Le goûter de la sorcière – Nadia Al Omari & Richolly Rosazza

Titre : Le goûter de la sorcière
Auteur : Nadia Al Omari
Illustration : Richolly Rosazza
Éditeur : Passepartout
Nombre de pages : 32
Quatrième de couverture : Une petite fille va très souvent acheter des œufs chez une vieille dame aux habitudes étranges. Et bien que tous les enfants du village la traitent de sorcière, sa maman lui assure qu’il n’en est rien. Alors à chacune de ses visites, malgré la peur qui la tenaille, la petite fille se donne du courage pour entrer et accepter le délicat gouter que lui prépare, pour l’occasion, la vieille dame. Mais, dans la maisonnette, tout ne fait que l’inquiéter et mille questions la tourmentent : Que peut-elle bien faire de toutes ces fioles colorées, rangées dans la vitrine ? Des racines séchées, épinglées sur des fils, des outils aux formes bizarres, accrochés sur les murs ? Et, surtout, à quoi peuvent bien lui servir ces longues tresses de cheveux qui dépassent des gros sacs de toile, au milieu du salon ?

Je remercie les éditions Passepartout ainsi que la masse Critique Babelio pour la chance qu’il m’ont offerte de découvrir ce très bel album.

La trame de l’histoire est plutôt simple : une fois par semaine, l’héroïne est envoyée par sa mère chez Tante Tikita pour y chercher des œufs. Les enfants du village sont persuadés que la vieille est une sorcière, une rumeur persistante qui n’est pas pour rassurer la fillette.
Bon, il faut dire aussi que la décoration intérieure de la maison de Tante Tikita n’aide pas : avec ses plantes qui pendouillent au plafond ou ses bocaux remplis qui ornent les étagères.

Au fil des pages… et des phrases, on sent l’angoisse de la petite fille qui monte à l’idée de se retrouver seule avec la vendeuse d’œufs : elle est tiraillée entre nervosité, crainte de la sorcière et le bien-être procuré par le goûter offert.
C’est loin d’être la première fois que l’héroïne se rend chez Tante Tikati, pourtant ça la stresse toujours autant, dommage parce que la vieille dame est gentille avec elle.

Comme l’annonce la couverture, les dessins sont superbes. Les couleurs sont sombres, mais ça donne du cachet à l’histoire, ça renforce cette sensation d’anxiété qui gagne la fillette, mais aussi le lecteur – même si les paroles de la maman sont pleines de bon sens et rassurantes, je me suis laissé gagnée par les inquiétudes de la demoiselle.
Le plus impressionnant, ce sont les textures : toutes différentes selon la matière (bois, pierre, crépi, plumes d’oiseaux, etc.) Et je ne parlerais même pas des nombreux détails que je me suis plu à contempler.

J’ai adoré cette lecture qui m’a transportée dans ce petit village où tout le monde semble se connaître et où le seul magasin qu’on découvre est celui de jouet qui fascine l’héroïne.

Soleil, le poney enchanté – Laure Allard-d’Adesky et Manon Paumard

Titre : Soleil, le poney enchanté
Auteur : Laure Allard-d’Adesky
Illustration : Manon Paumard
Éditeur : Lemart
Nombre de pages : 31
Quatrième de couverture : Colin et Manon sont inscrits pour les vacances au centre équestre. Ils vont découvrir les joies de l’équitation, mais aussi rencontrer un vieux poney miteux que tout le monde ignore. Etrangement, Manon semble percevoir une étincelle de magie dans son regard. Les enfants vont comprendre l’importance de voir au-delà des apparences. Soleil est bien plus qu’un vieux poney : C’est un animal extraordinaire qui va leur faire vivre une aventure fantastique.

Cet album m’a été offert par l’auteure Laure Allard-d’Adesky qui est également une amie et je l’en remercie chaleureusement.
Ce fut une chouette lecture que j’ai découverte avec les enfants que j’accueille et on a passé un super moment.

Pour les vacances, Colin et Manon prennent des cours au centre équestre. En découvrant les stalles des poneys, la fillette s’attarde devant Soleil, un vieux poney maigrichon. Une cavalière un peu plus âgée lui conseille de choisir une autre monture, ce que fait Manon. Pourtant, Soleil l’intrigue et elle va s’y attacher, l’apprivoiser et, en compagnie de son frère, ils vont découvrir que c’est un poney extraordinaire, en regardant au-delà des apparences – et c’est bien la belle leçon de cette histoire.

C’est un album qui plaira autant aux enfants fans de chevaux qu’aux autres. Les loulous à qui je l’ai lu sont jeunes (2 ans) et ne sont pas plus que ça après les poneys, pourtant ils ont adoré et m’ont parlé de Soleil toute la matinée. C’est dire s’ils ont aimé cette histoire.
La plume de Laure est plaisante : des phrases courtes qui rythment le récit. Une plongée en douceur dans le monde équestre qui se transforme en une courte aventure féerique.

