Les mauvaises herbes – Keum Suk Gendry-Kim

Titre : Les mauvaises herbes
Auteur : Keum Suk Gendry-Kim
Éditeur : Delcour
Nombre de pages : 480
Quatrième de couverture : 1943, en pleine guerre du Pacifique, la Corée se trouve sous occupation japonaise. Sun, 16 ans, est vendue par ses parents adoptifs comme esclave sexuelle à l’armée japonaise basée en Chine. Après avoir vécu 60 ans loin de son pays, Sun revient sur sa terre natale. L’histoire d’une  » femme de réconfort  » qui en dit long sur l’histoire avec un grand H.

Ce fut une lecture aussi dense que difficile et je mentirai si je disais que je ne m’y attendais pas. Le thème fait qu’il ne pouvait en être autrement.

L’autrice nous conte le passé de Lee Oksun à travers leurs différentes rencontres où la vieille dame se livre sur son vécu et celle de ses compagnes. Issue d’une classe sociale pauvre, elle a été adoptée pour travailler dans un restaurant. Or, son caractère bien trempé fait qu’elle ne reste pas en place bien longtemps. Elle est alors vendue à un bar où des gisaengs, des courtisanes qui ont le même rôle que des geishas. Oksun refuse d’apprendre ce métier, elle est donc envoyée faire une course et est, étrangement, enlevé à ce moment-là. Simple coïncidence ? La question se pose.
C’est ainsi qu’elle devient « femme de réconfort » pour les soldats de l’armée japonaise
Oksun et ses compagnes ont leur comptant de violences sexuelles. Là où l’autrice a fait fort, c’est que ces abus sont cachés : aucune image traumatisante, pourtant les mots, les non-dits et la mise en scène sont d’une violence ! J’en ai eu mal au cœur pour les femmes de ce récit. C’est une des forces de cette histoire.

J’ai adoré Oksun âgée, elle est attachante. Il se dégage d’elle un sentiment positif ; je n’arrive pas à mettre le doigt sur cette sensation… peut-être de l’espoir : après tout ce qu’elle a subi, elle a survécu.
Il nous est dressé le portrait d’une femme forte. Elle aurait dû être brisée… et probablement qu’elle l’a été puisque même lorsque tout est fini, elle ne trouve pas le bonheur… quand cinquante ans après, elle retrouve sa famille coréenne, sa nationalité d’origine, ce passé destructeur vient tout gâcher.

Les illustrations sont étranges, pas très beaux, pourtant j’ai pris plaisir à détailler certaines planches qui nous plongeaient dans des sentiments parfaitement retransmis par l’auteure : souffrance, attente, espoir, etc.
Dans cette bande-dessinée, on retrouve une forte critique :
de la société coréenne
de la condition des femmes (qui peut facilement s’étendre à d’autres cultures et d’autres époques)
de la guerre et des horreurs dont les hommes sont capables.

Il aura fallu 480 pages à l’auteur pour nous brosser le portrait de Oksun.
Une lecture dense comme je le disais plus haut, mais surtout une lecture passionnante. Un coup de cœur.

Les orangers de Versailles – Annie Pietri

Titre : Les orangers de Versailles
Auteur : Annie Pietri
Éditeur : Bayard
Nombre de pages : 222
Quatrième de couverture : Marion, la fille d’un jardinier du château de Versailles, a été choisie pour servir la favorite du Roi-Soleil, Madame de Montespan.
La Marquise est exigeante et capricieuse ; il est bien difficile de la satisfaire.
Heureusement, Marion possède un don rare : elle sait créer des parfums extraordinaires qui plaisent à sa maîtresse.
Mais la Montespan a plus d’un vilain tour dans son sac. Bientôt, Marion découvre qu’un terrible complot se trame contre la Reine…

C’est un roman que j’aurais dû lire rapidement, mais ça n’a pas été le cas et cela, en raison d’un emploi du temps très chargé. Et les moments que je pouvais pour lire, j’ai préféré les passer à jouer à Hogwarts legacy.
C’était un peu frustrant, mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. D’autant que c’est une lecture fluide, la plume de l’autrice est super agréable et l’histoire intéressante.

