Qui part à la chasse… – Jérémy Bouquin

Qui part à la chasseTitre: Qui part à la chasse…
Auteur: Jérémy Bouquin
Éditeur: Éditions Luciférines
Nombre de pages: 171
Quatrième de couverture: Maximilien Fortis est négociant. Sa spécialité ? Un produit de luxe : la viande humaine. Quand un gros client lui passe commande pour un mets d’exception, une famille nourrie au bio, végétarienne et élevée en plein air, Fortis se trouve face à un véritable défi. Il s’agit d’une espèce bien protégée. Comment contourner les lois anti-cannibalisme pour dénicher les victimes idéales ? Épaulé par un chasseur fou, il se lance dans une traque à hauts-risques.
Entre slasher et roman noir, Jérémy Bouquin livre un texte incisif dans un monde dégénéré où personne n’est à l’abri d’un prédateur.

Comme souvent lors de partenariats, les remerciements sont de rigueur : un grand merci à Babelio pour m’avoir choisie lors de leur dernière Masse Critique ; je n’oublie nullement les éditions Luciférines que je remercie également pour leur confiance.
Contrairement aux autres partenariats, celui-ci ne m’a pas été envoyé par la poste : j’ai eu la chance de pouvoir le récupérer directement au stand que tenait la Maison d’Edition, au Village Fantastique, lors du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg et de pouvoir ainsi discuter un peu avec l’éditrice, Barbara Cordier (même si ma vie et mes obligations familiales m’ont rattrapé, ont interrompu notre discussion et écourté nos échanges… Dommage, mais c’était sympathique.)

Bon, entrons dans le vif du sujet.
Maximilien Fortis est le narrateur du livre, on suit donc en direct sa quête de la famille bio qu’il cherche à obtenir pour son client. Dès le début, on est projeté dans son monde, un univers glauque et clairement malsain, rien que son entretien avec Monsieur Joseph, l’acquéreur de cette commande si particulière, m’a fait tirer une grimace… en fait plusieurs…
Son petit business avec la viande humaine est juste horrible, mais ça m’aurait tout autant horrifiée si ça avait été des animaux… et finalement, j’ai fini par me dire que ça ne devait pas en être loin, ça m’a coupé l’appétit.
Étant donné que le récit est à la première personne, l’histoire en est plus vivante : l’auteur a su mélanger avec brio la narration, les actions et les pensées du personnage – habituellement, je ne suis pas fan, je trouve qu’il y a très souvent un décalage entre l’intrigue et les opinions du protagoniste, mais là, ça s’imbrique parfaitement. Une grande réussite de ce côté.

Ce livre est exactement ce que j’en attendais, il est nettement plus osé que ce que j’aurai pu imaginer : glauque à souhait, sanglant, angoissant, passionnant. De plus, le fait que Fortis soit le narrateur rend la lecture encore plus sordide parce que forcément, on ressentirait presque de la compassion pour lui et son pas-de-bol quant à sa cible.
J’ai adoré sa relation avec Clint, chasseur de prime de son état, totalement cinglé -et si on en doutait, l’auteur le dit si souvent qu’on ne peut que le croire… de toute façon, ses actes parlent pour lui, un grand taré ; ses relations avec sa fille de 5 ans, Gladys, m’ont aussi fait sourire toutes les fois ou il a pensé si fort qu’elle le gonflait… enfin un parent qui l’avoue publiquement !
La fin m’a étonnée, je ne pensais pas que l’auteur irait aussi loin mais c’était parfaitement cohérent avec le reste du récit.

En conclusion, j’ai été ravie par cette lecture : enfin un livre loin d’être politiquement correct ! Il m’a fallut trois petits jours pour le lire, le sommeil et la fatigue m’obligeant à le fermer chaque soir, mais c’était dur de le lâcher pour le reprendre le lendemain car j’ai plus qu’adoré, ça a été un coup de cœur.

