J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle – Jo Witek

Titre : J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle
Auteur : Jo Witek
Éditeur : Actes sud junior
Nombre de pages : 123
Quatrième de couverture : « En rentrant du collège ce jour-là, assise sur la mobylette d’oncle Blabla, même si j’ai mal aux fesses et que le chemin n’en finit pas sous le soleil qui devant nous rougeoie, je suis convaincue que le monde m’appartient. J’ignore encore que je me trompe et que c’est moi qui, depuis ma naissance, lui appartiens. »
Peu importe où se passe cette histoire, car elle pourrait se dérouler dans le monde entier. C’est le portrait d’une adolescente rebelle qui incarne le cri silencieux de douze millions de jeunes filles, mariées de force chaque année.

Pfiou ! Quelle lecture ! Pleine d’émotions et de stress.
Bon, au vu du thème « mariage forcé « , c’était un peu prévisible, surtout que le récit est écrit à la première personne, donc on se retrouve dans la peau d’Efi, cette adolescente de 14 ans qui a la chance d’aller au collège en ville et est remplie de rêves et d’espoir.
Malheureusement, tout va s’écrouler à son retour à la maison, pour les grandes vacances : au village, tout a changé.
Ses proches se comportent étrangement avec elle : les hommes se montrent froids et indifférents, les femmes lui lancent des regards emplis de jugements. Un fossé s’est même creusé avec ses deux meilleures amies : ces deux dernières n’ont pas quitté le village et sont bien conscientes de ce qui les attend : mariage forcé, patriarcat qui les emprisonne dans une vie de bonniche et de pondeuse.
Quand Efi apprend que son père l’a « vendue », son monde s’effondre et l’enfer commence pour elle.

L’héroïne est bien dépeinte, ses pensées, ses émotions et son ressenti sont clairement explicitées. Je n’ai eu aucun mal à croire en elle. On ne peut que s’attacher à elle et souffrir à ses côtés de sa triste destinée.

La plume de l’auteure est superbe : fluide, plaisante et captivante. Elle a des mots puissants qui sonnent justes que ce soit pour la situation de son héroïne ou pour des filles moins rebelles qui se sont résignées ou qui ne connaissent rien d’autre que cette vie d’esclave et reproduisent ce qu’elles ont toujours vu, une réalité violente qui nous frappe de plein fouet.
Ce roman est court et se lit en une soirée. J’ai eu du mal à m’interrompre, même pour dormir, tellement cette lecture m’a passionnée.

Je compte bien le faire lire à mes enfants, je crois que le thème du mariage forcé, encore tristement d’actualité, est suffisamment bien abordé pour leur plaire et leur parler, d’autant plus que le féminisme qui s’en dégage est bien amené.
C’est un gros coup de cœur pour ce roman.

Automne enchanteur
Princesse princesse (Inclusivité/ LGBTQI+/ Féminisme)

 

Coupe des 4 maisons :
Arithmancie (6ème année) – un livre avec un numéro dans le titre ou sur la couverture60 points

L’étrange vie de Nobody Owens – Neil Gaiman

Titre : L’étrange vie de Nobody Owens
Auteur : Neil Gaiman
Éditeur : J’ai Lu
Nombre de pages : 256
Quatrième de couverture : Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s’il n’avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d’une sorcière brûlée vive autrefois. Mais quelqu’un va attirer Nobody au-delà de l’enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l’éliminer depuis qu’il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux…

Je ne m’attendais pas à une telle histoire. Je savais qu’il avait grandi dans un cimetière (merci le résumé), mais je pensais le retrouver à l’âge adulte avec peut-être des flashbacks sur son enfance. Finalement non.

Dans le premier chapitre, notre héros a moins de deux ans. Ses parents et sa sœur sont assassinés par le Jack, mais le bambin parvient à s’échapper et se réfugie au cimetière au-dessus de la colline. Là-bas, les fantômes des défunts le cachent, le protègent et s’en occupent jusqu’à ce qu’il soit capable de se prendre en charge lui-même. Et c’est le mystérieux Silas, ni vivant ni mort, qui sera son tuteur.
Donc on le voit grandir : chaque chapitre nous offre une aventure fantastique à différents âges.

À cinq ans, il rencontrent une petite vivante, Scarlett, et ensemble ils découvrent un autel caché dans une tombe sous un ancien tumulus.
À six ans, Mme Lupescu remplace Silas et Nobody fait la rencontre de trois individus étranges qui lui font passer la porte des goules.
À huit ans (si je ne dis pas de conneries), il découvre la partie non consacrée du cimetière et la tombe de la sorcière.
Pendant quelques années, Nobody se contente du cimetière, mais vient un moment où il a besoin d’élargir son horizon et cela arrive après la danse macabre.

