Sombres Félins – Collectif

sombres-felinsTitre: Sombres Félins
Auteur: Collectif
Éditeur: Luciférines
Nombre de pages: 371
Quatrième de couverture: Animal vénéré, adoré ou craint, compagnon des sorcières ou incarnation d’un démon sur Terre, le chat entretient dans l’esprit des Hommes l’image d’une créature de l’entre-deux. Depuis le célèbre Chat Noir d’Edgar Poe, et la rhétorique trouble du chat de Cheshire sous la plume de Lewis Caroll, le petit félin domestique est un familier des récits fantastiques, légendes urbaines et croyances ésotériques.
À une époque où ils envahissent Internet avec leurs adorables cabrioles, associer chats et horreur n’est peut-être plus une évidence, mais dix-neuf auteurs osent faire tomber les masques. Ils se nomment Raminagrobis, Lazare, Angel ou Mina la minette. Ils ont le regard doux, mais les griffes acérées. Passeurs, chasseurs, diablotins, demi-dieux, envahisseurs ; une chose est certaine, quand ils rôdent, le surnaturel et le bizarre ne sont jamais loin.
Avec un humour mêlé de cruauté, les textes de Sombres Félins vous feront voir votre ami à quatre pattes sous un autre jour. Sera-t-il toujours le bienvenu sur vos genoux ?

Adorant les chats, je ne pouvais pas passer à côté de cette anthologie. Je l’ai même attendue avec beaucoup d’impatience, j’étais curieuse de découvrir ce qu’on avait pu faire des chats et si je finirais par voir mon félin de façon différente comme annoncé sur la quatrième de couverture.
Je pensais pouvoir le lire rapidement mais je n’ai pas réussi, j’ai dû faire une pause au beau milieu : j’étais incapable de continuer sans avoir la nausée. La nouvelle qui m’a tuée, c’est L’Enfer : elle est très gore ce qui ne me pose pas de soucis habituellement, le problème, c’est que ce fut une succession de descriptions sanglantes et dérangeantes sans réelle histoire, quant à la présence des chats, elle est quasiment inexistante, ils sont spectateurs, s’ils n’étaient pas là, ça ne ferait aucune différence.
Ce n’était pas la seule nouvelle horrifique, mais c’est celle que j’ai détestée.
Dans le genre, on a également Meow qui est tout aussi horrifique et raconte l’histoire d’un drogué qui se fait un mauvais trip, elle s’est laissée lire même si ça m’a donnée la désagréable sensation de déjà-lu.
Parmi les nouvelles gores, on a notamment Peau de chat qui est sympathique même si je l’ai trouvée un peu longue.
Et l’une de mes préférées, Ronronnements infernaux, qui mets en scène une espèce de jeu où des humains sont enfermés dans des cages en verre avec pour seuls compagnons des chats, je n’en dirai pas plus, cela gâcherait le plaisir.

sombres-felins-p-166Ce que j’ai aimé dans cette anthologie, c’est le fait que les nouvelles sont très variées, j’ai déjà parlé des nouvelles sanglantes et horrifiques, mais certaines se situe dans un contexte plus familiale comme c’est le cas pour Blanc comme neige que j’ai adoré, l’enfant de l’histoire autant que le chat sont presque effrayants ;
Avec Sacha, on découvre en second plan une vieille dame seule tellement amoureuse de son chat qu’elle en oublie de vivre (j’ai beaucoup aimé).
Dans Caprices, un père de famille achète un tableau très particulier (si la partie ventes aux enchères m’a laissée indifférente, j’ai aimé la suite).

Cette dernière a un côté davantage fantastique comme c’est le cas pour d’autres :
le thème des sorcières est bien entendu abordé, j’aurais été déçue si ça n’avait pas été le cas dans Le pré-aux-trembles que j’ai beaucoup aimé, les chats étant à l’honneur ;
mais aussi dans La femme aux chats, il n’est pas spécifiquement dit que c’est une sorcière mais elle s’en rapproche ;
ou dans Addiction où la fascination que Marc éprouve pour Léonie tient de la sorcellerie (l’explication en est différente mais je ne vais pas tout vous révéler).

sombres-felins-p-286On retrouve également des contes revisités avec La quête où l’on suit les déambulations du matou Rominagrobis qui mène sa quête en semant chaos et horreur derrière lui (j’ai relativement bien aimé) ;
Haché menu comme chair à pâté revisite le conte du chat botté – Si la fin est prévisible, l’histoire en est fort sympathique.