J’ai aimé les dessins, ils sont simples mais efficaces. J’ai pris plaisir à retrouver le style de Manon Paumard que j’avais déjà découvert dans Trois amis bien différents, des mêmes autrices. Le character design des personnages est épuré, mais l’illustratrice a le sens du détail que ce soit dans les habits (les motifs, les coutures) ou les décors (les striures dans le bois des stalles, etc).

J’ai adoré cette lecture, j’ai pris autant de plaisir que les enfants à découvrir ce récit qui invite à ne pas accepter les évidences et à se faire sa propre idée en suivant son instinct.

J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle – Jo Witek

Titre : J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelle
Auteur : Jo Witek
Éditeur : Actes sud junior
Nombre de pages : 123
Quatrième de couverture : « En rentrant du collège ce jour-là, assise sur la mobylette d’oncle Blabla, même si j’ai mal aux fesses et que le chemin n’en finit pas sous le soleil qui devant nous rougeoie, je suis convaincue que le monde m’appartient. J’ignore encore que je me trompe et que c’est moi qui, depuis ma naissance, lui appartiens. »
Peu importe où se passe cette histoire, car elle pourrait se dérouler dans le monde entier. C’est le portrait d’une adolescente rebelle qui incarne le cri silencieux de douze millions de jeunes filles, mariées de force chaque année.

Pfiou ! Quelle lecture ! Pleine d’émotions et de stress.
Bon, au vu du thème « mariage forcé « , c’était un peu prévisible, surtout que le récit est écrit à la première personne, donc on se retrouve dans la peau d’Efi, cette adolescente de 14 ans qui a la chance d’aller au collège en ville et est remplie de rêves et d’espoir.
Malheureusement, tout va s’écrouler à son retour à la maison, pour les grandes vacances : au village, tout a changé.
Ses proches se comportent étrangement avec elle : les hommes se montrent froids et indifférents, les femmes lui lancent des regards emplis de jugements. Un fossé s’est même creusé avec ses deux meilleures amies : ces deux dernières n’ont pas quitté le village et sont bien conscientes de ce qui les attend : mariage forcé, patriarcat qui les emprisonne dans une vie de bonniche et de pondeuse.
Quand Efi apprend que son père l’a « vendue », son monde s’effondre et l’enfer commence pour elle.

L’héroïne est bien dépeinte, ses pensées, ses émotions et son ressenti sont clairement explicitées. Je n’ai eu aucun mal à croire en elle. On ne peut que s’attacher à elle et souffrir à ses côtés de sa triste destinée.

La plume de l’auteure est superbe : fluide, plaisante et captivante. Elle a des mots puissants qui sonnent justes que ce soit pour la situation de son héroïne ou pour des filles moins rebelles qui se sont résignées ou qui ne connaissent rien d’autre que cette vie d’esclave et reproduisent ce qu’elles ont toujours vu, une réalité violente qui nous frappe de plein fouet.
Ce roman est court et se lit en une soirée. J’ai eu du mal à m’interrompre, même pour dormir, tellement cette lecture m’a passionnée.

Je compte bien le faire lire à mes enfants, je crois que le thème du mariage forcé, encore tristement d’actualité, est suffisamment bien abordé pour leur plaire et leur parler, d’autant plus que le féminisme qui s’en dégage est bien amené.
C’est un gros coup de cœur pour ce roman.

Automne enchanteur
Princesse princesse (Inclusivité/ LGBTQI+/ Féminisme)

 

Coupe des 4 maisons :
Arithmancie (6ème année) – un livre avec un numéro dans le titre ou sur la couverture60 points

L’étrange vie de Nobody Owens – Neil Gaiman

Titre : L’étrange vie de Nobody Owens
Auteur : Neil Gaiman
Éditeur : J’ai Lu
Nombre de pages : 256
Quatrième de couverture : Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s’il n’avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d’une sorcière brûlée vive autrefois. Mais quelqu’un va attirer Nobody au-delà de l’enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l’éliminer depuis qu’il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux…

Je ne m’attendais pas à une telle histoire. Je savais qu’il avait grandi dans un cimetière (merci le résumé), mais je pensais le retrouver à l’âge adulte avec peut-être des flashbacks sur son enfance. Finalement non.

Dans le premier chapitre, notre héros a moins de deux ans. Ses parents et sa sœur sont assassinés par le Jack, mais le bambin parvient à s’échapper et se réfugie au cimetière au-dessus de la colline. Là-bas, les fantômes des défunts le cachent, le protègent et s’en occupent jusqu’à ce qu’il soit capable de se prendre en charge lui-même. Et c’est le mystérieux Silas, ni vivant ni mort, qui sera son tuteur.
Donc on le voit grandir : chaque chapitre nous offre une aventure fantastique à différents âges.

