Léviathan, tome 1 – Shiro Kuroi

Titre : Léviathan, tome 1
Auteur : Shiro Kuroi
Éditeur : Ki-oon
Nombre de pages : 196
Quatrième de couverture : Au fin fond de la galaxie, le Léviathan, un immense vaisseau spatial, flotte à la dérive. Quand des pilleurs d’épaves s’y introduisent, ils découvrent le journal intime d’un collégien, Kazuma, relatant les événements qui ont eu lieu dans les entrailles du navire… À sa lecture, l’évidence s’impose : un survivant de la catastrophe se cache quelque part dans le dédale des ruines !
Des années plus tôt, le jeune Kazuma est en plein voyage scolaire vers la Terre. La fête tourne court quand des explosions d’origine inconnue détruisent une partie de la coque du vaisseau ! Voilà les passagers immobilisés au milieu de nulle part… L’adolescent et sa camarade Futaba surprennent alors une conversation entre leur professeur et un robot de maintenance : les réserves d’oxygène sont insuffisantes pour tenir jusqu’à l’arrivée des secours… Le seul espoir de survie est un caisson de cryogénisation niché au cœur du géant de métal. Or, il ne peut contenir qu’une personne… Malheureusement pour les élèves, l’enseignant comprend vite qu’il a été entendu. C’est le début d’une lutte sanglante pour préserver le secret !
Dans un décor angoissant dépeint avec une minutie extrême, Léviathan nous emporte dans un voyage au bout de l’enfer. Comment garder son humanité dans l’étendue glacée de l’espace ?

Ce manga m’a tapé dans l’œil quand je l’ai vu à la librairie : la couverture me plaisait bien et la tranche noire me faisait kiffer. Pourtant, je ne l’ai pas pris à ce moment-là.
Mais j’avoue que lorsque ma fille m’a demandé si je pouvais le lui prendre, je n’ai pas hésité plus de 3 secondes.

L’histoire est sombre et promet pour la suite : des pilleurs d’épave trouvent le Léviathan, un vaisseau disparu depuis un moment. Que s’est-il réellement passé ?
Ils le découvrent dans un journal écrit par Kazuma, l’un des passagers. Le Léviathan était chargé d’emmener des collégiens de Proxima du centaure jusqu’à la Terre, pour un voyage scolaire.
Malheureusement, quelque chose frappe le vaisseau à l’avant et à l’arrière. La situation est désespérée et le verdict sans appel : ils sont condamnés puisqu’il n’y a plus aucun membre de l’équipage, toutes les communications sont coupées et qu’il ne reste plus que 48h d’oxygène. Il n’y a qu’un seul moyen de survie… mais je n’en dirai pas plus pour éviter de spoiler.
Seules trois personnes l’apprennent : le professeur Sendo, et deux élèves Kazuma et Futaba qui ont écouté aux portes.

J’ai adoré l’ambiance que l’auteur instaure, sur bien des points, ça m’a beaucoup fait penser à Dragon Head : une atmosphère angoissante, un évènement inexpliqué qui génère du stress, un huis clos qui fait péter une pile aux personnages.
La grosse différence est que là, les héros de cette histoire n’ont qu’un seul espoir et s’ils apprennent la situation dans laquelle ils se trouvent, cela va s’envenimer.
Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages ; en temps normal, cela m’embête, mais pas là, ça contribue à cette ambiance étrange, à ce sentiment d’angoisse qui m’a pris à la gorge tout au long de cette lecture et qui a rendu ce manga captivant.

Les dessins m’ont plu la plupart du temps : ce qui m’a dérangée, c’est leur inégalité. Parfois ils sont sublimes et aussi travaillés que Futaba sur la couverture, d’autres fois les traits des personnages sont plus grossiers au point que certains visages se ressemblent et se confondent.
Les textures sont impressionnantes et j’ai pris du temps pour les détailler. Il n’y a que dans les combats où ça pêche, enfin surtout lorsque les pillards essaient d’échapper à l’un des pièges du Léviathan.
Mais dans l’ensemble, c’est plutôt positif !

Cette lecture est un coup de cœur et j’ai hâte que le second tome paraisse pour pouvoir le lire.