Marion est la fille d’un des jardiniers du château de Versailles. Elle est choisie par Athenais de Montespan pour devenir l’une de ses demoiselles de compagnie. La jeune fille a plusieurs atouts dans sa poche, notamment un odorat très développé et un goût sûr en matière de parfum. Étant une fille, elle ne peut malheureusement pas exercer son art en tant que parfumeuse. Mais madame de Montespan compte bien de servir de ce don.
On découvre donc la vie de Marion auprès de la favorite du Roi-Soleil. Ça se complique quand notre héroïne se retrouve au milieu d’un complot… serait-ce les débuts de l’affaire des poisons ?
L’intrigue est bien ficelée et rondement menée.

Quant aux personnages, je les aime bien.
Marion est sympathique, on n’a aucun mal à s’y attacher. Pareil pour Lucie. Je n’ai cependant pas grand-chose à dire d’elles deux.
Madame de Montespan semble gentille et un brin maternelle dans les premiers chapitres où elle apparaît, mais ça sonne faux… peut-être parce que je me souvenais vaguement que c’était une intrigante et qu’elle était mêlée à des pratiques sataniques et autres crimes… où peut-être est-ce simplement mon instinct qui me soufflait de m’en méfier.
Il y a d’autres personnages plus ou moins importants comme Martin, le médecin du roi monsieur d’Aquin, Louis XIV ou sa femme Marie-Therese. Néanmoins, je ne compte pas m’étendre sur leur cas… peut-être dans le second tome, puisque j’ai vu que c’était une trilogie.

En conclusion, c’est une lecture que j’ai bien aimé. Je l’aurais davantage appréciée si je l’avais lu sans interruption.

Coupe des 4 maisons :
Niffleur (5ème année) – un livre où l’un des personnages est plein aux as50 points

Les lettres volées : 1661, Mlle de Sévigné au temps du Roi-Soleil – Silène Edgar

Titre : Les lettres volées : 1661, Mlle de Sévigné au temps du Roi-Soleil
Auteur : Silène Edgar
Éditeur : Castelmore (Dys)
Format : E-book
Nombre de pages : 306
Quatrième de couverture : A l’époque des Précieuses en 1661, Mlle de Sévigné, fille de Madame et âgée de 16 ans, fait son entrée à la Cour. Françoise y vit nombre d’aventures sans toutefois en parler à sa mère notamment pour ce qui concerne l’enquête qu’elle mène afin de retrouver un papier compromettant qui prouverait l’existence d’une liaison entre sa mère et Fouquet. Serait-il le père secret de Mlle de Sévigné ?

Je ne m’attendais pas à une telle lecture… je pensais naïvement que, comme les romans précédents de Silène Edgar, il y aurait un lien entre passé et époque contemporaine. Ici, ce n’est pas du tout le cas.

On se retrouve en 1661 et on découvre la vie de Françoise de Sévigné, une jeune fille noble de quatorze ans qui doit faire son entrée dans le monde des adultes. Sa mère est aimante, mais exigeante quant à la conduite à tenir, ce qui n’est pas évident pour Françoise parce que, même si elle a été éduquée selon les codes de l’époque, elle a aussi été libre de vagabonder avec ses amis « paysans » la moitié de l’année. C’est une jeune fille douce, mais naïve qui n’est pas encore prêt à affronter la cour et sa méchanceté ; dès son premier salon, ça ne loupe pas : elle fait trois bévues qui la mortifie elle, mais aussi sa mère.

J’ai bien aimé les personnages que ce soient Françoise ou sa mère : elles ont un code de l’honneur très fort et sont fidèles à leurs valeurs. Ça permet à l’autrice de traiter un sujet qui me tient à cœur : la place de la femme dans la société (de l’époque). C’est également l’occasion de réfléchir au fossé qui sépare les classes : au rôle des serviteurs, à la distance que prennent les nobles (distance pour ne pas dire mépris)… une condition difficile pour Françoise qui, jusqu’à présent, entretenait des liens d’amitié avec Fanchon sa sœur de lait ou avec Tiphaine qu’elle apprécie particulièrement. Mais ça change petit à petit.