L’époque peut également varier :
La cage aux fioles nous mène aux portes d’une histoire dont l’atmosphère est assez proche de la machine à voyager dans le temps de H.G. Wells, même si au début, j’ai trouvé assez ridicule l’utilisation de la machine mais la suite est bien plus sombre.
Les petits chéris se passent dans un avenir post-apocalyptique ou les institutions humaines se sont effondrées et les animaux ont été abandonnés puis exterminés pour certains dont les chats, etc. J’ai bien aimé.
Les chats du Tard relate l’enquête d’un écrivain portant sur un village où les habitants cohabitent avec de nombreux chats, un récit très bien écrit mais je me suis un peu ennuyée.

D’autres nouvelles jouent davantage sur l’amalgame homme-chat nous laissant douter de l’identité de la créature jusqu’à la fin :
C’est le cas pour Étincelle dans la nuit qui est dépaysant et s’est laissé lire mais sans plus.
Chatterton Blues est un long dialogue, un peu trop, d’un ravisseur : on ne sait pas trop si c’est un chat ou un humain, elle comporte beaucoup de jeux de mots plaisants mais quelques longueurs aussi.
Moi, le chat raconte la vie d’une créature élevée par une femme de la même façon que les chats qu’elle possède. Il est court, s’est laissé lire mais j’ai adoré la chute.

J’ai gardé ma préférée pour la fin : Heil Kitler. Dès le début on sait que le chaton est la réincarnation d’Hitler. Il cherche à conquérir à nouveau le monde sous sa forme féline – et tous les gestes qu’il a envers ses humains est une avancée vers sa conquête, un message qu’il essaye de leur faire passer mais qu’ils ne comprennent pas. Une nouvelle sombre mais également pleine d’humeur noire.

C’est une lecture assez mitigée et en dents-de-scie. J’ai aimé certaines nouvelles, d’autres nettement moins.

Challenge - Coupe des 4 maisonsChallenge Coupe des 4 maisons :
6ème année : Pattenrond – un livre où les chats sont à l’honneur – 40 points

Micronomicon : Peurs d’enfance – Jacques Fuentealba

micronomiconTitre: Micronomicon : Peurs d’enfance
Auteur: Jacques Fuentealba
Éditeur: Luciférines
Nombre de pages: 105
Quatrième de couverture: Selon son auteur, le Micronomicon est le rejeton terrible du Necronomicon qui hante les textes de H. P. Lovecraft. Inclassable, composé de micronouvelles aussi efficaces que cruelles et délirantes, d’illustrations tout en noir et rouge (puisé à la veine), ce fragment de manuscrit ose tout, en particulier les impertinences langagières. Spécialiste des jeux de mots, Jacques Fuentealba propose une série de textes à l’humour noir burlesque sur le thème de l’enfance, de ses démons et de sa magie toujours un peu inquiétante.
« Mis en boîte » fera de vous un chasseur de diablotins. À moins que ce soient eux, les prédateurs.
« Bazars bizarres » saura trouver cette petite babiole insignifiante, qui a toujours eu à vos yeux une valeur incommensurable. Vous la convoiterez et vous l’achèterez à n’importe quel prix.
« Peurs d’enfance » remuera le couteau à beurre plein de confiture dans les plaies encore béantes de votre prime jeunesse.
« Fortune cookies » se dévorera goulûment. Non sans vous laisser un arrière-goût de papier mâché.
Attention ! Ce livre maudit risque de vous inspirer d’affreux calembours pendant 666 jours.

Lorsqu’il est sorti, je n’étais pas certaine de vouloir me le prendre principalement à cause du titre, n’étant pas fan de Lovecraft – attention, j’aime son univers, mais pas son style d’écriture – je craignais un peu de m’y ennuyer. Et puis, j’ai vu en vrai la couverture (il est bon de préciser qu’elle est cartonnée) mais également l’intérieur, j’ai craqué.
J’aime beaucoup la typographie, le texte est aéré et les pages contiennent de la couleur, des dessins sympathiques colorés en noir et orange pour rappeler la couverture.
De plus, je n’avais jamais lu de Short Nouvelles et encore moins de micro-nouvelles. J’avais donc hâte de m’y frotter.