Syberia – Benoit Sokal & Dana Skoll

Titre : Syberia
Auteurs : Benoit Sokal & Dana Skoll
Éditeur : Michel Lafon
Nombre de pages : 316
Quatrième de couverture : Kate Walker, jeune avocate américaine, est envoyée dans le petit village montagnard de Valadilène pour conclure le rachat d’une usine d’automates qui appartient à la famille Voralberg. Mais à son arrivée, elle découvre qu’un héritier potentiel, Hans Voralberg, a disparu en Europe de l’Est. Créateur d’automates de génie qui a passé sa vie à chercher les derniers mammouths vivant sur Terre, il s’est lancé dans sa quête jusqu’au nord de la Sibérie. Kate devra le retrouver pour mener à bien sa mission et sera confrontée à de nombreux personnages et lieux étranges qui remettront en question la vie qu’elle s’était construite.

Étant fan du jeu Syberia, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman qui retrace le parcours de Kate Walker.
Avocate New-yorkaise, elle est envoyée par son patron à Valadilène, petite bourgade des Alpes françaises, mandatée afin de conclure la vente de la fabrique d’automate des Voralberg.
Malheureusement, rien ne se passe comme prévu : non seulement la propriétaire Anna décède peu avant l’arrivée de notre héroïne, mais peu avant sa mort, elle révèle l’existence d’un héritier.
La vente ne peut donc pas se faire. Et Kate se retrouve contrainte de partir à la recherche de Hans Voralberg.

C’est un récit dense. Pour pouvoir retrouver Hans, Kate doit mener de tortueuses recherches : elle découvre le passé de la famille Voralberg, le parcours d’Anna, l’obsession de Hans et ce qu’il est devenu.
On rencontre beaucoup de personnages, mais peu reste du début à la fin. Ils sont bien amenés au sein de l’histoire et leur départ se fait tout aussi bien, du coup ça ne m’a posé aucun souci, alors qu’habituellement, j’ai du mal avec trop de personnages.

Bon, OK, je ne suis pas objective. Je me suis attachée à tous les héros, peut-être est-ce dû au fait que j’ai adoré joué aux deux premiers jeux vidéos, j’ai d’ailleurs refait le premier il y a peu, donc dans tous les cas j’avais un coup d’avance : je connaissais les personnages, j’entendais leur voix à chaque dialogue, je savais ce qui allait se passer… enfin seulement jusqu’à l’arrivée de Kate à Arabald (je n’ai pas fini le premier et ne me souviens que peu du second que j’ai confondu avec l’Amerzone).
J’étais curieuse de voir comment l’auteure allait transformer ce click and play en roman, surtout toute la partie réflexion et résolution des énigmes. Une bonne partie a été zappée et c’est une bonne chose, ça aurait alourdi le récit. Là, c’était fluide.

J’ai adoré cette lecture. J’aurais aimé avoir plus de temps à lui consacrer, mais la fièvre et la fatigue m’ont poussée à dormir plutôt qu’à lire.

Coupe des 4 maisons :
Nymphadora Tonks (2ème année) – un livre dont l’héroïne est une femme forte20 points

Cold Winter Challenge :
Cocooning hivernal
– Marrons glacés (Feel Good, gourmandise)

ABC 2022 – Lettre S

Secrets of magical stones, tome 1 – Marimuu

Titre : Secrets of magical stones, tome 1
Auteur : Marimuu
Éditeur : Vega-Dupuis
Nombre de pages : 178
Quatrième de couverture : À Mizuna, toute la technologie est basée sur l’énergie des pierres précieuses. Il existe même un prestigieux Ministère des pierres précieuses chargé de les gérer. Mais attention, les minéraux tant recherchés ne se dénichent pas facilement ! Pour espérer les débusquer, encore faut-il être suffisamment entrainé et équipé… La jeune Mana rêve depuis toujours de collecter les pierres, un rêve prêt de se réaliser quand elle est admise au fameux Ministère. Elle quitte alors son village natal pour rejoindre Lithos, magnifique cité dédiée aux minéraux.

Je ne sais pas pourquoi j’ai acheté ce premier tome, peut-être parce que la couverture me plaisait, peut-être parce que ne connaissant pas l’éditeur manga Vega-Dupuis j’avais envie de découvrir ce qu’ils proposaient. Un seul manga, ce n’est pas assez pour se faire une idée précise, mais c’est un bon début.