J’ai passé un excellent moment.
Nobody est un gamin attachant, même si son stupide rejet pour Mme Lupescu et tout ce qu’elle lui apprend a failli lui coûter cher. Heureusement, il est loin d’être un idiot et cela lui sert de leçon.
En quelques lignes, l’auteur nous dépeint à merveille les personnages et je n’ai eu aucun mal à croire en leur existence, à leur passé. J’étais bien à leurs côtés.

La seule chose qui m’a un peu embêtée, c’est qu’il nous manque des réponses : qui sont réellement les Jack ? Qu’est la garde d’honneur ? Que devient Nobody après le cimetière ? Y a-t-il une suite ?
J’ai adoré cette lecture que j’ai dévorée en trois petits jours. Je suis triste d’avoir terminé ce roman et d’avoir quitté Nobody et ses fantômes.

Automne des mystères
Cabinet de curiosité (Arts/ Sciences/ Musée/ Singularité/ Étrangeté)

Coupe des 4 maisons :
Ordre de Merlin (6ème année) – un livre qui a reçu plusieurs prix littéraires60 points

Je suis ton secret, tome 3 – Marc Cantin, Isabel & Clémentine Bouvier

Titre : Je suis ton secret, tome 3
Scénario : Marc Cantin & Isabel
Illustrations : Clémentine Bouvier
Éditeur : Clair de lune
Nombre de pages : 48
Quatrième de couverture : Des messages mystérieux apparaissent dans l’agenda de Manah et ses amis du lycée n’y sont pour rien. Non, ce n’est pas une plaisanterie. Ces étranges messages prédisent l’avenir, annoncent la mort de son meilleur ami, lui demandent de se rendre à des lieux précis… mais dans quel but ? Qui veut diriger ainsi la vie de Manah ? Doit-elle suivre ces instructions ? A-t-elle été choisie par hasard ?… Beaucoup de questions qui trouveront des réponses parfois tachées de sang.
Un thriller mêlé de fantastique pour une véritable décharge d’adrénaline.

C’est le troisième et dernier tome de cette saga bande-dessinée.
Lilian est à l’hôpital, entre la vie et la mort, après avoir aidé Manah contre quatre individus. La situation est loin de satisfaire le maître-chanteur qui pousse l’adolescente à échanger la vie de son ami contre celle de son père. Pour quelle raison ? Mystère… pas pour très longtemps.
Pour résoudre cette énigme, Manah est assistée par Ricardo, le journaliste qui a enfin dépêché des informations intéressantes : le type qui s’était suicidé après l’intervention de notre héroïne a renversé une jeune fille quelques jours auparavant… la mère de cette dernière, versée dans la voyance, serait-elle à l’origine de ces derniers événements ? Et que vient faire le père de Manah dans cette histoire ?

On a enfin toutes les réponses, ce que j’ai apprécié, pas de zone d’ombre ni de fin ouverte… parfait. J’avais décidé de ne pas m’interroger plus que nécessaire et de lire cette bande-dessinée sans prise de tête et c’est ce que j’ai fait.
Le récit s’articule bien, les dessins sont aussi sympathiques que les précédents et j’ai passé un aussi bon moment.

Pour moi, le seul bémol est la conclusion de cette histoire : je l’ai trouvée très forte émotionnellement parlant et également très triste… ça m’a pris aux tripes et m’a un peu émue – moins que ce que ça aurait dû parce que je n’aime pas des masses le maître-chanteur.
Pourtant, les personnages agissent comme si rien ne s’était passé… alors ok, ils sont heureux que tout finisse bien pour eux, néanmoins la happy end, ce n’est que pour eux.
Je parle à demi-mots, mais je ne peux pas en dire plus sans spoiler. En tout cas, cette réaction d’indifférence m’a attristée. Je suis peut-être trop sensible, mais quand tu connais le lien entre Manah et sa correspondante d’agenda, ce n’est pas possible de rester aussi froide. Ça a des conséquences, ça bouleverse une vie entière, sa famille, mais pas là… le plus important était de roucouler avec Lilian… bon, d’accord !

En conclusion, j’ai passé un bon moment et je suis contente d’avoir pu lire la fin de cette saga.

La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel – Adam Gidwitz

Titre : La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel et Gretel
Auteur : Adam Gidwitz
Éditeur : Hachette
Nombre de pages : 248
Quatrième de couverture : La sanglante histoire et le terrifiant destin de H. et G. … … ou la vraie-fausse histoire de Hansel et Gretel (celle que vos parents ne vous raconteront jamais). Vous y trouverez :
* un roi amoureux,
* un serviteur fidèle,
* un dragon redoutable,
* une boulangère mangeuse d’enfants,
* du sang,
* des doigts coupés,
* des têtes tranchées, et vous savez quoi ? Vous allez adorer.
P.S. : Aucun personnage n’a été blessé durant l’écriture de ce roman.
P.P.S. : Enfin… Ils s’en sont bien remis.
P.P.P.S. : Ne pas laisser à la portée de vos petits frères et sœurs. On vous aura prévenus…

Ça fait longtemps que je voulais lire ce roman : je le trouve super beau.
La couverture me plaisait énormément. Elle annonce parfaitement ce qui nous attend : un conte revisité, un récit jeunesse un peu sombre accompagné de superbes illustrations façon ombre chinoise.