Le premier quart du livre est consacré à la naissance du Micronomicon, une genèse plutôt romancée où l’auteur nous conte les contacts qu’il a eu, son voyage jusqu’en Espagne afin de découvrir la vérité, celle qui le poussera à écrire les micro-nouvelles jonchant cet ouvrage.
Le reste est divisé en quatre parties :
Bazars Bizarres qui fait le tour de différentes échoppes aussi hétéroclites les unes que les autres, une vue d’ensemble qui nous permet de faire un tour d’horizon de tous les protagonistes gravitant autour de ces lieux étranges. J’ai beaucoup aimé voyager dans ces endroits plus où moins insolites.
micronomicon-p29Peurs d’enfance nous rappelle les frayeurs qu’on pouvait avoir étant enfant… personnellement, je n’y ai reconnu aucune de mes craintes, si je redoutais vaguement le monstre sous le lit, celui du placard, en revanche, ne m’a jamais effrayée, quant à la créature sinistre qui se fond dans la nuit ou dans les rêves, elle n’est malheureusement pas évoquée. C’est dommage, il y aurait eu moyen d’étendre davantage cette partie.
Mis en boîte nous fait découvrir les petits diablotins cachés ou enfermés au fond des boîtes à ressort – je m’attendais à une chasse comme l’annonçait la quatrième de couverture, ça n’a pas été le cas, dommage ! Par contre, cette partie, contrairement aux deux précédentes m’a fait sourire.
Fortune cookie est la partie la plus drôle. Sans mauvais jeu de mots, je m’y suis régalée. Malheureusement, en ce qui concerne ma version, elle est vérolée : arrivée à la page 98, le récit reprend page 89 pour s’arrêter page 95. Je ne suis pas certaine d’être réellement déçue de ne pas avoir pu le terminer.

Au final, j’apprécie beaucoup les shorts nouvelles, c’est agréable et rapide à lire. Pour les micro-nouvelles, c’est un peu plus mitigé : c’est vraiment court, quelques lignes ; du coup, pas le temps d’entrer plus profondément dans le vif du sujet. Ce n’est pas particulièrement attrayant, mais ça n’est pas non plus déplaisant, ça se laisse lire.
Par contre, je m’attendais à ce que ce soit plus amusant, à davantage d’humour noir… je n’avais peut-être pas les bonnes références et suis passée à côté, c’est possible.
Bref, une lecture sympathique mais sans plus.

Challenge - Coupe des 4 maisonsChallenge Coupe des 4 maisons :
Éphémère : Jus de citrouille un livre dont la couverture est orange – 90 points

Carrie – Stephen King

carrie-stephen-kingTitre: Carrie
Auteur: Stephen King
Éditeur: Le livre de poche
Nombre de pages: 282
Quatrième de couverture: A dix-sept ans, solitaire, timide et pas vraiment jolie, Carrie White vit un calvaire, victime du fanatisme religieux de sa mère et des moqueries incessantes de ses camarades de classe. Sans compter ce don, cet étrange pouvoir de déplacer les objets à distance, bien qu’elle le maîtrise encore avec difficulté…
Un jour, cependant, la chance paraît lui sourire. Tommy Ross, le seul garçon qui semble la comprendre et l’aimer, l’invite au bal de printemps de l’école. Une marque d’attention qu’elle n’aurait jamais espérée, et peut-être même le signe d’un renouveau ! Loin d’être la souillonne que tous fustigent, elle resplendit et se sent renaître à la vie. Mais c’est compter sans l’aigreur et la mesquinerie des autres élèves.
Cette invitation, trop belle pour être vraie, ne cache-t-elle pas un piège plus cruel encore que les autres ?

Cela faisait longtemps que je tenais à lire un autre Stephen King que Running Man, j’ai commencé par celui-ci parce que, plus jeune, j’avais adoré le film de 1976, Carrie et le bal du diable ; et dernièrement, j’ai lu une chronique qui m’a grandement donné envie de me lancer.