Mana a été choisie pour travailler en tant que chasseuse de pierres précieuses au ministère. Elle n’est vraiment pas douée et on apprend qu’elle a été acceptée en raison de son talent, « des yeux de pierre ». Un don qu’elle ne maîtrise pas du tout. En même temps, elle est en apprentissage, donc ça devrait venir.
En attendant, elle ralentit sa colocataire, Ray, ce qui énerve cette dernière.

Dans ce premier tome, les personnages sont assez stéréotypés :
Mana est pleine de bonnes intentions mais sa maladresse est handicapante voire agaçante à la longue et cela se passe mal – pour le moment, je n’ai pas réussi à m’y attacher.
Ray est studieuse, le comportement de sa colocataire l’exaspère (que je la comprends) et elle se montre désagréable.
Lily est bien plus jeune que les autres chasseurs, ce qui ne l’empêche pas d’être douée au point d’être le sous-cheffe du groupe 3. A voir la suite.

Les dessins sont super beaux : j’ai aimé les character design. Je me suis noyée dans les yeux de Mana dont les nuances m’ont hypnotisée.
Les décors sont superbes : ceux dans la nature lors de leur première chasse sont chouettes, mais incomparables avec les paysages urbains. J’ai adoré parcourir les rues de Lithos aux côtés de notre héroïne, c’était dépaysant.

L’histoire est assez classique et ça s’est laissé lire. Pour l’instant, ça manque un peu de surprises.
Je me pose quand même une ou deux questions, genre « qu’a promis Ray pour avoir le droit de s’inscrire en tant que chasseuse ? ». Je me demande comment l’aventure va tourner.

J’ai aimé ce premier tome et il faudra que je me prenne le second… surtout qu’il n’y a que trois tomes, donc autant aller au bout.

Blue Period, tome 01 – Yamaguchi Tsubasa

Titre : Blue Period, tome 01
Auteur : Yamaguchi Tsubasa
Éditeur : PIKA
Nombre de pages : 228
Quatrième de couverture : Yatora est un lycéen banal qui n’a pas vraiment d’ambition. Un jour, il aperçoit par hasard le tableau peint par une camarade de classe en cours d’arts plastiques : un événement qui va bouleverser sa vie et le projeter dans des sphères où il n’aurait jamais pensé entrer !

Ça fait un moment que les libraires du Camphrier me parlent de Blue Period. Lors de ma séance de dédicaces pour La Malédiction des Atuas, ils m’ont pitché le premier tome et malgré mon scepticisme (est-ce qu’il y a moyen de créer une saga et de passionner le lectorat avec un tel sujet ? – la réponse est oui oui oui !), je me suis laissé tenter.

Yatora est en première. Le soir, il traîne avec sa bande de potes qui a une sale réputation, pourtant ses résultats scolaires sont excellents. Il a pris en option art plastique et est loin d’imaginer ce qui l’attend. Lorsqu’il découvre une peinture à l’huile réalisée par une camarade, Mori, ça le marque profondément et le fascine, au point qu’il décide de se lancer sérieusement dans le dessin.

Ils ont rajouté quelques anecdotes qui ont titillé ma curiosité et ça m’a convaincu de le prendre pour moi mais surtout ma fille qui adore dessiner, qui passe énormément de temps à plancher sur son sketchbook et qui s’essaie continuellement à de nouvelles techniques.

Cette saga est un brin autobiographique : l’auteur s’est inspirée de son propre parcours et ça se sent. Yatora se pose beaucoup de questions avant de se lancer dans l’art, mais également tout au long de son cheminement. Ce sont des questionnements légitimes quand on est adolescent, à chaque étape de son orientation – je me suis retrouvée dans ses interrogations à l’époque du lycée, mais encore maintenant : lorsque tu te lances dans des projets artistiques, créatifs, tu es obligé de te remettre en question, de douter, de t’interroger sur ton futur, sur tes choix, etc.
Pour moi, c’est le premier gros point fort : cette lecture m’a parlé.