Anthologie Maisons Hantées – Collectif

Anthologie Maisons hantéesTitre: Anthologie Maisons Hantées
Auteur: Collectif
Éditeur: Éditions Luciférines
Nombre de pages: 374
Quatrième de couverture
: Qu’elles soient perdues au milieu des bois, héritées d’un grand oncle ou cachées dans la brume, les maisons hantées sont des motifs familiers de l’horreur. Depuis Le Château d’Otrante de Walpole et l’apparition du roman noir anglais au XVIIIe siècle jusqu’au slasher moderne, il est devenu impossible de passer à côté de ces lieux maudits où la réalité se distord.
En hommage à l’intarissable production littéraire et cinématographique qui se plaît à abandonner ses personnages entre des murs de plus en plus étroits, dix-sept auteurs ont proposé leurs huis-clos les plus angoissants. De hautes tours gothiques, un appartement d’étudiant, un motel d’où on ne revient pas… chaque nouvelle présente un édifice dans lequel il serait imprudent de s’aventurer très longtemps. Spectres, démons, souvenirs d’un autre temps et monstres cannibales ont un sens de l’accueil particulier… Alors, comme le disait si bien Dante : Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance…
Des textes inquiétants, violents, insolents, qui n’hésitent pas à s’amuser de nos peurs les plus profondes.

J’ai découvert cette anthologie lors d’une des dernières Masse Critique Babelio, j’avais postulé pour ce livre mais n’avais pas été retenu. Il m’intéressait parce que j’avais grandement envie de découvrir ce thème de l’horreur à travers le format roman : j’en ai lu un certain nombre en manga que j’avais adoré donc j’espérais que cela soit le cas aussi pour cette anthologie. Ce qui m’a vraiment décidée à l’acheter, c’est l’avis d’AnGee du blog Le Livroscope dont voici le lien si vous désirez passer voir son avis.
Donc lorsque j’ai appris que les éditions Luciférines tenaient un stand à la Japan Addict de Strasbourg, j’ai cherché quelqu’un qui pouvait me l’acheter ne pouvant m’y rendre en raison de mon boulot notamment associatif. J’ai embêté un ami (Yob) inutilement parce que mon frangin y a été et me l’a pris.

Ce recueil se compose de 17 nouvelles plus ou moins longues, écrites par 17 auteurs différents ; du coup, chaque nouvelle est appréhendée de manière propre à chaque écrivain, ainsi, chaque lecteur peut y trouver son compte : on découvre des maisons hantées (Cambrousse Punk), des motels (Motel K), des appartements (Annabelle), des manoirs (les murs de Blackat), des lieux touristiques (Amphytryon), des musées (Kolka), etc…
Le thème du fantôme ou de la présence n’apparait pas toujours mais souvent quand même, qu’ils soient humains ou non. J’ai le souvenir de certaines histoires glauques (145 rue Lafayette), d’autres gores (Métafiction) ou malsaines (dans le placard – au moins la fin).
Anthologie maisons hantées - cambrousse punkLes styles d’écriture sont également variés : certaines nouvelles sont romancées d’un point de vue extérieur (Jeux d’enfants) ou de celui du narrateur (La Vénus aux épines), sous forme d’enquête policière (Classifié) ou de documentaire (Préservons l’éternelle fontaine).
J’ai aimé toutes les nouvelles sauf une seule : Iravel, je n’ai accroché ni aux personnages ni aux lieux ni à l’histoire.
De plus, beaucoup des récits présentés sont agrémentés d’illustrations en noir et blanc, je n’ai pas toujours vu le rapport avec la nouvelle alors que d’autres collent parfaitement au texte, mais ça plonge doucement dans l’ambiance. Quant à la couverture, elle est splendide, ce contraste de noir et de vert attire le regard, ça a été le coup de foudre pour moi.

Il ne m’a pas fallu longtemps pour dévorer cette anthologie, j’ai vraiment adoré, une très belle découverte, surtout si on aime le genre ^_^