J’ai été étonnée, je ne m’attendais pas du tout à ça. Je pensais suivre uniquement l’histoire de Carrie comme dans le film, au lieu de cela, le récit est quasiment coupé en 2 : l’avant drame c’est-à-dire la plongée en enfer pour Carrie et l’après drame qui est constitué d’interviews du voisinage, d’articles, de bribes de livre ou encore d’enquête de la commission White, etc.
On parle beaucoup de harcèlement scolaire en ce moment, il est étrange de voir que c’est ce que vit Carrie quotidiennement. Encore plus étrange de se dire qu’avant, on ne collait pas cette étiquette sur les actes des camarades tyranniques pourtant, on est en plein dedans là. Cela, ajouté à l’accumulation du fanatisme religieux maternel qui tend vers la folie, la pauvre Carrie n’est pas aidée.

Jusqu’à la seconde partie portant sur le bal, à aucun moment il n’est spécifié en quoi consiste la catastrophe mais ayant vu les films – oui, il y en a eu plusieurs, j’en ai vu 2 – je le savais. Du coup, ça perd un peu en suspens, c’est dommage. Par contre, dans le livre, le drame est quand même différent et ne se limite pas à l’événement scolaire qui anime les adolescents.
De plus, on n’a pas uniquement la vision de Carrie, l’auteur fait un sacré tour d’horizon des gens qui l’entourent et notamment leurs pensées et leurs ressentis par rapport au personnage éponyme, que ce soit la prof Mme Desjardins ou certaines camarades comme Sue Snell. D’ailleurs, à chaque événement et même en l’absence de l’héroïne, King passe en revue les sentiments de chacun et, en quelques phrases courtes, il parvient facilement à nous les transmettre et c’est super agréable d’avoir une vision complète de l’entourage de Carrie.

Je suis bien incapable de savoir si j’ai aimé ou pas.
J’ai été agréablement surprise mais l’histoire ne m’a nullement passionnée – même si je ne me suis pas ennuyée non plus.
Bref, ça s’est laissé lire.

Challenge - Coupe des 4 maisonsChallenge Coupe des 4 maisons :
5ème année : Carte du Maraudeur – un livre avec un narrateur omniscient – 30 points

Challenge LEAF Le Manège de PsylookChallenge LEAF : 13/50

Les contes du cimetière : Gobelins, fantômes et esprits – Martin Waddell & Tony Ross

Les contes du cimetièreTitre: Les contes du cimetière – Gobelins, fantômes et esprits 
Auteur: Martin Waddell
Illustrations: Tony Ross
Éditeur: Gautier-Languereau
Nombre de pages: 127
Quatrième de couverture:
Quatorze contes hantés pour esprits frappés, et cœurs bien accrochés…
Venez frissonner !

C’est ma cinquième lecture issue du panier emprunté à la médiathèque du nom de Tremblez Mortels !
On retrouve 14 contes que le narrateur, originaire d’Irlande du Nord, a entendu enfant. Je les ai trouvés assez variés, je vous laisse juger :

Jouan Le Froid est un vieux squelette qui hante un cimetière où personne n’ose mettre les pieds excepté Petit Pat, un brave gars qui travaille en échange du couvert. Il est envoyé par Mériadec le Mauvais qui espère que Jouan le tue, histoire de ne pas avoir à remplir sa part du contrat c’est-à-dire lui donner de la soupe chaud pour le travail effectué à la ferme.
Une histoire sympathique pour commencer en douceur cette entrée en matière. Elle ne fait pas peur mais l’ambiance est bien là.

La jeune épousée est l’histoire d’un homme qui épouse Gaïda, une jolie fille du pays. Il surprend à la tombée du soir le projet des gobelins d’enlever sa femme. Il rentre précipitamment et séquestre sa famille dans la maison le temps d’une nuit.
Une histoire un peu plus sombre que la première, un peu angoissante également ou même le lecteur se demande si la femme d’Ardell tiendra et aura confiance jusqu’au bout en son époux.

Il n’y a plus de beurre : le Petit Peuple aide un fermier en échange de rémunération en nature. L’homme décède, sa propriété est rachetée mais le nouvel exploitant, avare, ne croit pas au Petit Peuple et pense que ses ouvriers le volent. Il supprime donc tous les cadeaux…
Ce récit ne fait nullement peur mais la morale est présente et facilement compréhensible pour de jeunes lecteurs.

Danse avec Fanch : Aénor Mahon adore danser, après nombre de recherches, elle choisit Fanch comme partenaire définitif jusqu’au jour où celui-ci se noie.
Une courte histoire qui m’a laissée indifférente.

