avec une nette préférence pour les deux derniers tiers. Je lirai assurément le prochain parce que la fin a titillé ma curiosité et j’aimerais connaître la punition qui va frapper nos quatre héritiers.

 

ABC Imaginaire 2021 – lettre O :
13/26