On ne voit pas grand-chose de la vie à la Cour. Françoise assiste à un salon, elle passe quelques semaines chez Fouquet, c’est d’ailleurs l’occasion pour elle de mener son enquête sur la relation qui lie sa mère à cet homme. Deux événements importants qui permet malgré tout au lecteur de découvrir les courtisans, leurs mauvaises habitudes de médisance, etc. J’avoue que ça m’a largement suffit.
J’ai beaucoup aimé cette lecture, c’était prenant et ça s’est lu rapidement.

ABC 2022 – Lettre E
25/26

Iceberg
(secret, secret de famille, mystère)

Coupe des 4 maisons :
Sortilège d’Extension Indétectable (Autre) – un livre ne pouvant rentrer dans aucun autre item05 points

La lettre de Conrad suivi de Pas de résurrection, s’il vous plaît – Fred Uhlman

Titre : La lettre de Conrad suivi de Pas de résurrection, s’il vous plaît
Auteur : Fred Uhlman
Éditeur : Stock
Nombre de pages : 214
Quatrième de couverture : Ce bref et bouleversant roman, une suite de L’Ami retrouvé – qui valut à Uhlman sa célébrité ne fut publié, à la demande de l’auteur, qu’après sa mort.
Quelques jours avant d’être exécuté en 1944 pour avoir participé au complot contre Hitler, Conrad von Hohenfels écrit à Hans Schwarz, son ami d’enfance. La guerre a séparé les deux adolescents parce que Hans était juif. Dans cette lettre, Conrad tente de justifier ses choix et ses erreurs passés et de demander pardon à Hans avec qui il partagea autrefois tant de moments de bonheur exaltant.
Bien que les personnages en soient différents Pas de résurrection, s’il vous plaît constituait, dans l’esprit d’Uhlman, une sorte de troisième volet à L’Ami retrouvé et à La lettre de Conrad.

Ça fait un moment que je voulais m’acheter ce bouquin, mais je ne le trouvais pas. Cette année, j’ai réussi à me le procurer.
Ce roman est divisé en 2 récits.

Le premier, la lettre de Conrad, se déroule quelques années après l’ami retrouvé. Comme son nom l’indique, c’est un long courrier que Conrad écrit à Hans Schwartz, son ami de l’époque, afin de lui expliquer la raison qui les a divisés et a brisé leur amitié.
Bien sûr, le contexte historique n’a pas aidé, la pression familiale non plus.
Je m’attendais en effet à un retour sur la période où Conrad et Hans étaient amis, mais je ne pensais pas que ça prendrait autant de place. La seule différence avec l’ami retrouvé, c’est que là c’est du point de vue de Conrad. Sa vision de l’amitié et ses relations amicales ou familiales sont beaucoup moins sympathiques que celles de Hans… de ce que je m’en souviens.
Je me suis un peu ennuyée. Conrad écrit de manière très froide, à part quelques passages où la peur prend le dessus puisqu’il est à quelques jours de son exécution.

La seconde partie, Pas de résurrection, s’il vous plaît, nous conte l’histoire de Simon Elsas qui revient en Allemagne, dans la ville qu’il a quittée vingt ans plus tôt. On ne sait pas pourquoi il s’y arrête (lui non plus d’ailleurs), mais il souffre de la situation… pas étonnant puisqu’il est juif et a dû fuir en Amérique après la montée au pouvoir de Hitler. Il tombe par hasard sur un ancien copain de classe qui le reconnaît. Ce dernier lui donne des nouvelles de leurs camarades du lycée et l’invite à une réunion d’anciens élèves.
J’avoue que vu le passé du personnage, il aurait tout aussi bien pu s’appeler Hans Schwartz. Il y a quand même beaucoup de ressemblances entre eux. Ils étaient au même lycée Karl Alexander Gymnasium. Simon devait être un élève d’une autre classe puisque la demeure des Hohenfels (famille de Conrad) est mentionnée à un moment.
Les rencontres que fait Simon sont loin d’être légères : le plaisir de se retrouver n’est pas là ; il s’est passé trop de choses entre ceux qui sont restés et ceux qui sont partis, trop de non-dits, de cachotteries. La réunion des anciens élèves ne se passent pas bien : Simon est en colère, certains se sentent coupables, d’autres sont fiers de ce qu’ils ont fait…. bref, rien n’est simple, ce n’est ni tout blanc ni tout noir… c’était terrible d’avoir tous les points de vue : tous se montrent convaincants parce qu’ils sont convaincus par leurs propos.
Mais ce qui m’a le plus ému, c’est la lettre finale que Simon reçoit de Charlotte… elle ne révèle rien, pourtant, sa missive est émouvante (et explique le titre de cette partie), j’en ai eu les larmes aux yeux.