Tom Coquin : La famille Quinn travaille dur toute la journée, lorsqu’ils rentrent, un esprit invisible les a aidés aux tâches ménagères jusqu’au jour où une mauvaise récolte les oblige à abandonner la ferme qu’ils louent pour revenir dans la maison familiale de Marie Quinn, devant laisser derrière eux Tom auquel ils se sont attachés.
Une famille fort attachante, les Quinn, l’esprit Tom Coquin également d’ailleurs, c’était tout aussi dur pour ma puce et moi de quitter la ferme en le laissant derrière que pour les héros de ce conte.

Les contes du cimetières p15Maligne petite Dora est élevée par sa tante qui la surnomme ainsi alors qu’elle est loin d’être maligne. Elle rêve d’épouser un prince, ce qui est sur le point d’arriver mais le prince y met une condition, qu’elle parvienne à filer 5 fuseaux de laine par jour pendant un mois comme l’a affirmé sa tante. Puisque sa nièce en est incapable, les deux femmes font un pacte avec un gobelin poilu : il fera le travail à sa place mais pour que Dora garde sa liberté, elle doit trouver le nom du gobelin, autrement, elle devra l’épouser.
Le personnage de Dora m’a saoulée, elle est bête comme pas possible et si sa tante n’était pas là, l’histoire se serait mal fini pour elle… D’où la dangerosité de faire croire aux enfants qu’ils sont ce qu’ils ne sont pas… la franchise, y a rien de mieux ! Et en plus, le texte est long, genre 14 pages.

Le fantôme du bois des Ghoules : une histoire très courte et une chute très drôle. Petit Mathurin se balade dans le bois des ghoules, il en rencontre une mais affirme qu’il n’a pas peur… grave erreur.
Sûrement ma préférée !

Le champ qui scintillait : Vieux Grippe-Sou, son nom en dit long, se rend sur la colline La Cabosse, lieu où le peuple des korrigans festoie, entouré de trésor, dans le but de les voler.
Une histoire prévisible qui m’a un peu ennuyée.

La Dame de Llyn Y Fan Fach : Ardell se rend au lac tous les jours, il y rencontre une Dame du lac qui lui plait et c’est réciproque. Il traverse l’épreuve du père de la demoiselle et peut l’épouser à condition qu’il ne doute pas d’elle 3 fois ou elle retournera dans les flots.
Comme celle d’avant, prévisible et un peu longue… Quant aux doutes que le mari émet sur sa femme, ils n’étaient pas tous très convaincants…

L’Ogremitaine : deux tailleurs rivaux, l’un coud vite mais mal, l’autre lentement mais très bien. Le premier essaie de se débarrasser du second en pariant qu’il ne parviendrait pas à prendre les mesures de son dernier client, le tailleur lent relève le défi, or, il est envoyé s’occuper du monstrueux Ogremitaine.
Une histoire qui se lit bien, sans plus. Ma puce n’a pas trop comprise la chute qui est un peu une fin ouverte.

Le fantôme de Porlock erre depuis des années dans le village cherchant quelque chose. Seule Mirabelle prend le temps de l’aider.
Un personnage sympathique.

Bonnet de Joncs : un homme a 3 filles, les 2 premières lui affirment constamment qu’elles l’aiment mais sont paresseuses, la troisième ne lui dit jamais mais prend soin de son vieux père. Au moment de faire son testament, il leur demande à quel point elles l’aiment, les deux premières répondent comme d’habitude, la dernière par métaphore, mais il ne comprend pas et la jette dehors. Elle cache ses origines et son visage sous un bonnet de joncs et décide de trouver l’amour pour ce qu’elle est et non ce qu’elle parait être. Elle trouve du travail non loin de la maison de son père et y découvre ce qu’elle cherchait, le véritable amour… Avec l’aide de son fiancé, elle décide de faire comprendre à son père la métaphore employée quelques temps auparavant.
L’histoire et le personnage de Bonnet de Joncs sont sympathiques. La morale m’a beaucoup plu.

Déménagement clandestin : un vieux couple vit dans une ferme mais sont harcelés par un méchant farfadet poilu.
La chute était très drôle, j’ai bien ri ; la puce n’a pas compris.

Les veilleurs : Deux familles perdent un être cher. Ils font la course à l’enterrement car il est dit que le dernier enseveli se retrouvera à veiller éternellement le cimetière et aucun ne souhaite ça à leur disparu.
Avec le titre, la fin est prévisible. Une histoire qui termine bien ce recueil qui a commencé dans un cimetière et se finit dans le même endroit.