Ce côté réaliste est renforcé par le message sous-jacent qui parsèment le récit : le talent peut jouer un rôle dans la réussite, mais pour s’épanouir pleinement, il a besoin de travail. J’adore le moment où Mori se vexe presque quand Yatori lui annonce qu’il la trouve douée et qu’elle lui sort la phrase :

« … même en dessin, il existe des techniques et on doit tout apprendre… alors quand on me dit à la léger que j’ai du talent, c’est un peu comme si on me disait que je n’avais pas travaillé pour en arriver là… »

Ça m’a foutu une putain de claque !

Et puis, autre bonus : on découvre le parcours universitaire qui mène à une carrière artistique au Japon, donc c’est super intéressant.
Tout du long, Yatora suit les consignes et dessine ce qui est demandé. À la fin, il y a toujours un affichage des travaux de tous les élèves et chaque croquis a réellement été réalisé par des personnes réelles (on a d’ailleurs leurs noms en dessous de chaque vignette : d’après mes recherches, ce sont des élèves de Geidai ou des connaissances de la mangaka) et ça, c’est fort.
D’ailleurs, autant en profiter pour parler des illustrations de l’autrice : ils sont beaux et travaillés, pas toujours égaux, mais ça passe bien. J’ai pris plaisir à m’arrêter sur pas mal de planches, à détailler les ombrages, les mouvements des corps et des cheveux, les décors, etc.

Ce qui a également éveillé mon intérêt, c’est le côté didactique de l’œuvre : au fil des pages, on découvre de nouvelles techniques de dessin. Pour une néophyte telle que moi, c’était génial parce que j’ai appris plein de choses (attention, je n’ai jamais dit que je les avais retenues :’D), ce ne le sera peut-être pas pour quelqu’un versé dans les arts. Je verrai ce que ma fille en pense.

C’est un coup de cœur pour ce premier et je me suis acheté hier le second pour ne pas avoir à attendre trop longtemps.

Chien pourri – Colas Gutman & Marc Boutavant

Titre : Chien pourri
Texte : Colas Gutman
Illustrations : Marc Boutavant
Éditeur : L’école des loisirs
Nombre de pages : 54
Quatrième de couverture : Il aimerait tant faire le beau pour quelqu’un. Il s’appelle Chien Pourri. Il sent la sardine, il est couvert de puces, et son pelage ressemble à une vieille moquette râpée. Pour ne rien arranger, il est aussi bête qu’il est moche. Un jour, il décide de courir le vaste monde à la recherche d’un maître. Hélas, les gentils maîtres ne courent pas les rues, et le vaste monde se révèle truffé de pièges…

Encore une lecture qui me divise.
La quatrième de couverture donne le ton un peu humoristique, mais rien n’annonçait ce qui m’attendait.

Chien pourri vit dans une poubelle avec son ami Chaplapla. Il est naïf, pas très malin et ressemble à une serpillière. Un jour, il s’intéresse aux laisses des autres chiens et découvre l’existence des maîtres. Il décide de partir chercher le sien.
Bon, jusque là, pas de soucis : il cherche sa famille pour la vie. Sauf que ses rencontres sont catastrophiques et ce sont elles qui m’ont dérangée et divisée.

Pour un adulte, les aventures de Chien pourri ne sont certes pas de très bon goût, mais on a le recul suffisant pour trouver ça drôle… enfin, surtout et exclusivement les jeux de mots parce que ça ne m’a pas fait rire que le maître que suit notre héros aille vendre les deux chiens qui l’accompagnent à un marchand de hot dog afin qu’ils servent de charcuterie. Et ce n’est pas le seul évènement qui m’a fait tiquer.

Par contre, pour un enfant j’ai trouvé que c’était une lecture horrible, pas parce que le récit est atroce : je ne suis pas certaine que la majorité des enfants à qui est destiné ce petit roman comprenne les sous-entendus, mais parce que la manière de réagir de Chien pourri est gênante. Il ne comprend rien à ce qui se passe, son enthousiasme est néfaste : sans s’en rendre compte, il finit par approuver de finir empaillé dans un musée sans savoir ce que ça veut dire… sa stupidité est un accord tacite à toutes les horreurs que les hommes leur infligent.
Encadré et dans un contexte scolaire, ça peut peut-être donner sujet à réfléchir et à travailler dessus, mais lu comme ça sans contexte, c’est juste atroce.

Je suis déçue, je m’attendais à ce que ce soit aussi drôle que le journal d’un chat assassin, mais on en est loin. Au final, ça m’a juste révoltée.