J’ai nettement préférée la seconde partie à la première parce qu’elle m’a davantage touchée, elle sonne plus juste.

ABC 2022 – Lettre U
24/26

L’épopée de Gengis Khan, tome 2 : Le seigneur des steppes – Conn Iggulden

Titre : Le seigneur des steppes
Saga : L’épopée de Gengis Khan, tome 2
Auteur : Conn Iggulden
Éditeur : POCKET
Format : E-book
Nombre de pages : 512
Quatrième de couverture : L’appétit de conquête de Gengis Khan n’a plus aucune limite. Après avoir unifié les tribus mongoles à la pointe de l’épée, le voilà qui tourne son regard vers l’Est. L’ennemi chinois est sa prochaine proie. Mais n’est-ce point un trop grand défi pour le grand Khan ? Le chemin est long et pénible pour arriver jusqu’à l’Empire du milieu. Ses cavaliers mongols n’ont jamais combattus de villes fortifiées. Et au moindre revers, comment réagiront ses bouillants généraux ? Cette campagne est un tournant périlleux pour le chef de guerre. S’il ne succombe pas aux dangers d’une telle entreprise, Gengis Khan deviendra alors un conquérant de légende…

J’ai du mal à me dire que cela fait 5 ans que j’ai lu le premier tome de cette saga. J’ai l’impression que c’était il y a quelques mois tellement je me souvenais bien de certains passages. Le reste m’est revenu en quelques pages.

Après avoir rallié la dernière tribu, les Naïmans, à sa horde et avoir intégré le chaman Kököchu à son peuple, Gengis se lance à l’assaut du royaume des Jin. La tâche n’est pas aisée : ils construisent des forts das les passes et leurs villes sont entourées de hauts murs imprenables.
Mais les Mongols se montrent rusés et rien ne semble les arrêter.

De nouveaux personnages apparaissent qui font avancer l’histoire et évoluer les protagonistes déjà en place :
– le chaman Kököchu que je trouve antipathique prend comme apprenti Temüge, le plus jeune des frères de Gengis et je n’aime pas du tout le chemin qu’emprunte le benjamin.
Subotei m’a bien plu, il est jeune et loyal envers le kahn.
certains personnages jin : Chakatei la seconde épouse de Gengis qui me laisse dubitative. Ho Sa, Lian ou Wen Chao passent bien. Le général Zhu Zong m’a fait grincer des dents.
Kachium et Khasar ont une place primordiale dans ce second tome, je ne me souviens plus si c’était autant dans le précédent. J’ai aimé les retrouver au fil des pages. Arslan qui m’a tellement plu dans le premier n’est quasiment pas là, dommage.

L’histoire est rythmée : le récit se partage équitablement entre intrigues et combats. C’était passionnant et il m’est arrivé par moment de ne pas pouvoir interrompre ma lecture pour savoir la suite, et ce, malgré l’heure tardive.
La plume de l’auteur est fluide et entraînante, autant que dans le premier. Je lirai le trois dès que l’occasion s’en présentera parce que j’ai adoré ce second tome et j’ai très envie de découvrir ce que me réserve le prochain.

ABC 2022 – Lettre I
17/26