Un recueil sympathique, des illustrations qui s’accordent bien avec, parfois bizarres, parfois amusantes, pas vraiment terrifiantes.
J’ai bien aimé cette lecture.

Sténopé – Julien Roturier

Sténopé - Julien RoturierTitre: Sténopé
Auteur: Julien Roturier
Illustrations: Dorothée Delgrange
Éditeur: Editions Luciférines
Nombre de pages: 174
Quatrième de couverture: Un homme rêve chaque nuit de sa mort, un groupe d’enfants se lance dans une chasse au trésor dans une forêt où rôdent d’inquiétants esprits ancestraux, le patient d’un psychiatre déclare voler la peau des gens, d’étranges créatures viennent des étoiles pour juger l’espèce humaine, une montre à gousset cassée bat la mesure du temps de plus en plus fort et un adolescent se consume d’amour pour une guerrière virtuelle…
Les onze nouvelles de Sténopé rencontrent des personnages torturés par de curieuses malédictions, victimes de forces surnaturelles ou de leurs désirs les plus sauvages, souvent sanglants. Allant en France ou aux Etats-Unis, Julien Roturier fait voyager son lecteur, explore XXe et XXIe siècles pour varier les ambiances, en gardant une ligne résolument horrifique.
Un recueil fantastique très contemporain qui met en scène la folie, la cruauté et les passions meurtrières avec autant d’humour noir que de violence.

Je me pencherai dans un premier temps sur le titre : Sténopé. Ce n’est pas un terme courant, c’est un mot issu de la photographie : un petit trou dans la paroi de la chambre noire ou camera obscura, laissant passer l’image et la lumière ; a priori, ce serait également le nom de l’appareil photographique utilisant ce principe – vous savez, les vieux appareils du siècle dernier ou il fallait rester immobiles de longues minutes pour laisser le temps à l’image de s’imprimer ?
Le titre parle de lui-même, quand on sait ce qu’il signifie : on y trouve 11 nouvelles cauchemardesques, passées au crible, des images plus ou moins fortes, un espace-temps figé… ou presque.

Dans ce recueil, les histoires sont assez inégales que ce soit de par leur taille, l’ambiance mise en place, les terreurs qu’elles procurent.
Elles ont été écrites à différents moments entre 2009 pour la plus ancienne et 2013 pour la plus récente. Personnellement, je les classerai en deux parties : celles écrites avant 2010 et celles écrites pendant et après – il est assez aisé de les classer puisque la date est inscrite à la fin de chaque nouvelle.
Sténopé - Mon beau miroirPersonnellement, je n’ai pas trop aimé les récits de 2009, ça se lisait bien mais je les ai trouvés nettement moins intéressants et pas suffisamment sombres ; quant à l’ambiance, elle était quasi-inexistante.
Cependant, j’ignore ce qu’il s’est passé dans la vie de l’auteur entre 2009 et 2010, à part une année supplémentaire, mais il y a du changement et ça s’en ressent : mes histoires préférées, vous l’aurez compris, sont celles de 2010, elles sont bien plus glauques, plus abouties également, avec une atmosphère très sombre qui m’a fait frissonner. J’ai beaucoup aimé On chasse en bord de Seille (une chasse au trésor mortelle pour un petit groupe de jeunes garçons), Le Rêveur (un homme qui fait chaque soir le même cauchemar jusqu’à ce qu’il se produise), L’Amorphe (une consultation chez un psy avec un patient très particulier) et enfin, Panem et Circenses (quand un homme rencontre une belle femme, artiste de cirque, dans un bar, on s’attend un peu à de “Carnivàle“).
N’avoir apprécié que 4 nouvelles sur les 11, ce n’est pas terrible comme score mais il faut quand même précisé que ça n’a pas été non plus difficile à  lire.

Pour les illustrations, le style de l’auteur m’a bien plu, ça m’a grandement fait pensé à Junji Ito, auteur du manga Spirale que j’adore. Des images un peu dérangeantes mais qui s’accordent bien avec le thème du recueil.

En conclusion, je ressors de cette lecture avec un avis plutôt mitigé, j’espérais que ça fasse plus cauchemardesque comme nouvelles.