À cinq ans, il rencontrent une petite vivante, Scarlett, et ensemble ils découvrent un autel caché dans une tombe sous un ancien tumulus.
À six ans, Mme Lupescu remplace Silas et Nobody fait la rencontre de trois individus étranges qui lui font passer la porte des goules.
À huit ans (si je ne dis pas de conneries), il découvre la partie non consacrée du cimetière et la tombe de la sorcière.
Pendant quelques années, Nobody se contente du cimetière, mais vient un moment où il a besoin d’élargir son horizon et cela arrive après la danse macabre.

J’ai passé un excellent moment.
Nobody est un gamin attachant, même si son stupide rejet pour Mme Lupescu et tout ce qu’elle lui apprend a failli lui coûter cher. Heureusement, il est loin d’être un idiot et cela lui sert de leçon.
En quelques lignes, l’auteur nous dépeint à merveille les personnages et je n’ai eu aucun mal à croire en leur existence, à leur passé. J’étais bien à leurs côtés.

La seule chose qui m’a un peu embêtée, c’est qu’il nous manque des réponses : qui sont réellement les Jack ? Qu’est la garde d’honneur ? Que devient Nobody après le cimetière ? Y a-t-il une suite ?
J’ai adoré cette lecture que j’ai dévorée en trois petits jours. Je suis triste d’avoir terminé ce roman et d’avoir quitté Nobody et ses fantômes.

Automne des mystères
Cabinet de curiosité (Arts/ Sciences/ Musée/ Singularité/ Étrangeté)

Coupe des 4 maisons :
Ordre de Merlin (6ème année) – un livre qui a reçu plusieurs prix littéraires60 points

Je suis ton secret, tome 3 – Marc Cantin, Isabel & Clémentine Bouvier

Titre : Je suis ton secret, tome 3
Scénario : Marc Cantin & Isabel
Illustrations : Clémentine Bouvier
Éditeur : Clair de lune
Nombre de pages : 48
Quatrième de couverture : Des messages mystérieux apparaissent dans l’agenda de Manah et ses amis du lycée n’y sont pour rien. Non, ce n’est pas une plaisanterie. Ces étranges messages prédisent l’avenir, annoncent la mort de son meilleur ami, lui demandent de se rendre à des lieux précis… mais dans quel but ? Qui veut diriger ainsi la vie de Manah ? Doit-elle suivre ces instructions ? A-t-elle été choisie par hasard ?… Beaucoup de questions qui trouveront des réponses parfois tachées de sang.
Un thriller mêlé de fantastique pour une véritable décharge d’adrénaline.

C’est le troisième et dernier tome de cette saga bande-dessinée.
Lilian est à l’hôpital, entre la vie et la mort, après avoir aidé Manah contre quatre individus. La situation est loin de satisfaire le maître-chanteur qui pousse l’adolescente à échanger la vie de son ami contre celle de son père. Pour quelle raison ? Mystère… pas pour très longtemps.
Pour résoudre cette énigme, Manah est assistée par Ricardo, le journaliste qui a enfin dépêché des informations intéressantes : le type qui s’était suicidé après l’intervention de notre héroïne a renversé une jeune fille quelques jours auparavant… la mère de cette dernière, versée dans la voyance, serait-elle à l’origine de ces derniers événements ? Et que vient faire le père de Manah dans cette histoire ?

On a enfin toutes les réponses, ce que j’ai apprécié, pas de zone d’ombre ni de fin ouverte… parfait. J’avais décidé de ne pas m’interroger plus que nécessaire et de lire cette bande-dessinée sans prise de tête et c’est ce que j’ai fait.
Le récit s’articule bien, les dessins sont aussi sympathiques que les précédents et j’ai passé un aussi bon moment.

Pour moi, le seul bémol est la conclusion de cette histoire : je l’ai trouvée très forte émotionnellement parlant et également très triste… ça m’a pris aux tripes et m’a un peu émue – moins que ce que ça aurait dû parce que je n’aime pas des masses le maître-chanteur.
Pourtant, les personnages agissent comme si rien ne s’était passé… alors ok, ils sont heureux que tout finisse bien pour eux, néanmoins la happy end, ce n’est que pour eux.
Je parle à demi-mots, mais je ne peux pas en dire plus sans spoiler. En tout cas, cette réaction d’indifférence m’a attristée. Je suis peut-être trop sensible, mais quand tu connais le lien entre Manah et sa correspondante d’agenda, ce n’est pas possible de rester aussi froide. Ça a des conséquences, ça bouleverse une vie entière, sa famille, mais pas là… le plus important était de roucouler avec Lilian… bon, d’accord !

En conclusion, j’ai passé un bon moment et je suis contente d’avoir pu lire la fin de cette saga.