L’auteur a choisi d’utiliser plusieurs contes de Grimm qui mis bout à bout, forment l’histoire d’Hansel et Gretel : le fidèle Jean, les sept corbeaux, les trois cheveux d’or du diable. Certains titres sont légèrement différents des originaux ainsi « les sept corbeaux » devient « les sept hirondelles », et ils sont forcément adaptés pour correspondre à la trame du récit.
On commence avec les parents des héros, avant leur naissance. Puis, pour sauver leur fidèle serviteur, ils commettent un acte horrible qui pousse Hansel et Gretel à fuir. Leur fuite les mène jusqu’à une maison en sucrerie (et on sait tous comment ça tourne), à une cabane qui abrite une famille avec sept garçons, à une forêt enchantée puis une forêt maudite, etc.
J’ai trouvé que c’était vraiment bien joué : l’histoire s’articule particulièrement bien.

En ce qui me concerne, le seul bémol est, par moment, l’intervention du narrateur : on ne peut pas la louper puisqu’elle est en rouge dans le texte.
– Parfois, elle était bienvenue, d’autres pas du tout : son énième avertissement comme quoi « il ne faut pas que les jeunes lecteurs assistent à la scène qui arrive » m’a saoulée.
– Mais ce n’était pas pire que ses spoilers « mais rassurez-vous chers lecteurs, ça va s’arranger puisque… » d’accord -_- ! J’aurais préféré en avoir la surprise plutôt que de connaître l’issue du chapitre 10 pages avant…
Ce genre d’interruptions que j’ai trouvé inutile, ça me sortaient de ma lecture alors que je n’avais qu’une envie : découvrir ce qui attendait nos héros.
– D’autres fois, ses commentaires ajoutaient un plus au récit, des explications qui auraient alourdi le texte, mais qui passaient bien parce qu’elles étaient hors de la narration.
– Et puis, par moment, c’était cinglant et amusant, ça m’a beaucoup fait penser au film Princess Bride quand le narrateur/lecteur s’exprime. Ce sont des moments que j’ai appréciés et qui m’ont fait sourire.

Le gros point fort, ce sont les personnages d’Hansel et Gretel sont sympathiques et attachants. Leur réaction de fuite aurait pu m’énerver, mais c’était parfaitement justifié. Ça m’a conforté dans le fait que c’était une superbe lecture.
J’ai adoré ce récit qui m’a captivée, je l’ai terminé en moins de quarante-huit heures, c’est dire si j’ai aimé.

ABC Imaginaire 2021 – lettre G :
23/26

Automne des mystères
Les ruines de l’Atlantide (Conte moral/ Philosophie/ Récit métaphorique/ Mythes et légendes)

Coupe des 4 maisons :
Petrificus Totalus (4ème année) – un livre à la couverture rigide40 points

Des Lumières dans la nuit, tome 2 : Hicotea – Lorena Alvarez

Titre : Hicotea
Saga : Des Lumières dans la nuit, tome 2
Auteur : Lorena Alvarez
Éditeur : Vents d’ouest
Nombre de pages : 55
Quatrième de couverture : Lors d’un voyage scolaire à la rivière, Sandy s’éloigne du groupe et découvre une carapace de tortue vide. En regardant à l’intérieur, elle est emportée dans un monde magique rempli de sculptures, de tableaux et de grimoires représentant toute l’histoire du monde. Une peinture est cependant inachevée qui demande à la jeune fille de la terminer.

Dans ce second tome, ce n’est plus Morfie que Sandy rencontre, mais Hicotea la tortue qui vit dans l’étang.
Cela a lieu lors d’une sortie scolaire. Et l’héroïne bascule si vite dans le monde de la tortue, que j’ai été incapable de faire la part entre songe et réalité. Et d’ailleurs, je n’ai même pas essayé parce que je n’en avais pas envie : c’était si agréable de découvrir l’environnement d’Hicotea aux côtés de Sandy.

C’était un merveilleux voyage : un côté onirique encore plus développé que dans le premier, un brin philosophique – les propos d’Hicotea sonnaient justes à mes oreilles.
Si la maison qui abrite la tortue était un refuge sécurisant, l’extérieur était angoissant : la disparition de l’étang, l’apparition subite de Den puis de la créature effrayante. C’était un contraste intéressant et bien amené.

Les dessins sont tout aussi beaux que le tome précédent. Le graphisme s’est légèrement modifié parce qu’on n’est plus totalement dans l’imaginaire de Sandy : ses rêveries s’inspirent du paysage qui l’entoure. Malgré ce subtile changement, les illustrations me plaisent toujours, les couleurs sont harmonieuses parfois vives, d’autres plus pales, mais ça se mariait à merveille.

C’est également un coup de cœur pour ce second tome.